Inceste

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Dans la mythologie, Œdipe incarne une histoire d'inceste vécue en toute inconscience des liens de parenté. Antigone, fille de cet inceste, supporte aussi le poids social du tabou transgressé.
Œdipe et Antigone, tableau de Charles Jalabert, huile sur toile, 1842, musée des Beaux-Arts de Marseille[1].

L’inceste est une relation sexuelle frappée d'un interdit entre apparentés, respectivement variables selon les époques, les pays, la nature des liens de parenté, l'âge, les lois en vigueur. Ce peut être une relation entre membres d'une même famille dont le degré de parenté ou d'alliance interdit le mariage civil ou religieux. La prohibition de l'inceste existe dans presque toutes les sociétés connues[2]. Cette norme sociale est pour l'anthropologie un sujet majeur au point que, selon Claude Lévi-Strauss, ce serait même ce qui fonde et structure les sociétés [3]. Le thème est également central à la théorie freudienne.

Définition

L'inceste qualifie les « relations sexuelles prohibées entre parents très proches »[4], entre parent et enfant, entre enfants d'une fratrie (y compris demi-frère et demi-sœur), entre grand-parent et petit enfant, ou encore entre oncle ou tante et neveu ou nièce, voire selon certains entendements entre cousins.

Autrement défini, l'inceste désigne une relation sexuelle lorsqu’elle a lieu dans le cadre d'une parenté qui interdit le mariage, ce qui peut alors impliquer les filiations par alliance ou l'adoption.

L'inceste est défini par une norme sociale fondamentale relative à la famille mais dont l'application formelle dépend de l'autorité à laquelle on se réfère :

  • La culture, les coutumes et les bonnes mœurs ;
  • la religion, relative à chacune et qui émane des textes de référence ;
  • le droit et la légalité qui sont alors relatifs au lieu géographique, pays ou État, dans le cadre duquel les lois s'appliquent.

Ces différentes formalisations ne sont pas nécessairement concordantes puisque les religions ne définissent pas systématiquement tout ce qui tient de l'inceste, pas plus que le droit. Par exemple en droit français c'est l'abus sexuel sur mineur qui était pris en compte, aggravé lorsqu’il s'agit d'une « personne ayant autorité »[5], mais indépendamment des liens de parentés jusqu'à une nouvelle loi de 2016[6].

À l'échelle individuelle ; l'inceste est étudié en psychologie selon de multiples approches, allant de la recherche de cause de pathologie psychique comme l'a fait Freud dans sa théorie de la séduction en 1896, jusqu'à la conceptualisation d'un mécanisme incestuel qui « édicte comme tabou non pas l'inceste mais la vérité sur l'inceste »[7] comme le formalise Racamier[8].

Étymologie

Le mot inceste vient du latin incestum : souillure, à rapprocher de incesto : rendre impur[9]. Cette étymologie rappelle que l'interdit social est accompagné d'une forte répression culturelle qui fait de l'inceste un tabou. Il en ressort un principe implicite que l'on retrouve dans le langage courant puisque le terme peut aussi être employé de manière métaphorique pour décrire une relation mal venue entre deux entités très proches (par exemple deux entreprises).

Anthropologie

En 1891, dans son livre The History of Human Marriage (trad : l'histoire du mariage humain) Edward Westermarck, défend que jusqu'à l’âge de 30 mois, l’enfant développe un système instinctif de rejet des sentiments amoureux et des pulsions sexuelles vis-à-vis des personnes vivant avec lui.

Ce principe, qui sera appelé l'effet Westermarck, défend qu'une origine naturelle au tabou de l’inceste, physiologique, est préexistante à son élaboration sociale. En 1949, dans les structures élémentaires de la parenté, Claude Lévi-Strauss pose les bases d'une nouvelle théorie, dite théorie de l'alliance, qui en ce qui concerne l'inceste se trouvera plus tard résumée ainsi :

« La prohibition de l'inceste — règle universelle élaborée par l'humanité et transmise d'âge en âge — est une démarche acquise et non pas innée, qui, selon Lévi-Strauss, est « fondamentale, grâce à laquelle, par laquelle, mais surtout en laquelle s'accomplit le passage de la nature à la culture » (Le Monde dimanche, p. 5, col. 3)[4]  »

Selon Claude Lévi-Strauss, l'interdit de l'inceste fonde la société humaine car il oblige les hommes à nouer des relations avec des étrangers. Du fait de cet interdit, les hommes ne peuvent en effet fonder de famille avec leurs sœurs et doivent donc trouver des femmes hors de leur communauté. Claude Lévi-Strauss voit dans l'inceste l’articulation entre nature et culture, le fondement social. Le message n’est pas selon lui « N’épouse pas ta sœur », mais bien plutôt : « Donne ta sœur en mariage à ton voisin ». L’exogamie serait selon lui à la base des échanges et des alliances entre groupes sociaux, leur permettant de s’affirmer en tant que tels. La prohibition de l’inceste serait alors le fondement de l’exogamie en interdisant l’endogamie (dont les limites varient fortement d’une société à l’autre) et le tabou de l’inceste serait alors une construction sociale destinée à défendre l’exogamie en tant que fondement de la société.

Les théories de Lévi-Strauss sont fondées sur les cultures patrilinéaires, mais l’organisation familiale matrilinéaire des îles Trobriand modifie la façon dont est signifié l'inceste : découverts par Bronisław Malinowski[10], ces peuples interdisent les relations sexuelles aussi bien entre un homme et sa mère qu'entre une femme et son père, mais ils décrivent ces interdits de manière très différente. Les relations entre un homme et sa mère font partie des relations interdites entre membres d'un même clan ; les relations entre une femme et son père n'en font pas partie.

Les exceptions historiques à ce principe, comme des pharaons de l’Antiquité égyptienne, ne concernent jamais une société tout entière, mais des minorités aristocratiques qui, par la transgression du tabou existant pour les autres, font valoir un élitisme de rang.

Psychanalyse

Le , Freud mentionne pour la première fois le thème de l'inceste dans une lettre à Wilhelm Fliess, faisant l'hypothèse que le renoncement est associé à la nécessité pour le groupe familial de ne pas se replier sur lui-même et d'assurer les échanges avec l'extérieur[11]. Ce thème devient central par la suite, dans la formulation du complexe d'Œdipe défini comme un conflit entre le désir sexuel adressé au parent de l'autre sexe et sa répression[12]. Dans Totem et Tabou (1912-13a), il évoque la peur de l'inceste, et tente d'établir que le tabou de l'inceste est universel, ce qui pour lui, fonde l'universalité du complexe d'Œdipe. Il propose l'hypothèse que la répression des satisfactions sexuelles ainsi frappées d'interdit a fourni un moteur essentiel au développement de la civilisation, et plus particulièrement des œuvres de l'esprit (théorie de la sublimation).

