Jacques d'Armagnac

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 29 février 2020 à 23:55 et modifiée en dernier par Lebronj23 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Jacques d'Armagnac
Jacques d'Armagnac, vêtu d'une robe rouge, en prière.
Enluminure, vers 1460 ? - 1475 ?
Paris, BnF, ms. Français 458, fo 39 vo .
Titres de noblesse
Comte de Pardiac
-
Prédécesseur
Successeur
Comte de Castres
-
Prédécesseur
Successeur
Comte de la Marche
-
Prédécesseur
Successeur
Duc de Nemours
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Jean d'Armagnac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Marguerite d'Armagnac (d)
Jean d'Armagnac
Louis d'Armagnac
Jacques d'Armagnac (d)
Charlotte d'Armagnac (d)
Catherine d'Armagnac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieux de détention
Blason

Jacques d'Armagnac, né en 1433, mort exécuté à Paris le , fut comte de Pardiac et vicomte de Carlat, de 1462 à 1477, comte de la Marche et duc de Nemours de 1464 à 1477.

Biographie

Il était fils de Bernard d'Armagnac, comte de Pardiac et vicomte de Carlat, et d'Éléonore de Bourbon, comtesse de la Marche et duchesse de Nemours.

Il a épousé à Poitiers le Louise d'Anjou (1445 † 1477) dame de Nogent et de Sablé, fille de Charles IV d'Anjou, comte du Maine et de Guise et d'Isabelle de Luxembourg.

Ils ont eu (Postérité éteinte en 1504) :

  • Jacques d'Armagnac († 1477),
  • Jean d'Armagnac († 1500), duc de Nemours et comte de Pardiac,
  • Louis d'Armagnac († 1503), duc de Nemours et comte de Guise,
  • Marguerite d'Armagnac († 1503), comtesse de Guise, mariée à Pierre de Rohan-Gié († 1513), seigneur de Gié,
  • Catherine († 1487), mariée en 1484 avec Jean II (1426 † 1488), duc de Bourbon
  • Charlotte d'Armagnac († 1504), comtesse de Guise, mariée à Charles de Rohan-Gié († 1528), seigneur de Gié, fils de son beau-frère Pierre de Rohan-Gié et de sa première femme Françoise de Penhoet.

Il fut dans sa jeunesse comblé de bienfaits par Louis XI, qui lui fit épouser une de ses cousines, l'investit du duché de Nemours et lui confia des commandements importants. Loin de se montrer reconnaissant, Jacques d'Armagnac se rangea parmi les ennemis du roi, et accéda à la Ligue du Bien public. Il obtint deux fois son pardon.

Mais, tandis qu'il résidait à Carlat, ayant à nouveau comploté contre le roi Louis XI, celui-ci envoie une armée contre lui et lui fait des offres de pactiser. Si bien que le il fut conclu à Saint-Flour[Lequel ?], entre lui et le comte de Dammartin Antoine de Chabannes, stipulant au nom du roi, un traité par lequel Jacques renouvelait ses assurances de fidélité, consentait, en cas de récidive, à ce que ses terres fussent confisquées, ses privilèges de pair de France abolis et à être jugé par tels juges qu'il plairait au roi de choisir.

Il fut en outre convenu qu'il serait mis des garnisons royales dans les châteaux forts de Lombès, diocèse d'Albi ; de Murat, en Auvergne ; Crozant, dans le comté de la Marche, et Montaigut, en Combrailles ; et, de plus, que tous les vassaux nobles du vicomte prêteraient serment au roi, ce qui fut accompli à Carladès, au mois d', entre les mains de Draguinet de Lastic, chambellan du roi, délégué à cet effet. Ayant pu constater que tous ses vassaux restaient fidèles à la couronne et qu'aucun ne suivait le duc de Nemours dans ses trahisons, le roi le fait assiéger dans Carlat[1], saisir et amener au château de Pierre Encise puis à la Bastille, où il le fait enfermer dans une « fillette Page d'aide sur l'homonymie ».

Le duc de Nemours fut interrogé à la Bastille, dans sa cage de fer, il y subit la question et y reçut son arrêt. On le confessa ensuite, selon l'usage reçu pour les princes condamnés, dans une salle tendue de noir et il obtint pour toute grâce d'être enterré en habit de cordelier[2]. Condamné par le parlement de Paris pour "factions, conspirations, machinations, grands et énormes crimes, délits et maléfices par lui commis et perpétrés contre le roi et monseigneur le dauphin son fils", selon les termes de la sentence, il est mis à mort le , âgé de 44 ans[3]

L'échafaud fut dressé dans la Halle, à l'emplacement du pilori des Halles[4]. Dessous étaient les enfants du duc revêtus de robes blanches afin que le sang de leur père rejaillit sur eux et que chacune des taches fût apparente. Après cette exécution, on les conduisit en cet état à la Bastille, dans les cachots faits en forme de hottes où la gêne que leur corps éprouvait était un continuel supplice. Leurs pieds n'y pouvaient y trouver une place, leur corps n'y pouvait se reposer. On les tirait deux fois par semaine de ce lieu épouvantable pour les fustiger. On leur arrachait les dents à plusieurs intervalles et on leur faisait subir des tourments inouïs. L'ainé Jacques, âgé de neuf ans, mourut des mauvais traitements subis. Ce récit est connu et attesté par la requête que le plus jeune, Louis de Nemours, fit après la mort de Louis XI en 1483, l'ainé étant devenu fou[2].

Notes et références

  1. V° Carlat, in Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal
  2. a et b Antiquités nationales ou recueil de monuments pour servir l'histoire générale, Aubin-Louis Millin, 1790 Page 5
  3. Samaran et Favier 1966, p. 73.
  4. Dans son Histoire de Paris et de ses environs volume 1 (1839) Julien-Philippe de Gaulle situe le pilori des Halles « Sur la place qui est aujourd'hui le marché à la Marée, entre les rues de la Tonnellerie, de la Fromagerie et des Potiers d'Étain »

Sources imprimées

Jacques d'Armagnac, vue d'artiste du XIXe siècle.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes