Jean Bourgeois (alpiniste)

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Jean Bourgeois

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Biographie
Nationalité Drapeau de la Belgique Belgique
Naissance (85 ans),
Liège
Carrière
Disciplines Escalade, alpinisme, exploration, ethnologie, astronomie
Ascensions notables Sad Ishtragh (5 847 m), Nowshak (7 492 m), première de la face ouest de la Cima Tosa et au Torre del Lago

Jean Bourgeois est un ingénieur et alpiniste belge né à Liège le . Il est également astronome amateur, explorateur et écrivain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Joseph Bourgeois, préparateur en pharmacie, et de Léontine Denis. Au cours de sa jeunesse, sa famille déménage à Huy puis dans la région bruxelloise.

Grâce à une bourse d'études de la commune d'Anderlecht, il fait des études supérieures en électronique. Il obtient un diplôme d'ingénieur industriel en électronique à l'ECAM (École centrale des arts et métiers de Bruxelles)[1]. Il se marie en 1967 avec Danielle Bourgeois avec qui il partage sa passion de l'alpinisme et de l'exploration. Après son décès en 2005, il se remarie avec Pat Patfoort, alpiniste et anthropologue.

Il a une vie d'explorateur dans l'Antarctique, en Asie centrale, en Himalaya et dans les Andes péruviennes. En 1968, avec Danielle, son épouse, il accompagne la transhumance des nomades pachtounes dans l’Afghanistan du roi Mohammed Zaher Shah. Il canote également sur un affluent du Congo et navigue lors de l'hiver 1978-1979 avec Willy de Roos dans l’Antarctique[2].

Il est aussi un astronome amateur réputé, une passion à laquelle il s'est dévoué depuis sa jeunesse[3]. Il a travaillé pendant un temps à l'Observatoire royal de Belgique avant de se recentrer sur ses expéditions lointaines.

Comme alpiniste, il gravit de nombreux sommets dans les Alpes par des voies extrêmement difficiles telles que la voie directe suisse à la Cima Ovest di Lavaredo en 1961, El Capitan dans la vallée du Yosemite en 1974, la face Est du Grand Capucin, l'éperon Walker aux Grandes Jorasses (première belge) et la face nord des Droites. En août 1965, il ouvre également de nouveaux itinéraires dans les Dolomites tels que la face ouest de la Cima Tosa et au Torre del Lago avec Claudio Barbier, grand spécialiste belge des Dolomites.

Il se joint à plusieurs expéditions dans l'Himalaya et dans les Andes. En 1966, il participe à une expédition polonaise ayant notamment pour objectif le Nowshak (7 492 m) dans l'Hindou Kouch. Ils gravissent le Sad Ishtragh (5 847 m), sommet vierge, par une arête difficile et le Nowshak. Alors qu'ils sont proches d'un autre sommet vierge, véritable but de l'expédition, la tempête s'abat sur eux[4]. Une avalanche ensevelit un de ses compagnons de cordée et les blesse, lui et son autre compagnon de cordée. Ils sont en perdition à haute altitude, abandonnés par l’expédition qui, au camp de base, les considère comme morts. Jean Bourgeois parvient malgré ses gelures à désescalader la montagne et à sauver son compagnon d’infortune ce qui constitue un formidable exploit[5].

À l'hiver 1982-1983, il participe à une expédition à l'Everest dans une forte équipe d'alpinistes franco-suisses. L'objectif original via la face sud-ouest versant népalais est remplacé par l'arête nord de l'Everest moins difficile mais en territoire chinois. À 6 400 m, il est victime d'un début d'œdème cérébral par manque d'oxygène. Il lui faut redescendre dans les plus brefs délais pour échapper à la mort. Il entame alors la descente sur le versant chinois, plus accessible mais sans autorisation. Après quatre nuits et cinq jours, il parvient dans un village tibétain où il est arrêté par les autorités chinoises. Ses camarades d'ascension le croient entretemps décédé. Le 10 janvier 1983, il réapparaît à la frontière du Népal, libéré par les Chinois et rejoint Katmandou le 14 janvier[6].

Il a relaté ses ascensions, aventures et explorations lors de conférences agrémentées de films, dans des articles de presse et trois livres : Les Seigneurs d'Aryana, Les Voies abruptes (coécrit avec Danielle Bourgeois) et En quête de plus grand.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Danielle et Jean Bourgeois, Les Voies abruptes, Éditions Glénat, 2002.
  • Jean Bourgeois, En quête du plus grand, Bruxelles, Éditions Nevicata, 2012, 365 p.
  • Jean Bourgeois, Les Seigneurs d'Aryana, Éditions Nevicata, 2016, 195 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Bourgeois, En quête de plus grand, Bruxelles, Editions Nevicata, , 365 p., p. 38
  2. Sabine Verhest, « Au bout des rêves de l'aventurier belge Jean Bourgeois », sur La Libre Belgique, (consulté le )
  3. « Jean Bourgeois », sur lecteurs.com, (consulté le )
  4. Jacques Borlée, De Freÿr à l'Himalaya, Bruxelles, Didier Hatier, , 254 p., p. 204
  5. Didier Demeter, « La reconnaissance en Belgique », sur Il était une fois...Claudio Barbier, 2005-2023 (consulté le )
  6. « Le fabuleux destin de Jean Bourgeois », sur La Dernière Heure, (consulté le )