Jean-Baptiste-Joseph Bouvier

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Jean-Baptiste-Joseph Bouvier
Jean-Baptiste-Joseph Bouvier
Portrait du Baron Jean-Baptiste-Joseph Bouvier.

Naissance
Vesoul
Décès (à 42 ans)
près de Krasnoï (Russie))
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance France
Arme Génie
Grade Colonel
Années de service 17931812
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Siège de Tarragone (1811) Campagne d'Aragon et de Catalogne
Distinctions Baron de l'Empire Officier de la Légion d'honneur[1]
Hommages Général Jean-David Freytag (in ses mémoires) : Cet estimable officier joignait aux talents militaires et à la grande instruction qu'exige l’arme dans laquelle il servait (le génie) une extrême activité et une bravoure à toute épreuve.
Famille Gendre de Antoine Mailly Marquis de Châteaurenaud

Beau-frère de Nicolas Galmiche député


Emblème

Jean-Baptiste-Joseph Bouvier, dit le « Baron Bouvier », né le à Vesoul et tué le lors de la bataille de Krasnoï en Russie, est un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles créé baron d'Empire par Napoléon (lettres patentes du [2]).

Il se fait remarquer pour sa combativité notamment au siège de Tarragone[3], il est promu officier dans l'ordre de la Légion d'Honneur[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste-Joseph Bouvier né le est le fils de Claude Joseph Bouvier, marchand à Vesoul, originaire de Poligny (Jura) et de Jeanne Barbe Leclerc issue elle aussi d'une famille de marchands implantés à Vesoul dès la fin du XVIIe siècle, originaires de Lorraine.

Le jeune Bouvier étudie le droit mais préfère une carrière militaire en entrant en à l'École d'application de l'artillerie et du génie.

En , il épouse à Quers Claudine Marguerite de Mailly de Châteaurenaud[5], fille aînée d'Antoine Mailly. Ils ont un fils Hippolyte né à Vesoul en 1802. Un autre enfant décède en bas âge.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

La carrière militaire de Jean Bouvier est caractérisée par une évolution rapide de ses grades dès son entrée dans l'armée en 1793[6] : élève sous-lieutenant à l'École du génie de Metz le , lieutenant le 1er août puis capitaine le .

Il est envoyé dans l'Armée du Nord et contribue en à la défense de la place du Quesnoy où il est grièvement blessé.

En l'An V, il rejoint l'Armée d'Italie puis l'année suivante l'Armée d'Helvétie.

Jean Bouvier revient en Italie et participe à la prise du fort de Bard, il se fait remarquer à la tête des troupes destinées pour le premier assaut, et il se signale encore au siège de Peschiera.

Chef de bataillon le 10 floréal an X, et employé dans diverses places d'Italie de cette date à la fin de l'an XI, il fit ensuite les campagnes des ans XII et XIII avec l'armée des côtes de l'Océan, et reçut le 25 prairial an XII la décoration de chevalier de la Légion d'honneur[1].

Pendant les guerres de l'an XIV à 1807, il est attaché au 3e corps de la Grande Armée et est chargé du commandement de son arme en Dalmatie.

Dépêché en Espagne en 1808, il est promu le au grade de major dans l'Armée de Catalogne. Appelé à la fin de 1809 à l'armée d'Allemagne, il rejoint celle de Catalogne début 1810.

Il a été nommé colonel le et joue un rôle déterminant au siège de Tarragone par « sa hardiesse de conception et vigueur d'exécution »[7]. Il est nommé officier de la Légion d'honneur[1] le . La compétence et la bravoure du colonel Bouvier lors du siège de Tarragone est reprise dans plusieurs publications françaises, allemandes, italiennes et anglaises notamment par le journaliste, historien et homme d’État français Adolphe Thiers avant qu'il ne soit Président de la République.

En , le colonel prend part à la Campagne de Russie, occupe Smolensk et tombe au champ d'honneur lors de la Retraite de Russie près de Krasnoë le 18 novembre à l'âge de 42 ans.

Le général Jean-David Freytag lui rend hommage dans ses mémoires : « La mort du Colonel Bouvier fut une grande perte pour l’armée. Cet estimable officier joignait aux talents militaires et à la grande instruction qu'exige l’arme dans laquelle il servait (le génie) une extrême activité et une bravoure à toute épreuve »[8].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Napoléon Ier lui a conféré le titre de baron de l'Empire[9] et les décorations honorifiques de Chevalier puis Officier de la Légion d'honneur.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du baron Bouvier et de l'Empire (décret du , lettres patentes du (Compiègne))

Écartelé : au premier d'or à la croix ancrée de gueules, au deuxième des barons tirés de l'armée ; au troisième d'azur à cinq étoiles d'argent en sautoir; au quatrième d'or au drapeau en bande de gueules, monté d'argent[10].

