Innovation

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L'innovation est la recherche constante d'améliorations de l'existant, par contraste avec l'invention, qui vise à créer du nouveau. Dans le domaine économique, l'innovation se traduit par la conception d'un nouveau produit, service, processus de fabrication ou d'organisation pouvant être directement implémenté dans l'appareil productif et répondant aux besoins du consommateur. Elle se distingue ainsi de l'invention ou de la découverte par le fait qu'elle puisse être immédiatement mise en œuvre par les entreprises dans le but d'obtenir un avantage compétitif.

Dans le domaine de l'ingénierie, l’innovation est un cœur de métier. Elle est la capacité qui permet de trouver des solutions à des problèmes complexes qui peuvent être techniques, financiers, organisationnels ou méthodiques, et qui par leur complexité ne peuvent pas s’obtenir simplement en appliquant des formules préétablies. Il s'agit de trouver des solutions, de mettre de nouvelles idées en œuvre d’un point de vue pratique en réponse à la complexité de projets de toute taille que réalisent les ingénieurs.

Son utilisation en tant que buzzword en fait un terme très polysémique en pratique. On trouve ainsi de nombreuses expressions composites, dont innovation ouverte, innovation participative, innovation frugale, innovation inclusive, innovation incrémentale, innovation radicale, innovation révolutionnaire, innovation évolutive, innovation associative, innovation spasmodique.

Histoire et étymologie

Le terme innovation vient du mot latin innovare qui signifie « revenir à, renouveler ». Innovare quant à lui est composé du verbe novare de racine novus, qui veut dire « changer », « nouveau », et du préfixe in-, qui indique un mouvement vers l’intérieur.

Dans la terminologie juridique au Moyen Âge : « introduire quelque chose de nouveau dans une chose établie », d’où l’acception de renouveler. Jusqu’au XIIe siècle, le mot désignait ce qui était jeune.

Vers le XVIe siècle, le sens dérive vers ce qui est singulier, inattendu, surprenant. C’est à cette même période que le mot innover signifie faire preuve d’inventivité, créer des choses nouvelles, sens qu’il a encore en partie aujourd’hui. La connotation de ce concept n'a pas toujours été positive, comme en témoigne l'interdiction en 1546 de l'innovation par Edouard VI d'Angleterre, pour protéger l’État du désordre et de la déviance[1].

Le mot est ensuite réintégré dans un sens politique par Machiavel dans Le Prince en 1513, puis par Francis Bacon en 1625[2]. Pour Machiavel, il s'agit de donner une impression de renouvellement d'un système politique afin d'en garder le pouvoir en période de trouble[3]. Ensuite ignoré des économistes classiques, il est introduit au sens actuel d'innovation de procédé dans la pensée économique par Joseph Schumpeter au début des années quarante[4] et au sens principal d'innovation produit au début des années cinquante par Peter Drucker[réf. nécessaire]. Ce dernier réinvente le mot et le concept, en en faisant un synonyme de progrès finalisé.

Selon le chercheur Benoît Godin[5], ce concept devient très populaire au cours du XXe siècle mais peu de gens examinent de façon critique les études produites sur l'innovation, y compris sur l'innovation technologique (pourtant étudiée depuis plus d'un siècle). Dès le début du XXe siècle, les anthropologues, sociologues, historiens et économistes commencent à produire des théories sur l'innovation technologique, souvent chacun de son cadre disciplinaire respectif. Mais dans les années 1970, une vision et une compréhension plus économiques s'imposent dans ce secteur, qui ne considère alors plus l'innovation technologique que définie comme invention commercialisée. Elle devient l'objet de systèmes nationaux de soutien[6]. D'autres auteurs, comme Jeremy Rifkin, voient dans l'Internet, l'open-source, l'open data, l'économie collaborative[7] et le « pouvoir latéral » de nouvelles sources d'innovation pouvant déboucher sur ce qu'il appelle une « troisième révolution industrielle » et « la Nouvelle Société du coût marginal zéro ».

