Jean Salkin

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Jean Salkin
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Fonctions
Fondateur, directeur honoraire et conseiller général de la Médiathèque de la Communauté française de Belgique (PointCulture)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean, Daniel, Emile Salkin
Nationalité
Belge
Formation
Université Libre de Bruxelles, Riverdale Country School, Massachusetts Institute of Technology

Jean Daniel Émile Salkin, né le à Bruxelles et mort à Lot le , est le fondateur de la Discothèque nationale de Belgique, devenue par la suite la Médiathèque de la Communauté française de Belgique. Cette institution, aujourd'hui appelée PointCulture, est financée par la Communauté française de Belgique[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts dans les études et la musique[modifier | modifier le code]

Fils de l'avocat pénaliste Alex Salkin, Jean Salkin naît dans une famille bruxelloise aisée. Il s'exile à New York avec sa famille au début de la Seconde Guerre mondiale alors qu'il n'est qu'un adolescent. Une fois arrivé à New York, Jean Salkin poursuit ses études à la Riverdale Country School (en) où il découvre la musique en jouant du trombone dans un groupe de jazz avec lequel il a du succès aux États-Unis. Par la suite, Jean Salkin est accepté au Massachusetts Institute of Technology (MIT) où il entreprend des études d'ingénieur civil, poussé par son père. De retour en Belgique en 1948, il continue ses études d'ingénieur à l'Université libre de Bruxelles où il fonde l'orchestre de jazz de l'Université[2].

Maladie[modifier | modifier le code]

Cependant, Jean Salkin est touché par la poliomyélite en 1951, ce qui le force à rester interné pour une période de trois mois dans un hôpital de la banlieue d'Oxford. Durant son hospitalisation, sa maladie l'atteint jusqu'à finir par lui faire perdre l'usage de ses deux jambes. Malgré la maladie, il poursuit ses études d'ingénieur à l'Université d'Oxford en tant qu'élève libre.

Il se marie à vingt-et-un ans et a deux enfants avec l'infirmière qui l’a traité durant son hospitalisation[3]. La maladie l'affecte toute sa vie, l'obligeant à arrêter ses études d'ingénieur.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Jean Salkin est un passionné de politique et de gestion d'entreprise. Outre son intérêt pour les études d'ingénieur, il est également passionné d'histoire ; il finit par suivre un cursus universitaire dans cette discipline[4].

Fondation de la Discothèque nationale de Belgique[modifier | modifier le code]

Jean Salkin, s'inspirant du système de location de disques 78 tours qu'il a découvert à la bibliothèque de l'[Université d'Oxford, réunit un groupe d'amis qui se préparent durant trois ans à la concrétisation de leur projet. À l'origine, celui-ci était de créer une discothèque de prêt ayant pour but de s'étendre dans toute la Belgique[4]. Ce projet consolidé, le problème de trouver des fonds se pose momentanément mais, le projet présenté et approuvé par Gilbert Perier (beau-père de Jean Salkin et président de la Sabena), celui-ci trouve les fonds nécessaires grâce à un réseau solide dans le milieu du patronat ainsi qu'avec l'appui de la Banque nationale de Belgique[3].

L’association Discothèque nationale de Belgique ouvre ses portes au sein du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1956 et se développe rapidement dans toute la Belgique. C'est à la soirée d'ouverture de la Discothèque nationale qu'il rencontre sa future seconde épouse, Huguette Robert[5].

De la Discothèque nationale à la Médiathèque de la Communauté française de Belgique[modifier | modifier le code]

Après le développement de la Discothèque nationale dans toute la Belgique, Jean Salkin élargit ses services avec la production de diapositives sonorisées. Il est accompagné de son ami et adjoint Michel Defgnée[6] qui le soutient dans son projet ; les diapositives ont pour principal objet des sujets culturels. À terme, la Discothèque nationale de Belgique devient la Médiathèque de la Communauté française de Belgique et fait l’objet d’un arrêté royal assurant, entre autres, le prêt de moyens audiovisuels au service de l'éducation permanente[7].

Fin de carrière et retraite[modifier | modifier le code]

L’état de santé de Jean Salkin s’aggrave au point qu'il finit par décider de se retirer de la direction de la Médiathèque. Néanmoins, il reste conscient des enjeux liés à l’apparition du DVD et du CD qui guettent la Médiathèque. Par conséquent, il tient à conserver un poste de conseiller général[8] en recherche et développement. Il prend définitivement sa retraite en 1995 et se lance dans la rédaction d’un ouvrage d’histoire de la musique en plusieurs volumes, qui est bien reçu par les critiques des revues spécialisées[9]. Il meurt chez lui à l’âge de 70 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. B. Bayenet, H. Capron, P. Liegeois, L'espace Wallonie-Bruxelles : voyage au bout de la Belgique, Bruxelles, De Boeck, 2007, p. 66.
  2. Commission de la Biographie nationale, Nouvelle biographie nationale, vol. 12, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2014, p. 271.
  3. a et b Commission de la Biographie nationale, Nouvelle biographie nationale, vol. 12, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2014, p. 272.
  4. a et b J. Salkin, « La discothèque nationale de Belgique et les bibliothèques publiques », Cahiers J.E.B., troisième année, no 1, Bruxelles, mars 1959, p. 2.
  5. Commission de la Biographie nationale, Nouvelle biographie nationale, vol. 12, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2014, p. 272.
  6. X, « Décès de Michel Defgnée, de la Médiathèque », La Libre Belgique, publié le 27 décembre 2005, consulté 2 novembre 2018, disponible sur le site du journal La Libre Belgique.
  7. Arrêté royal fixant les conditions d'octroi de subventions à la Médiathèque francophone de Belgique et les conditions d'agréation et d'octroi de subventions aux organismes régionaux et locaux assurant le prêt de moyens audiovisuels au service de l'éducation permanente, Moniteur Belge, 18 juin 1971.
  8. P. Gordinne, « Des médias au service de la mémoire collective et de projets culturels », publié en octobre 1987, consulté le 2 novembre 2018, disponible sur le site de l'institut Destrée.
  9. Commission de la Biographie nationale, Nouvelle biographie nationale, vol. 12, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2014, p. 272 et 273.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • B. Bayenet, H. Capron, P. Liegeois, L'espace Wallonie-Bruxelles : voyage au bout de la Belgique, Bruxelles, De Boeck, 2007.
  • Commission de la Biographie nationale, Nouvelle biographie nationale, vol. 12, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2014.
  • P. Gordinne, « Des médias au service de la mémoire collective et de projets culturels », publié en , consulté le , disponible sur le site de l'institut Destrée.
  • K. Salkin, « La discothèque nationale de Belgique et les bibliothèques publiques », Cahiers J.E.B., troisième année, no 1, Bruxelles, .
  • J.-F. Lemursieau, « Pourquoi Jean Salkin », Le soir, publié le , consulté le , disponible sur le site du journal Le Soir.

Liens externes[modifier | modifier le code]