Jean-Francis Held

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Jean-Francis Held (né le à Paris 8e et mort le à Paris 9e[1]) a été grand reporter à Libération, à la télévision française puis au Nouvel Observateur. En 1966, il devient rédacteur en chef adjoint à L'Express puis chargé de la rubrique Société-Vie moderne de 1979 à 1981, codirecteur de la rédaction des Nouvelles en 1983 et codirecteur de la rédaction en 1984, conseiller de la direction en 1990 et éditorialiste de 1992 à 1995 pour L'Événement du jeudi, journaliste au service France de l'hebdomadaire Marianne à compter de 1997.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du psychanalyste René Held (1897-1992) et d'Alice Colleye. Ses parents divorcent et sa mère se remarie en 1935 avec le scénariste Carlo Rim (1902-1989)[2]. Il obtient une licence en lettres à La Sorbonne.

Militant du PCF à partir de 1952, il commence sa carrière journalistique à Franc-Tireur. Il rejoint L’Humanité puis L’Humanité Dimanche avant de participer à Libération au milieu des années 1950 jusqu'à la disparition de ce journal en 1964. En 1960, il quitte le PCF et publie L’affaire Moumié (éditions Maspero, 1961).

Il s'intéresse aux questions du racisme et rédige Les Français et le racisme (Payot) avec le concours du MRAP.

Au début de cette même année, il entre au Nouvel Observateur.

Consacrant l’essentiel de ses articles aux rapports de l’homme moderne avec les voitures, il atteint une notoriété avec son article « l'homme à la DS » (). Après avoir rassemblé ses articles sur le sujet dans un livre publié en 1967 (Je roule pour vous, Le Seuil), il décrypte d’autres phénomènes sociaux, comme la drogue, le sport ou encore le rapport aux autres. Très vite, il se fait remarquer par sa manière de décrypter les modes.

Recourant à la psychanalyse dans un style insolent et ironique sans être sarcastique, il réussit à donner du sens aux détails anodins et à les inscrire dans une tendance de la société. Innovant dans un journalisme « de capteur-décrypteur de l'air du temps », il est de « ceux qui ont le plus contribué à donner [au] journal son ton, sa couleur et son originalité »[3].

S’imposant dans le service « Notre Époque » après le retour d’Olivier Todd (), il laisse la direction à ce dernier et sa coordination à François Paul-Boncour puis à Christiane Duparc.

Il reste éloigné des débats intellectuels si ce n'est pour se faire l’écho de la cause des femmes et de l’avortement. Il interviewe Françoise Giroud en .

Le même mois, il dénonce la condition féminine en Iran (« Toutes voilées ! », ). Ce pays est toutefois, avec l’Afghanistan, un des rares pays dont il traite en dehors de la péninsule indochinoise. De plus en plus, les sujets étrangers l'intéressent et durant l’hiver 1978/1979 il écrit sur le Cambodge, pays dont son premier grand reportage (« Les naufragés de la révolution ») relate les témoignages des réfugiés.

Avec des dossiers comme « Indochine : l’autre holocauste » () et le « Laos : au nom de Marx et de Bouddha » () ou des articles sur « Le Vietnam entre deux guerres » (). Il traite également de politique intérieure et publie un recueil d’entretiens (Si la gauche l'emportait, 1977) avec des personnalités de tous bords : G. Martinet, Jacques Attali, Pierre Bérégovoy, A. Henry, G. Defferre, J-D. Bredin, J. Daniel, Jean Elleinstein, Jacques Chirac, Jacques de Fouchier, A. Griotteray, R. Haby, A. Sanguinetti, J. Foyer, R. Hersant, Jean d'Ormesson, A. Bergeron, J. Moreau.

En , il accepte la proposition d’Olivier Todd et occupe la tête de la rubrique société-vie moderne de L'Express.

Il publie alors un livre sur le tourisme de masse Dix ans d'histoire des Français en vacances et en voyage (Ramsay, 1979). Il s’intéresse aussi à des questions internationales comme le conflit israélo-arabe dont il tire La Déchirure. Voyage au cœur d'Israël (Ramsay, 1983). En 1983, il quitte l'Express pour la codirection de la rédaction des Nouvelles puis, en 1984, celle de l'Événement du jeudi où il est éditorialiste. Il est l'auteur de romans (le Grand Arc oriental, les Nouvelles Amours de Troïle et Cresside).

Mort en , il appartenait, selon Jean-François Kahn à « cette génération très cultivée, très littéraire » de « journalistes écrivains ».

Sources : Bilan de son expérience journalistique fournie par sa contribution à l’ouvrage de M. Achard, Les années 60 en noir et blanc, Paris, A.-M. Métaillié, p. 61–78

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Carlo Rim, Le Grenier d’Arlequin, Journal 1916-1940, Denoël, 1981, p.239
  3. Josette Alia, « L'homme qui faisait parler les choses », Le Nouvel Observateur, no 2012 – 29 mai 2003

Liens externes[modifier | modifier le code]