L'innovation est souvent aujourd'hui appréhendée par un modèle linéaire de progrès[8] et n'exclut pas la copie de la nature (biomimétique) ou l'inspiration (du partage volontaire au plagiat éventuellement) à partir de ce que font les autres ou la concurrence[9].

Selon Étienne Klein, directeur de recherche au CEA, le mot « progrès » a brutalement disparu des discours publics. Il est remplacé depuis 2007 environ par le mot « innovation »[10].

Définitions

L'innovation est plus ou moins un buzzword, avec plus de quatre-vingt expressions composites dénombrées, dont : innovation ouverte, innovation participative, innovation frugale, innovation inclusive, innovation incrémentale, innovation radicale, innovation révolutionnaire, innovation évolutive, innovation associative, innovation spasmodique.

Une innovation et l'innovation possèdent plusieurs sens suivant qu'on prend ces mots au sens large ou au sens strict

Ceux donnés par le Petit Robert :

  • chose nouvelle ;
  • introduction de quelque chose de nouveau, d'encore inconnu, dans une chose établie.

Le Manuel d'Oslo de l'OCDE propose la définition suivante de ce qu'est pour lui une innovation : une innovation est la mise en œuvre (implementation) d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures[11].

Selon Franck Barnu, « L'innovation est la mise en œuvre réussie économiquement sur un marché d'une idée nouvelle pour ce marché »[12]

Selon Patrick Brézillon, « L'innovation est la concrétisation d'une idée nouvelle que s'approprie un public car correspondant à ses besoins ou attentes explicites ou insoupçonnés jusqu'alors. »

Selon Arnaud Groff « Pour une entreprise, [l'innovation est la] capacité à créer de la valeur en apportant quelque chose de nouveau dans un domaine donné tout en s’assurant que l’appropriation de cette nouveauté se fasse de manière optimale. »

Elle comporte trois piliers :

  • la créativité (création de nouveautés relative) ;
  • la valeur (valeur d'estime, valeur d'usage et valeur d'échange) ;
  • la socialisation (maîtrise de la conduite du changement).

Pour les économistes classiques, le processus d'innovation est l'un des moyens d'acquérir un avantage compétitif en répondant aux besoins du marché et à la stratégie d'entreprise.

L'innovation est un phénomène polymorphe et complexe qui se manifeste au travers de produits, de composants, de services, de procédés, de pratiques sociales ou sportives, de logiciels, de technologie, de business modeletc. C'est un phénomène subjectif. Si l'on prend un échantillon aléatoire d'« innovations », certains les catégorisent comme « innovations », d'autres comme « nouveaux produits ».

La caractéristique commune à tous ces produits, composants, services, procédés, pratiques sociétales ou sportives, logiciels, de technologie, de business model — leur « PGCC » (Plus Grande Caractéristique Commune) est qu'ils ont apporté, au moment de leur lancement, face à la concurrence, et pour la première fois, un avantage décisif pour le marché, le client, l'utilisateur ou le consommateur, décisif au sens de « qui fait prendre une décision », celle de changer d'habitude ou de préférence d'achat.
Autre caractéristique commune : le succès. Une innovation est un nouveau produit qui a eu du succès.
Autre caractéristique commune : la créativité : Une innovation est un nouveau produit créatif, c'est-à-dire, pour reprendre la définition de la créativité d'Edward de Bono, à l'efficience inattendue, surprenante (« on n'y avait pas pensé).
  • Henri Bergson. Postulat : l'impulsion qui pousse l'homme à innover se nourrit de la nature humaine, c'est-à-dire la caractéristique d'être toujours insatisfait
Ainsi donc l'innovation se base sur le désir d'innover, ce désir de faire toujours mieux.
Cet « élan vital », au sens du philosophe Henri Bergson (cf. L'Évolution créatrice), est alors à la base du désir d'innover, inhérent à l'esprit entrepreneurial, tel que Joseph Schumpeter le définit.
Par ailleurs, Bergson développe dans ce livre l'idée d'une “création permanente de nouveauté” par la nature.
  • Le processus qui permet de transformer une opportunité en idées nouvelles et de mettre celles-ci en pratiques dans une large mesure[réf. souhaitée].
  • L'exploitation réussie de nouvelles idées [13][réf. souhaitée].
  • L'outil propre aux entrepreneurs, le moyen grâce auquel ils exploitent le changement en tant qu'opportunité pour créer des activités ou des services différents. L'innovation peut être présentée comme une discipline susceptible de faire l'objet d'un apprentissage et d’être mise en pratique [14][réf. souhaitée].
  • L'introduction de processus déjà existants dans d'autres organisations, qui deviennent alors des innovations dans mon organisation.

