Isabel Celaá

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Isabel Celaá
Illustration.
Isabel Celaá en 2020.
Fonctions
Députée aux Cortes Generales

(9 mois)
Élection
Réélection
Circonscription Alava
Législature XIIIe et XIVe
Groupe politique Socialiste
Successeur Daniel Senderos
Ministre espagnole de l'Éducation et de la Formation professionnelle

(3 ans, 1 mois et 5 jours)
Président du gouvernement Pedro Sánchez
Gouvernement Sánchez I et II
Prédécesseur Íñigo Méndez de Vigo
Successeur Pilar Alegría
Porte-parole du gouvernement

(1 an, 7 mois et 6 jours)
Président du gouvernement Pedro Sánchez
Gouvernement Sánchez I
Prédécesseur Íñigo Méndez de Vigo
Successeur María Jesús Montero
Conseillère à l'Éducation, à l'Enseignement supérieur et à la Recherche du Pays basque

(3 ans, 7 mois et 8 jours)
Président Patxi López
Gouvernement López
Prédécesseur Tontxu Campos
Successeur Cristina Uriarte
Biographie
Nom de naissance María Isabel Celaá Diéguez
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Bilbao (Espagne)
Nationalité Espagnole
Parti politique PSOE
Diplômée de Université de Deusto
Université de Valladolid
Profession Universitaire

Isabel Celaá
Ministres de l'Éducation d'Espagne
Porte-parole du gouvernement d'Espagne

María Isabel Celaá Diéguez ([maˈɾia saˈβɛl selaˈa ˈðjeɣes][a]), née le à Bilbao, est une femme politique espagnole membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Universitaire spécialisée en littérature anglaise, elle devient en chef de cabinet du conseiller à l'Éducation du Pays basque, puis vice-conseillère quatre ans plus tard. En , elle est nommée directrice de cabinet du conseiller à la Justice, Ramón Jáuregui.

Elle siège au Parlement basque à partir de , étant deux fois membre du bureau. Le socialiste Patxi López la choisit comme conseillère à l'Éducation en . Elle réforme les programmes scolaires, donnant une place plus importante à l'espagnol et à l'anglais au détriment du basque. Elle quitte l'exécutif en et son mandat parlementaire quatre ans plus tard. En , elle est nommée présidente de la commission d'éthique du PSOE.

Elle devient en ministre de l'Éducation et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement de Pedro Sánchez. En , après avoir été reconduite, elle présente et fait voter par les Cortes Generales une nouvelle loi sur l'éducation. Elle entreprend en la réforme du système de formation professionnelle, mais quitte le gouvernement au même moment. Elle devient ambassadrice auprès du Vatican en .

Vie privée[modifier | modifier le code]

María Isabel Celaá Diéguez[1] naît à Bilbao le [2].

Elle est mariée et mère de deux enfants[3].

Études et vie professionnelle[modifier | modifier le code]

Isabel Celaá étudie la philosophie, la philologie anglaise et le droit à l'université de Deusto et à l'université de Valladolid[2]. Titulaire de deux licences, elle est professeure des universités de langue et littérature anglaise. Elle vit un temps à Belfast, puis Dublin[4].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Des cabinets au Parlement basque[modifier | modifier le code]

En , Isabel Celaá est nommée directrice de cabinet de José Ramón Recalde (es), conseiller à l'Éducation du gouvernement du Pays basque, avant d'être choisie, en , comme vice-conseillère par Fernando Buesa (es). À cette époque, les socialistes et les nationalistes basques gouvernent en coalition. Elle négocie alors le pacte politique pour l'accord scolaire — qui régularise les ikastolak — et la loi relative à l'école publique[5].

Entre et , elle est directrice de cabinet de Ramón Jáuregui, conseiller à la Justice, à l'Économie, au Travail et à la Sécurité sociale. Elle est ensuite élue députée de la circonscription de Biscaye au Parlement basque[1]. Comme parlementaire, elle est notamment porte-parole du groupe socialiste pour l'éducation et les médias, puis première secrétaire du bureau entre et , et enfin première vice-présidente de à [2].

Conseillère à l'Éducation du Pays basque[modifier | modifier le code]

Isabel Celaá devient le conseillère à l'Éducation, à l'Enseignement supérieur et à la Recherche du gouvernement basque, désormais dirigé par le socialiste Patxi López. Elle succède ainsi à Tontxu Campos, du parti nationaliste de gauche Eusko Alkartasuna (EA)[6].

