Jôkokuite

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Jôkokuite
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Général
Numéro CAS 13465-27-5
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H10MnO9S MnSO4 · 5 H2O
Identification
Masse formulaire[2] 241,077 ± 0,008 uma
H 4,18 %, Mn 22,79 %, O 59,73 %, S 13,3 %,
Couleur rose, rose pâle, rose lumineux, blanchâtre, blanchâtre, incolore si très faible épaisseur
Système cristallin Triclinique
Réseau de Bravais Primitif P,
paramètres de maille :
a = 6,37 Å
b = 10,77 Å
c = 6,13 Å
α = 98,77°
β = 109,95°
γ = 75,03°
Classe cristalline et groupe d'espace Pinacoïdale
groupe d'espace P
Clivage aucun
Cassure Conchoïdale
Habitus rares cristaux prismatiques et/ou tabulaires ; efflorescence dans les parois minières oxydées, forme massive en stalactites
Échelle de Mohs 2,5
Trait blanc
Éclat Vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction polyaxe
nα = 1,498
nβ = 1,510
nγ = 1,517
Biréfringence Biaxial (-) ; δ = 0,019
2V = 70 à 80° (mesuré)
Fluorescence ultraviolet Aucune
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,03
Solubilité soluble dans l'eau, qu'il colore en rose, 629 g·l-1 à 20 °C, 455 g·l-1 à 80 °C
Propriétés physiques
Magnétisme Aucun
Radioactivité Aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La jôkokuite ou jokokuite est une espèce minérale, un composé ionique des cations manganèse Mn2+ et d'anions sulfate, soit le sulfate de manganèse(II) pentahydraté de formule chimique MnSO4·5 H2O. De couleur rose, mais aussi parfois quasi-incolore en fine lamelle ou couche, ce minéral de la famille sulfate de manganèse(II) est un minéral évaporitique rare et secondaire d'altération typique des milieux miniers oxydés et arides manganifères, il serait à l'origine formé à partir des sulfures de manganèse, comme l'alabandite, la hauérite, voire la niningérite ou la manganoshadlunite, exposés à l'oxygène de l'air dans les mines à température tiède et constante voisine de 25 °C.

Topotype[modifier | modifier le code]

Le gisement topotype est localisé dans la mine de Johkoku écrit aussi Jôkoku ou Jokoku, à Kaminokuni, dans la sous-préfecture d'Hiyama, péninsule d'Oshima , île d'Hokkaïdo au Japon. Les échantillons du topotype ont été collectés récemment en 1978[3]

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

La jokokuite, minéral fragile et tendre, est soluble dans l'eau froide, en milieu chaud et aride, mais elle se dessèche aussi facilement à l'air sec en ilésite manganifère, se dispersant sous forme poudreuse. Cette poudre facilement dispersée par érosion éolienne est également soluble dans l'eau, dès qu'elle est transportée par les rares flux diluviens qui surviennent. Le minéral, probablement trop rare, n'a jamais été observé à l'état cristal dans les évaporites.

Composition chimique[modifier | modifier le code]

La jôkokuite, de formule MnSO4 · 5H2O, a une masse moléculaire de 241,08 u. Elle est donc composée des éléments suivants :

Cette composition place ce minéral :

  • selon la classification de Strunz : dans la classe des sulfates (VII) hydratés, sans anions additionnels (7.C), avec seulement des cations de taille moyenne (7.CB) ;
  • selon la classification de Dana : dans la classe des sulfates acides hydratés (classe 29) de forme A XO4 · x(H2O) (sous-groupe 29.6), précisément 29.6.7.4.

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

Elle fait partie du groupe de la chalcantite, groupe de sulfates pentahydratés, identiques par leur composition à l'exception de l'ion métallique central :

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Jôkokuite de même structure-type que la chalcantite

Le système cristallin est triclinique, de classe pinacoïdale.

Les paramètres de la maille conventionnelle sont : = 6,37 Å, = 10,77 Å, = 6,13 Å ; α = 98,77°, β = 109,95°, γ = 75,03°, Z = 2 ; V = 381,88 Å3.

La masse volumique calculée est entre 2,08 g·cm-3 et 2,09 g·cm-3, ce qui est sensiblement supérieur à celle mesurée à 2,03.

Propriétés physico-chimiques : solubilité, stabilité thermique[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

Le test de flamme est vert-jaune.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

On la trouve à l'origine dans les zones les plus oxydées des dépôts de sulfure de manganèse, généralement à la suite d'une exploitation minière abandonnée à l'oxydation lente de l'air. Elle a tendance à se dissoudre dans les zones d'oxydation minière de sulfure de cuivre et à se recristalliser comme croûte fine à la surface des parois. L'exposition à la vapeur d'eau favorise cette dissolution et ensuite sa lixiviation dans les eaux de percolation.

Notez que quelques (anciennes) zones minières polymétalliques, la jokokuite, parfois visible en efflorescence sur les parois des puits ou en stalactites dans les couloirs, est un minéral de dégradation, minerai non exploitable car très rare.

Minéraux associés, en particulier dans la mine de Jokoku : gypse, szmikite, ilésite, rozénite, sidérotile, ferrohexahydrite, mallardite, mélantérite, goslarite.

Occurrences[modifier | modifier le code]

  • Australie
Mine Womobi, Thologolong, Victoria
  • Tchéquie
Chvaletice, région de Pardubice
  • Japon
mine Jokoku
mine Inakuraïshi, Furubira, péninsule de Shakotan
  • Roumanie
mine de la Montagne Roşia, Alba
  • Suisse
mine de Grimentz, val d'Anniviers, Valais

Utilisations[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un sel de la famille sulfate de manganèse(II).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. American Mineralogist : 64: 655 (1979) et surtout Nambu, M., K. Tanida et T. Kitamura, Jôkokuite, MnSO4 • 5 H2O, a new mineral from the Jôkoku mine, Hokkaido, Japan, Mineralogical Journal, Mineralogical Society of Japan, vol. 9, no 1, 28–38 (1978)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nambu, M., K. Tanida et T. Kitamura, Jôkokuite, MnSO4 • 5 H2O, a new mineral from the Jôkoku mine, Hokkaido, Japan, Mineralogical Society of Japan, Mineralogical Journal, vol. 9, no 1, 1978

Liens externes[modifier | modifier le code]