Concepts proches

Améliorations

1984. La première souris d'Apple et ses améliorations successives
Harley-Davidson, 100 ans d'améliorations sans véritables innovations sinon celle du moteur Porsche.

Harley-Davidson, fondée en 1903, n'a jamais vraiment innové. Mais d'amélioration en amélioration, face à Honda et à sa Gold Wing, la marque est encore là. On oppose souvent le kaizen, amélioration continue interne, à l'innovation de rupture.

Statu quo Amélioration incrémentale Innovation incrémentale Amélioration 50 % Amélioration 75 % Amélioration radicale
Ancien produit Fausse innovation Produit amélioré Nouveau produit Innovation innovation de rupture

Innovations génériques

En économie politique (Joseph Schumpeter, etc.), en sociologie (Everett Rogers, etc.) et en économie (l'OCDE et son Manuel d'Oslo), le concept d'« innovation » se réfère à de plus ou moins « grandes » innovations, innovations « génériques » comme l'automobile, le stylo à bille, la machine à laver le linge, les couche-culottes jetables, le four à micro-ondes, la photographie numérique, le GPS, les conteneurs et les porte-conteneurs, les jeux vidéo, le téléphone mobile, la liseuse, le smartphone, la tabletteetc.

Elles sont l’équivalent actuel des « grandes » inventions d’hier et correspondent à des nouveaux secteurs d'activité, marchés ou à des catégories de produits. Ce sont de nouvelles catégories générales de biens et de services. Elles sont le plus souvent qualifiées d'« invention ». Elles correspondent à des secteurs économiques d'activité (en anglais : industry), comme l'industrie vidéoludique. Elles sont le résultat, au départ d'une innovation spécifique, et, ensuite, de plusieurs innovations spécifiques.

Innovations spécifiques

En stratégie d'entreprise et en marketing-management (Théodore Levitt, Philip Kotler[15]etc.), le concept d'« innovation » se réfère à des innovations « spécifiques », concrètes, qui sont des offres commerciales, des produits, des services, des procédés, etc. innovants, c'est-à-dire qui apportent — ou permettent — pour la première fois au marché quelque chose que n'apportaient — ou ne permettaient pas — les offres commerciales existantes.

Les innovations spécifiques sont des produits, services, etc. concrets lancées ou commercialisées par des entreprises existantes ou des entreprises ad-hoc créées par des innovateurs pour les lancer ou les mettre en œuvre.

Ces nouveaux produits vont être, suivant leur degré d’innovativité, de nouveauté, et d'avantage compétitif hors-prix, de « fausses » innovations, gadgets, produits « me too », nouveautés, nouveaux modèles ou nouveaux produits jusqu'aux innovations innovantes, les « vraies » innovations comme la Ford T (1910), la 2 CV (1948), la DS (1955), le Bic Cristal (1950), les Pampers de Procter & Gamble (1961), le système Nespresso de Nestlé (1988), l'iPhone d'Apple, Wikipédia, la Kindle d'Amazon, l'iPad, etc.

Ce sont elles qui justifient la mise en place d'un management de l'innovation et l'adoption d'un processus d'innovation.

Compétitivité

L'innovation est un facteur clé de la compétitivité, compétitivité hors-prix et compétitivité par les prix. Selon The Global Competitiveness Report 2012-2013, rapport du Forum économique mondial, l'innovation, définie comme la capacité à innover, est un des douze piliers de la compétitivité nationale[16].

Au niveau de l'entreprise, elle permet une compétitivité hors-prix par l'inclusion d'avantages compétitifs dans son offre.

