Jean-Pierre Bel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean-Pierre Bel
Illustration.
Jean-Pierre Bel en 2013.
Fonctions
Président du Sénat français

(2 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection
Prédécesseur Gérard Larcher
Successeur Gérard Larcher
Président du groupe socialiste au Sénat

(6 ans, 11 mois et 25 jours)
Prédécesseur Claude Estier
Successeur François Rebsamen
Secrétaire du Sénat

(2 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection
Président Christian Poncelet
Sénateur français

(15 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 27 septembre 1998
Réélection 21 septembre 2008
Circonscription Ariège
Groupe politique SOC
Prédécesseur Germain Authié
Successeur Alain Duran
Maire de Lavelanet

(7 ans)
Prédécesseur Bernard Marty
Successeur Marc Sanchez
Conseiller général de l'Ariège

(3 ans)
Circonscription Canton de Lavelanet
Prédécesseur Bernard Marty
Successeur Pierre Saboy
Maire de Mijanès

(12 ans et 3 mois)
Prédécesseur François Galy
Successeur Jean-Jacques Resplandy
Biographie
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Lavaur (France)
Nationalité Française
Parti politique LCR (-)
PS (depuis )
Diplômé de Université Toulouse-Capitole
Profession Juriste

Jean-Pierre Bel
Présidents du Sénat français

Jean-Pierre Bel, né le à Lavaur (Tarn), est un homme d'État français, membre du Parti socialiste (PS).

Après avoir débuté son parcours politique à l'extrême gauche, il obtient ses premiers mandats locaux dans l'Ariège dont il devient conseiller général, puis sénateur en .

Porté à la présidence du groupe socialiste de la chambre haute dès , il est élu président du Sénat à la suite de la victoire relative de la gauche aux élections sénatoriales de 2011. Il est alors le premier socialiste appelé à occuper la présidence de la haute assemblée sous la Ve République.

À l’issue du renouvellement de 2014 qui voit la droite redevenir majoritaire au Sénat, il annonce son retrait de la vie politique pour assumer des missions diplomatiques en Amérique latine.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Bel naît dans une famille de résistants communistes[1]. Son père est cadre commercial, sa mère une employée aux Postes, télégraphes et téléphones (PTT)[2].

Après ses études secondaires au lycée Berthelot de Toulouse, il obtient une maîtrise puis un Diplôme d'études approfondies (DEA) de droit public à l'université des sciences sociales à Toulouse[2],[3]. Responsable, de 1977 à 1982, d'un centre de vacances à Font-Romeu, il dirige un office de tourisme, avant d'épouser la fille de Robert Naudi, président du conseil général de l'Ariège de 1985 à 2001[4] ; de ce mariage naissent deux filles.

Divorcé, Jean-Pierre Bel épouse en secondes noces une mannequin originaire de Cuba, avec laquelle il a une fille. Il divorce en 2016.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts dans le militantisme[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960-1970, Jean-Pierre Bel connaît son premier engagement au sein de réseaux de solidarité avec les mouvements espagnols en lutte contre la dictature franquiste, actifs dans le Sud de la France. Ces réseaux s'occupaient, en France, de l'accueil des réfugiés, assuraient la liaison entre les militants des deux côtés des Pyrénées et apportaient un soutien aux mouvements de lutte en Espagne en y acheminant agents et matériel. Arrêté lors d'une opération de convoyage, Jean-Pierre Bel est emprisonné quelque temps en Espagne[4].

Il milite à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qu'il quitte en 1978, pour s'installer à Mijanès, le village natal de sa femme en Ariège.

Élu local en Ariège[modifier | modifier le code]

C'est en 1983 que Jean-Pierre Bel entame sa carrière politique en rejoignant le Parti socialiste et en devenant maire de Mijanès, commune ariègeoise de 90 habitants. Neuf ans plus tard, en 1992, il est élu conseiller régional de Midi-Pyrénées[2].

Il intègre le conseil national du Parti socialiste en 1993, et siège au bureau national jusqu'en 2003. Il est secrétaire national aux fédérations de 1994 à 1997, puis secrétaire national chargé des élections jusqu'en 1998. Proche de François Hollande, il est secrétaire national auprès du premier secrétaire de 1997 à 2007[2]. En 1997, Bel est nommé conseiller technique dans le cabinet du ministre des Relations avec le Parlement Daniel Vaillant, et ce jusqu'en 1998, année au cours de laquelle il est élu sénateur de l'Ariège sous l'étiquette socialiste[2].

