Jardin botanique alpin Flore-Alpe

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Jardin botanique alpin Flore-Alpe
Image illustrative de l’article Jardin botanique alpin Flore-Alpe
Géographie
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
Commune Champex-Lac
Altitude 1 520 m
Superficie 6 000 m2[1]
Histoire
Création 1925
Ouverture 1931
Personnalité(s) Jean-Marcel Aubert
Caractéristiques
Type Jardin botanique alpin
Gestion
Fréquentation 7490/an (2010)[2]
Protection Bien culturel suisse d'importance nationale[3]
Lien Internet www.flore-alpe.ch
Localisation
Coordonnées 46° 00′ 53″ nord, 7° 03′ 51″ est
Géolocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
Jardin botanique alpin Flore-Alpe
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Jardin botanique alpin Flore-Alpe

Le jardin botanique alpin Flore-Alpe est un jardin botanique situé à Champex-Lac, station touristique de la commune d'Orsières dans le canton du Valais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le jardin a été créé en 1925 comme jardin d'agrément par Jean-Marcel Aubert (1875-1968), un riche industriel vaudois. Il s'est progressivement développé en un jardin paysager en forme d'alpinum. Il comprend deux chalets à l'architecture particulière. Il associe l'art des jardins et la science de la botanique.

Jean-Marcel Aubert fonde en 1898 la Société Aubert & Cie, qui devient en 1923 la Société des câbleries et tréfileries de Cossonay-Gare[4]. Il est passionné de montagne et tombe sous le charme de Champex où il achète une parcelle de 500 m2 en 1924. Il fait agrandir par deux fois le petit mayen qui existait sur le terrain pour en faire sa résidence d'été et il fait construire des annexes[2]. Déjà en 1925 un jardin est créé, qui se développe sous la supervision d'Henry Correvon (qui avait déjà créé un jardin alpin à Bourg-Saint-Pierre en 1889). Le jardin est accessible au public dès 1931. Jean-Marcel Aubert a été nommé membre d'honneur de la Société de développement de Champex en 1965 et la commune d'Orsières l'a reçu comme bourgeois d'honneur en remerciement pour ses bienfaits : en particulier le jardin alpin, les vitraux de la chapelle catholique et la rénovation de la chapelle protestante[5].

À la fin de sa vie, Jean-Marcel Aubert a voulu que ce jardin soit mis sous la protection à la fois de la Ville de Genève et de l'État de Neuchâtel. La « Fondation Jean-Marcel Aubert à Champex-Lac » a été constituée en 1967 par la Ville de Genève, l'État de Neuchâtel et Jean-Marcel Aubert, lequel reçoit la même année la Médaille vermeil « Genève reconnaissante »[4].

Le jardin accueille environ 4 000 visiteurs par an en 1982[6], environ 7 500 par an en 2010[2].

L'État du Valais et la commune d'Orsières ont intégré le comité de la fondation en 1991, et continuent seuls d'en assumer la gestion à la suite du retrait de Genève et Neuchâtel en 2008[7].

En 2007, le jardin a reçu le Prix Schulthess des jardins du Patrimoine suisse[8], qui précise que le jardin abrite aussi bien des plantes des Alpes que des montagnes des cinq continents, au total plus de 3 000 (espèces, sous-espèces, variétés).

Des travaux de rénovation complète ont lieu dans le bâtiment principal en 2014 et 2015[2].

La Fondation[modifier | modifier le code]

La Fondation gère le jardin et ses bâtiments, elle collabore avec le Musée de la nature du Valais à Sion, et elle participe à l'activité culturelle de la région.

Ses buts sont la mise en valeur des collections botaniques du jardin et l'entretien et la mise en valeur des bâtiments ; la mise en culture de plantes des régions de montagnes ainsi que des essais sur ces plantes et la création de collections de référence ; les recherches scientifiques sur les plantes de montagne, leur adaptation aux facteurs climatiques et la conservation de la diversité végétale ; l'accueil des chercheurs ; l'accueil du public comprenant des visites, animations, conférences et expositions ; l'hébergement de touristes.

La recherche[modifier | modifier le code]

L'aspect scientifique du jardin est assumé par le « Centre alpien de phytogéographie » (CAP), inauguré en [9]. Son l'objectif est de mieux comprendre les relations entre les écosystèmes de haute montagne et l'environnement[10]. Des recherches ont été menées en particulier sur la distribution des plantes à la limite entre les étages subalpin et alpin (programme prioritaire « Environnement » du Fonds national suisse de la recherche scientifique, 1993-2002). Le directeur du Centre alpien contribue entre autres projets à la Flora alpina qui présente 4 500 espèces de plantes de la chaîne alpine[11] et à une étude mondiale sur l'impact des effets du changement climatique sur la diversité des plantes en zone alpine (The Global Observation Research Initiative in Alpine Environments - GLORIA).