La « compétitivité hors-prix » consiste à faire valoir des avantages compétitifs décisifs — autres que le prix de vente — pour l'acheteur et le consommateur potentiel. Elle repose sur la capacité d'innovation et l'amélioration constante de la productivité et de la qualité.

Cette forme de compétitivité entraîne généralement une hausse des prix de vente des biens ou services de l'entreprise, mais incite les consommateurs désireux d'une meilleure qualité, qui veulent « monter en gamme », à acheter ses produits. En général, le taux de marge est plus élevé pour les produits les plus coûteux.

Une politique d'innovation fait référence à un cadre et des mesures de soutien public à l'innovation. Afin de stimuler la compétitivité des régions, certains pays ont par exemple mis en place des Systèmes régionaux d'innovation.

Facteurs

Management de l'innovation

Le management de l'innovation est la mise en œuvre des techniques et dispositifs de gestion destinés à créer les conditions les plus favorables au développement d'innovations.

En management de l'entreprise (Peter Druckeretc.) le concept de « L'innovation », qui est, elle, une des fonctions de l'entreprise, la fonction transverse qui cherche à assurer la production d’un maximum d'innovations, c'est-à-dire d'offres innovantes. L'innovation est, dans ce dernier cas, un processus managérial, celui consistant à innover, c'est-à-dire à chercher à améliorer constamment l'existant de façon radicale au travers d’un processus dit d’innovation.

Pour Schumpeter

Joseph Schumpeter distinguait dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie, publié en 1942, cinq sources d'innovation que l'on peut considérer par ailleurs comme des catégories :

  1. La fabrication de biens nouveaux ;
  2. Les nouvelles méthodes de production ;
  3. L'ouverture d'un nouveau débouché ;
  4. L'utilisation de nouvelles matières premières ;
  5. La réalisation d'une nouvelle organisation du travail.

Pour Drucker

Peter Drucker en distingue sept[17] :

  • au sein de l'entreprise ;
  1. l'imprévu ;
  2. la contradiction ;
  3. les besoins structurels ;
  4. le changement ;
  • à l'extérieur de l'entreprise ;
5 les changements démographiques ;
6 les changements de perception ;
7 les nouvelles connaissances.

Pour Robinson & Stern

Alan Robinson et Sam Stern en distinguent six[18] :

  1. l'adhésion aux objectifs ;
  2. l'initiative individuelle ;
  3. les expérimentations officieuses (le bootlegging) ;
  4. la sérendipité ;
  5. les stimulations créatives ;
  6. la communication interne.

Ces sources sont typiques de l'innovation participative.

Pour von Hippel

Pour Eric von Hippel, la source d'innovation à privilégier est l'utilisateur pilote (lead user) ce qui donne naissance à l'innovation utilisateur (user innovation (en)).

Durabilité (soutenabilité)

Selon Ram Nidumolu, C.K. Prahalad et M.R. Rangaswani, la durabilité est un facteur clé d'innovation[19]. En effet :

  • l'atteinte d'objectifs de respect de l'environnement peut baisser les coûts et augmenter les revenus ;
  • dans l'avenir, seules les entreprises qui font du développement durable un objectif obtiendront des avantages compétitifs, ce qui signifie repenser les modèles économiques, les produits, les techniques, et les processus ;
  • devenir durable est un processus en cinq étapes, et chaque étape comporte ses propres défis.

Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon ont effectué avec l'association des centraliens une analyse approfondie des effets de l'innovation technique sur la consommation des métaux. La recherche de rendement et d'efficacité dans le développement des produits électroniques, des technologies de l'information et de la communication et de l'aéronautique a conduit à une surconsommation de métaux de toutes sortes depuis les années 1970. Ils concluent que pour rendre nos sociétés réellement durables, « il faudra sérieusement les orienter vers l'économie de ressources à moyen terme plutôt que vers la recherche de profit à court terme ». Toutes les parties prenantes devront être impliquées : le grand public, l'administration, les pouvoirs politiques, les entreprises et les experts techniques, pour parvenir à la transformation de notre modèle[20].

