Jane K. Willenbring

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Jane Kathryn Willenbring est une géomorphologue américaine et professeure à l'Université Stanford. Elle est notamment spécialiste de l'utilisation des nucléides cosmogéniques pour étudier l'évolution et la dynamique du paysage[1]. Elle remporte de nombreux prix, notamment la Antarctica Service Medal[2] et le National Science Foundation CAREER Awards[3].

Enfance et éducation[modifier | modifier le code]

Willenbring naît le , ses parents sont Roys E. et Elaine K. Willenbring. Elle grandit à Mandan, dans le Dakota du Nord. Elle développe une curiosité pour le paysage et commence à créer ses propres petites expériences[4].

Willenbring obtient son Baccalauréat universitaire en sciences en géosciences / pédologie en 1999 à l'Université d'État du Dakota du Nord, où elle reçoit une bourse McNair. Willenbring poursuit sa formation en sciences de la Terre à l'Université de Boston, où elle obtient son diplôme de Master en 2002. En 2006, Willenbring termine son doctorat en Sciences de la Terre à l'Université Dalhousie [5] en Nouvelle-Écosse, Canada. Sa thèse est une étude de l'érosion glaciaire dans l'Arctique et le Canada atlantique à l'aide de nucléides cosmogéniques[6]. Après son doctorat, elle poursuit son travail de recherche à l'Université du Minnesota, grâce à une bourse postdoctorale décernée par le Centre national de la dynamique de la surface de la Terre. Deux ans plus tard, en 2008, Willenbring reçoit une bourse postdoctorale Alexander von Humboldt pour travailler à l'Université Leibniz de Hanovre et GFZ-Potsdam en Allemagne, où elle travaille jusqu'en 2010[7].

Carrière et recherche[modifier | modifier le code]

Après son travail postdoctoral en 2010, Willenbring rejoint l'Université de Pennsylvanie en tant qu'assistant professor au Département des Sciences de la Terre et de l'Environnement de la School of Arts and Sciences jusqu'en 2016[8]. Willenbring devient ensuite associate professor à l'Institut d'océanographie Scripps de l'Université de Californie à San Diego où elle est également directrice du Scripps Cosmogenic Isotope Laboratory (SCI-Lab). En 2020, Willenbring devient associate professor à l'Université Stanford[9].

Willenbring étudie la façon dont la surface de la Terre évolue en réponse à une variété de facteurs, dont la tectonique, le climat et les organismes vivants. Elle utilise des données topographiques à haute résolution, des observations sur le terrain, des modèles numériques d'évolution du paysage,des modèles de calotte glaciaire et des techniques géochimiques, en particulier des nucléides cosmogéniques, pour étudier la surface de la Terre[1],[10]. Willenbring est à la pointe de son domaine [11] et développe l'utilisation du béryllium-9 et du béryllium cosmogénique-10 pour tracer l'érosion[12], l'altération[13] et les impulsions d'eau de fonte [14] afin d'étudier l'évolution de la surface de la Terre.

Willenbring utilise certaines des techniques basées les nucléides cosmogéniques qu'elle a développées dans ses recherches en Antarctique et à Porto Rico[1]. Elle date les impulsions d'eau de fonte en Antarctique pendant les périodes de réchauffement climatique en utilisant le rapport du béryllium-10 au béryllium-9,[14]. Willenbring contribue également à l'Observatoire de la Zone Critique de Luquillo à Porto Rico[15], où elle et ses collègues utilisent le béryllium-10, ainsi que d'autres nucléides cosmogéniques, pour étudier comment l'évolution du paysage de Porto Rico a influencé sa biodiversité[10]. Leurs recherches montrent que de la poussière riche en nutriments, provenant du désert du Sahara, est transportée par le vent jusqu'à Porto Rico, ce qui aide les arbres à pousser dans les sols pauvres en nutriments de Porto-Rico.

En 2016, Willenbring reçoit le prix National Science Foundation CAREER award, qu'elle utilisera pour étudier comment les isotopes du béryllium peuvent permettre de suivre les déplacements des sédiments terrestres. Une partie des fonds est également utilisée pour son projet de science citoyenne, «Soil Kitchen»[3].

En plus de l'Antarctique et de Porto Rico, Willenbring a également mené des recherches au Canada et sur la rivière South Fork Eel, dans le nord de la Californie[10].

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Willenbring reçoit également des financements de la National Science Foundation[3] et de l'Université de Pennsylvanie[19].

Engagement public[modifier | modifier le code]

C'est grâce à Willenbring que les mouvements #MeToo et #TimesUp émèrgent dans le milieu de la Science universitaire[20]. En 2016, elle dépose une plainte de harcèlement sexuel au titre IX contre son encadrant de Master, alors-Dr. David Marchant. Son récit reçoit une grande attention médiatique, notamment parce qu'il est publié le lendemain de la publication dans le New York Times des accusations contre Harvey Weinstein d'agression sexuelle et de harcèlement, accusations qui ont contribué à déclencher le mouvement #MeToo[21]. Cette affaire conduit au changement de nom d'un glacier antarctique précédemment nommé d'après Marchant et son renvoi de l'Université de Boston[22]. Sa plainte a également contribué à la création de nouvelles règles concernant les procédures d'attribution de bourses et de médailles au sein des sociétés professionnelles, ainsi qu'aux nouvelles politiques de financement de la National Science Foundation des États-Unis,[23]. Willenbring discute de son expérience et ses opinions sur les questions du sexisme, de harcèlement et de discrimination dans le documentaire Picture a Scientist, sorti en 2020[24].

