Jean-Marie Querville

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Jean-Marie Querville
Jean-Marie Querville
Querville vers 1942, alors capitaine de frégate des FNFL

Naissance
Tours, France
Décès (à 64 ans)
Blois, France
Origine Drapeau de la France France
Arme Marine
Grade amiral
Années de service 19211962
Commandement La Junon ;
1re div. sous-marins FNFL ;
1re division de frégates ;
Escorteurs du groupe « Chama » ;
Croiseur Suffren ;
Marine au Tonkin ;
Port de Brest ;
Division navale d'Extrême-orient ;
Marine en Afrique centrale ;
Commandant en chef en Méditerranée ;
Préfet maritime de la 4e Région ;
Inspecteur général de la Marine.
Conflits Campagne du Rif
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Croix de Guerre des TOE

Emblème
Liste des Compagnons de la Libération

Jean-Marie Querville, né en à Tours, mort en à Blois, est un officier de la Marine nationale française des Forces navales françaises libres, Compagnon de la Libération. Amiral, il est devenu commandant en chef des Forces maritimes françaises en Méditerranée, préfet maritime, inspecteur général de la Marine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'architecte, Jean-Marie Querville est né à Tours (Indre-et-Loire) le [1].

Jeune officier de marine[modifier | modifier le code]

Il entre à l'École navale en 1921. Il embarque ensuite sur le croiseur Strasbourg et participe en 1925 à la Campagne du Rif au Maroc[1]. Enseigne de 1re classe en , il est breveté officier transmissions en et embarque sur le torpilleur Matelot Leblanc[2].

Affecté aux sous-marins à partir de 1927, il est à Madagascar en 1929. Il est promu lieutenant de vaisseau en . En 1931, il est officier en second du sous-marin 600 tonnes l' Aréthuse jusqu'en 1934. En , il commande un autre sous-marin de 600 tonnes, la Sirène, puis en 1936 un sous-marin de 1200 tonnes, le Souffleur, jusqu'en 1938[1].

L'année suivante, en Indochine, il est officier de liaison à Singapour auprès des Britanniques lors du début de la Seconde Guerre mondiale. Il y est encore lorsque survient l'armistice en [1].

Forces navales françaises libres[modifier | modifier le code]

Décidant de continuer la lutte, Querville rejoint la Grande-Bretagne en . Promu capitaine de corvette, il est affecté à l'État-major des Forces navales françaises libres (FNFL), 2e bureau, à Londres[1].

En février 1941, il commande le sous-marin de 800 tonnes, la Junon[1]. Il est promu capitaine de frégate le . Le mois suivant, en , il commande la 1re Division de sous-marins des FNFL, composée de la Minerve, du Rubis et de la Junon. Il en fait « une formation d'élite »[1].

La Junon, bâtiment chef de division, qu'il commande, continue « les missions les plus périlleuses ». Le sous-marin surveille les fjords sur les côtes de Norvège où se cachent souvent croiseurs et cuirassés allemands. Il attaque des bâtiments ennemis et transporte des résistants et des agents de renseignements, notamment le commando britannique et norvégien qu'il débarque dans un fjord pour détruire une usine d'eau lourde, en . L'opération est une réussite, Querville acquiert alors sa réputation de « spécialiste des missions difficiles »[1].

Fait Compagnon de la Libération le , il est affecté à l'État-major particulier du général de Gaulle. Il devient membre du Conseil de l'Ordre de la Libération. Il commande encore la Junon pour une nouvelle mission en , et effectue ensuite une mission à Alger.

En , il commande la frégate l'Aventure et de la 1re Division de frégates[1]. À la tête de cette division, il participe au débarquement de Normandie en , commandant les escorteurs du groupe de débarquement américain « Chama » sur Omaha Beach. Il escorte 102 convois alliés entre la Grande-Bretagne et la France. La nuit du , le convoi qu'il escorte est attaqué à la torpille par une escadrille de Junkers 88. Querville riposte, abat un ou deux avions ennemis, les autres prennent la fuite[1]. Il prend part ensuite au blocus des poches de l'Atlantique, toujours sur l'Aventure, jusqu'en . Depuis 1939, il a navigué 34 mois en opérations[1].

Après la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Après la guerre, Querville est nommé capitaine de vaisseau en . Il commande le croiseur Suffren. Pendant la guerre d'Indochine, il commande la Marine au Tonkin de 1948 à 1950. Il reçoit trois citations[1].

Promu contre-amiral, il est major général du port de Brest à partir de . Il part de nouveau au Vietnam, où il commande la Division navale d'Extrême-Orient de juillet 1953 à avril 1954, puis le commandement de la Marine au Tonkin. Il fait l'objet de deux nouvelles citations. Il assume ce poste jusqu'en [1].

Promu vice-amiral en 1956, Querville commande la Marine en Afrique centrale. Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre en 1959, il est désigné commandant en chef des Forces maritimes françaises en Méditerranée[1]. Au « moment critique » du putsch des généraux, il prouve encore son « courage » et sa « présence d'esprit »[3]. Il devient ensuite préfet maritime de la 4e Région en Algérie[1].

Inspecteur général de la Marine, il est élevé au rang et appellation d'amiral en . Peu après, il passe par anticipation dans la 2e section des officiers généraux[1].

L'amiral Jean Marie Querville meurt à Blois (Loir-et-Cher) le . Ses obsèques sont célébrées dans l'église Saint-Nicolas de Blois[1]. Il est inhumé au cimetière des Grouëts[4].

Hommages[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Principales distinctions[1] :

Autres hommages[modifier | modifier le code]

À Tours, sa ville natale, la « place Amiral Querville » est nommée en son honneur[5].

À Blois, c'est la « rue de l'Amiral Querville » qui lui rend hommage.

La promotion 2018-2019 de la Préparation militaire supérieure état-Major de la Marine nationale prend pour nom de promotion « Querville ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, 2010.
  2. Taillemite, Dictionnaire des marins français, 2002, p. 437.
  3. Revue de la France libre, 1968, p. 1532.
  4. « Au fil des allées du petit cimetière des Grouëts », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  5. « Place de l'Amiral Querville (Tours) » (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]