Sérendipité

1980. Le Post-it. Une preuve que l'innovation nécessite une organisation agile favorisant la rencontre. Le post-it est un exemple d'innovation inattendue, conçue par accident et commercialisée en dehors d'un processus traditionnel de création de nouveau produit.

Pour Peter Drucker, Alan Robinson, Sam Stern, Mark de Rondet al., la sérendipité est la première source d'innovation. Elle est un ingrédient essentiel des processus d'innovation dans le sens où celles-ci viennent souvent des rencontres imprévues entre différents acteurs.

Les consultants d'entreprise Alan Robinson et Sam Stern ont effectué une enquête[21] intitulée « Comment les innovations surgissent vraiment dans les entreprises ? ». Le quatrième clef[Quoi ?] : la sagacité dans les heureuses coïncidences (Serendipity). Ils analysent en particulier le processus de la découverte du Téflon par Roy Plunkett, celle de son application par Bob Gore (Gore & Associates), le nylon, Nutrasweet, Canon et la technologie du Bubble-Jet. Pour eux, comme pour Walter Cannon, la sérendipité se produit lorsque des accidents favorables arrivent à des individus perspicaces. C'est la conjonction d'un évènement imprévu et de la sagacité de son observateur. Il y a trois façons pour une entreprise de la promouvoir :

  1. accroître la fréquence des coïncidences qui pourraient s'avérer fécondes en encourageant un penchant pour l'action, le bricolage, le travail de recherche empirique ;
  2. améliorer la prise de conscience des accidents qui se produisent ;
  3. étendre le champ de sagacité de l'entreprise pour provoquer un plus grand nombre de coïncidences heureuses.
Faire la liste de tout le personnel avec, en regard de chaque nom, ce que chacun sait des opérations de l'entreprise et que personne d'autre ne sait.

Procter & Gamble en ont fait un des éléments clés de leur politique d'innovation ouverte[réf. nécessaire].

On peut valoriser la sérendipité en entreprise de plusieurs façons[22],[23] : créer les conditions de la sérendipité, par exemple en mettant en place des lieux de rencontre entre acteurs qui ne se côtoient généralement pas dans le quotidien, peut être un facilitateur d'innovation[24].

Classifications

On doit distinguer :

  • les innovations entrepreneuriales ;
  • les innovations sociales.

Innovation entrepreneuriales

La classification généralement adoptée est celle proposé par le Manuel d'Oslo (2005).

Larry Keeley, vient, après une recherche d'une dizaine d'années, d'en proposer une beaucoup plus complète, mais beaucoup plus complexe.

D'après le Manuel d'Oslo

Les innovations de produit

Par exemple : le moteur à réaction (qui a bouleversé l'industrie aéronautique), l'hydrojet (1954), le conteneur (1960), l'ABS (1980), les écrans tactiles, les diodes électroluminescentes (DEL ou LED) , la technologie Hybrid Synergy Drive de Toyota, la technologie Dual Cyclone de Dyson (1986), les winglets, etc.

Les innovations de procédé (process innovations)

Cette innovation se focalise sur la mise en œuvre d'un nouveau type de modèle d'entreprise pour un produit et service existant.

Il s'agit d'une innovation interne (réingénierie) et externe.

Par exemple, le low cost dans l'aviation (Southwest Airlines, EasyJet, HOP !, etc.) est une innovation du modèle d'affaires. Dans ce cas, le service évolue un peu mais c'est surtout le mode de commercialisation (en direct sur internet) et la tarification qui change (des prix bas pour les premières places vendues).

L'innovation du modèle d'affaires nécessite souvent une modification importante des méthodes de production.

Ouigo, le premier TGV low cost (2013).

Les chaînes de boutiques en propre comme les Apple Store d'Apple (2001).

Les innovations de commercialisation (marketing innovations)

Exemple : Red Bull et le concept de sports extrêmes.

