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Jacques Neirynck

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Jacques Neirynck
Illustration.
Jacques Neirynck en 2007.
Fonctions
Conseiller national
Législature 48e et 49e
Législature 46e
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Uccle (Belgique)
Date de décès (à 93 ans)
Lieu de décès Écublens (Vaud, Suisse)
Nationalité Suisse
Belge
Française
Parti politique Parti démocrate-chrétien
Diplômé de Université catholique de Louvain

Jacques Neirynck, né le à Uccle et mort le à Écublens, est une personnalité politique suisse (originaire d'Écublens) d'origine belge.

Il est député du canton de Vaud au Conseil national pendant trois législatures : de fin 1999 à fin 2003 et de 2007 à fin 2015.

Origines et famille

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Jacques Neirynck naît le à Uccle, en Belgique[1]. Outre la nationalité belge, il possède les nationalités française et suisse (originaire d'Écublens, dans le canton de Vaud)[2]. Ses parents sont propriétaires d'une confiserie à Bruxelles[3].

Il est père de quatre enfants de sa première femme, dont il est divorcé, et d'un cinquième enfant, adopté au Liban avec sa seconde femme, une Française épousée en 1977[3].

Études et parcours professionnel

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Après avoir obtenu en 1954 son diplôme d'ingénieur électricien à l'université catholique de Louvain, Jacques Neirynck travaille jusqu'en 1957 dans un charbonnage en Belgique. En 1958, il obtient son doctorat en sciences appliquées également à l'université de Louvain.

Il part alors au Congo belge où il enseigne l'électronique et la théorie des circuits à l'université Lovanium de Léopoldville, devenue ensuite Kinshasa, jusqu'en 1963 ; il retourne à Bruxelles comme chef du groupe mathématiques appliquées, puis comme adjoint du directeur du laboratoire de recherches, puis enfin (en 1970), comme directeur technique du groupe chargé de la recherche et du développement en simulation des circuits de Philips.

En 1972, il est nommé professeur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, section électricité, chaire des Circuits et Systèmes[4]. Il participe alors régulièrement à l'émission de la Télévision suisse romande, À bon entendeur, de Catherine Wahli, après avoir été responsable de l'émission Tests d'achat en Belgique[5]. En 1982, il est élu Fellow of the Institute of Electrical and Electronics Engineers à New York. Il assume la direction du Traité d'électricité, ouvrage collectif en 22 volumes qui se voit attribuer le Prix Denzler en 1984.

Autres activités

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Jacques Neirynck est l'auteur d'une centaine de publications scientifiques, dont quatre livres en français traduits en anglais et en espagnol. En dehors de son activité scientifique proprement dite, Jacques Neirynck est, depuis 1963, un des promoteurs du mouvement consumériste en Europe, au sein duquel il exerce différentes activités en Belgique, en France et en Suisse : dans ce dernier pays, il collabore régulièrement à des émissions de radio et de télévision comme Microscope, À bon entendeur et Cinq sur cinq. Il publie deux livres sur le consumérisme : Le consommateur piégé (1973) et Le consommateur averti (1979).

Parcours politique

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Jacques Neirynck siège de 1999 à 2003 et de 2007 à 2015 au Conseil national, sous les couleurs du PDC[1]. Il est également député au Grand Conseil du canton de Vaud durant une courte période en 2007 et de 2012 à 2015[6].

En 2021, lors de l'assemblée générale de son parti qui entérine la fusion avec la section vaudoise du Parti bourgeois-démocratique, la présidente Valérie Dittli annonce la retraite politique de Jacques Neirynck (ainsi que celle de Claude Béglé, la rivalité entre les deux hommes étant perçue comme « empoisonnant la vie du parti »)[7].

Jacques Neirynck meurt le à Écublens (Vaud), à l'âge de 93 ans[4],[8].

Romans et essai

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Son premier roman, Et Malville explosa, coécrit avec Alex Décotte et publié en 1988, met en scène le site nucléaire de Creys-Malville. À la suite de l'annonce en de la décision de fermeture de cette centrale, une version révisée de ce roman sort en août 1997 sous le titre Les Cendres de Superphénix.