Après sa prise de fonction, elle remet en cause les programmes scolaires approuvés par le précédent exécutif régional, qui faisaient du basque la langue préférentielle de l'enseignement. Elle met ensuite en place un système trilingue entre espagnol, basque et anglais. Elle développe le recours au numérique et crée un programme d'intervention de victimes du terrorisme dans les écoles pour échanger avec les élèves[7],[8].

Elle annonce en que l'exécutif basque palliera les coupes budgétaires dans l'éducation décidées par le nouveau gouvernement espagnol. Ainsi, les frais d'inscription universitaire n'augmenteront pas plus que l'inflation et les effectifs par classe dans les écoles seront maintenus[9]. Elle dénonce trois mois plus tard le projet de loi organique relative à l'amélioration de la qualité de l'éducation (LOMCE) proposée par le ministre José Ignacio Wert, décrivant le texte comme « inadéquat, socialement injuste » et qui « crée une école à deux vitesses : une pour les puissants et une pour les plus faibles »[10].

Elle préside l'ouverture de la Xe législature du Parlement basque le suivant, en sa qualité de doyenne de l'assemblée. Elle décide alors de lire un discours, ce qui n'était pas prévu, dans lequel elle rend hommage aux députés Fernando Buesa et Gregorio Ordóñez, assassinés par l'ETA. Dans l'hémicycle, un parlementaire lui reproche de ne pas faire référence à Sergio Brouard, tué par les GAL[11].

Passage au second plan[modifier | modifier le code]

Isabel Celaá abandonne ensuite ses fonctions gouvernementales mais devient présidente de la commission des Affaires européennes et de l'Action extérieure jusqu'au terme de la législature. Elle est élue en membre puis présidente de la commission fédérale d'éthique et de garantie (CFEG) du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) lors du congrès fédéral qui consacre Pedro Sánchez au secrétariat général. Elle quitte en le Parlement basque, et conserve l'année qui suit la présidence de la CFEG à l'occasion du 39e congrès fédéral socialiste[4].

Elle postule aux élections sénatoriales de puis de dans la circonscription de Biscaye, sans succès[12].

Ministre de l'Éducation[modifier | modifier le code]

Le , Isabel Celaá est nommée ministre de l'Éducation et de la Formation professionnelle et porte-parole du premier gouvernement minoritaire de Pedro Sánchez. Elle entre en fonction le lendemain[13]. Pour les élections anticipées du 28 avril 2019, elle est investie en tête de liste pour le Congrès des députés dans la circonscription d'Alava[14]. Elle est confirmée pour les élections anticipées du 10 novembre suivant, convoquées après que le Congrès a échoué à investir un président du gouvernement[15]. À l'occasion de la formation du gouvernement Sánchez II, le , elle fait partie des onze ministres sortants reconduits, mais ses fonctions de porte-parole reviennent à la ministre des Finances, María Jesús Montero[16]. Conformément à la volonté de la direction du PSOE d'assurer la présence de ses députés dans l'hémicycle, elle démissionne[b] de son mandat parlementaire le [17].

Elle présente le le projet de loi organique de modification de la loi organique relative à l'éducation (LOMLOE ou loi Celaá), qui prévoit entre autres que l'éducation religieuse devienne facultative et que les élèves qui ne la choisissent pas ne soient plus obligés de choisir une matière alternative ; la nouvelle matière d'éducation aux valeurs civiques et éthiques soit obligatoire ; la disparition des parcours scolaires imposés qui dérivaient automatiquement les élèves aux notes les plus basses vers l'enseignement professionnel ; ou encore la limitation du redoublement[18]. Lors de la discussion générale au Congrès des députés le suivant, les motions de renvoi du Parti populaire (PP), de Vox et de Ciudadanos (Cs) sont repoussées par l'ensemble des autres partis, à l'exception de l'Union du peuple navarrais (UPN)[19].