Les innovations d'organisation

Les innovations d'organisation, aussi appellées innovations organisationnelles, innovations managériales ou innovations de business model, sont liées à l'organisation et au management du travail[25]. Ce sont de nouvelles méthodes organisationnelles dans l'activité, l'organisation du lieu de travail ou les relations avec l'extérieur[26] . Il s'agit donc souvent d'une innovation interne à l'entreprise mais qui peut aussi concerner ses relations extérieures.

Elles reposent sur « une combinaison complexe de ressources et de savoir-faire particulièrement difficile à identifier et à dupliquer »[27].

Ce type d'innovations se caractérise sous la forme de création d'un nouveau mode de production (une nouvelle machine plus performante) ou d'une nouvelle façon d'organiser la production (flexibilisation ou rigidification, par exemple).

Exemples : le Toyota Production System (TPS) de Toyota (1962)[28] , Dell, la réorganisation de sa chaîne de production par Boeing, ou encore l'émergence de Linux et de l'Open Source, c'est-à-dire d'un management collaboratif avec des communautés externes d'innovation, rendu possible par la publication des sources (Jourdan et al., 2013, cité plus haut)

D'après Larry Keeley (2013)

Quatre catégories et dix formes[29] (types)

Finance
Modèle d'affaire
Réseau et alliances
Processus
Culture et ressources humaines (Enabling Process) (Zappos)
Compétences clés (Core processing)
Offre
Performance produit
Éco-système produit (Apple iTunes)
Service
Livraison (Delivery)
Circuit de distribution (Pfizer Viagra)
Communication (Brand) (Red Bull)
Expérience consommateur (Apple Store, Harley Dadidson HOG, Louis Vuitton, Nespresso Shop)

Spectre de l'innovation

On entend par là des typologies soit linéaires, soit matricielles

Au Canada francophone

Au Canada francophone, on classe souvent l’innovation en trois grandes catégories (qui correspondent à trois grands degrés de nouveauté, d'impact ou d'innovativité)[réf. nécessaire].

L’innovation cumulative

Elle suppose l’introduction d’un produit qui se caractérise par un certain degré de nouveauté et une certaine création de valeur. Elle correspond à ce que l'on désigne dans d'autres typologies comme de l'innovation incrémentale. Un exemple serait un type de détergent à lessive « nouveau et amélioré ».

L’innovation importante

Elle suppose un degré considérable de nouveauté du produit et une création de valeur substantielle pour le client. Exemples : le distributeur automatique de billets (1967), le baladeur Walkman de Sony, qui a permis pour la première fois aux gens d’écouter de la musique à l’aide d’un lecteur de cassettes portatif, a été en 1979 un exemple d’innovation importante, l'hydrojet qui permet de construire des jetboats comme ceux permettant de faire parcourir les rapides de Lachine à Montréal aux touristes.

L’innovation transformatrice

Elle est la moins courante et suppose des produits entièrement nouveaux qui engendrent une valeur substantielle pour le client. Exemples : la motoneige, le courrier électronique (1966), la carte de paiement. Au sens large, on peut considérer que l’automobile a été une innovation transformatrice puisqu’elle a complètement révolutionné au début du XXe siècle la manière dont les gens se déplaçaient. Le scooter des neiges a transformé la vie au Canada et chez les lnuits.

Innovation cumulative Innovation importante Innovation transformatrice
Un détergent nouveau et amélioré Le baladeur Walkman de Sony La motoneige, la carte de paiement, le courrier électronique, l'automobile

D'après Rebecca Henderson et Kim Clark

Une typologie des formes d'innovation
Une typologie des quatre grandes formes d'innovation[30].

Il s'agit d'une typologie matricielle célèbre présentée par Rebecca Henderson du MIT et Kim Clark d'Harvard en 1990.

Au sein d'un produit ou d'un service, l'innovation concernera :

  • le concept utilisé ;
  • et/ou les liens entre les composants du produit/service[30] :
Avantage sensible Innovation importante Innovation radicale
Avantage faible Innovation incrémentale Innovation modulaire
Même technologie Autre technologie

Les innovations incrémentales et radicales sont présentées comme des cas situés aux extrémités de chacune des dimensions. L’innovation architecturale apparaît comme une innovation basée sur les liens entre composants mais qui ne modifie pas radicalement le concept à la base du produit.

