Jean-Charles della Faille

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Jean-Charles della Faille (ou Jan-Karel/Juan Carlos della Faille, simplifié et francisé en Charles de la Faille), né le 1er mars 1597 à Anvers (Belgique) et décédé le 4 novembre 1652 à Barcelone (Espagne), était un prêtre jésuite brabançon, mathématicien et précepteur du prince Juan José d'Autriche, à la cour d'Espagne.

Études et enseignement

Né dans une famille fortunée, d'origine commerçante et anversoise, il fait ses humanités au collège jésuite d’Anvers. Le 12 septembre 1613 — il a à peine 16 ans — il entre au noviciat des jésuites de Malines. Après des études de philosophie il se met aux mathématiques sous la direction de Grégoire de Saint-Vincent dont il est un des meilleurs élèves.

Cette école de mathématiques et géométrie dont François d’Aguilon et Grégoire de Saint-Vincent étaient les brillants animateurs était, à cette époque, une référence en Europe. C'est là aussi, entre autres, que le secteur fut inventé par Michel Coignet[1]. Le secteur est un instrument primitif servant à la navigation hauturière.

En 1620, della Faille se trouve à Dole, dans le Jura (France), pour les études de théologie préparatoires au sacerdoce. En ses temps libres il enseigne également les mathématiques. Il est ordonné prêtre le 10 avril 1621, à Dole. En 1625, il organise une séance académique sur la mécanique. Les « theses mechanicae » défendues n'ont pas été conservées, mais on sait que les sujets traités étaient le pendule et le centre de gravité.

Della Faille est rappelé dans son pays en 1626. Entre 1626 et 1628, il enseigne les mathématiques au scolasticat jésuite de Louvain où il succède à Saint-Vincent. L'année suivante, il part pour Lierre (Belgique), pour terminer sa formation religieuse avec le Troisième An. C’est à cette époque semble-t-il que, à la demande de sa famille, le peintre belge Antoine van Dyck fait son portrait, aujourd’hui un des tableaux les plus célèbres du maitre portraitiste. Jean-Charles della Faille, en habit religieux, est représenté avec ses instruments de travail et d'étude : le compas, une équerre et un globe terrestre[2].

Au service du roi d'Espagne

Après son séjour à Lierre, il quitte les Pays-Bas catholiques pour l'Espagne où il reçoit un poste d'enseignement en mathématiques et en génie militaire au Collège impérial de Madrid (23 mars 1629). Il devient conseiller de Philippe IV, roi d'Espagne et du Portugal, sur des questions militaires, plus particulièrement liées aux fortifications, et est nommé, le 3 septembre 1638, « Premier cosmographe au Conseil des Indes ».

Sa vie tranquille d’homme de sciences prend fin lorsque le roi l'envoie à la frontière du Portugal (alors en guerre contre l'Espagne), comme conseiller militaire du duc d'Albe, Fernando Álvarez de Toledo y Mendoza (es), et ensuite du comte de Santisteban (es) (1641-1644).

Deux ans plus tard, il revient à Madrid, où, vers la fin de 1645, Philippe IV le nomme professeur particulier et précepteur de son fils légitimé Juan José d'Autriche. Les sept dernières années de sa vie della Faille reste à la cour de Madrid comme un conseiller. Il est un ami de plus en plus proche du roi, qu’il accompagne dans ses expéditions militaires : à Naples (1644), en Sicile et en Catalogne. Il meurt à Barcelone le 4 novembre 1652, peu après la prise militaire de la ville.

Œuvre principale

Theoremata de centro gravitatis partium circulis et ellipsis, 1632

Jean-Charles della Faille a publié une seule œuvre de conséquence, son Theoremata de centro gravitatis partium circuli et ellipsis (Anvers, 1632)[3], et cela grâce à l’insistance de Saint-Vincent, qui souhaitait qu’il publie ses recherches sur le centre de gravité avant le suisse Paul Guldin, qui préparait un ouvrage sur le même sujet. Adoptant la méthode d’Archimède, della Faille développa une formule (désormais classique) qui permet de calculer le centre de gravité d’un secteur circulaire, ou de ses segments.

Le mathématicien hollandais Christiaan Huygens admirait grandement la découverte du père della Faille et l’exposition parfaitement logique du traité où il expose sa découverte. Della Faille avait laissé des manuscrits en possession de Don Juan José d'Autriche. Ils n’ont jamais été retrouvés.

Bibliographie

  • Henri Bosmans, « Le traité `De centro gravitatis' de Jean-Charles Della Faille, S.J. », Annales de la Société Scientifique de Bruxelles, vol. 38, 1913-1914, Mémoires, p. 255-317.
  • H. Bosmans, « Le mathématicien anversois Jean-Charles Della Faille de la Compagnie de Jésus », Mathesis, vol. 41, 1927, p. 5-11.
  • Hubert Prosper Vanderstpeeten, Le R. P. Jean-Charles della Faille de la Compagnie de Jésus, précepteur de Don Juan d'Autriche, Bruxelles, 1874.
  • Omer Van de Vyver, « Lettres de J.-Ch. della Faille, S.J., cosmographe du roi à Madrid, à M.-F. van Langren, cosmographe du roi à Bruxelles, 1634-1645 », AHSI, vol. 46, 1977, p. 73-183.
  • (en) Ad Meeskens, Johannes della Faille S.J. Mathematics, Modesty and Missed opportunities, Rome, 2005 [présentation en ligne].

Notes et références

  1. Museo Naval de Madrid, salle des instruments scientifiques.
  2. Le tableau de Van Dijck se trouve au Musée Royal des Beaux-Arts, à Bruxelles.
  3. Extraits

Voir aussi

Liens externes

Article connexe

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