Jean-Louis de Pontevès

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Jean-Louis de Pontevès-Maubousquet
Comte de Tournon
Surnom Marquis de Tournon
Naissance
à Marseille
Décès (à 97 ans)
à Marseille
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales ad honores
Années de service 1703 – 1772
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Famille Famille de Pontevès

Emblème

Jean-Louis de Pontevès-Maubousquet, comte de Tournon, dit le « marquis de Tournon »[1] (à partir de son mariage), né le à Marseille et mort dans cette même ville le [2], est un officier de marine et aristocrate français des XVIIe et XVIIIe siècles. Issu d'une puissante famille de la noblesse provençale, il commence sa carrière au service du Roi, dans le corps des galères, puis dans celui des vaisseaux. Chef d'escadre des armées navales en 1761, il termine sa carrière avec le rang de Lieutenant général des armées navales ad honores (1772).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Jean-Louis de Pontevès descend de la famille de Pontevès, l'une des plus anciennes et des plus illustres maisons de la noblesse de Provence, issue des d'Agoult. Sa filiation est connue jusqu'à Foulques de Pontevès (1215-1260), sixième enfant de Isnard II d'Agoult d'Entrevennes et de Douceline de Pontevès. Il est le fils de Lazarin de Pontevès, marquis de Pontevès, chef d'escadre des galères du Roy, et d'Anne d'Agoult d'Ollières, fille de Balthazar d'Agoult, seigneur d'Ollières et de Louise de Gueyrard. Ses parents se marient à Marseille en 1676[3], où son père est en poste à l'arsenal des galères. De cette union naissent sept enfants[1] :

  • Jeanne Françoise de Pontevès (ca 1678-), mariée le avec Gaspard Bruno de Foresta, marquis de La Roquette ;
  • Melchior-Lazare de Pontevès, marquis de Pontevès-Maubousquet (1685-ca 1740) ;
  • François de Pontevès, mort à Marseille le  ;
  • Alphonse-Alexandre de Pontevès, né à Marseille le , reçu de minorité, le [4], dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem mais ne fera jamais ses caravanes et ne prononcera jamais ses vœux de frère-chevalier de l'Ordre, mort le  ;
  • Jean-Louis de Pontevès, reçu de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1708[5] mais ne fera jamais ses caravanes et ne prononcera jamais ses vœux de frère-chevalier de l'Ordre[1] ce qui lui permettra de se marier en 1725 ;
  • Alphan de Pontevès (†1758) ;
  • Anne-Marguerite de Pontevès, morte jeune.

Carrière dans la Marine du roi[modifier | modifier le code]

Il devint successivement sous-lieutenant des galères le , lieutenant le . Il est reçu chevalier de Saint-Louis le , et nommé capitaine de galères, commandant La Brave, le [1]. En outre, il fait bénéficier ses propres neveux des protections dont il jouit grâce à son épouse : le fils aîné de son frère est reçu page du roi le , puis admis aux gardes de l'étendard à Marseille le .

À la dissolution du corps des galères, il passe dans le corps des vaisseaux. Il reçoit une commission de capitaine de vaisseau le [1]. Il se distingue dans les campagnes de 1747 contre les Anglais et de 1749 contre les corsaires de Barbarie[1]. À partir de 1750, il quitte sur les registres des « soldes et revues » de Toulon son nom de « comte de Tournon », pour le remplacer par celui de marquis de Tournon-Pontevès. Le , il s'absente de Toulon, obtenant le suivant un congé.

Promu chef d'escadre le , il reçoit une pension de 1 500 livres sur l'ordre de Saint-Louis le . Il est élevé au rang de Lieutenant général des armées navales ad honores le [1].

Le , venant d'avoir 97 ans, le , il écrit encore : « J'ai l'honneur de vous adresser mon certificat de vie et de vous supplier en même temps d'ordonner qu'on m'envoie l'ordonnance de ma pension de 1 500 livres sur l'ordre de Saint-Louis pour l'année 1788 et le blanc de quittance pour le trésorier afin que j'en puisse recevoir le paiement qui m'est bien nécessaire en raison de mon grand âge ». Pontevès-Tournon, qui va mourir le suivant, signe difficilement ce billet, en son domicile de la rue du Paradis, paroisse Saint-Férréol à Marseille. Il y joint son acte de baptême, célébré le , lendemain de sa naissance, en la paroisse Saint-Martin de Marseille, par lequel il atteste qu'il est presque centenaire.

Il laisse la réputation d'un des marins les plus consommés de son temps. Il est inhumé dans la chapelle de sa famille en l'église des Révérends Pères Capucins de cette même ville.

Mariage et vie privée[modifier | modifier le code]

Le comte de Tournon n'est pas un provincial effrayé par le libertinage qui sévit dans sa belle-famille, lui-même connaît en Provence « les dérèglements de madame de Pontevès » dont l'intendant de Provence informera le comte de Saint-Florentin ; ils « sont notoires et publics ; et subsistent depuis plusieurs années avec un grand scandale. »

Il n'eut pas d'enfants de son mariage avec Marie-Yolande de La Baume Le Blanc de la Vallière, sœur du duc de la Vallière, et veuve de Michel-Louis-Charles du Mas, marquis de Brossay, qu'il avait épousée en et qui meurt à Paris, en , âgée de soixante-six ans[1].

À la fin de sa vie, le comte de Tournon-Pontevès peut constater le regain de vitalité de sa famille, qui, un moment appauvrie, comme les Pontevès-Giens, au milieu du XVIIe siècle est en train, à la veille de la Révolution, de vivre à nouveau en conformité avec l'illustration de sa naissance : en 1777, l'aîné de ses petits-neveux se marie à Versailles ; Louis XVI et Marie-Antoinette signent le contrat. Le second de ses petits-neveux, l'abbé de Pontevès, est aumônier du roi.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h d'Hozier 1865, p. 64
  2. Vergé-Franceschi 1985, p. 140
  3. La Chenaye-Aubert 1761, p. 166
  4. Saint-Allais, L'ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Delaunay, Paris, 1839, p.315
  5. Louis de la Roque, Catalogue des chevaliers de Malte, appelés successivement Chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes, de Malte - 1099-1800, Alp. Desaide, Paris, 1891, colonne 191

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Pierre d'Hozier, Armorial général, ou Registres de la noblesse de France, Paris, Firmin Didot et Cie, (lire en ligne), p. 64
  • François-Alexandre de La Chenaye-Aubert, Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, contenant l'origine et l'état actuel des premières Maisons de France, des maisons souveraines & principales de l'Europe… les familles nobles du royaume, chez Duchesne, , 1548 p. (lire en ligne), p. 166
  • Michel Vergé-Franceschi, « La marine royale en 1715 », Revue historique, Paris, vol. 273,‎ , p. 140 (lire en ligne)
  • Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale : 1715-1774, Librairie de l'Inde, , 3008 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]