Une coïncidence entre trouble psychique et le témoignage de rapports incestueux est constaté, notamment par Freud. Diverses théories en découlent, comme chez ce dernier la théorie de la séduction puis celle de l’Œdipe qui parle de fantasmes confrontés à cet interdit de l'inceste, opposition qui fonderait l'équilibre psychique, ou le déséquilibre si l'interdit n'est pas respecté.

Psychologie

Si la psychologie peut distinguer les rapports incestueux comme ayant « les effets les plus graves »[13], son cheminement est inverse à celui de l'anthropologie dans la mesure où le sujet est abordé à partir des vécus individuels.

Les violences sexuelles dans l'enfance seraient le déterminant le plus important de la santé à court, moyen et long terme, et dans près d'un cas sur deux l'agresseur est un membre de la famille[14].

En 1995, Paul-Claude Racamier étend le principe d’inceste à l'incestuel[8],[7]. Il définit ainsi un climat au sein des familles qui floute la distinction des individus, des générations et des places de chacun, ou expliqué autrement, le fait de « ne laisser à l’autre aucune place pour être, la finalité étant pour reprendre l’expression d’André Green de « désobjectaliser, de retirer à cet autre sa propriété de semblable humain »[15]. » Ce climat familial incestuel, il est aussi question d'« inceste moral », lève les obstacles culturels tout en installant un tabou sur la vérité, ce qui, bien qu'étant parfaitement distinct du passage à l'acte sexuel, peut s'y substituer aussi bien que le favoriser.

L'inceste tend à favoriser la prostitution des victimes : pour le psychothérapeute Bernard Lempert (2001), l'inceste est « un des principaux fournisseurs de la prostitution », et « un des symptômes de l'inceste, et/ou des agressions sexuelles extrafamiliales mais avec un système d'exposition à l'intérieur de la famille »[16]. Selon la féministe Andrea Dworkin, l’inceste est la « filière de recrutement » de la prostitution[17],[18]. 42 % des femmes en prostitution sont des victimes de pédocriminels[17].

Selon les religions

Selon la Torah

Dans la Torah, la prohibition de l'inceste est longuement détaillée au chapitre 18 du Lévitique (parasha A'harei).

  • « Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité » ;
  • « Nul ne prendra femme, la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit du père ».

Mais dans la Genèse, avant la promulgation de la Loi, plusieurs épisodes traitent de cas d'inceste (voir la section Dans la Bible).

L’inceste est traité dans le Talmud avec les deux autres interdits : l’idolâtrie et le meurtre.

Selon le droit canon

Dans le droit canon, la prohibition de l’inceste s’étend à des degrés qu’il faut respecter : troisième degré inclus en ligne directe, jusqu’au deuxième en ligne collatérale. Le code de droit canonique de 1984 écrit :

« Can. 1091 - § 1. En ligne directe de consanguinité, est invalide le mariage entre tous les ascendants et descendants tant légitimes que naturels.

§ 2. En ligne collatérale, il est invalide jusqu'au quatrième degré inclusivement.

§ 3. L'empêchement de consanguinité ne se multiplie pas.

§ 4. Le mariage ne sera jamais permis s'il subsiste quelque doute que les parties sont consanguines à n'importe quel degré en ligne directe ou au second degré en ligne collatérale[19]. »

Le code ne prévoit donc pas d'autre peine que celle de l'invalidité du mariage.

Selon le Coran

L'islam interdit en ligne directe le mariage entre ascendants et descendants indéfiniment. En ligne collatérale, l'interdiction touche les frères et sœurs, nièces et oncles, neveux et tantes. Néanmoins, le mariage est permis entre cousins. Les prohibitions résultant de la parenté du lait sont les mêmes que celles de la parenté ou de l'alliance mais seul l'enfant allaité[20] est considéré comme enfant de la nourrice et de son époux, à l'exclusion de ses frères et sœurs.

Le Coran a bien décrit les femmes avec lesquelles le mariage est prohibé pour les musulmans, à la sourate Annissaa (IV) verset 22-23 :

« Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles filles d'un frère et filles d'une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage ; si le mariage n'a pas été consommé, ceci n'est pas un péché de votre part ; les femmes de vos fils nés de vos utérus ; de même que deux sœurs réunies — exception faite pour le passé[21]. Car vraiment Dieu est pardonneur et Miséricordieux. »

La parenté adoptive ne compte pas en islam, Mahomet a épousé Zyneb :

« Quand tu disais à celui qu'Allah avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l'avais comblé : « Garde pour toi ton épouse et crains Allah », et tu cachais en ton âme ce qu'Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d'Allah doit être exécuté. (sourate 33 Al-Ahzab (« Les coalisés »), 37) »

Selon le droit

La notion légale d’inceste est variable en fonction des législations et du droit que l'on considère :

  • En droit civil il s'agit des règles du mariage (impossible entre frère et sœur par exemple) ;
  • En droit pénal on traite du crime d'inceste, donc de la peine encourue pour un acte d'inceste.

Nombre de pays s'abstiennent de criminaliser l'inceste entre personnes majeures et consentantes tout en interdisant le mariage entre proches, par parenté ou filiation. En revanche, l'inceste sur mineur (en fonction de la majorité légale et de la majorité sexuelle) est le plus souvent considéré comme une forme d'agression sexuelle ou, plus généralement, d'abus sexuel sur mineur.


La loi autrichienne

§ 211 du code pénal autrichien Blutschande (traduction littérale : déshonneur du sang)
  1. Celui qui accomplit l'acte sexuel avec un parent de ligne droite est à punir d'une peine d'emprisonnement ferme d'un an au plus.
  2. Celui qui séduit une personne, qui est un parent de ligne ascendante ou descendante, à accomplir l'acte sexuel est à punir d'une peine d'emprisonnement de trois ans au plus.
  3. Celui qui accomplit l'acte sexuel avec son frère ou sa sœur est à punir d'une peine d'emprisonnement six mois au plus.
  4. Celui qui n'a pas atteint l'âge de 19 ans lors du crime n'est pas à punir s'il a été séduit.

La loi canadienne

L'article 155 du code criminel définit l’inceste comme suit : « Commet un inceste quiconque, sachant qu’une autre personne est, par les liens du sang, son père ou sa mère, son enfant, son frère, sa sœur, son grand-père, sa grand-mère, son petit-fils, sa petite-fille, selon le cas, a des rapports sexuels avec cette personne »[22].

