Jean-Baptiste Charles Matthieu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean-Baptiste Charles Matthieu
Fonctions
Président de la Convention nationale
-
Membre du Conseil des Cinq-Cents
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de

Jean-Baptiste-Charles Mathieu ou Mathieu-Mirampal, né le à Compiègne[1] et mort le à Libourne, est un homme politique de la Révolution française, du Consulat, et un haut fonctionnaire du Premier Empire.

Élu député à la Convention en septembre 1792, il siège avec la Plaine, vote la mort du roi (janvier 1793), est membre du Comité de salut public du 30 mai au 22 juin 1793, effectue ensuite plusieurs missions en province ; après la chute de Robespierre (27 juillet 1794/9 thermidor an II), il est membre du Comité de sûreté générale, puis devient membre du Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire et du Tribunat sous le Consulat.

À partir de 1804, il est receveur des droits réunis en Gironde, puis dans la Marne. Sous la Restauration, il s'exile de 1816 à 1819, et vit retiré après son retour.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales et formation[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Charles-Nicolas Mathieu (1723 - 19 décembre 1795[2]), marchand et receveur des domaines du roi[3], et de Marie-Louise Devin[3].

Un oncle, François de Paule Mathieu (1724 - 14 mars 1804[4]), est prêtre.

Carrière sous l'Ancien Régime (avant 1789) et au début de la Révolution (1789-1792)[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste-Charles est juge à Paris et rédacteur en chef du Journal du département de l'Oise, créé en octobre 1790[5] par Louis-François Portiez.

Député à la Convention (septembre 1792-octobre 1795)[modifier | modifier le code]

Les élections de 1792[modifier | modifier le code]

Le 10 août 1792, une insurrection républicaine renverse Louis XVI, qui est suspendu par l'Assemblée nationale législative, puis incarcéré par la Commune de Paris. L'Assemblée décide qu'une nouvelle assemblée constituante sera élue, au suffrage universel. Les élections ont lieu en septembre 1792.

Mathieu est élu député du département de l'Oise (cinquième sur douze), en septembre 1792 à la Convention nationale[6], et effectue plusieurs missions en province.

Période de la Convention girondine (20 septembre 1792-2 juin 1793)[modifier | modifier le code]

La Convention se réunit le 20 septembre (jour de la victoire de Valmy) et proclame la république le 21. Elle se divise entre deux factions issues du Club des jacobins, les girondins et les montagnards, plus radicaux et proches des sans-culottes parisiens et de la Commune. Mais la majorité des députés ne sont ni l'un ni l'autre, formant « la Plaine ». Mathieu appartient à ce groupe.

En octobre 1792, il est élu suppléant au Comité d'instruction publique[7] (titulaire octobre 1793) et membre titulaire du Comité de législation[8] (réélu en septembre 1793[9]). En octobre 1793, il est élu au Comité de l'Agriculture, du Commerce et des Ponts et Chaussées[10].

À la fin du procès de Louis XVI (novembre 1792-janvier 1793), il vote la mort sans sursis[11], comme les montagnards.

En mars 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Marat[12] après avoir voté en faveur de son arrestation[13], comme les girondins. Il vote aussi en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[14] dont il a été élu suppléant, le septième sur douze, le 21 mai 1793[15].

Entre novembre 1792 et janvier 1793, Mathieu est envoyé en mission dans la Sarthe.

Accompagné de Pierre Bourbotte, Mathieu se rend à Orléans le 18 mars afin d'enquêter sur l'attentat perpétré contre Léonard Bourdon.

Avec Barère, Danton, Isnard et Thuriot, Mathieu présente le 5 avril le projet de décret établissant le Comité de Salut public[16].

Il y entre le 30 mai ainsi que Couthon, Hérault de Séchelles, Ramel-Nogaret et Saint-Just afin de rédiger le projet de constitution[17].

Période de la Convention montagnarde (2 juin 1793-27 juillet 1794)[modifier | modifier le code]

Le 22 juin, il est envoyé en mission aux côtés de Treilhard dans la ville de Bordeaux et dans les départements de la Dordogne et du Lot-et-Garonne. Ils sont rappelés le 20 juillet par la Convention qui leur reproche « d'attiédir l'esprit public ».

Puis c'est la période du gouvernement révolutionnaire, de la Terreur (septembre 1793), puis de la Grande Terreur (avril 1794).

