Ismaïl Ier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 janvier 2020 à 18:45 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Ismaïl Ier
Illustration.
Chah Ismaïl, le fondateur de la dynastie des Séfévides.
Titre
Chah de Perse

(23 ans)
Successeur Tahmasp Ier
Biographie
Dynastie Séfévides
Date de naissance
Lieu de naissance Ardabil
Date de décès (à 36 ans)
Lieu de décès Tabriz
Père Sheikh Haydar
Mère Halima
Enfants Tahmasp Ier

Chah Ismaïl Ier (en persan : شاه اسماعیل یکم / Šâh Esmâʿil-e Yekom), né à Ardabil le et mort à Tabriz le , fut chah de la Perse de 1501 à sa mort et fondateur de la dynastie des Séfévides.

Biographie

Origines

La mère d'Ismaïl Ier, Halime, était le fruit de l'union d'Uzun Hasan (1423-1478), dirigeant des Aq Qoyunlu turcomanes et de Theodora Comnène, fille illégitime de l'empereur grec de Trébizonde Jean IV Comnène.

Chah Ismaïl se considérait Seyyid, plus exactement descendant de l'imam Musa Kazim. Le nom de la dynastie vient du cheikh Safi al-Din Ardabili (1252-1334), chef spirituel et maître soufi de la ville d'Ardabil en Perse.

Chah

Inquiet de la puissance et de la popularité montante de Djunayd, le petit-fils de Khodja Ali, les souverains Akkoyunlu les chassent d'Ardabil. En 1500, un Qurultay (réunion des armées) est organisé à Erzincan. Là se réunissent les tribus turques d'Anatolie et d'Azerbaïdjan : Shamlu, Ustadjlu, Tekelü, Dzulqadir, Jepni, Rumlu, Varsak, Bayats, Qadjars, Karamanlu, Afshars, Karadaĝlu, etc.

Au printemps 1501, Ismaïl revient en force à la tête de son armée, défait les armées du dernier souverain Akkoyunlu, et se fait couronner chah à Tabriz.

Après la bataille les Qizilbashs sont rejoints par les Akkoyunlus et Karakoyunlus.

Lorsque Ismaïl s'empare de Tabriz, puis se fait couronner Shah ; il déclare le chiisme religion d'État[1].

Conquêtes

De 1503 à 1508, Ismaïl Ier fait la conquête de l'Iran central (1503), des provinces du sud de la mer Caspienne (1504) et de l'Irak actuel (1505-1508).

En 1506, les Ouzbeks anéantissent les derniers Timourides et menacent les Séfévides qui décident de marcher contre eux. La rencontre a lieu à Merv en 1510 et c'est une victoire totale, le Khorasan revient aux Séfévides.

Inquiet des victoires d'Ismaïl, Sélim, le sultan ottoman, prend des mesures drastiques notamment en massacrant 40 000 Qizilbashs dans l'Empire ottoman[2]. La rencontre a lieu le 23 août 1514 à Tchaldiran : les Ottomans écrasent - grâce à leur artillerie lourde - l'armée séfévide.

Après cette bataille, Ismaïl se décide à renforcer son empire qui allait de l'Euphrate à l'Amou Darya. Il meurt le .

Poète

Divan de Khatai

Ismaïl a également pratiqué l'art de la poésie tout au long de sa vie. Il signait ses poèmes sous le nom de Khatai. Khatai a renouvelé les thèmes traditionnels du lyrisme turc. Les accents très personnels sur la bravoure, sur les martyrs et les combattants de la foi lui ont valu un grand renom. En plus de son « Divan », on lui doit un long poème épique « Dehname » et un mesnevi philosophique « Nasihatname ».

Chah Ismaïl aime à s'entourer des gens de poésie notamment Süruri, Şahi, Matəmi, Tüfeyli, Qasımi et Həbibi.

Mécène

Ismaïl est aussi un grand mécène. À sa cour sont réunis les plus grands miniaturistes du monde islamique notamment Kemaleddin Behzad, Sultan Mehemmed Tabrizi, Shah Mahmud Nishaburi etc. Ces maîtres donnent naissance à l'école de Tabriz qui forme des miniaturistes talentueux notamment Mir Ali Khattat, Mir Seyyid Ali Müsavvir, Sadiq bey Afshar (aussi grand écrivain) et Agha Mirak Khan (aussi grand architecte).

Notes et références

  1. « Chronologie », Qantara n° 75, avril 2010
  2. Abolala Soudavar, p. 30

Annexes

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Yves Bomati et Houchang Nahavandi, Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629, éd. Perrin 1998 (Prix Eugène Colas, Académie française)
  • Abolala Soudavar, « Le Fer, le verbe et le pinceau », in Qantara no 75, , traduit par Jeanne Bouniort

Liens externes