La loi est adoptée par le Congrès des députés le par 177 voix pour, 148 contre et 17 abstentions, soit une voix de plus que la majorité requise, s'agissant d'une loi organique. Elle reçoit notamment le soutien — outre les partis formant le gouvernement — de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV), l'opposition du Parti populaire, de Vox et Ciudadanos, et l'abstention d'Ensemble pour la Catalogne (JxCat) et d'Euskal Herria Bildu (EH Bildu)[20]. Ayant repoussé les 600 amendements au projet de loi, le Sénat adopte définitivement le texte, qui devient la huitième loi éducative depuis la fin du franquisme, par 142 voix pour, 112 contre et 9 abstentions dès le [21].

À l'occasion du Conseil des ministres, elle soumet l'avant-projet de loi organique relatif à la formation professionnelle, qui propose de renforcer la place de l'alternance en l'instituant dans l'ensemble des formations, et en divisant les diplômes en cinq niveaux, du moins au plus spécialisé[22].

Après le gouvernement[modifier | modifier le code]

Pedro Sánchez annonce, le , de manière inattendue, un important remaniement ministériel qui concerne sept ministres, tous issus de la partie socialiste de l'exécutif[23]. La déléguée du gouvernement en Aragon, Pilar Alegría, est ainsi choisie pour prendre la succession d'Isabel Celaá[24]. Avant la passation de pouvoir avec sa successeure, deux jours plus tard, elle reconnaît devant les médias qu'elle aurait souhaité porter ses projets en cours à leur terme[25].

Le Conseil des ministres du la nomme ambassadrice d'Espagne auprès de l'État de la Cité du Vatican[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en espagnol d'Espagne retranscrite selon la norme API.
  2. L'article 98 de la Constitution autorise un ministre à conserver son mandat parlementaire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) « Isabel Celaá, la exconsejera de Patxi López que se queda con la cartera de Educación », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c (es) « Isabel Celaá, una catedrática que apuesta por la escuela pública », El Plural,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) « Isabel Celaá, tres décadas de experiencia en la política educativa », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b (es) « 15+1 cosas que no sabías de Isabel Celaá, nueva ministra de Educación », El Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « Isabel Celaá, exconsejera de Patxi López, nueva ministra de Educación y portavoz », 20 Minutos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) « PNV y PSE inician el traspaso de poderes sin enfrentamientos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « Isabel Celaá, en Educación: el inglés y la igualdad de oportunidades por bandera », eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « Isabel Celaá, la ministra de Educación que pilotará los cambios a la reforma Wert », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) « El Gobierno vasco paliará los recortes en sanidad y educación de Rajoy », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) « Celaá censura la reforma educativa porque vuelve a la “posguerra franquista” », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) « Tejeria abre la legislatura vasca del “encuentro entre todos para la paz” », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « La exconsejera vasca Isabel Celaá compaginará el Ministerio de Educación con la portavocía del Gobierno », Diario Vasco,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « Celaá, una ministra para la FP », La Razón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) « Celaá, López y Elorza, cabezas de lista del PSE al Congreso », Diario Vasco,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Juanma Romero, « Sánchez acude al 10-N con casi las mismas listas de abril sin abrir hueco a Gabilondo », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) MARÍA MENÉNDEZ, « Sánchez mezcla fieles y técnicos en el primer gobierno de coalición de izquierdas », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) « Ocho ministros dejan el escaño del Congreso a instancias del PSOE, pese a su malestar », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) Ana Torres Menárguez, « El Gobierno aprueba el proyecto de la nueva ley de educación que quita peso a la Religión », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « El Congreso rechaza la devolución de la 'ley Celaá' y defiende la educación afectivo-sexual en la escuela », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) Sara Carreira, « El Congreso aprueba la nueva ley educativa con una ajustada mayoría », La Voz de Galicia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Daniel Sánchez Caballero, « El Senado aprueba definitivamente la ley Celaá, que entrará en vigor en cuanto se publique en el BOE », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) Emilio Ordiz, « Así es la nueva FP que quiere aprobar Celaá: dirigida a parados, con 5 tipos de grados y con más prácticas », 20 Minutos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) Carlos E. Cué et José Marcos, « Sánchez da un vuelco a la legislatura con un cambio profundo del Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) « Estos son los nuevos ministros tras la remodelación del Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) « Celaá traspasa su cartera después de "3 años durísimos, pero reconfortantes" de un mandato que quería llevar a término », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) David Guadilla, « Celaá logra el plácet del Vaticano y será la nueva embajadora de España », El Correo,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Fiche sur le site du Congrès des députés : XIIIe et XIVe législatures.