Innovation incrémentale

Modestes, graduelles, continuelles améliorations de techniques ou de produits existants ; l'innovation incrémentale ne change généralement pas fondamentalement la dynamique d'une industrie, ni ne requiert un changement de comportement des utilisateurs finaux.

L'innovation incrémentale ne bouleverse ni les conditions d'usage ni l'état de la technique, mais y apporte une amélioration sensible. Elle est souvent le fruit de la volonté de l'entreprise de conserver son avance technologique sur ses concurrentes.

On parle aussi pour désigner une légère innovation incrémentale, d'« amélioration de produit ».

Innovation radicale, de discontinuité ou de rupture

Innovation qui remet en cause les repères des acheteurs et modifie radicalement les comportements de consommation.

L'innovation de rupture amène très souvent des comportements de résistance de la part des consommateurs. Ce phénomène est modélisé par Biagio Di Franco sous la forme d'un processus en chaîne ayant la forme d'une « spirale de résistance à l'innovation », qui complète le modèle du cycle de vie et explique le taux élevé d'échecs avant et après les lancements de produits innovants[31].

Exemples d'innovations radicales : l'apparition de l'imprimerie, le passage du moteur à vapeur au moteur à explosion, du télégraphe au téléphone (fixe) (1877), du téléphone fixe au téléphonie mobile (1983), ou le passage de la cassette vidéo VHS au disque DVD (1995) puis au disque Blu-ray.

Innovation architecturale

Le produit est considéré comme un ensemble de composants où chaque élément a une fonction spécifique et est lié avec les autres composants.

Il est donc nécessaire d'avoir une connaissance :

  • sur les composants eux-mêmes et la façon de les intégrer dans un système ;
  • sur les liens entre les composants ou architecture qui existe au sein du produit.

Cette architecture-produit peut faire l'objet de l'innovation, qu'on qualifie alors d'architecturale[30].

Innovation modulaire

Pour Henderson et Clark, une amélioration est une innovation incrémentale alors que l'on s'accorde aujourd'hui à définir l'innovation comme une amélioration radicale.

Pour Clayton Christensen

La technologie « de rupture », telle que définie par Clayton M. Christensen dans Innovator's Dilemma (1997) est initialement sous-performante par rapport aux besoins du marché principal, mais ses progrès la conduisent finalement à y répondre, tandis que la technique dominante devient sous-performante. C'est une technologie « dormante » qui peut mettre longtemps à progresser.

Les innovations de rupture (Disruptive innovations)

Pour Costas Markides et Paul Geroski

Selon Costas Markides et Paul Geroski, professeurs à la London Business School : « l'innovation radicale est une innovation qui, premièrement, introduit une nouvelle et importante (major) proposition de valeur qui change (disrupt) les habitudes et les comportements existants des consommateurs et, deuxièment, dont les marchés qu'elle crée sapent (undermine) les compétences et les actifs complémentaires sur lesquels les concurrents existants ont bâti leurs succès ».

À la base d'une matrice.

Leur innovation radicale bien que parlant de rupture n'a aucun rapport avec l'innovation de rupture de Christensen.

Pour Peter Scott-Morgan

Pour Peter Scott-Morgan, consultant britannique naturalisé américain, de tout autres dimensions définissent des cultures d'innovation :

Les quatre types d'innovation pour Scott-Morgan
Fréquence faible Fréquence forte
Amélioration forte Innovation spasmodique Innovation incessante
Amélioration faible Innovation incrémentale Innovation répétitive

Les innovations sociales

Cette forme d'innovation se définit par sa finalité qui vise son inclusion dans un environnement entrepreneurial, social, écologique, économique et humain.

En France, le Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire (CSESS) définit l'innovation sociale ainsi : « L'innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et des usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou le service, que le mode d'organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l'exclusion, les discriminations... Elles passent par un processus en plusieurs démarches : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation. »[32]

Exemples : la Grameen Bank, ou Reinvent the Toilet Challenge de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates[33].

