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Jean Soustiel

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Jean Soustiel
À Paris, le 13 septembre 1997.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Joseph Soustiel (père), Maurice Soustiel (frère)[1], Laure Soustiel, Alexandra Soustiel, Armelle Soustiel-Gerrer (filles)
Père
Autres informations
Distinction

Jean Soustiel, né à Neuilly-sur-Seine le et mort à Paris le. [2], est un expert en arts d'Orient et islamiques.

Famille et formation

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Jean Soustiel est le fils de Joseph Soustiel et le descendant de Moïse Soustiel, fondateur de la Maison Soustiel en 1883.

Ancien élève de l'École des Roches à Verneuil-sur-Avre (Eure) en Normandie, où il est pensionnaire de 1948 à 1956 et dont il devient plus tard l'un des administrateurs, il effectue son service militaire en Algérie de 1958 à 1960. Il poursuit ses études supérieures à l'École du Louvre où, de 1960 à 1964, il suit les cours d'art islamique de Jean David-Weill.

Il travaille ensuite avec son père Joseph Soustiel, antiquaire et marchand d'art installé depuis 1935 au 146, boulevard Haussmann à Paris.

Paris, 1960, devant le 146 bd Haussmann.
Au centre, Jean Soustiel, entouré de ses parents et de deux clients japonais.

Comme ses aïeux autodidactes, Jean Soustiel a le sens des objets, céramiques, armes, tissus, broderies… Conteur savoureux, il sait faire revivre ces objets d'art d'Orient, dévoilant certains aspects de leur histoire, de leur sens originel et de leur beauté. Mécène, il est un généreux donateur qui contribue à l'enrichissement des collections islamiques du musée du Louvre[3] et du musée national de la céramique à Sèvres[4],[5]. En 1982, sa générosité à l'égard des musées nationaux lui vaut d'être décoré de l'ordre des Arts et des Lettres.

Spécialiste incontesté de l'art musulman et expert internationalement reconnu, Jean Soustiel aime aussi d'autres expressions de l'art. Au début de sa carrière, il s'intéresse à l'Art nouveau. Après 1965, il se passionne pour la vie et l'œuvre du sculpteur Jean-Joseph Carriès (1855-1894), faisant don des papiers de cet artiste aux archives départementales de la Nièvre à Nevers et d'un certain nombre de ses œuvres à la ville de Saint-Amand-en-Puisaye.

De 1973 à 1993, il contribue activement à l'organisation de multiples expositions[5] dans sa galerie de la rue de Miromesnil puis du boulevard Haussmann, faisant découvrir les arts de l'Islam, les miniatures orientales de l'Inde, ou la peinture orientaliste[6]. La qualité de ses expositions, ainsi que les œuvres proposées à ses ventes — par exemple, souvenirs de la famille impériale ottomane, vêtements du harem du dernier émir de Boukhara —, créent des événements mondiaux. Rédigeant avec les meilleurs spécialistes les notices de catalogues, il en fait des textes de références. Auteur d'une synthèse magistrale sur la céramique islamique[7],[5], il rassemble au cours de cinq voyages effectués en Asie centrale, entre 1991 et 1998, les matériaux d'un livre sur les céramiques de Samarcande.

Frappé par la maladie, il meurt à Paris le [5], avant d'avoir pu publier son livre en préparation.

Postérité

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La Maison Soustiel est aujourd'hui représentée par sa fille, Laure Soustiel[8].

Décorations

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Publications

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  • La Céramique islamique. Le guide du connaisseur. Office du livre, Fribourg (Suisse), 1985
  • Avec Yves Porter[9],[10], Tombeaux de paradis, le Shâh-e Zende de Samarcande et la céramique architecturale d'Asie centrale, éditions d'art Monelle Hayot, Saint-Remy-en-l'Eau, 2003[11].
  • « Venise et la corne d'or », Catalogue de la Biennale des antiquaires, Paris,
  • « Arts musulmans. Chronicle of Parisian antiques gallery », Arts and the Islamic World, IV/4 (automne-hiver 1987/8), p. 69-73
  • Avec Marie-Christine David :
    • « Collectionner les miniatures indiennes », Catalogue de la Biennale des Antiquaires, Paris, , p. 144-153
    • « Les grands collectionneurs de peintures persanes », Dossier de l'art, hors-série no 36, , p. 62-69

Catalogues d'exposition

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  • Au 88, rue de Miromesnil, Paris 8e
    • Miniatures orientales de l'Inde : les écoles et leurs styles. Présentation d'un ensemble de peintures musulmanes et rapjoutes appartenant à Joseph Soustiel, du 14 au
    • Objets d'art de l'Islam. Présentation d'un ensemble d'objets d'art musulman appartenant à Joseph Soustiel, du 10 au
    • Avec Marie-Christine David, Miniatures Orientales de l'Inde -2- : écoles mogholes, du Deccan et autres écoles indiennes', du au
    • Objets d'Art de l'Islam -2-, du au
    • Avec Lynne Thornton, Mahmal et Attatichs. Peintres et voyageurs en Turquie, en Égypte et en Afrique du Nord, du au
  • À la galerie Jean Soustiel, 146 bd Haussmann, Paris 8e[12]
    • Miniatures orientales de l'Inde -3-, du au
    • Art ottoman. Objets d'Art de l'Islam -3-, Centenaire de la Maison Soustiel, 1883-1983', du au
    • Miniatures orientales de l'Inde -4-, du au
    • Sur la aoute des Découvertes. Objets d'Art de l'Islam -4- ,

Notes et références

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  1. « Accueil », sur soustiel.fr (consulté le ).
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Les Donateurs du Louvre, catalogue d'exposition, musée du Louvre (avril-août 1989), p. 86-91, 325.
  4. Sèvres, Musée national de Céramique. Nouvelles acquisitions (1979-1989), RMN, Paris 1989, cat. n°1-3, 6-9, 12-13, 19, 21-22, 33, 35.
  5. a b c et d Article de Libération, 21 août 1999 :

    « Jean Soustiel était l'un des plus réputés parmi les experts en art islamique, spécialité rare en France. […]. Sa galerie dans le VIIIe arrondissement de Paris était connue des amateurs de céramiques, d'objets ou de tissus du Moyen-Orient, comme des professionnels, notamment ceux du Musée national de céramique à Sèvres. Jean Soustiel avait d'ailleurs beaucoup donné aux collections de ce musée ainsi qu'au département d'art islamique du Louvre, un département qui a certainement bénéficié d'une plus grande visibilité depuis la réorganisation et la réouverture du musée en 1989. Mais Jean Soustiel était aussi réputé pour son œil et ses notices de catalogues de vente (avec sa fille Laure Soustiel et son associée Marie-Christine David). Il est l'auteur du livre de référence sur la céramique islamique […] et préparait un ouvrage sur la céramique de Samarcande. Il est mort d'un cancer avant la publication de ce livre, le jeudi 12 août. »

  6. Il organise la première exposition privée sur ce thème en 1975.
  7. La Céramique islamique, Fribourg, Office du livre, 1985.
  8. Page d'Yves Porter.
  9. Voir sur la3m.cnrs.fr.
  10. Laruelle, Marlène, « Jean Soustiel, Yves Porter, Tombeaux de paradis », sur revues.org, Cahiers d'Asie centrale, Institut français d'études sur l'Asie centrale, (ISBN 2-7449-0444-9, ISSN 1270-9247, consulté le ), p. 330.
  11. Tous les catalogues avec Marie-Christine David.

Articles connexes

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Liens externes

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