Ichneumonidae

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Ichneumons

Les Ichneumonidae, en français Ichneumons, sont une famille d'insectes hyménoptères de l'infra-ordre des Terebrantes (térébrants en français), relevant, avec les Braconidae, de la super-famille des Ichneumonoidea.

Ce sont avant tout des insectes entomophages, depuis longtemps utilisés en lutte biologique par certains sylviculteurs [1].

Cette grande famille comprend 35 sous-familles regroupant plus de 60 000 espèces.

Morphologie[modifier | modifier le code]

Ils sont caractérisés par la nervation alaire : la cellule discoïdale et la cellule cubitale sont fusionnées en une grande cellule discoïdocubitale, avec une autre cellule, l'aréole.

Les antennes sont longues à nombreux articles. Le pétiole est souvent géniculé.
La tarière est parfois très longue.
Leur taille est le plus souvent comprise entre 5 et 20 mm, elle est généralement de 10 mm.
Leur couleur est souvent sombre à noire.

Biologie de la famille[modifier | modifier le code]

Un Pimplinae, Zatypota albicoxa déposant son œuf sur une araignée

Leurs larves sont le plus souvent endoparasites solitaires, en majorité de Lépidoptères, de Tenthrèdes et de Coléoptères.

Quelques sous-familles[modifier | modifier le code]

  • Eucerotinae : cette sous-famille pond ses œufs sur les feuilles. Les larves néonates qui en sont issues attendent la venue d'une chenille de Lépidoptère ou de Symphyte pour s'y fixer et la parasiter.
  • Ophioninae : sous-famille très riche en espèces tropicales. Ce sont des endoparasitoïdes de larves de Lépidoptères. Les cocons, ovoïdes avec une bande centrale plus claire sont caractéristiques de cette sous-famille.
  • Cremastinae : plus fréquemment rencontrés dans les zones sèches. Ils sont endoparasitoïdes solitaires de Lépidoptères.
  • Mesochorinae : de taille généralement réduite, cette sous-famille ne comporte que des espèces hyperparasitoïdes endophages obligatoires, s'attaquant à des Ichneumonidae, Braconidae et à des Tachinaires.

Utilisation en lutte biologique[modifier | modifier le code]

Elle semble ancienne, au moins de plusieurs siècles ; Barbay en 1913 rapportait qu’on avait déjà remarqué que lors des épisodes de pullulation de chenilles (notamment « lors des grands ravages bavarois qui se produisirent de 1889 à [1892] », les Ichneumons et certaines « Mouches carnaires » (Diptères) pondaient leurs œufs dans les chenilles de la troisième ou quatrième mue, alors que le ravageur est le plus vorace et le plus dangereux[1].

Selon, Barbey, un Ichneumon décrit par de Trégomain (1876, p. 115) (pas encore déterminé en 1913) « peut être rangé au nombre des parasites destructeurs des larves de Buprestes ».

Mongenor en 1911[2] affirme qu’en complément du pigeon Ramier, les ichneumons détruisent une grande quantité des espèces de chenilles tordeuses (Tortrix sp.), lesquelles recommençaient en 1911 à « dévaster les sapinières du Jura neuchâtelois (Suisse) », probablement à la suite d'un épisode de sécheresse, comme en 1906. On a même tenté les sarclages, voire des labours aux pieds des arbres afin d'exposer les larves d'espèces parasites les plus profondément enfouies aux ichenomnidés femelles afin qu’elles y pondent plus facilement leurs œufs. Les années sèches et les sols pauvres en humus favorisent les pullulations de parasites, car c’est lors de l'hivernement dans « le sol humide », et « dans l'humus épais que les Champignons et les Ichneumons peuvent le plus facilement infester leur proie ».

« Ce sont bien les Ichneumons qui sont les meilleurs auxiliaires naturels des forestiers, et l'histoire de la lutte contre les Lépidoptères phytophages prouve que leur concours a toujours été fort apprécié. » écrivait en 1913 A. Barbey (Expert forestier, correspondant étranger de la Société nationale d'agriculture de France) dans son Traité d'entomologie forestière[1] (...) Parmi les Ichneumons (Hyménoptères), les espèces du genre Microgaster font une guerre intense aux chenilles ainsi qu'aux chrysalides du Bombyx du pin.
  • En Europe, on en collectait des larves dans le sol aux pieds des arbres forestiers pour les répandre dans les plantations sylvicoles ou de fruitiers. E 1900, CHET (p. 409) cite l'Ichneumon Pimpla terehrans Ratz. comme pouvant détruire une forte proportion de chrysalides du parasite Dendroctoniis micans Kug.
  • Xanthopimpla stemmator a été introduit en faible nombre en 1958 à Madagascar à partir d'une souche mauricienne contre le borer de la canne à sucre (Chilo sacchariphagus) sans s'acclimater.
  • Introduit depuis l'Afrique du Sud en 1968, Diadegma stellenboschence a été libéré sur les cultures de tabac contre Phthorimaea operculella. C'est un parasitoïde larvaire solitaire. Sa durée de développement est de 15 jours à 28 °C.
  • Itoplectis narangae a été également introduit et lâché à Madagascar.

Liste des sous-familles[modifier | modifier le code]

Acaenitinae - Adelognathinae - Agriotypinae - Anomaloninae - Banchinae - Brachycyrtinae - Brachyscleromatinae - Campopleginae - Collyriinae - Cremastinae - Cremastinae - Cryptinae - Ctenopelmatinae - Cylloceriinae - Diacritinae - Diplazontinae - Eucerotinae - Hybrizoninae - Ichneumoninae - Labeninae - Lycorininae - Mesochorinae - Metopiinae - Microleptinae - Neorhacodinae - Nesomesochorinae - Nonninae - Ophioninae - Orthocentrinae - Orthopelmatinae - Oxytorinae - Pedunculinae - Pherombinae - Phrudinae - Pimplinae - Poemeniinae - Rhyssinae - Stilbopinae - Tatogastrinae - Tersilochinae - Townesitinae - Tryphoninae - Xoridinae - †Labenopimplinae - †Palaeoichneumoninae - †Tanychorinae

Sous-familles présentes en Europe[modifier | modifier le code]

Il existe des centaines d'espèces d'ichneumons, difficiles à identifier à l'œil pour la plupart (il faut observer les genitalia ou d'autres organes au microscope pour différencier les espèces). À titre indicatif, voici la liste des sous-familles présentes en Europe, liste susceptible d'être incomplète ou mise à jour au fur et à mesure des progrès de la taxinomie dans ce groupe.

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c A. Barbey ; Traité d'entomologie forestière, ouvrage illustré de 350 figures et 8 planches hors texte en couleurs, faites par l'auteur, Réaumur. Berger-Levrault, Libraires-Éditeurs, 1913
  2. cité par Barbey en 1913

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques

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