Innovation et responsabilité

Xavier Pavie montre que, dans le processus d'innovation, les principes de développement durable de Brundtland ne suffisent plus et qu'il faut leur adjoindre trois questions complémentaires pour que l'innovation soit vraiment responsable : questionner les besoins des individus ; mesurer les impacts directs des innovations ; mesurer les impacts indirects[34],[35].

Selon Xavier Pavie, l'« innovation responsable » peut être définie comme une solution pérenne répondant à un besoin du client ; cette solution, développée par une entreprise, une institution, un organisme, lui permet de croître profitablement en prenant néanmoins en compte, du mieux qu'elle peut, les possibles impacts à court, moyen et long termes sur les citoyens[36][réf. incomplète].

L'innovation responsable se caractérise selon trois axes, aussi bien dans l'industrie que dans les services[36] :

  • le prisme unique de la réponse aux besoins des individus ;
  • l'incapacité manifeste des « innovateurs », des « marketeurs » à calculer et à prévoir l'ensemble des conséquences de leurs lancements ;
  • l'apparition de nouveaux risques aux conséquences sociétales, aux retombées quotidiennes sur les modes de vie.

Théoriciens

Citons, parmi les grands théoriciens de l'innovation qui ont renouvelé nos conceptions de l'innovation :

Au niveau macro-économique

Au niveau de l'entreprise

Annexes

Notes et références

  1. (en) B. Godin, Innovation: the History of a Category, Project on the Intellectual History of Innovation Working Paper, 2008.
  2. (en) Benoît Godin, « Innovation: the history of a category », Project on the Intellectual History of Innovation,‎ , p. 24 (lire en ligne [PDF]).
  3. Vincent Bontems, « De quoi l'innovation fut-elle le nom ? », USI, (consulté le ).
  4. 1939 et 1942[réf. nécessaire].
  5. (en) Benoît Godin, Innovation Studies : The Invention of a Specialty, Minerva, volume 50, numéro 4, 397-421, 2012 (résumé).
  6. (en) Benoît Godin, National innovation system : a note on the origins of a concept, Project on the Intellectual History of Innovation, Montreal, Quebec, 2010.
  7. « La révolution collaborative », Les Echos, 11 avril 2014.
  8. Benoît Godin, « The Linear model of innovation the historical construction of an analytical framework. Science, Technology & Human Values », 31(6), 639-667, 2006.
  9. Benoît Godin, The rise of innovation surveys: Measuring a fuzzy concept. Canadian Science and Innovation Indicators Consortium, Project on the History and Sociology of S&T Statistics, Paper, (16), 2002.
  10. Mélanie Roosen, L'innovation a remplacé le progrès... Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, L'ADN, 10 janvier 2019.
  11. Manuel d'Oslo, p. 54.
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Voir aussi

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Articles connexes

Penseurs

Bibliographie

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  • Bernard Yannou (sous la direction de —), Déployer l'innovation [1], Éditions Techniques de l'ingénieur, 2011 (ISBN 978-2-85059-129-7)
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  • Emmanuelle Le Nagard-Assayag & Delphine Manceau, Le marketing de l'innovation. De la création au lancement de nouveaux produits, 2e édition, Dunod, 2011.

2012

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  • Séverine Le Loarne et Sylvie Blanco, ouvrage collectif sous la direction de —, Management de l'Innovation , Éditions Pearson Education, 2e édition 2012
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  • (en) Navi Radjou, Jaideep Prabhu & Simone Ahuja, Jugaad Innovation: Think Frugal, Be Flexible, Generate Breakthrough Growth, Jossey-Bass, 2012.
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  • Union de l'Innovation, Guide de poche sur une initiative Europe 2020, 2013
  • Sandrine Fernez-Walch et François Romon, Management de l'innovation. De la stratégie aux projets, 3e édition, Vuibert, 2013.
  • Albéric Tellier et Thomas Loilier, Gestion de l'innovation : Comprendre le processus d'innovation pour le piloter, EMS, 2e édition revue et augmentée, 2013.

Liens externes