Les bâtiments[modifier | modifier le code]

Quatre bâtiments se trouvent sur le terrain, ils servent aux cours et expositions, à l'hébergement, aux activités scientifiques, ainsi qu'à la culture des plantes et la conservation des graines et de l'herbier[2].

Le « grand chalet », anciennement résidence d'été, a été adapté dès 1968 pour l'accueil des chercheurs, des étudiants et des touristes. La rénovation de 2014-2015 conserve son aspect général[12]. Divers décors peints se trouvent sur les façades et à l'intérieur. Le salon du rez-de-chaussée est particulièrement remarquable pour ses parois peintes et son plafond recouvert de boiseries peintes également, dont l'origine est inconnue mais datée par une inscription « Renoviert MDCCXLI » (1741).

Le « petit chalet » (5,30 m par 5,80 m) est une copie des maisons typiques de l'Oberland bernois. Son rez-de-chaussée accueille les visiteurs.

Sculpture de Nikola Zaric Anubis passeur et chalet historique, en 2012.

Les expositions[modifier | modifier le code]

Des artistes voient leurs sculptures exposées dans l'espace du jardin alpin, chaque été depuis 2004[13]. Des collaborations ont eu lieu avec Josette Taramarcaz, Faro, André Raboud, Olivier Estoppey, Gaspard Delachaux, René Küng, Étienne Krähenbühl, Gillian White, Nikola Zaric, Laurent Dominique Fontana et la Fondation Gianadda.

Classement[modifier | modifier le code]

Le jardin est inscrit comme bien culturel suisse d'importance nationale, dans la liste valaisanne[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Colette Gremaud, Guide des jardins botaniques de Suisse, Bussigny, Rossolis, , 172 p. (ISBN 9782940365142).
  • Fondation Jean-Marcel Aubert, Musées cantonaux du Valais, Sion, Commune d'Orsières ; Véronique Ribordy (texte), 10 ans de sculpture « Entre art et nature » : catalogue d'exposition 2013, Jardin botanique alpin Flore-Alpe, Champex-Lac, Orsières, Jardin botanique alpin Flore-Alpe, , 43 p..
  • Em. B., « Le jardin alpestre, fleuron de Champex », Le Nouvelliste,‎ , p. 21 (lire en ligne, consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le jardin a une surface de 6 000 m2 selon le site officiel, consulté en 2014. Une surface totale de 10 776 m2 est indiquée en 1991, qui doit concerner l'ensemble de la parcelle (« Jardin alpin de Champex : aimez-vous les fleurs ? », Le Nouvelliste, 12 juillet 1991). Plusieurs autres sources indiquent « plus d'un hectare ».
  2. a b c d et e « Fondation Jean-Marcel Aubert - Rénovation des bâtiments », plaquette pour la recherche de fonds, 2011. [PDF]
  3. a et b [PDF] L'inventaire édité par la Confédération suisse, canton du Valais
  4. a et b « Médaille « Genève reconnaissante » (1932–2011) », site de la Ville de Genève [PDF]
  5. « Assemblée de la Société de développement - Champex », Le Nouvelliste du 3 septembre 1968.
  6. Le Nouvelliste, 14 septembre 1982.
  7. Pierre Dorsaz, « Flore-Alpe va changer de mains : Champex-Lac, à la suite des coupes budgétaires de l'université de Neuchâtel, le jardin alpin, géré par une fondation vaudoise, voit son avenir de plus en plus dépendre du canton du Valais », Le Nouvelliste, 2006, nº210, p.26.
  8. « Prix Schulthess des jardins 2007 - «Flore-Alpe» à Champex élu jardin alpin de l'année », communiqué du 25 avril 2007, site heimatschutz.ch [PDF].
  9. « Jardin alpin de Champex : aimez-vous les fleurs ? », Le Nouvelliste, 12 juillet 1991.
  10. « Centre alpien de phytogéographie et son directeur, Dr Jean-Paul Theurillat », sur le site de Flore-Alpe.
  11. Flora alpina, 3 volumes : Tome 1, Lycopodiaceae-Apiaceae; Tome 2, Gentianaceae-Orchidaceae; Tome 3, Index, David Aeschimann, Konrad Lauber, Daniel-Martin Moser, Jean-Paul Theurillat, 2004, Belin (ISBN 2-7011-3899-X).
  12. Rebecca Mosimann, « Le grand chalet a retrouvé son éclectisme d'origine », Voyages, sur 24heures.ch, (consulté le ).
  13. « Exposition », sur le site de Flore-Alpe. Liste des exposants : voir la page des liens.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]