La loi française

Le Code civil interdit, depuis 1804, le mariage entre personnes dont les liens de parenté vont jusqu'au troisième degré. Ceci inclut plusieurs cas de figure[23] :

  • en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants, et les alliés de la même ligne (article 161 du Code civil) ;
  • en ligne collatérale, le mariage est prohibé entre le frère et la sœur, qu’ils aient deux parents communs ou un seul (article 162 du Code civil) ;
  • le mariage entre l'oncle et la nièce ou le neveu, la tante et le neveu ou la nièce, grand-oncle et petite-nièce, n’est possible qu’avec une dispense du président de la République (article 163 du Code civil) ;
  • le mariage entre beau-père et bru, belle-mère et gendre est prohibé depuis le Code Napoléon. Cependant :
    • si le mariage initial a été dissous par divorce, le remariage avec le beau-père ou la belle-mère est rigoureusement interdit ;
    • un tiers ne peut annuler un tel remariage qu'après le décès de l'un des époux (article 187 du Code civil) mais avant un délai de prescription de 30 ans (article 184 du Code civil). Cependant la Cour de cassation a considéré le , qu'un tel délai de 30 ans était incompatible avec l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et lui a préféré le délai de 20 ans[24] ;
    • si ce mariage a été dissous par le décès d’un des conjoints, ce remariage est soumis à une dispense du président de la République (art. 164-1, qui existe depuis 1938) ;
  • le mariage entre beaux-frères et belles-sœurs, dont l'interdiction était prévue dans le Code Napoléon, est autorisé depuis la loi no 75-617 du portant réforme du divorce.

Par contre, il n'interdit pas le mariage entre cousins germains.

Par ailleurs, le Code civil interdit l’adoption d’un enfant né d’un inceste par son père biologique, si ce père est le frère ou le parent en ligne directe de la mère. Cette disposition permet de ne pas reconnaître la parenté conjointe des incestueux :

« S'il existe entre les père et mère de l'enfant un des empêchements à mariage prévus par les articles 161 et 162 pour cause de parenté, la filiation étant déjà établie à l'égard de l'un, il est interdit d'établir la filiation à l'égard de l'autre par quelque moyen que ce soit. »

— Article 310-2 du Code civil[25]

La Cour de cassation l'a confirmé dans sa jurisprudence (arrêt du [26]).

Selon le Code pénal, le rapport sexuel librement consenti entre deux personnes sexuellement majeures qui sont parentes à un degré où le mariage est interdit ne constitue pas une infraction spécifique[27]. En revanche, le Code reconnaît implicitement l'inceste en tant que qualification pour les viols et agressions sexuelles sur mineur : d'après l'article 222-31-1[28], un viol ou une agression sexuelle sur la personne d'un mineur sont qualifiés d'incestueux si l'agresseur est un ascendant, un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce. De même pour le conjoint, concubin ou partenaire de PACS de l'un de ceux-ci, s'il a une autorité de droit ou de fait sur la victime mineure. De plus, le fait qu'un viol, une agression sexuelle ou une atteinte sexuelle soit commis sur un mineur par un « ascendant légitime naturel ou adoptif ou toute personne ayant autorité sur la victime » est considéré comme circonstance aggravante.

Repérage et signalement

Les maltraitances sexuelles intrafamiliales sur le mineur, dont l'inceste, ont des répercussions à court et long terme sur sa santé (psychologique, physique, bien-être psycho-social). Il y a donc un enjeu autour du repérage précoce des cas. Les professionnels de santé en tant qu'acteurs de proximité peuvent permettre de reconnaître les signes d’une maltraitance sexuelle ainsi que les situations à risque pour un enfant. À la demande de la Direction générale de la santé, la Haute Autorité de santé a donc publié en une recommandation de bonne pratique sur le repérage et le signalement de l'inceste par les médecins[29] qui vise notamment à faire mieux connaître la réglementation sur l'inceste par les professionnels de santé et à rendre le signalement plus rapide pour une prise en charge efficace des cas d'inceste.

Depuis la loi du réformant la protection de l’enfance, toute personne craignant pour la sécurité d'un mineur doit déposer une information préoccupante auprès de la cellule départementale de recueil, de traitement et d’évaluation de son département. Cette cellule évalue le risque par de nombreux moyens (médical, enquête, enquête sociale, etc.) et va si nécessaire saisir le procureur de la République[30].

Prescription

En France les règles de prescription pénale ont évolué une dizaine de fois depuis 1989 pour l'inceste et les agressions sexuelles sur mineur. La prescription d'un acte étant acquise définitivement, chaque nouvelle loi allant dans l'allongement de la durée de la prescription, n'est applicable que sur des actes non prescrits par les lois antérieures (article 50 de la loi du 10/07/1989. Depuis la loi du 03/08/2018 les règles de prescription sont les suivantes, mais ne s'appliquent que pour des actes plus ou moins récents :

  • Règle générale :
  • Exception pour les crimes sur mineur ou sur personne vulnérable, pour lesquelles la prescription est de 30 ans après la majorité de la victime[31],
  • pour les délits (violence, agression sexuelle, atteinte sexuelle) sur mineurs de 15 ans (moins de 15 ans) pour lesquelles la prescription est de 20 ans après la majorité de la victime[32],
  • pour les délits (violence, agression sexuelle, atteinte sexuelle) sur mineurs (entre 15 et 18 ans) où la prescription est de 10 ans et commence à courir à partir de la majorité de la victime[32].

Pour des actes anciens on se reportera à l'outil[33] du site « parole en marche » et à son tableau explicatif[34].

La loi italienne

Le code pénal italien établit (art. 564) la réclusion de un à cinq ans pour ceux qui commettent l'inceste avec un descendant, un ascendant, ou un parent affilié en ligne directe (i.e. un frère ou une sœur). Si l'inceste est commis par une personne majeure envers un mineur, la peine est augmentée pour la personne majeure. Le parent (père ou mère) condamné pour inceste perd la tutelle légale du mineur et peut subir un divorce non consensuel. La relation incestueuse (rapport continuatif) est une circonstance aggravante. Le code civil italien interdit le mariage entre consanguins.[réf. nécessaire]

La loi britannique

Au Royaume-Uni, un acte de dispense du Parlement peut lever cet interdit. La Cour européenne des droits de l'homme a eu à connaître d'une telle affaire en 2005, et a condamné le Royaume-Uni pour violation de l'article 12 de la Convention (droit au mariage) alors même que la procédure de dispense n'avait pas été engagée[35].

La loi suisse

L'article 213 du code pénal suisse (livre deuxième, titre sixième) condamne clairement l'inceste en ces termes :

  1. L’acte sexuel entre ascendants et descendants, ou entre frères et sœurs germains, consanguins ou utérins, sera puni de l’emprisonnement.
  2. Les mineurs n’encourront aucune peine s’ils ont été séduits.