En 1998, trois ans après avoir quitté ses fonctions de maire de Mijanès, il est élu au conseil général de l'Ariège dans le canton de Lavelanet, et siège jusqu'à son élection comme maire du chef-lieu, en 2001[2]. Jean-Pierre Bel est également membre du conseil national de la montagne de 1998 à 2001[2]. Il préside l'Association des maires et des élus de l'Ariège à partir de 2001, et appartient au bureau de l'Association des maires de France de 2001 à 2006[2]. Lors des élections municipales de 2008, ne souhaitant pas se représenter comme maire de Lavelanet, il laisse la tête de liste à son premier adjoint, Marc Sanchez, qui lui succède à la mairie. Son travail d'élu en Ariège est marqué par sa collaboration avec Marc Carballido, qui entre au Conseil régional de Midi-Pyrénées, et devient son collaborateur[5].

Jean-Pierre Bel occupe les fonctions de secrétaire du Sénat de 2001 à 2004[2]. À la suite des élections sénatoriales du 26 septembre 2004, il succède à Claude Estier à la présidence du groupe socialiste du Sénat. Il se présente à l'élection du président du Sénat face au président sortant, le sénateur RPR Christian Poncelet, qui est élu pour un troisième mandat. Le , Jean-Pierre Bel est réélu sénateur de l'Ariège, obtenant 76,21 % des suffrages au premier tour. Il présente à nouveau sa candidature pour le Petit Luxembourg, mais échoue une fois de plus, face, cette fois, à l'ancien ministre UMP, Gérard Larcher. Jean-Pierre Bel devient alors membre de la commission des affaires économiques et du plan. C'est à cette époque qu'il facilite l'embauche de sa compagne et future épouse comme assistante parlementaire d'un de ses amis sénateurs, Alain Fauconnier[6],[7].

Président du Sénat[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Bel avec le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, en 2012.

À l'issue de la victoire de la gauche aux élections sénatoriales du 25 septembre 2011, Jean-Pierre Bel est élu président du Sénat, le , avec 179 voix, contre 134 voix au président sortant, Gérard Larcher, et 29 voix à la candidate centriste Valérie Létard[8],[9],[10]. Il devient ainsi le premier président socialiste de la Chambre haute du Parlement français sous la Ve République.

Sa présidence est marquée par des critiques quant à sa faible autorité et par la défiance des communistes, qui, votant comme l'opposition de droite sur certains textes, ont amené le Sénat à rejeter plusieurs textes présentés par le gouvernement socialiste, dont la réforme territoriale[11],[12]. Discret sur le plan médiatique, il se voit reprocher de n'être pas parvenu à incarner pleinement la fonction et d'avoir réduit l'influence du Sénat sur la scène politique[13]. Lui-même affirme avoir « beaucoup de regrets » concernant son mandat[14].

Retrait de la vie politique nationale[modifier | modifier le code]

Le , Jean-Pierre Bel annonce, dans une tribune parue dans le quotidien Le Monde, son intention de ne pas se présenter au scrutin sénatorial de 2014 ainsi qu'à aucune autre fonction élective[15]. La droite retrouve la majorité à la suite de ce renouvellement et le mandat de Jean-Pierre Bel se termine le . Son prédécesseur Gérard Larcher retrouve la présidence du Sénat le lendemain.

François Hollande le nomme, en , envoyé personnel du président de la République française pour l'Amérique latine et les Caraïbes[16]. Il œuvre en particulier pendant deux ans et demi au rapprochement avec Cuba, qu'il connaît bien[17],[18], et avec le Panama après le scandale des Panama Papers[19]. Ses fonctions prennent fin avec l'élection à l’Élysée d'Emmanuel Macron.

