Jacques-Marie de Caritat de Condorcet

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Jacques-Marie de Caritat de Condorcet
Image illustrative de l’article Jacques-Marie de Caritat de Condorcet
Portrait de Jacques-Marie de Caritat de Condorcet (1703-1783).
Biographie
Naissance
Condorcet
Décès (à 79 ans)
Lisieux
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Jean d'Yse de Saléon
Évêque de Lisieux
Évêque d'Auxerre
Évêque de Gap

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jacques-Marie de Caritat de Condorcet, né le dans le Dauphiné et mort le , est un prélat français, évêque successivement de Gap, d'Auxerre et de Lisieux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Blason de J.-M. Caritat sur un vitrail de la cathédrale de Lisieux.

Origine et famille[modifier | modifier le code]

Né le au château de Condorcet (dont il ne reste aujourd'hui quasiment rien de visible), Jacques-Marie de Condorcet est le troisième fils d'une famille de quatre enfants[1], dont le père est Antoine de Caritat de Condorcet, comte de Condorcet, et la mère Judith Amieu. Il est l'oncle de Nicolas de Condorcet et a un arrière-grand-père en commun avec Jean d'Yse de Saléon.

Un évêque antijanséniste[modifier | modifier le code]

Après avoir été officier, Jacques-Marie, commence sa carrière ecclésiastique comme vicaire général de Jean d'Yse de Saléon, son oncle à la mode de Bretagne, alors évêque de Rodez[2]. Il est ensuite nommé au siège de Gap en 1741[3] et dépense une grande énergie dans son diocèse pour imposer la bulle Unigenitus.

En 1754, il est transféré à la tête du diocèse d'Auxerre[4], où il succède à un évêque janséniste. Il se montre ennemi déclaré du jansénisme. Il commence par interdire les prêtres séculiers ou réguliers qui rejettent la bulle. Il s'oppose également à son chapitre de chanoines à tendance fortement janséniste avec qui il refuse de communiquer in divines. Cette situation engendre des procès, des arrêtés. Son propre chapitre sollicite et obtient un ordre du roi qui l'exile au couvent des Bernardins de Vauluisant, proche Villeneuve-l'Archevêque pendant une année de novembre 1756 à novembre 1757. Pendant cette période s'il renonce aux visites épiscopales, il promeut les missions des Jésuites, des Cordeliers et des Capucins. C'est lui qui place son neveu, Nicolas de Condorcet au collège des Jésuites de Reims. À son retour, il refuse de se démettre mais se soumet à l'injonction du roi Louis XV qui le transfère à l'évêché de Lisieux en 1761[5].

Son nouveau diocèse ayant été « préservé de l'hérésie », son épiscopat est plus paisible mais il intervient dans l'affaire de la suppression de la Compagnie de Jésus en prenant la défense des Jésuites, sujet sur lequel il s'oppose à Voltaire et à son neveu. Il meurt à Lisieux le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La date de naissance de son frère aîné, Jacques Laurent, est connue (1694), et on sait que Jacques Marie était le troisième, bien que la date de naissance d'Antoine fils, le second fils, soit inconnue.
  2. Simone Chamoux, « L'ascendance dauphinoise de Condorcet », Anne-Marie Chouillet et Pierre Crépel (dir.), Condorcet : homme des Lumières et de la Révolution, Fontenay-aux-Roses, École normale supérieure éditions, 1997, p. 24.
  3. « Généalogie de Jacques Marie de Caritat de Condorcet », sur Geneanet (consulté le ).
  4. Voir Armand Jean 1891, p. 31. Sur le diocèse d'Auxerre au XVIIIe siècle, voir Dominique Dinet, « Une déchristianisation provinciale au XVIIIe siècle : le diocèse d’Auxerre», Études d'histoire. Au cœur religieux de l'époque moderne, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2011, p. 349-371.En ligne sur openbooks.
  5. Armand Jean 1891, p. 370.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mémoire historique des faits qui se sont passés pendant la vacance du siège d'Auxerre, après la mort de M. de Caylus et sous Mgr de Condorcet, son successeur, s. l. , 1770.
  • Mandement de Monseigneur l'Evêque et Comte de Lisieux qui ordonne des prières pour le repos de l'âme du roi, Lisieux, Mistral, [1774], 6 p, lire en ligne.
  • Journal historique et politique, , p. 84.
  • Voir aussi les archives et documents signalés par Pierre M. Conlon
    Conlon, Le siècle des Lumières : bibliographie (...), volume 15, Droz, 1983.
    , p. 19, 245 et 376.
  • A. J. Rance, « Jacques-Marie de Condorcet, évêque de Gap », Annales de Provence, 1885.
  • A. J. Rance, «Contribution à l'histoire de l'épiscopat de Jacques-Marie de Condorcet à Auxerre (1754-1761) », Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1890, p. 329-352.
  • Cornat, Mellon Jolly, Notice sur les archevêques de Sens et les évêques d'Auxerre, Sens, Duchemin, 1855 (lire en ligne), p. 110.
  • Armand Jean, Les Évêques et les Archevêques de France depuis 1682 jusqu’à 1801, Paris, Picard, (lire en ligne), p. 31, 357 et 370
  • H. de Formeville, Histoire de l'ancien évêché-comté de Lisieux, volume 2, p. 287-290.
  • Richard Seguin, Histoire du pays d'Auge et des évêques comtes de Lisieux, Viré, Adam, 1832, p. 209-210.

Liens externes[modifier | modifier le code]