En 2011, le gouvernement suisse souhaite lever l’interdiction de l’inceste dans le cadre de la révision du droit pénal et de la procédure d’harmonisation des peines[36],[37].

Le mariage est lui aussi prohibé entre parents en ligne directe, ainsi qu'entre frères et sœurs germains, consanguins ou utérins, que la parenté repose sur la descendance ou sur l'adoption (article 95 du Code Civil). Il en est de même pour le partenariat enregistré entre personnes du même sexe (article 4 de la Loi sur le partenariat enregistré). Jusqu'en 2000, le mariage était en outre interdit entre une tante et son neveu, un oncle et sa nièce, une belle-mère et son gendre, ou encore un beau-père et sa bru.

L’inceste dans l'histoire

Depuis l’Égypte pharaonique et encore récemment dans certains pays comme le Pérou pour la famille des Incas, il était fréquent, dans la noblesse, de se marier et d’avoir des enfants avec un membre plus ou moins éloigné de sa famille. Ces mariages consanguins avaient, au moins, différents sens plus ou moins liés :

  • une imitation de caractéristiques divines (Osiris, époux de sa sœur Isis) ;
  • une manifestation de puissance (non asservissement aux règles ordinaires) ;
  • une concentration de légitimité, assurant aux descendants un maximum d’ancêtres royaux, tout en excluant les autres familles de ces caractéristiques du lignage et, par là, une limitation des risques politiques.

Cette tradition disparaît peu à peu : au Japon l’empereur Akihito, monté sur le trône en , est le premier de sa dynastie à être marié à une femme ne faisant pas partie de sa famille.

Dans la Rome antique, la violation du serment de chasteté par les vestales était taxée d'incestus et, considérée comme un crime inexpiable, généralement puni par la mort de la coupable, condamnée à être enterrée vivante. Quant à son séducteur, il était fouetté jusqu'à ce que mort s'ensuive… Mais tous les incestes ne méritaient pas le même sort. Ainsi, l'empereur Caligula avait une probable relation incestueuse avec sa sœur Julia Drusilla. Même si les contemporains pensaient que le frère et la sœur étaient des amants, rien ne confirme qu’ils aient eu vraiment des relations sexuelles. Drusilla n’avait pas une très bonne réputation compte tenu des liens étroits qui l’unissaient à Caligula. Certains érudits, dans leur tentative pour jeter le discrédit sur la vie privée de Caligula, ont utilisé le terme de prostituée à son égard[38]. Bien que présenté comme une exigence du peuple de Rome, le remariage de son oncle, l'empereur romain Claude avec sa nièce Agrippine la Jeune était clairement considéré comme incestueux. Pour apaiser les dieux, on s'adonna à quelques rites purificatoires, et le mariage finit par être accepté.

Au Moyen Âge, la parenté spirituelle comptait aussi pour définir l’inceste : toute union parrain-filleule ou marraine-filleul était ainsi prohibée, mais aussi toute union entre un parent (père ou mère) et le parrain ou la marraine de l’un de ses enfants. Dans l'église de Byzance les prêtres pouvaient se marier, mais ne pouvaient pas épouser quelqu'un qu'ils avaient baptisé ; pour la même raison on abandonna l'habitude pour les parents de parrainer leur enfant au baptême et on commença à chercher une personne extérieure à la famille. L'empereur Justinien fut le premier à donner une vision chrétienne dans la législation sur l'inceste dans son Code (529 apr. J.-C.). À partir de Byzance, cette vision chrétienne, dans la législation sur l'inceste, arrivèrent dans l'Europe occidentale. La législation la plus sévère fut probablement celle des rois Wisigoths, qui prévoyait la séparation immédiate du couple et l'entrée dans une congrégation religieuse. Le Penitential of Cummean, document ecclésiastique irlandais du VIIe s., ordonne trois ans de pénitence pour ceux qui commettent inceste avec leur mère, tandis que le Penitential of Theodore, document anglo-saxon de la même époque, ordonne quinze ans[39]. Chez les Francs, les Capitulaires de Charlemagne prévoient la peine capitale pour ceux qui commettent le péché de bestialité, d'inceste ou de sodomie[40].

L'interdit fut enlevé par les révolutionnaires de 1789, qui considéraient que la sexualité est une affaire intime et que l’État n’a rien à faire dans les orientations sexuelles.

Cas d’incestes historiques

  • Ramsès II aurait eu des enfants avec au moins deux de ses filles ;
  • Selon une étude génétique réalisée entre 2007 et 2009, Toutânkhamon est le fils d'Akhénaton et de l'une de ses sœurs ;
  • Les Ptolémées étaient incestueux et se mariaient entre frères et sœurs, le cas le plus connu étant Cléopâtre, qui a épousé successivement ses frères Ptolémée XIII et Ptolémée XIV ;
  • À Rome, Clodius Pulcher fut accusé d’inceste avec sa sœur Clodia ;
  • Jean V d'Armagnac épousa sa sœur Isabelle d’Armagnac ;
  • Les Borgia sont réputés pour leurs relations incestueuses ;
  • À Rome, l'empereur Néron a supposément eu des relations incestueuses avec sa mère Agrippine ;
  • La marquise de Brinvilliers a été abusée sexuellement par ses frères. Cet acte, ainsi que le viol qu'elle a subi dans son adolescence par son professeur, aura de lourds impacts sur sa vie, puisqu'elle deviendra la plus célèbre des empoisonneuses sous le règne de Louis XIV et déclenchera l'affaire des poisons ;
  • Barbara Daly Baekeland (en), mondaine américaine célèbre pour sa grande beauté, fut assassinée par son fils Antony en 1972 à Londres. Celle-ci n'acceptait pas l'homosexualité du jeune homme et le contraignait à avoir des rapports sexuels avec des prostituées qu'elle lui payait ; comme cela ne suffisait visiblement pas pour le détourner de son attirance pour les hommes, elle le força alors à faire l'amour avec elle à partir de l'année 1968. Antony, déjà diagnostiqué schizophrène et en crise avec sa mère qu'il avait menacée à plusieurs reprises avec un couteau lors de disputes, la poignarda à mort quatre ans plus tard ;
  • Plusieurs célébrités furent accusées d'inceste par le membre de leur famille qui aurait subi des relations sexuelles contraintes. Mais bien souvent ces accusations se firent des années après la mort de l'intéressé, aussi il n'y a pas de preuves tangibles concernant leurs allégations. Citons par exemple John Phillips, chanteur américain des Mamas & The Papas, qui aurait eu des relations sexuelles avec sa fille Mackenzie Phillips la veille de son mariage avec Jeff Sessler, en 1979, à l'âge de 19 ans afin de la contraindre à renoncer à cette union qu'il n'approuvait pas, Mackenzie ne parle toutefois pas de viol d'autant plus que la relation incestueuse aurait perduré par la suite ; l'acteur allemand Klaus Kinski, célèbre autant pour ses films d'auteur que pour ses colères noires lors de tournages et de conférences de presse, est accusé de viol en 2013 — soit plus de vingt ans après sa mort — par sa fille aînée, Pola Kinski, qu'elle accuse dans son autobiographie d'avoir abusé d'elle durant toute son enfance et adolescence ; les actrices américaines Rita Hayworth, Clara Bow ainsi que l'écrivaine britannique Virginia Woolf auraient également selon leurs biographies, été abusées durant leur enfance par de proches parents.