Pour son deuxième roman, Le Manuscrit du Saint-Sépulcre, publié en 1994, Jacques Neirynck propose, à partir d'une enquête fictive menée sur la datation du Suaire de Turin, une réflexion suggestive sur la place de l'Église dans un monde médiatique et scientifique (Prix Charles Oulmont, Fondation de France, 1995). Suivent L'Ange dans le placard en 1999, puis La Prophétie du Vatican en 2003.

En 2007, il se lance dans le roman policier historique avec une série se déroulant à la Belle Époque et racontant les enquêtes du capitaine Raoul Thibaut de Maizières. Les trois volumes de la série paraissent chez 10/18 dans la collection Grands détectives.

En 2018, dans son essai Le secret des Suisses - Le goût du consensus, il propose le concept d’acratie, néologisme dont il est le créateur: « Sur le cas particulier de la Suisse, on peut étudier la démarche d’une politique authentique, détournée des attraits du pouvoir pour se consacrer au bien commun. On parle ainsi d'acratie, dans le sens étymologique d'absence de pouvoir.

Prises de position

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En 2017, Jacques Neirynck prend la défense de l'islamologue controversé Tariq Ramadan, accusé de viols. Rappelant qu'il est présumé innocent, Jacques Neirynck estime que « l'accusation portée contre lui pourrait donc se résumer à une campagne d’intoxication, visant l’islam à travers sa personne » et affirme que « en prônant un islam pacifique, réfléchi, positif, Tariq Ramadan embarrasse tous ceux qui essaient, au contraire, de l’identifier au terrorisme, à la violence, au machisme »[9].

Publications

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  • Théorie des réseaux de Kirchhoff
    Dans le Traité d'électricité
  • Circuits non linéaires
  • Filtres électriques
    Dans le Traité d'électricité

Consommation et économie

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  • Le consommateur piégé,
  • Le consommateur averti,

Romans policiers historiques

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Enquêtes du capitaine Raoul Thibaut de Maizières au tournant des XIXe et XXe siècles (Belle Époque)

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  • Le Huitième Jour de la création. Un mode d'emploi pour la technique, Presses polytechniques romandes,
    Préface de Jacques Ellul
  • Première épître aux techniciens, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 352 p. (ISBN 978-2-88074-181-5, lire en ligne)
    Coécrit avec Philippe Baud
  • Peut-on vivre avec l'islam en France et en Europe,
    Coécrit avec Tariq Ramadan
  • Science et Conscience. Le cas du génie génétique,
  • La Grande Illusion de la technique, Éditions Jouvence,
  • Profession menteur : Astrologues, numérologues, voyants, visionnaires, financiers, publicitaires, sectaires et autres, Favre,
  • Le secret des Suisses - Le goût du consensus, Editions Cabédita, 2018 (ISBN 978-2-88295-815-0)
  • CREDO - Lectionnaire des baptisés, Editions Ouverture, 2025 (ISBN 978-2-88413-439-2)

Notes et références

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  1. a et b « Biographie de Jacques Neirynck », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. Michel Guillaume, « L'UDC attaque la double nationalité », L'Hebdo,‎ , p. 32 (lire en ligne)
  3. a et b Julien Burri, « Portrait de l'ogre en jeune homme », L'Hebdo,‎ , p. 27 à 29 (lire en ligne)
  4. a et b Jérôme Cachin, « Tête haute, Jacques Neirynck s’est éteint », 24 heures,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Fanny Scuderi et Pauline Rumpf, « Jacques Neirynck, mort d'un esprit libre », Le Temps,‎ , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  6. boi avec Agence télégraphique suisse, « L'ancien conseiller national vaudois Jacques Neirynck est décédé à 93 ans », sur Radio télévision suisse, (consulté le )
  7. Yan Pauchard, « Jacques Neirynck et Claude Béglé poussés vers la sortie », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès payant)
  8. Maurice Page, « Décès de Jacques Neirynck à 93 ans », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Jacques Neirynck, « Tariq Ramadan est présumé innocent », letemps.ch, 31 octobre 2017.

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Bibliographie

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Liens externes

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