Jean-Marc Kabund

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Jean-Marc Kabund
Fonctions
Député national
En fonction depuis le
(5 ans, 2 mois et 8 jours)
Élection 30 décembre 2018
Circonscription Mont-Amba
Président Félix Tshisekedi
Gouvernement Gouvernement Lukonde
Législature 3e législature de la 3e République
Biographie
Nom de naissance Jean-Marc Kabund-a-Kabund
Date de naissance (43 ans)
Lieu de naissance Lubumbashi (Congo-Kinshasa)
Nationalité congolaise
Diplômé de Université de Kinshasa

Jean-Marc Kabund (de son nom complet Jean-Marc Kabund-a-Kabund), né le à Lubumbashi, est un homme politique de la république démocratique du Congo (RDC).

Pilier de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et membre de premier plan de la classe politique de RDC, Kabund tombe en disgrâce à partir de février 2022 avant de quitter le pouvoir et lancer un mouvement politique d'opposition, Alliance pour le changement. Devenu très critique à l'égard du pouvoir du président Félix Tshisekedi, il tient des propos qui lui valent d'être condamné à 7 ans de prison en septembre 2023.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Ascension et direction de l'UDPS[modifier | modifier le code]

Kabund est nommé secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en , en remplacement de Bruno Mavungu[1].

Kabund assure l'intérim à la présidence de l'UDPS après la mort d'Étienne Tshisekedi, le président historique du parti, en .

Les 30 et , lors d'un congrès extraordinaire réuni à Kinshasa, Félix Tshisekedi, fils d'Étienne, est élu président de l'UDPS. En , Tshisekedi est élu président de la RDC et il nomme Jean-Marc Kabund, alors secrétaire général, au poste de président par intérim de l'UDPS. Kabund nomme Augustin Kabuya au poste de secrétaire général intérimaire du parti[2],[1].

Kabund est élu député d'une circonscription de Kinshasa en [3]. Il est élu premier vice-président de l'Assemblée nationale. Il s'oppose quotidiennement à la main-mise du Front commun pour le Congo (FCC) de l'ancien président Joseph Kabila sur l'Assemblée et le gouvernement. Mais en , il est destitué de ce poste (l'UDPS et la coalition autour de lui, le Cap pour le changement, ne sont pas majoritaires à l'Assemblée)[4]. Kabund est alors considéré comme le chef et stratège de la coalition de l'Union sacrée, formée en pour s'opposer à la domination de Kabila sur l'Assemblée. Kabund débauche personnellement les députés du FCC pour qu'ils rejoignent l'Union sacrée[5],[6]. Après la réussite de cette opération, l'Union sacrée devient majoritaire à l'Assemblée et Kabund en redevient premier vice-président en [1].

Kabund est alors au centre du jeu politique congolais et intervient partout, ce qui génère des tensions avec l'entourage du président Tshisekedi (en particulier François Beya, conseiller à la sécurité et Guylain Nyembo, chef du cabinet)[1].

En , il annonce sa démission de son poste de premier vice-président de l'Assemblée nationale. Il est ensuite destitué de son poste de président par intérim de l'UDPS et exclu du parti. Plusieurs reproches lui sont faits dont des violences physiques et verbales à l'encontre de membres du parti mais aussi des actes de corruptions et d'escroquerie[7].

Après l'UDPS[modifier | modifier le code]

Passé dans l'opposition, il radicalise progressivement son discours à l'encontre du pouvoir de Félix Tshisekedi[8].

En juillet 2022, Jean-Marc Kabund annonce la création d'un nouveau parti, Alliance pour le Changement, dont l'idéologie sociale-démocrate se rapproche de celle de l'UDPS[6]. Kabund se positionne en opposant du président Tshisekedi qu'il décrit comme « danger au sommet de l'État ». Il dénonce aussi l'exercice du pouvoir de Tshisekedi et de ses proches qui se fait, selon lui, au détriment des Congolais[9],[10],[6]. Pour ces propos, il est poursuivi par la justice pour outrage au chef de l'État, diffamation et injures publiques. Le bureau de l'Assemblée nationale autorise la justice à entendre le député dans cette affaire[11],[12].

Le , le bureau de l'Assemblée lève son immunité parlementaire et après sa comparution devant le parquet général près la Cour de cassation, Kabund est mis sous mandat d'arrêt provisoire et incarcéré à la prison de Makala[13]. Après trois jours en prison, la cour entend Kabund et décide de le placer en résidence surveillée, mais cette décision n'est pas appliquée tout de suite par le parquet[14],[15].

Son procès s'ouvre le [16] mais il est reporté au , puis au [17]. En attendant, Kabund reste en prison, à l'encontre de la décision judiciaire[18]. Son épouse Christine Kasongo Mikembe est à la même période condamnée à 6 mois de prison ferme dans une autre affaire pour « injures et imputations dommageables » à l'encontre du vice-gouverneur de Kinshasa Gérard Mulumba[19],[20].

En , le procureur requiert 3 ans de prison à l'encontre de Jean-Marc Kabund[21]. Le , il est condamné à 7 ans de prison, entre autres pour « outrage au chef de l'État » et « propagation de faux bruits » par la Cour de cassation. Les avocats de Kabund dénoncent un jugement politique[8],[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Romain Gras, « RDC : l’ascension brisée de Jean-Marc Kabund, l’incontournable devenu paria », Jeune Afrique,
  2. « RDC: les organisations de jeunes de l'UDPS se mêlent à la crise du parti », sur RFI Afrique (consulté le )
  3. Talatala, « Jean-Marc Kabund-A-Kabund », sur talatala.cd (consulté le )
  4. Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : Kabund destitué au terme d’une séance agitée à l’Assemblée », Jeune Afrique,
  5. « RDC: les députés de l’UDPS désavouent Jean-Marc Kabund », RFI,
  6. a b et c « Jean-Marc Kabund, pourquoi un nouveau parti ? », Groupe d'études sur le Congo,
  7. Pascal Mulegwa, « RDC: chef intérimaire du parti présidentiel, Jean-Marc Kabund radié de l'UDPS », Radio France internationale,
  8. a et b « En RDC, Jean-Marc Kabund condamné à sept ans de prison », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  9. « RDC: Jean-Marc Kabund, ancien patron de l'UDPS, crée un nouveau parti », Radio France internationale,
  10. « À la Une: l’affaire Jean-Marc Kabund », Radio France internationale,
  11. Romain Gras, « RDC : les débuts contrariés de l’opposant Jean-Marc Kabund », Jeune Afrique,
  12. Pascal Mulegwa, « RDC: Jean-Marc Kabund refuse de venir s'expliquer devant les députés », Radio France internationale,
  13. Pascal Mulegwa, « RDC: l'opposant Jean-Marc Kabund placé sous mandat d'arrêt provisoire », Radio France internationale,
  14. Pascal Mulegwa, « RDC: l’opposant Jean-Marc Kabund placé en résidence surveillée », Radio France internationale,
  15. « RDC: Kabund toujours en prison, son entourage s'impatiente », Radio France internationale,
  16. Romain Gras, « RDC : Jean-Marc Kabund jugé à partir du 5 septembre », Jeune Afrique,
  17. Christian Okende, « Cour de Cassation : le procès de Jean-Marc Kabund renvoyé au 2 novembre prochain », Politico.cd,
  18. Samyr Lukombo, « RDC : Jean-Marc Kabund s’en remet à Mboso pour obtenir son assignation à résidence surveillée », NewsCD,
  19. Dominique Malala, « RDC : L’épouse de Kabund condamnée à 6 mois de prison ferme pour « imputations dommageables » contre Gecoco Mulumba », Politico.cd,
  20. « Kinshasa: Gecoco Mulumba traduit en justice l’épouse de Kabund pour « fausses dénonciations et propos diffamatoires » », Politico.cd,
  21. « En RDC, trois ans de prison requis contre Jean-Marc Kabund », Jeune Afrique,
  22. « Afrique RDC: Jean-Marc Kabund, ex-chef du parti présidentiel devenu opposant, condamné à 7 ans de prison », sur RFI Afrique (consulté le )