Dans la Bible

La Bible compte plusieurs faits d'inceste ; en voici quelques-uns :

  • les filles de Loth (Genèse 19, 30-38), après la mort de leur mère, enivrent leur père pour perpétuer sa lignée ;
  • Abraham épouse sa demi-sœur Saraï (Genèse 12 et 20) ;
  • fils-concubine du père : Ruben et Bilha (Genèse 35, 22) ;
  • Amnon se lie à sa demi-sœur Tamar.

Par ailleurs, l'épisode des mandragores (Genèse 30, 14-18) peut être interprété comme empêchant l'inceste de Ruben avec sa mère Léa.

Les mythes et les contes

Mythologies

Contes traditionnels

Œuvres de fiction traitant de l’inceste

  • Ada ou l'ardeur de Nabokov (1969), où les officiellement cousins Van Veen et Ada Veen vont découvrir, après de nombreuses relations incestueuses, qu'ils sont en fait frère et sœur.
  • Aguirre, la colère de Dieu, de Werner Herzog relate l'histoire de Lope de Aguirre, lieutenant de Gonzalo Pizarro en Amazonie qui envisage un moment d'avoir une descendance avec sa propre fille Flores.
  • Angel Sanctuary, de Kaori Yuki, manga publié au Japon de 1994 à 2000 en 20 volumes, racontant l'histoire de Setsuna Mudô, seize ans, qui est follement amoureux de sa sœur Sara. À cause des règles sociales, il vit très mal cet amour interdit. Sa situation se complique quand interviennent deux démons, Kouraï et Arachnée, qui lui apprennent qu'il est la réincarnation de l'ange organique Alexiel, qui autrefois se dressa contre Dieu.
  • Anna, soror de Marguerite Yourcenar en 1981.
  • Assassin's Creed: Brotherhood, jeu vidéo de chez Ubisoft de la franchise Assassin's Creed qui se passe pendant la Renaissance et dont le principal antagoniste, Cesare Borgia, entretient une relation incestueuse avec sa sœur Lucrezia.
  • Blesse, ronce noire de Claude Louis-Combet, publié en 1995 : Récit d'une relation incestueuse entre un frère et une sœur.
  • Boku wa imōto ni koi wo suru, d'Aoki Kotomi, manga publié au Japon de 2003 à 2005 en 10 volumes, narre l'histoire de deux jumeaux : une fille et un garçon qui tombent amoureux l'un de l'autre. Les jumeaux par principe se ressemblent beaucoup, toujours collés ensemble on ne peut imaginer l'un sans l'autre, pourtant, dans la famille d'Iku, son frère est son total opposé, plus précisément ils se complètent l'un à l'autre. L'attitude de Yori n'a pourtant plus rien à voir avec le temps de l'enfance, il est froid, distant et ne cesse de traiter sa sœur de stupide, Iku ne se doute pas que tout ceci est une façade pour couvrir la réalité de ses sentiments envers sa propre sœur. Au départ désemparée, Iku va accepter les sentiments de son frère, ne voulant en aucun cas le perdre. Cependant celui-ci veut qu'elle l'aime non pas comme son frère, mais comme un homme. Très vite, elle va aussi faire face à ses sentiments et avouer l'inavouable, quitte à ce que cette relation les déchire et les sépare…
  • Yosuga no Sora Jeu eroge. Sora tombe amoureuse de son frère jumeau Haruka, suite à la mort de ses parents et de sa santé fragile, son frère s'est toujours occupé d'elle, c'est de là que découle son amour plus que fraternel. Ils ont plusieurs fois des rapports sexuels durant l'anime.
  • Aki Sora. Aki, la sœur aînée, dorlote beaucoup trop son petit frère Sora, surtout au goût de la sœur jumelle de ce dernier, Nami. Sora finit par tomber amoureux de sa grande sœur et par avoir des rapports sexuels fréquents avec celle ci. Nami, quant à elle, est amoureuse de sa meilleure amie Kana, qui elle est amoureuse de Sora, mais finit par violer son frère jumeau par jalousie à la fin de l'anime. Leur mère ne sait absolument rien de ses relations.
  • Nisemonogatari. Koyomi est à la limite de l'inceste durant plusieurs scènes avec ses deux sœurs Karen et Tsukihi.
  • Borgia, série télévisée de chez Canal+, écrite par Tom Fontana, où les personnages de Cesare Borgia (Mark Ryder) et sa sœur Lucrezia Borgia (Isolda Dychauk) entretiennent une relation incestueuse. Leur père, le pape Alexandre VI (John Doman), éprouve aussi des sentiments ambigus envers sa fille.
  • Bruits d'amour de Jacques Otmezguine.
  • Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez retrace l'histoire la famille Buendia sur plusieurs générations, commençant par le couple José Arcadio Buendia et Úrsula Iguarán, deux cousins éloignés. Ceux-ci, sous l'influence des légendes locales, ont peur d'engendrer par leur union des enfants à queue de cochon.
  • Cette sale terre d'Andrew Kotting sorti en 2004.
  • Comte Cain/GodChild, de Kaori Yuki, manga, racontant l'histoire du Comte Caïn Hargreaves, né de l'inceste de son père Alexis sur sa sœur Augusta. Elle finira par en devenir folle, ce qui la poussera au suicide provoquant une haine et un mépris profond d'Alexis envers Caïn. Celui-ci craint de devenir comme son père car il tombe amoureux de sa cousine Suzette. Il est dit plusieurs fois qu'il est facile de voir qu'il est né d'un inceste à cause de la couleur verte mordorée de ses yeux.
  • Dommage qu'elle soit une putain, pièce de théâtre de John Ford.
  • La Féline de Paul Schrader, sorti en 1982 : Paul Gallier et sa sœur Irena appartiennent à une famille dont les membres se transforment en panthères après une relation sexuelle avec un étranger. Paul veut convaincre Irena de coucher avec lui.
