In memoriam (Emmanuel)

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In Memoriam
op. 12
Couverture de partition en couleurs
Couverture de l'édition originale (1909)

Genre Poème en quatre parties
Musique Maurice Emmanuel
Texte Robert Vallery-Radot
Langue originale Français
Effectif Baryton, soprano, violon,
violoncelle et piano
Durée approximative 16 min
Dates de composition 1908
Dédicataire Rodolphe Plamondon
Création
Concert privé chez Raoul et Marguerite d'Harcourt,
Paris Drapeau de la France France
Interprètes Claire Croiza (soprano),
Raoul d'Harcourt (baryton),
Denyse Bascouret (violon),
Louis Feuillard (violoncelle),
Janine Weill (piano)

In Memoriam, op.12, est un « poème pour chant, violon, violoncelle et piano » composé par Maurice Emmanuel en 1908, sur un texte de Robert Vallery-Radot.

Profondément marquée par le souvenir de la perte de sa mère pour le compositeur, cette « cantate de chambre » est, selon Harry Halbreich, « un authentique chef-d'œuvre, et de la plus bouleversante force d'émotion. Et pourtant il demeure inconnu » alors qu'il annonce directement les partitions d'Olivier Messiaen.

Composition[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Maurice Emmanuel entreprend la composition d'In Memoriam en 1908, sur un texte de Robert Vallery-Radot présentant un dialogue entre un fils et sa mère qui vient de mourir. Le compositeur, « qui avait perdu sa propre mère en 1902, au terme d'une longue et torturante agonie prolongée par une erreur médicale, a dédié son œuvre Dilectae matri D.D[1] ». Plutôt qu'un simple poème ou une « cantate de chambre », Christophe Corbier y voit un véritable « tombeau en quatre parties, en l'honneur de sa chère mère[2] ».

Création[modifier | modifier le code]

La première audition d'In Memoriam a lieu le , dans un concert privé chez Raoul et Marguerite d'Harcourt, avec Claire Croiza[3],[4]. L'œuvre était publiée depuis 1909 aux éditions Durand[3]. Dans le disque consacré à l'ensemble des mélodies avec piano et ensemble de musique de chambre de Maurice Emmanuel, réalisé pour le label Timpani en 1995[5], Harry Halbreich s'indigne de ce qu'« il n'est même pas certain qu'il y ait eu à ce jour une exécution en public. Il est vrai que l'œuvre est d'un caractère extrêmement intime et subjectif[1] ».

Analyse[modifier | modifier le code]

Structure[modifier | modifier le code]

L'œuvre est composée de quatre parties, dont le programme est clairement affirmé : « 1. Le fils assiste à l'agonie de sa mère (baryton, violoncelle, piano) 2. Intermède évoquant la mort de la mère (violoncelle et piano) 3. Le fils contemple la défunte (baryton et piano) 4. L'âme de la mère s'adresse à son fils en l'exhortant à la patience et à l'amour (soprano, violon, violoncelle et piano)[2] ».

Les deux premiers mouvements sont enchaînés :

  1. Grave (blanche = 50) à
    — « La voix du fils »
  2. « Sempre blanche = 50 » à
    au violoncelle et
    au piano
  3. Adagio puis Andante molto sostenuto (blanche = 46) à
    — « La voix du fils », avec une section centrale Lento, quasi planus cantus senza battuta
  4. Sostenuto (noire = 116) à
    puis Più animato (blanche = 60) à
    — « La voix de la mère »

Style[modifier | modifier le code]

Dans ce poème, « l'atmosphère générale est très recueillie, les tempi sont lents, l'accompagnement pianistique reste discret et méditatif. L'ensemble paraît comme figé dans une douce tristesse[6] ». Avec ce « récitatif sobre qui s'inscrit dans la lignée de Pelléas » et la « prière non mesurée à la manière du plain-chant, écho de son amour pour le chant grégorien, In Memoriam est sans conteste l'une des plus belles inspirations du compositeur[4] ».

Postérité[modifier | modifier le code]

Selon Harry Halbreich, In Memoriam est « un authentique chef-d'œuvre, et de la plus bouleversante force d'émotion. Et pourtant il demeure inconnu[1] ». Le musicologue propose pourtant des rapprochements avec la Berceuse élégiaque de Ferruccio Busoni et surtout avec les premières partitions d'Olivier Messiaen, élève de Maurice Emmanuel au conservatoire[7] : des œuvres telles que La Mort du Nombre pour soprano, ténor, violon et piano, « rappellent de manière extraordinaire l'œuvre d'Emmanuel, dont il est presque impensable que Messiaen ne l'ait pas connu[8] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Notes discographiques[modifier | modifier le code]

  • (fr + en) Harry Halbreich, « Un poète caché par un savant », p. 4-8, Paris, Timpani 1C1030, 1995.

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]