Jean-Baptiste Alary

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Jean-Baptiste Alary
Construction du boulevard de l'impératrice à Alger en 1863
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Naissance
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Antoine Alary dit Jean Baptiste Antoine Alary, né à Villeneuve-sur-Lot le et mort à Saint-Jean-de-Duras le [1], est un photographe primitif, l'un des premiers photographes professionnels installés en Algérie.

Biographie[modifier | modifier le code]

D’abord instituteur primaire à Dausse, il débarque en Algérie en 1847 pour s’installer comme encadreur-doreur[2]. Il y rencontre un daguerréotypiste du nom de Delemotte, déjà installé à Alger et qui va l'initier aux techniques photographiques [3]. Louis Joseph Delemotte est né à Lille en 1801[4]. On connaît très peu d'œuvres de ce photographe en dehors de deux daguerréotypes signés avec Alary et conservés au musée George Eastman House

Monogramme d'Alary figurant sur les cartons de montage vers 1856

Alary poursuivra seul un travail photographique à Alger, réalisant des négatifs sur papier puis sur verre. Plusieurs de ses vues circulent en France par l’intermédiaire du photographe Charles Marville, qui appose son timbre sur les feuilles de montage. Au demeurant le timbre sec figurant sur certains cartons de montage des photos d'Alary conservées à la Société française de photographie, fait d'un A et d'un M entrelacés tendrait à montrer des relations commerciales assez étroites entre les deux photographes. En 1854-1855, Alary s’associe à la veuve d'un horloger suisse Mme Veuve Geiser et ils ouvrent un atelier de photographie qui sera actif jusqu'en 1868. Alary se fait remarquer à l’exposition de la Société française de photographie en 1857 avec un panorama de deux mètres du port d’Alger[5]. Les œuvres du studio Alary Geiser sont exposées à Berne en 1857 sous le nom de Mme Geiser et y obtiennent un réel succès, récompensé par une médaille d'argent[6] : y sont exposés un « grand panorama d'Alger » et 18 feuilles de différentes tailles, de groupes, paysages et bâtiments. En 1858, il expose à la London Photographic Society des vues d’Algérie dont le panorama en huit parties et une vue de la salle du trône du palais du Luxembourg[7].

Devant le succès remporté par la collection de photographies rapportées d'Algérie par Félix-Jacques Moulin, Alary entreprend une série de voyages entre 1857 et 1867 dans toutes les régions d'Algérie ainsi qu'en Tunisie et au Maroc. Il constitue ainsi une collection de plus de deux-mille clichés, collection dont il vante l'importance dans la presse algérienne de l'époque[8] accusée de favoritisme envers son concurrent principal, le studio de Claude Portier. En 1868, Alary passe la main aux deux enfants les plus âgés de Mme Vve Geiser qui prennent la direction du studio sous l'enseigne « Geiser frères successeurs »[9].

Les photos du studio Alary Geiser ont servi à illustrer de nombreux articles parus dans la presse illustrée de l'époque, comme le voyage de Napoléon III en Algérie en 1865[10] ou le tremblement de terre de 1867[11].

Collections[modifier | modifier le code]

  • Musée George Eastman House
  • Société française de photographie
  • Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France.

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives du Lot-et-Garonne, acte de décès no 2 dressé le 12/03/1899, vue 119 / 172
  2. M. Béquet, L’Algérie en 1848, tableau géographique et statistique, Paris/Alger, L. Hachette & Cie, 1848 lire en ligne sur Gallica
  3. Ken Jacobson, Odalisques & Arabesques : Orientalist photography, 1839-1925, Londres Quaritch, 2007.
  4. Archives départementales du Nord, registre des naissances de la ville de Lille
  5. Bulletin de la société française de photographie, Paris, 1858
  6. Markus Schürpf, Fotografie in Langenthal, 1857-1998, Langenthal, 1998.
  7. « Photographs exhibited by : Alary », sur dmu.ac.uk (consulté le ).
  8. Akhbar, Journal de l'Algérie du 5 janvier 1868.
  9. Jean-Charles Humbert, Jean Geiser. Photographe-éditeur d'art, Alger, 1848-1923, Paris, Ibis Press, 2008.
  10. Le Monde illustré no 422 du 13 mai 1865 lire en ligne sur Gallica
  11. Le Monde illustré du 19 janvier 1867 lire en ligne sur Gallica

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Janet E. Buerger, French daguerrotypes, University of Chicago Press, .
  • Photographes en Algérie au XIXe siècle, Paris, Musée-Galerie de la Seita, .
  • Michel Megnin, La Photo-carte en Algérie au XIXe siècle, Paris/Alger, Non-Lieu/Edif 2000, .
  • (en) Frances Terpak, « The Promise and Power of New Technologies : Nineteenth Century Algiers », dans Zeynep Çelik, In Walls of Algiers. Narratives of the city throught text and images, Seattle et Londres, Getty Research Institute, University of Washington Press,
  • Pierre Zaragozi : Alary & Geiser, la saga d'un studio photographique (1850-1883), Paris, 2019

Liens externes[modifier | modifier le code]