  • Flower of Evil de Lee Hyeon-Sook, narre l'obsession amoureuse d'une jeune fille pour son frère jumeau. Le manhwa maintient un certain temps l'ambigüité sur le fait que son frère soit ou non amoureux de sa sœur, bien qu'il soit évident que leur attachement l'un pour l'autre est profond.
  • Flowers in the Attic, adapté par Jeffrey Bloom d'un livre de 1979 de Virginia C. Andrews sorti en 1987.
  • Le Trône de fer, série télévisée depuis 2011, adaptation de la série de romans Le Trône de fer. La grande polémique sur les origines de la lignée de la reine Cersei Lannister, en relation incestueuse avec son frère jumeau, Jaime Lannister. Les Targaryen qui ont régné sur le continent de Westeros durant près de 300 ans, descendants de Valyria, ont pour tradition de se marier entre frères et sœurs afin de préserver la pureté de leur sang.
  • Gémeaux (Geminis) de l'Argentine Albertina Carri.
  • Gladiator de Ridley Scott sorti en 2000, où le fils de Marc Aurèle, Commode, entretient une relation à forte connotation incestueuse avec sa sœur Lucilla, et désire l'épouser afin d'avoir une descendance de « sang pur ».
  • Incendies, de Wajdi Mouawad, raconte l'histoire d'un fils enlevé à sa mère, qui devient tortionnaire dans la prison où sa mère est incarcérée, la torture et la viole sans savoir qui elle est. Leurs deux jumeaux partent à la recherche de leur passé et découvrent la vérité.
  • Innocents: The Dreamers (The Dreamers) de Bernardo Bertolucci sorti en 2003.
  • Ken Park de Larry Clark sorti en 2003 avec un mariage père-fille et un inceste mère-fille par procuration (la mère couchant avec le petit ami de sa fille).
  • Koi Kaze, de Motoi Yoshida, manga publié au Japon de 2002 à 2004 en 5 volumes, narre la rencontre de Nanoka, une lycéenne de 15 ans, et Kōshirō, son frère âgé de 27 ans, se retrouvant après une dizaine d'années de séparation. L'une ne connaît son frère que par des récits et n'a fait qu'embellir son image attendant avec impatience de pouvoir le rencontrer, l'autre vient juste de perdre sa petite amie et n'a de souvenir de sa sœur que lorsqu'elle était toute petite.
  • La fabrique des pervers (2016), récit autobiographique de Sophie Chauveau.
  • La fleur du mal de Claude Chabrol.
  • La Luna de Bernardo Bertolucci sorti en 1979.
  • La Machine infernale de Jean Cocteau.
  • La Mort arc-en-ciel, roman de Caroline Girard, contant les relations incestueuses entre une sœur et ses deux frères.
  • La Mort de Blanche-Neige de Jeanne Cordelier, Stock, 1993.
  • La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier sorti en 1987.
  • La Porte du fond (1988), récit autobiographique de Christiane Rochefort.
  • La Rhétorique des culs, roman de Pierre Guéry (2011), qui narre l'initiation sexuelle, dans une famille nombreuse, du plus jeune des garçons par l'ensemble de ses frères, puis le viol régulier de celui-ci par l'aîné. Outre le caractère homosexuel de l'inceste dans la fratrie, le livre pose à rebours la délicate question du consentement.
  • L'agneau carnivore d'Agustín Gómez-Arcos, narrant la passion amoureuse entre deux frères dans une famille bourgeoise espagnole sous la dictature de Franco, de leur petite enfance jusqu'à l'âge adulte. Le roman relate aussi les relations familiales atypiques et surtout le désamour entre le narrateur et sa mère, relation qui est d'ailleurs le pilier de l'histoire. Y est aussi relaté le poids de l'Église dans l'Espagne de cette époque.
  • Le Crayon de papa d'Ian Soliane publié en 2004.
  • Le Dieu des Petits Riens d'Arundhati Roy, où un couple de jumeaux bisexués accomplissent la promesse faite à leur mère de s'aimer toujours.
  • Le Pacte des loups de Christophe Gans sorti en 2001 rapporte le viol d'une sœur (Marianne de Morangias) par son frère (Jean-François de Morangias).
  • Le Parrain III (Il Padrino), sorti en 1990, réalisé par Francis Ford Coppola, inceste entre Mary Corleone (Sofia Coppola) et Vincenzo Mancini (Andy García) : relation entre cousins.
  • Le Port et M. Jocaste, nouvelles de Guy de Maupassant.
  • Le Sang des Borgia, roman de Mario Puzo et sa compagne Carol Gino sorti en 2001, traite de l'inceste entre les personnages de Cesare et Lucrezia Borgia, frère et sœur. Leur père, le pape Alexandre VI, a également des sentiments ambigus envers sa fille.
  • L'Épi monstre de Nicolas Genka (inceste père-fille).
  • Les Bienveillantes, de Jonathan Littell, publié en 2007 et prix Goncourt grand prix du roman de l'Académie française de cette même année, avec un inceste frère-sœur (Max et Uma). Ceux-ci ont même des enfants (Tristan et Orlando) bien que le narrateur (le frère, Max, un nazi SS homosexuel et sadique qui, lorsqu'il se fait posséder, « devient » en quelque sorte sa sœur) ne semble pas s'en douter. Dans le livre, Uma, la sœur, est mariée avec un aristocrate prussien invalide de guerre et dont on comprend assez vite qu'il est impuissant. Le livre est en fait une métaphore du mythe d'Oreste, probablement amoureux de sa sœur, elle-même mariée à un paysan à qui elle demande de pouvoir conserver sa virginité après le mariage. Le titre fait également probablement écho aux érinyes, divinités grecques surnommées « les bienveillantes » avec une certaine ironie, puisqu'elles poursuivaient jusqu'à la mort les coupables de crimes familiaux (dont Œdipe ou Oreste).