Période de la Convention thermidorienne (27 juillet 1794-26 octobre 1795)[modifier | modifier le code]

Après la chute de Robespierre le 9 thermidor, Mathieu est envoyé auprès des armées de l'Ouest, des côtes de Brest et des côtes de Cherbourg aux côtés de Pierre Joseph François Bodin et de Mathieu Guezno. En juin 1795, il est spécifiquement assigné à l'armée de côtes de Brest.

Mathieu détient aussi des fonctions dirigeantes sous la Convention thermidorienne : il siège au Comité de sûreté générale de septembre 1794[18] à janvier 1795[19], et de nouveau de février 1795 à la clôture de la Convention (octobre 1795)[20].

Il préside la Convention du 25 mai au 4 juin 1795, avec pour secrétaires François-Joseph Gamon, Jean-François Boursault-Malherbe et Pierre Henry-Larivière[21].

Député sous le Directoire (1795-1799)[modifier | modifier le code]

Mathieu est élu au Conseil des Cinq-Cents pour l'Oise en l'an IV (septembre 1795-septembre 1796).

Il en sort en 1797 et devient commissaire près de l'administration centrale du département de la Seine. Il est réélu lors des élections de 1798.

Période du Consulat et de l'Empire (1799-1814)[modifier | modifier le code]

Après le coup d'État du 18 brumaire (9 novembre 1799), Mathieu est nommé membre de la Commission intermédiaire, puis membre du Tribunat où il siège jusqu'en 1802.

De 1804 à 1814, il exerce les fonctions de directeur des droits réunis dans les départements de la Gironde et de la Marne. Il

Périodes de la Restauration (1814-1830) et de la monarchie de Juillet (1830-1833)[modifier | modifier le code]

Quand Napoléon rentre en France et tente de se rétablir au pouvoir (période des Cent-Jours, mars-juin 1815), Mathieu reste neutre.

Il n'est donc pas inquiété après la défaite de Waterloo, et lorsque Louis XVIII fait voter la loi du 12 janvier 1816 bannissant les régicides, la loi ne lui est pas applicable car il n'a exercé aucune fonctions aux côtés de Napoléon durant les Cent-Jours.

Il préfère cependant quitter la France et reste en exil jusqu'en 1819.

Il rentre en mars 1819 et vit ensuite dans une retraite complète jusqu'à sa mort en 1833, sous le règne de Louis-Philippe.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de l'Oise, registre paroissial de Compiègne, paroisse Saint-Jacques, baptêmes mariages et sépultures 1763-1764, 3E159 / 36.
  2. 28 frimaire an III. AD Oise, registre d'état-civil de Compiègne, NMD, an III-an V, 5 MI 1547.
  3. a et b Notice « Assemblée nationale » (sources).
  4. 23 ventôse an XII. AD Oise, registre d'état-civil de Compiègne, NMD, messidor an XII-juin 1807, 5 MI 1550.
  5. Cuvilliers Vincent, Fontaine Matthieu, Moulis Philippe, "Portiez, Louis François", dans, Dictionnaire des Conventionnels, tome 2, 2022, p. 942.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 52.
  7. Ibidem., séance du 13 octobre 1792, p. 480.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séance du 14 octobre 1792, p. 492.
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, 26 septembre 1793, p. 180.
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 77, 2 brumaire an II (23 octobre 1793), p. 462.
  11. « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des15, 16, 17, 18 et janvier 1793, sur le procès de Louis XVI, avec les déclarations que les Députés ont faites à chacune des séances, par ordre de numéros. », (consulté le )
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 70.
  13. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 61, séance du 12 avril 1793, p. 644.
  14. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 534.
  15. Ibidem., séance du 21 mai 1793, p. 138.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 61, séance du 5 avril 1793, p. 343.
  17. Ibidem., séance du 30 mai 1793, p. 610.
  18. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 96, séance du soir du 15 fructidor an II (1er septembre 1794), p. 179.
  19. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°108 du 18 nivôse an III (7 janvier 1795), séance du soir du 15 nivôse (4 janvier), p. 4.
  20. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°138 du 18 pluviôse an III (6 février 1795), séance du soir du 15 pluviôse (3 février), p. 4.
  21. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°251 du 11 prairial an III (30 mai 1795), séance du soir du 6 prairial (25 mai).

Sources[modifier | modifier le code]

  • Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale.
  • « Mathieu-Mirampal Jean Baptiste Charles », Vincent Cuvilliers, Mathieu Fontaine et Philippe Moulis in Michel Biard, Philippe Bourdin et Hervé Leuwers, Dictionnaire des Conventionnels 1792-1795, Ferney-Voltaire, Centre d'étude du XVIIIème siècle, 2022, 1307 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]