Livrées : gril de fer, cramoisi, jaune et blanc[10].

Hommages[modifier | modifier le code]

Plaque de rue Baron-Bouvier à Vesoul.
Rue Baron-Bouvier à Vesoul.

Une rue de Vesoul porte le nom Baron-Bouvier en hommage à son fils Hippolyte Bouvier qui, sans descendant, légua à la ville des biens importants. Une rue du centre-ville de Dole (Jura) porte le nom de rue Baron Bouvier.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 4, Bureau de l'administration, (lire en ligne) ;
  • Antoine de Mailly, des Lumières à l'Empire par Daniel Martin éditeur Daniel Martin Besançon 2012
  • Archives départementales de la Haute-Saône réf.550 E dépôt 35 délibérations du conseil municipal de Vesoul
  • Charles-Nicolas Beauvais, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de 1792 à 1815, Paris, C.L.F Panckoucke, , P324-325
  • (de) Franz Xaver Rigel, Kampf um Tarragona während des befreiungskrieges der Catalonier vom jahre 1808 bis 1814 nebst ausführlichem Belagerungsplan, Rastatt, Auf Kosten des Verfassers, , P44-45
  • Marie-Louis-Joseph-Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Bruxelles, Meline, Cans et compagnie, , P96
  • (en) Adolfe Thiers, History of the french Consulate and Empire forming a sequel to the history of the French Revolution, London & New-York, A Fullarton & Co London and Edinburgh Fullarton Macnab and Co NY, , P604
  • J Belmas, Journaux des sièges faits ou soutenus par les Français dans la Péninsule de 1807 à 1814, Paris, Chez Firmin Didot Frères et Cie, , P394; 526-527; 591-592
  • (en) C H Gifford, History of the Wars Occasioned by the French Revolution, from the commencement of hostilities in 1792 to the end of the year 1816, Londres, W. Lewis, , P761
  • (en) Benjamin Flower, Political review and monthly mirror of the times from august to january inclusive., Londres, M Jones, , P55
  • (en) Sylvanus urban, Gentleman's MAgazine : and Historical Chronicle From July to December 1811, Londres, J Harris, , P75
  • (it) Camillo Vacani, Storia Delle Campagne E Degli Assedj Degl' Italiani In Ispagna Dal MDCCCVIII al MDCCCXIII, Milan, Dall’ Imperiale regia stamperia, , P312
  • (en) Louis-Gabriel Suchet, Memoirs of the war in Spain from 1808 to 1814 Marshal Suchet Duke D’Albufera, Londres, Henri Colburn, , P81-83
  • (de) Andreas Daniel Berthold von Schepeler, Die Geschichte der Spanischen Monarchie von 1810 bis 1823, Aachen und Leipzig, Verlag von JA Mayer, , P438-439
  • (it) Camillo Vacani, Storia delle campagne e degli assedj degl'Italiani in Ispagna dal 1808, Milan, Paolo Pagnoni Tipografo Editore, , P649
  • Adolphe Thiers, Histoire du consulat et de l'empire, Volume 8, Bruxelles, Meline, Cans et Compagnie, , P253-254
  • (it) Adolfo Thiers, Storia del consolato e dell'impero di Adolfo Thiers, Milan, Francesco sanvito librajo, , P53
  • Louis Monnier, Histoire de la ville de Vesoul, Bibliothèque franc-comtoise, , 445 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Archives Nationales LEONORE
  2. « Titres et armoiries du Premier Empire (1808-1815). »
  3. Jean-Paul Bertaud, Napoléon et les Français, Armand Colin,
  4. « Archives Nationales LEONORE » (consulté le )
  5. Jean-Paul Bertaud, Napoléon et les Français, Paris, Armand Colin, , 560 p. (ISBN 978-2-200-29249-2, P XXXIII), Fusion de l'élite?
  6. Louis Suchaux, Galerie biographique du département de la Haute-Saône (Éd.1864), , 448 p. (ISBN 978-2-01-254586-1 et 2-01-254586-6)
  7. Louis-Gabriel Suchet, Mémoires du Maréchal Suchet Duc d’Albufera sur ses campagnes en Espagne depuis 1808 jusqu’en 1811, Adolfe Bosange,
  8. Jean-David Freytag, Mémoires du Général J D Freytag Ed 1824, Hachette Livre, (ISBN 978-2-01-258780-9 et 2-01-258780-1)
  9. Serge Aberdam, Démographes et démocrates : l'œuvre du Comité de division de la Convention nationale, Société des études robespierristes, , 474 p. (ISBN 978-2-908327-38-0, lire en ligne)
  10. a et b PLEADE (CHAN : Centre historique des Archives nationales).

Articles connexes[modifier | modifier le code]