  • Les Blessures assassines, sorti en 2000 réalisé par Jean-Pierre Denis, relatant un fait divers impliquant deux sœurs ayant une relation incestueuse.
  • Les Chambres de bois d'Anne Hébert. Il s'agit d'un inceste frère/sœur. Le frère tente de se marier, tandis que sa sœur collectionne les hommes. La jeune épouse du frère comprend bientôt le lien indéchirable entre son mari et sa sœur. C'est pour elle la chute, avant la renaissance.
  • Les Enfants terribles de Jean Cocteau.
  • Les Exploits d'un jeune Don Juan de Guillaume Apollinaire, lequel narre les conquêtes d'un jeune don Juan qui séduit de nombreuses femmes dont certaines de sa famille. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre.
  • Les jeunes mariées arrivent d'Emir Kusturica sorti en 1979.
  • Les Séquestrés d'Altona de Jean-Paul Sartre.
  • L'Hôtel New Hampshire de John Irving sorti en 1981.
  • L'Inceste de Christine Angot (1999).
  • Old Boy de Park Chan-wook.
  • On ne meurt que deux fois de Jacques Deray.
  • Only God Forgives, film franco-danois réalisé par Nicolas Winding Refn, où on apprend que la mère (Crystal) avait des relations incestueuses avec ses enfants lorsqu'ils étaient jeunes.
  • Peau d'âne de Charles Perrault.
  • Phèdre de Jean Racine (1677).
  • René de Chateaubriand en 1802 (extrait du Génie du christianisme) : pour échapper à sa passion pour René, sa sœur s'éloigne de lui.
  • Scarface de Brian De Palma (1983). Tony Montana, personnage principal du film, incarné par Al Pacino, éprouve des sentiments ambigus pour sa sœur Gina (Mary Elizabeth Mastrantonio).
  • Si le vent te fait peur d'Émile Degelin (1960). Sélectionné pour le Festival de Cannes de 1960.
  • Sinners[réf. nécessaire], un film précurseur de The Magdalene Sisters et qui traite surtout de la question des pénitentes, ces filles-mères envoyées dans des couvents en Irlande, et qui y subissaient les mauvais traitements des sœurs. Le film montre le parcours d'une jeune fille orpheline qui tombe enceinte de son frère et qui est envoyée pour cela dans un couvent par sa famille (sa tante) pour éviter le scandale tandis qu'on s'arrange pour marier le frère avec une autre femme, choisie par la famille. Il n'est jamais dit explicitement que le père du bébé est le frère de l'héroïne mais le spectateur le comprend assez vite car c'est habilement suggéré.
  • Sitcom de François Ozon sorti en 1998.
  • Six Feet Under.
  • Star Wars de George Lucas (baiser incestueux involontaire entre Luke et Leïa, les deux personnages ignorant leur lien de parenté au moment de l'action).
  • The Borgias de Neil Jordan, série télévisée sorti en 2011, où Lucrezia (Holliday Grainger) et Cesare Borgia (François Arnaud), frère et sœur, ont une relation amoureuse incestueuse.
  • The Quiet de Jamie Babbit (2005).
  • The War Zone premier long-métrage de l'acteur Tim Roth sorti en 1999.
  • Time Enough for Love de Robert A. Heinlein (1973).
  • Tonton t'a-t-il ôté ta toux, 2002, de Loïc Silliau et Julien Benazerah.
  • Toutes les femmes s'appellent Marie, roman de Régine Deforges publié chez Hugo et Cie (2012).
  • Twin Peaks: Fire Walk with Me de David Lynch, 1992. Père incestueux qui viole sa fille.
  • Viridiana de Luis Buñuel, palme d'or du Festival de Cannes 1961 avec un viol oncle-nièce.
  • Visitor Q, film japonais de Takashi Miike sorti en 2001.
  • Volver de Pedro Almodóvar, sorti en 2006.
  • Women in film de Bruce Wagner.
  • Confidence africaine de Roger Martin du Gard.
  • Deux livres adaptés au cinéma : La Pianiste (1983) d'Elfriede Jelinek, prix Nobel, (inceste fille-mère) et Ma mère roman de Georges Bataille (1966, posthume) (inceste mère-fils).
  • La petite fille qui cachait les tours, roman de Dominique Agostini (2008).
  • Le jeu vidéo Drakengard (Drag-on dragoon en version originale) met en scène une jeune femme, Furiæ, censée être la réincarnation d'une déesse et donc être d'une pureté absolue mais entretenant en secret un amour incestueux vis-à-vis de son frère et héros du jeu, Caim. La prêtresse d'un culte sombre prendra un malin plaisir à l'accabler devant Caim. Elle l'accusera d'avoir échoué dans son rôle de déesse tant elle est pervertie et salie par cet amour interdit. Regardant son frère qui détourne son regard, horrifié par le désir répugnant qu'elle éprouve à son égard, Furiæ, blessée par cette réaction et face à ces propres désirs, se suicidera.
  • Os Maias d'Eça de Queiroz publié en 1888.
  • Pleine lune d'Igor Minaiev.
  • Secret de Yojiro Takita sorti en 1999.
  • Intuitions T. 2 de Rachel Ward (2011). L'héroïne du livre, Sarah, est enceinte d'une petite fille suite aux viols répétés de son père.
  • Ore no imōto ga konna ni kawaii wake ga nai: Oreimo pour les intimes. Inceste sans rapport sexuel explicite mais menant à un mariage entre un frère (Kyôsuke Kousaka) et sa petite sœur (Kirino Kousaka).