Dans un entretien accordé au journal régional La Dépêche du Midi du , il déclare envisager de sortir de sa retraite pour se présenter aux élections municipales de 2020 à Toulouse[20]. Il y renonce finalement[21]. Lors des élections législatives de 2022 dans l'Ariège, il apporte son soutien au dissident socialiste Laurent Panifous, opposé à l'accord de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale[22], victorieux au second tour contre le sortant LFI Michel Larive.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Synthèse des résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Présidence du Sénat[modifier | modifier le code]

Année Parti 1er tour Issue
Voix % Rang
[24] PS 116 37,66 2e Battu
[25] 134 40,85 2e Battu
[26] 179 52,34 1er Élu

Élections sénatoriales[modifier | modifier le code]

Année Parti Département 1er tour Issue
Voix % Rang
1998[27] PS Ariège 378 64,07 1er Élu
2008[28] 455 76,21 1er Élu

Détails des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au Sénat[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Bel : un apparatchik en pleine lumière
  2. a b c d e f g h et i Notice biographique, Who's Who in France, 2011
  3. Michel Urvoy, « Jean-Pierre Bel : cherchez le défaut ! », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « Jean-Pierre Bel, la révolution au Palais », portrait dans Le Monde,
  5. Florent Duprat, « Avec la disparition de Marc Carballido, "l'Ariège perd un grand monsieur" », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  6. article (réservé aux abonnés) publié le 30/09/14 par le site d'information Mediapart
  7. Marc de Boni, « Jean-Pierre Bel épinglé pour avoir fait embaucher sa compagne au Sénat », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  8. « Jean-Pierre Bel, premier président socialiste de l’histoire du Sénat », France Info,‎ (lire en ligne)
  9. « Sénatoriales : vers un duel Larcher-Bel le 1er octobre », Le Parisien, (consulté le ).
  10. « Jean-Pierre Bel élu à la présidence du Sénat », Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
  11. Sophie Huet, « La droite déterminée à reprendre le Sénat », Le Figaro, 18 juillet 2014, page 4.
  12. Anne Rovan, « Jean-Pierre Bel, une étoile filante à la Haute Assemblée », Le Figaro, vendredi 18 juillet 2014, page 4.
  13. « Jean-Pierre Bel, un président du Sénat «sans coups d’éclat» », sur Public Senat, (consulté le ).
  14. « Lelab Europe1 - le meilleur de l’actualité politique sur le web », sur lelab.europe1.fr (consulté le ).
  15. « « Sans regret, sans remords, pourquoi je ne serai plus candidat », par Jean-Pierre Bel », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  16. Ivan Valerio, « Jean-Pierre Bel nommé «envoyé personnel» de Hollande pour l'Amérique latine », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  17. David Revault d'Allonnes, « A Cuba, Hollande tente la synthèse entre castrisme et business », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. L'Opinion, « Jean-Pierre Bel, l’ancien président du Sénat, qui connaît bien Raul (Castro) », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « Panamá y Francia trabajarán en fortalecer confianza mutua - Panama en France - Embajada de Panamá en Francia - Ambassade du Panama en France », sur Panama en France - Embajada de Panamá en Francia - Ambassade du Panama en France, (consulté le ).
  20. « Exclusif : l'ancien président du Sénat J-P Bel dans les starting-blocks pour la mairie de Toulouse », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Pascal Pallas, « Municipales à Toulouse. Jean-Pierre Bel : "Il est absurde de dire qu'avec Archipel Citoyen, ce sera le chaos" », sur actu.fr, (consulté le ).
  22. F. D., « UDI et Ensemble appellent à voter Panifous », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  23. Décret
  24. « Compte rendu de la séance du 1er octobre 2004 », sur senat.fr (consulté le ).
  25. « Élection du Président du Sénat (1er octobre 2008) », sur senat.fr (consulté le ).
  26. « Élection du Président du Sénat (1er octobre 2011) », sur senat.fr (consulté le ).
  27. « Résultats des élections sénatoriales de 1998 : Ariège », sur politiquemania.com (consulté le ).
  28. « Résultats des élections sénatoriales de 2008 : Ariège », sur politiquemania.com (consulté le ).
  29. « Qui est Jean-Pierre Bel, le nouveau président du Sénat », sur LExpress.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 2011 : La Conquête du Sénat, documentaire réalisé par Fabrice Cuney et Thomas Raguet, 28 min, diffusé sur Public Sénat.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]