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Intensification rapide

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Intensification rapide
Boucle satellite infrarouge du typhon Hinnamnor en août 2022, alors qu’il subissait une intensification rapide.
Type

En météorologie tropicale, l’intensification rapide est le phénomène où un cyclone tropical s’intensifie de façon spectaculaire en peu de temps. Le National Hurricane Center des États-Unis définit l’intensification rapide comme une augmentation des vents soutenus maximaux d’un cyclone tropical d’au moins 55 km/h sur une période de 24 heures.

Nomenclature et définitions antérieures

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Graphique de l'augmentation rapide des vents avec le cyclone Fantala en avril 2016.

Le National Hurricane Center des États-Unis a précédemment défini le phénomène de « creusement rapide » d’un cyclone tropical par une chute de la pression centrale minimale de 42 hPa sur une période de 24 heures[1],[2]. Mais plus tard, le NHC a opté pour une augmentation des vents soutenus maximaux d’au moins 30 nœuds (56 km/h) sur la même période pour définir « l'intensification rapide »[3].  Cependant, des recherches récentes suggèrent que la pression moyenne au niveau de la mer est un meilleur prédicteur des dommages causés par les ouragans qui touchent terre dans la partie continentale des États-Unis[4].

Conditions nécessaires

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Pour qu’une intensification rapide se produise, plusieurs conditions doivent être réunies. La température de l’eau doit être extrêmement chaude (proche ou supérieure à 30 °C), et l’eau de cette température doit être suffisamment profonde pour que les vagues ne produisent pas un effet de remontée des eaux plus profondes et plus froides jusqu’à la surface. Le cisaillement du vent doit être faible car lorsque le cisaillement du vent est élevé, la convection profonde et la circulation dans le cyclone seront perturbées[5]. L’air sec peut également limiter le renforcement des cyclones tropicaux[6].

Habituellement, un anticyclone dans les couches supérieures de la troposphère au-dessus de la tempête doit également être présent pour que des pressions de surface extrêmement basses se développent. En effet, l’air doit converger vers la basse pression à la surface, ce qui force alors l’air à monter très rapidement dans le mur de l'œil de la tempête. En raison de la conservation de la masse, cela nécessite une divergence du vent au sommet de la troposphère. Ce processus est facilité par un anticyclone de niveau supérieur qui aide à canaliser efficacement cet air loin du cyclone[7].  Les tours convectives participent à l’intensification rapide des cyclones tropicaux, bien qu’elles aient des impacts variables selon les bassins[8].

Les prévisions de la seconde moitié du XXIe siècle prévoient un plus grand forçage dû aux gaz à effet de serre par rapport à la variabilité naturelle qui, avec le réchauffement des températures de surface de la mer, créera des ouragans plus intenses le long des côtes atlantiques des États-Unis[9].  Les prévisions de la même période pour les côtes du golfe du Mexique indiquent un cisaillement du vent suffisant pour réduire quelque peu l’intensification rapide des tempêtes. Les ouragans Maria et Harvey se sont intensifiés rapidement en 2017[10].

Références

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  1. Occurrences en français de « creusement rapide », sur TERMIUM Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada, (consulté le )..
  2. (en) National Hurricane Center/Tropical Prediction Center, « Glossary of NHC/TPC Terms », National Weather Service, (version du sur Internet Archive).
  3. (en) National Hurricane Center, « Glossary of NHC Terms » [archive du ], National Weather Service, (consulté le ).
  4. (en) Philip J. Klotzbach, Michael M. Bell, Steven G. Bowen, Ethan J. Gibney, Kenneth R. Knapp et Carl J. Schreck, « Surface Pressure a More Skillful Predictor of Normalized Hurricane Damage than Maximum Sustained Wind », Bulletin of the American Meteorological Society, vol. 101, no 6,‎ , E830–E846 (DOI 10.1175/BAMS-D-19-0062.1, Bibcode 2020BAMS..101E.830K).
  5. (en) Linda Lam, « Multiple Factors Allowed Hurricane Patricia to Rapidly Intensify », The Weather Channel, (consulté le ).
  6. (en) Linda Lam, « Based on Hurricane Florence's Location, We Didn't Expect It to Get So Strong So Soon », The Weather Channel, (consulté le ).
  7. (en) Diana Engle, « Hurricane Structure and Energetics » [archive du ], Data Discovery Hurricane Science Center (consulté le ).
  8. (en) Xiao-Yong Zhuge, Jie Ming et Yuan Wang, « Reassessing the Use of Inner-Core Hot Towers to Predict Tropical Cyclone Rapid Intensification », Weather and Forecasting, vol. 30, no 5,‎ , p. 1265–1279 (DOI 10.1175/WAF-D-15-0024.1, Bibcode 2015WtFor..30.1265Z).
  9. (en) Mingfang Ting, James P. Kossin, Suzana J. Camargo et Li Cuihua, « Past and Future Hurricane Intensity Change along the U.S. East Coast », Scientific Reports, United States National Library of Medicine, vol. 9, no 1,‎ , p. 7795 (PMID 31127128, PMCID 6534560, DOI 10.1038/s41598-019-44252-w).
  10. (en) Alena Shao, « A 'Nightmare' for Forecasters: Here's Why Hurricanes Are Getting Stronger, Faster », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).