Cinéma

Chansons portant sur l'inceste

  • La chanson L'Aigle noir de Barbara évoque son viol incestueux commis par son père selon Philippe Grimbert[42],[43].
  • La chanson Lettre pour sauver une enfant anonyme de l'artiste québécoise, Joe Bocan.
  • La chanson Mon frère de l'artiste québécoise France d'Amour porte sur la question de l'inceste.
  • La chanson Lemon incest de Serge et Charlotte Gainsbourg évoque l'amour d'un père pour sa fille en utilisant le mot « inceste » plutôt par provocation que dans le sens plein du terme.
  • La chanson La blessure de La Chicane. L'histoire d'une fille violée par son père quand elle est jeune et qui a peur pour sa propre fille.
  • La chanson Spiel mit mir de Rammstein évoque les relations sexuelles entre frères.
  • La chanson Daddy (en) de Korn évoque le viol d'un enfant par son père.
  • La chanson Daddy's girl de Scorpions évoque le viol d'une enfant par son père et l'inaction de la mère.
  • La chanson Sister de Prince raconte en détail les relations sexuelles entre un frère et une sœur.

Notes et références

Notes

Références

  1. Jean-Pascal Anfray, « Suárez sur la causalité de l’agent et la notion de cause libre », dans Le libre arbitre, Collège de France (ISBN 9782722604797, lire en ligne)
  2. D'après l'encyclopédie Universalis : « Dans toutes les sociétés connues, l'inceste est prohibé ».
  3. Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1948.
  4. a et b « Inceste » par le Centre national des ressources textuelles et lexicale.
  5. Article 227-27 du code pénal : « Les atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise sur un mineur âgé de plus de quinze ans et non émancipé par le mariage sont punies de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende :
    • 1° Lorsqu’elles sont commises par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait ;
    • 2° Lorsqu’elles sont commises par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ».
    S’il n’existe aucune forme d’autorité de fait ou de droit, il n’y a donc pas d’infraction. Sur le site jurisamination.fr.
  6. L'inceste redéfinit. Point sur la légalité française par l'AIVI (Association internationale des victimes d'inceste).
  7. a et b Article résumant le principe : « L'Incestuel », Empan, vol. 2 no 62, 2006, p. 39-46 [lire en ligne] (rep. 23-24).
  8. a et b Notamment dans Paul-Claude Racamier, L'Inceste et l'Incestuel, Collège de Psychanalyse, 1995 (ISBN 2911474007).
  9. Dictionnaire Gaffiot, latin-français, 1934, p. 794.
  10. Bronisław Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occidental, 1922 [lire en ligne] ; traduction française André et Simone Devyver, 1963, Paris, Éditions Gallimard.
  11. Roger Perron, « Inceste », p. 800-801, dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L. Calmann-Lévy, 2002 (ISBN 2-7021-2530-1).
  12. Cf. notamment Sigmund Freud, Trois Essais sur la théorie de la sexualité, 1905d.
  13. « Jusqu’à quel degrés de parenté parle-t-on d'inceste » par allô-docteur (émission télé de santé).
  14. 2019 - Enquête IPSOS 2 - Violences sexuelles de l'enfance
  15. Jeanne Defontaine, L’incestuel dans les familles, extrait L’incestuel : un concept clinique actuel (rep 89-90).
  16. Richard Poulin, « Prostitution, crime organisé et marchandisation », Revue Tiers Monde, vol. 4, no 176,‎ , p. 735-769 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
  17. a et b « Le 23 novembre, nous marcherons contre toutes les violences sexistes et sexuelles ! », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  18. (en) Marina Della Giusta, Demanding Sex : Critical Reflections on the Regulation of Prostitution, Routledge, , 216 p. (lire en ligne), p. 15.
  19. « Code de droit canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le ).
  20. L'allaitement ne sera considéré que si l'âge de l'enfant ne dépasse pas les vingt-quatre mois (حولين كاملين).
  21. Les infractions antérieures à la révélation de ces versets et contraires à ces lois ne seront pas punies.
  22. http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/C-46/page-76.html#s-155.
  23. Dispositions particulières relatives au mariage, Aide juridique.
  24. Arrêt première chambre civile Cour de cassation du 4 décembre 2013 cassant l'annulation d'un mariage entre beau père et bru après 22 ans de vie commune.
  25. Article 310-2 du Code civil français sur Légifrance.
  26. http://www.net-iris.fr/veille-juridique/jurisprudence/8648/la-double-filiation-un-enfant-ne-un-inceste-est-interdite.php.
  27. « La répression de l'inceste », sur www.senat.fr (consulté le ).
  28. « code pénal article 222-31-1 », sur legifrance.gouv.fr.
  29. « Haute Autorité de Santé - Repérage et signalement de l'inceste par les médecins : reconnaître les maltraitances sexuelles intrafamiliales chez le mineur », sur www.has-sante.fr (consulté le ).
  30. Ministère de la Santé et des solidarités, « La cellule départementale de recueil, de traitement et d’évaluation » [PDF].
  31. « Code de procédure pénale article 7 : prescription des crimes », sur legifrance.gouv.fr.
  32. a et b « Code de procédure pénale article 8 : prescription des délits », sur legifrance.gouv.fr.
  33. « outil de calcul de prescription », sur parole-en-marche.org.
  34. « tableau explicatif sur la prescription », sur parole-en-marche.org.
  35. CEDH, 13 septembre 2005, B. et L. c/Royaume-Uni.
  36. http://www.swissinfo.ch/fre/societe/L_inceste_repose_souvent_sur_une_prise_de_pouvoir.html?cid=29228306.
  37. « L'inceste sans peine », sur le site de l'hebdomadaire Courrier international, 6 janvier 2011.
  38. Susan Wood, « Diva Drusilla Panthea and the Sisters of Caligula », American Journal of Archaeology, Vol. 99, no 3, juillet 1995, p. 457-482.
  39. Elizabeth Archibald, Incest and the Medieval Imagination, p. 30-33.
  40. (Capitular. car. M. & Lud. L. VII. c. 356.— Baluz. Tom. I. col. 1101.), cf. Rictor Norton (éd.), « Of Sodomy and Bestiality » Homosexuality in Eighteenth-Century England: A Sourcebook. 30 January 2011 [1].
  41. Byron, sur l'IMDB.
  42. Michel Cazenave, « L’aigle noir – dire avec les mots ce que les mots ne peuvent pas dire ».
  43. Pierre Adrian « L'histoire secrète de la chanson L'Aigle noir de Barbara », Le Figaro, 11 décembre 2015.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Témoignage

Psychologie

  • Sigmund Freud, « Le Tabou de l'inceste », Totem et Tabou (1913), Payot, 2004 (ISBN 2228894079).
  • Paul-Claude Racamier, L'Inceste et l'Incestuel, Collège de Psychanalyse, 1995 (ISBN 2911474007).
  • Frédérique Gruyer, Martine Nisse, Pierre Sabourin, La Violence impensable : inceste et maltraitance, Nathan, 2004.
  • Catherine Bonnet, L'Enfant cassé : l'inceste et la pédophilie, Albin Michel, 1999.
  • Liliane Daligand, Caroline Eliacheff, L'Enfant et le Diable : accueillir et soigner les victimes de violences, L'Archipel, 2004.
  • Vincent Laupiez, Les Quatre Dimensions de l'inceste : compréhension factuelle, psychique, systémique et éthique, L'Harmattan, 2000.
  • Yves-Hiram Haesevoets, L'enfant victime d'inceste, de la séduction traumatique à la violence sexuelle, De Boeck Université, 2000.

Anthropologie

  • Dorothée Dussy, Le berceau des dominations. Anthropologie de l'inceste, livre 1, 2013.
  • Dorothée Dussy, L’inceste, bilan des savoirs, 2013.
  • Françoise Héritier, Les Deux Sœurs et leur mère : anthropologie de l'inceste, Odile Jacob, 1994 (ISBN 2-7381-0523-8).
  • Claude Levi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, PUF, 1949 ; nouv. éd. revue, Mouton, 1968.
  • Sophie Perrin, L'inceste : consistance du silence, Dossier d'étude CNAF no 139, 2010.

Histoire

Ouvrages de professionnels

  • Anne Poiret, Patrick Robin, L'Ultime Tabou : femmes pédophiles, femmes incestueuses, P. Robin, 2006.
  • Marie-Pierre Porchy, Les Silences de la loi : un juge face à l'inceste, Hachette, 2003.