Willenbring continue de sensibiliser le public au harcèlement sexuel dans le milieu universitaire. Elle plaide pour que la National Science Foundation promeuve des conditions de travail plus sûres sur tous les sites de recherche que la fondation finance[25]. Elle est également à l'origine de l'organisation d'une série de conférences, Growing Up in Science, à la Scripps Institution of Oceanography[10]. Ces conférences permettent aux scientifiques de partager leurs expériences et les défis auxquels ils ont été confrontés tout au long de leur carrière[26]. En 2018, Willenbring reçoit le Prix pour l'égalité des chances / l'action positive et la diversité de l'UC San Diego[27].

Willenbring développe le projet de science citoyenne "Soil Kitchen"[1]. Ce programme permet aux gens de faire tester des echantillons de leurs sols pour identifier leurs nutriments et détecter d'éventuelles contaminations aux métaux lourds. Le projet est conçu pour éduquer le public et participer à l'évaluation de la pollution urbaine[28].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Willenbring est mariée à Neil A. Malhotra. Ils ont un enfant ensemble, né en 2012[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Faculty Profile: Jane Willenbring Joins Scripps Oceanography », Scripps Institution of Oceanography, (consulté le )
  2. a et b « The USAP Portal: Science and Support in Antarctica - Antarctica Service Medals and Certificates », www.usap.gov (consulté le )
  3. a b c et d « NSF Award Search: Award#1651243 - CAREER: Retention and Mobility of Beryllium in Soils and Sedimentary Environments », www.nsf.gov (consulté le )
  4. « Critical Zone Profile - JANE WILLENBRING (geomorphologist, Assistant Professor) | National Critical Zone Observatory », criticalzone.org (consulté le )
  5. « Geological Sciences Seminar: Jane Willenbring, UC San Diego: "Rocks, Regolith, Rain and Rivers: The Dynamic Interaction of Life and Landscape" »
  6. Staiger, « Glacial erosion in Atlantic and Arctic Canada determined by terrestrial in situ cosmogenic nuclides and ice sheet modelling. »,
  7. « GeoDaze Keynote Speaker »
  8. « GeoDaze 2019 », earth.geo.arizona.edu (consulté le )
  9. « Profile », profiles.stanford.edu (consulté le )
  10. a b c et d (en) « A Scientist's Life: Jane Willenbring », Scripps Institution of Oceanography, (consulté le )
  11. « GeoDaze 2019 », earth.geo.arizona.edu (consulté le )
  12. (en) Willenbring et von Blanckenburg, « Meteoric cosmogenic Beryllium-10 adsorbed to river sediment and soil: Applications for Earth-surface dynamics », Earth-Science Reviews, vol. 98, nos 1–2,‎ , p. 105–122 (DOI 10.1016/j.earscirev.2009.10.008, Bibcode 2010ESRv...98..105W, lire en ligne)
  13. (en) Willenbring et von Blanckenburg, « Long-term stability of global erosion rates and weathering during late-Cenozoic cooling », Nature, vol. 465, no 7295,‎ , p. 211–214 (ISSN 0028-0836, PMID 20463736, DOI 10.1038/nature09044, Bibcode 2010Natur.465..211W)
  14. a et b (en) Valletta, Willenbring, Passchier et Elmi, « 10 Be/ 9 Be Ratios Reflect Antarctic Ice Sheet Freshwater Discharge During Pliocene Warming », Paleoceanography and Paleoclimatology, vol. 33, no 9,‎ , p. 934–944 (DOI 10.1029/2017PA003283)
  15. « Luquillo - Geomorphology | Luquillo Critical Zone Observatory », criticalzone.org (consulté le )
  16. (en-US) « 2020 AGU Section Awardees and Named Lecturers », Eos (consulté le )
  17. « GSA Fellowship », www.geosociety.org (consulté le )
  18. « Past Winners; UC San Diego Equal Opportunity/Affirmative Action and Diversity Awards »
  19. (en) « Penn's Jane Willenbring to Study Soil Metals for Geology and Gardeners », Penn Today (consulté le )
  20. (en-US) « Science's #MeToo Moment », GenomeWeb (consulté le )
  21. (en) Scoles, « When Harassment Ruins Your Dream Job », Outside Online, (consulté le )
  22. (en) WadmanApr. 12, 2019 et Pm, « Boston University fires geologist found to have harassed women in Antarctica », Science | AAAS, (consulté le )
  23. (en) « NSF announces new measures to protect research community from harassment », www.nsf.gov (consulté le )
  24. Trahan, « Documentary 'Picture A Scientist' Spells Out Collective Cost Of Sexism Within Science », WBUR, (consulté le )
  25. Offord, « NSF Unveils New Sexual Harassment Policy », The Scientist, (consulté le )
  26. « Growing Up Science », Cns.nyu.edu
  27. « Past Recipients; UC San Diego Equal Opportunity/Affirmative Action and Diversity Award », UC San Diego
  28. « Soil Kitchen », austintexas.gov
  29. « Penn Gazette | Window », www.upenn.edu (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]