Isabelle de France (1225-1270)

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Isabelle de France
Bienheureuse catholique
Statue d'Isabelle de France sous le porche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, refaite en 1841 par Louis Desprez.
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Autres informations
Ordre religieux
Étape de canonisation
Fête

Isabelle de France, née en mars 1225 et morte le , dite « Bienheureuse Isabelle de France », est la fille du roi de France Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. Elle est morte sans alliance ni postérité, fondatrice du monastère des Sœurs mineures (Sorores minores) de l'abbaye royale de Longchamp près de Paris. Elle est considérée comme bienheureuse par l'Église catholique. Elle est commémorée le 22 février selon le Martyrologe romain[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Vitrail du XIXe siècle représentant Isabelle de France (église Saint-Louis-en-l'Île, Paris).

Sœur cadette de Saint Louis née en [2], Isabelle reçut, comme son frère, une éducation chrétienne très forte : dès son plus jeune âge elle se fit remarquer par sa piété et sa tempérance.

Pour des raisons politiques, sa mère voulait la marier au fils du comte de la Marche, Hugues XI le Brun qui épousa Yolande, la fille du comte de Bretagne. Le pape Innocent IV souhaitait la voir épouser le fils de Frédéric II de Hohenstaufen, empereur du Saint Empire. Ce prince Conrad était en titre mais non en fait, roi de Jérusalem, et devait hériter de l’Empire. Isabelle refusa ce parti et fit connaître à sa famille et au pape qu’elle souhaitait garder la virginité. Le pape comprit son dessein, et lui accorda, par bulle () l’autorisation de se mettre sous la tutelle spirituelle de religieux franciscains.

Un an plus tard, elle entreprit la construction d’un monastère, dans la forêt de Rouvray (le bois de Boulogne), proche de Paris, sur un terrain concédé par son frère, le roi Louis IX. Celui-ci, très attaché à sa sœur, l’avait autorisée à consacrer une somme de trente mille livres, soit la somme qu’elle aurait eue comme dot, pour la construction du monastère. Le monastère de Longchamp fut achevé en 1259, et accueillit les premières clarisses (de l’obédience de Saint-Damien), venues du monastère de Reims, le . En s’inspirant de la règle écrite par Claire d’Assise, elle avait composé elle-même une règle, un peu moins sévère, qui fut approuvée par Alexandre IV (). Saint Bonaventure, ministre général des Franciscains et d’autres frères l’avaient conseillée ; il prêcha plusieurs fois à Longchamp et rédigea un traité de vie spirituelle dédié à Isabelle : De Perfectione vitae ad sorores (La vie parfaite pour les sœurs). Le monastère fut consacré à l’humilité de la Bienheureuse Vierge Marie.

À partir de 1260, Isabelle vint s’installer dans une petite maison, construite pour elle dans l’enclos du monastère, pour partager la vie et la prière des sœurs, mais elle ne fit jamais profession religieuse. En 1263, elle obtint du pape Urbain IV, un remaniement de la règle. Cette dernière rédaction fut adoptée par plusieurs monastères, en France et en Italie (clarisses urbanistes).

Isabelle mourut le [3] et fut enterrée dans l’église du monastère. Après la mort de saint Louis (à Tunis, la même année), Charles Ier d'Anjou, roi de Sicile, frère de Louis IX et d’Isabelle, demanda à une dame de compagnie d’Isabelle d’écrire sa vie, en vue de sa canonisation. Agnès d’Harcourt publia ce récit hagiographique, vers 1280, mais Isabelle ne fut béatifiée qu’en 1521, par le pape Léon X (bulle Piis omnium). Elle est fêtée le 22 février[4], et le par le diocèse de Paris[1].

L'église Bienheureuse-Isabelle-de-France de Neuilly-sur-Seine, à proximité du parc de Bagatelle, lui est dédiée.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Bienheureuse Isabelle de France », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  2. Anne-Hélène Allirot, Isabelle de France (1225-1270), Dictionnaire des femmes de l'ancienne France [en ligne], Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR), 2004.
  3. Sean Field et Jacques Dalarun, « Isabelle de France (1225 - 1270) Bienheureuse capétienne », herodote.net/, (consulté le ).
  4. (it)Beata Isabella di Francia Principessa sur Santi Beati.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne-Hélène Allirot, Isabelle de France (1225-1270), Dictionnaire des femmes de l'ancienne France (Lire en ligne), Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR), 2004.
  • Anne-Hélène Allirot, « Isabelle de France, sœur de saint Louis : la vierge savante. Étude de la Vie d'Isabelle de France écrite par Agnès d'Harcourt », Médiévales, 48, 2005, p. 55-75 (Lire en ligne).
  • Jacques Dalarun, Sean L. Field, Jean-Baptiste Lebigue et Anne-Françoise Leurquin-Labie, Isabelle de France, sœur de saint Louis : une princesse mineure, Paris, Éditions Franciscaines, 2014 (Sources franciscaines).
  • Sean L. Field, The Rules of Isabelle of France: An English Translation with Introductory Study, Franciscan Institute Publications, 2013 .
  • Sean L. Field, Isabelle of France: Capetian Sanctity and Franciscan Identity in the Thirteenth Century, University of Notre Dame Press, 2006.
  • Sean L. Field, ed. and trans. The Writings of Agnes of Harcourt: The Life of Isabelle of France and the Letter on Louis IX and Longchamp, University of Notre Dame Press, 2003.
  • Albert Garreau, Bienheureuse Isabelle de France, sœur de saint Louis, Paris, Éditions Franciscaines, 1955.
  • Agnès d'Harcourt, La Vie et les miracles de la bienheureuse Isabelle de France, sœur de Saint Louis, texte traduit en français moderne, présenté et annoté par Jean-François Kosta-Théfaine, Paris, éditions du Cerf, 2012.

Liens externes[modifier | modifier le code]