The Icarus Project

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The Icarus Project est un réseau international de soutien mutuel en matière de santé mentale, principalement basé aux États-Unis et lancé en 2002 sous l'impulsion de Sascha Altman DuBrul (en) et Jacks McNamara[1],[2].

Objectif[modifier | modifier le code]

L'objectif de The Icarus Project est de fournir des alternatives pratiques et théoriques aux approches et traitements conventionnels des maladies mentales[3],[4],[5],[6],[7],[8].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Des groupes locaux permettent de se rencontrer, de se soutenir mutuellement, de partager de l'information et de mettre en place des actions politiques ou culturelles (manifestations, débats, expositions...). Un groupe national (aux États-Unis) coordonne et facilite les groupes locaux[9].

The Icarus Project est subventionné par un fonds d'investissement américain, des partenariats associatifs et des donations. Il n'accepte aucune aide émanant d'entreprises pharmaceutiques[10].

Historique[modifier | modifier le code]

Sascha Altman DuBrul (en) écrit Bipolar World, un article qui paraît le dans le San Francisco Bay Guardian (en) où il retrace son expérience de personne diagnostiquée avec un trouble bipolaire[11]. Dans la douzaine de mails qu'il reçoit, à la suite de la parution de cet article, il y en a un de Jacks McNamara, une artiste peintre et poète[12] internée à l'âge de 19 ans et diagnostiquée atteinte d'un trouble bipolaire[2]. Une nuit d', ils conçoivent ensemble The Icarus Project, qui au départ se voulait un site internet communautaire avec quelques articles et des forums[1]. Un an plus tard, la rencontre avec Madigan Shive (en), une artiste punk rock nomade impliquée dans la défense des droits des patients en psychiatrie[13] sera aussi déterminante dans le développement du projet en réseau de soutien « radical »[14] de même que la participation de Will Hall fondateur du Freedom Center et militant du mouvement des survivants de la psychiatrie[15],[16].

Point de vue[modifier | modifier le code]

The Icarus Project et Freedom Center ne soutiennent pas l'hypothèse d'un déséquilibre chimique (en) dans le cerveau qui provoquerai un trouble mental[17], ils ne soutiennent donc pas l'hypothèse monoaminergique pour la dépression. Ils s'opposent à l'idée que les troubles mentaux seraient de simples dysfonctionnements biologiques « corrigeables » par les médicaments[17], tel l'insuline pour le diabète. La décision de prendre des médicaments psychotropes devrait être fondée sur la balance efficacité/risques du traitement, et non pas sur la croyance erronée d'une correction chimique à réaliser[17]. Ils dénoncent le halo de corruption et de fraude qui entoure certains médicaments psychotropes[17].

Icarus Project indique que les médicaments sont dits « neuroleptiques » ou « antipsychotiques » mais en réalité ne ciblent pas la psychose, ni aucun symptôme spécifique de maladie mentale[17]. Beaucoup de « médicaments » sont arrivés avant les théories d'un déséquilibre chimique dans le cerveau. Ce sont des tranquillisants qui diminuent le fonctionnement général du cerveau de tout utilisateur[17].

Recommandations[modifier | modifier le code]

Lorsqu'un patient souhaite arrêter ou diminuer un traitement psychotrope, The Icarus Project[17] conseille la « méthode des 10% » qui est une méthode de réduction progressive, également conseillée par d'autres experts et organismes[18],[19],[20],[17],[21],[22]. The Icarus Project[17],et d'autres[18], conseillent également lorsqu'il s'agit d'une molécule benzodiazépine ou antidépresseur à demi-vie courte, la substitution par une demi-vie plus longue pour diminuer la sévérité et la fréquence des symptômes de sevrage ou de discontinuation.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Navigating the Space Between Brilliance and Madness; A Reader and Roadmap of Bipolar Worlds, 2004.
  • Friends Make The Best Medicine – A guide to creating Community Mental Health Support Networks , 2006.
  • Harm Reduction Guide to Coming Off Psychiatric Drugs and Withdrawal, 2008.
  • [PDF]The Icarus Project et Freedom Center, Guide Pour Décrocher des Médicaments Psychotropes En Réduisant Les Effets Nocifs, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Stefanie Kalem, « Off Their Meds », sur East Bay Express, (consulté le ).
  2. a et b (en) Alissa Quart, « A Saner Approach ? New Ways of Treating Mental Illness », sur O the Oprah Magazine, (consulté le ).
  3. (en) Pat Bracken and Phil Thomas, « Beyond Consultation: The Challenge of Working with User/Survivor and Carer Groups. », Psychiatric Bulletin, vol. 33, no 7,‎ , p. 241-243 (lire en ligne)
  4. (en) Maryse Mitchell-Brody, Alternatives Beyond Psychiatry : The Icarus Project: Dangerous Gifts, Iridescent Visions and Mad Community, Berlin, Germany, Peter Lehmann Publishing, , p. 137-145
  5. (en) Emily Martin, « Self-Making and the Brain », Subjectivity, vol. 3, no 4,‎
  6. (en) Recovery of People with Mental Illness : Philosophical and Related Perspectives, Oxford University Press, .
  7. (en) Brad Lewis, A Mad Fight : Psychiatry and Disability Activism In The Disability Studies Reader,, New York, Routledge, , 2e éd.
  8. Gabrielle Glaser, « Mad Pride' Fights a Stigma », sur The New York Times, (consulté le ).
  9. (en) Sabrina Kaschmitter, Mental Health through Radical Mutual Aid and Activism : A Case Study of The Icarus Project (Master’s Thesis), Institute of Social Psychology, London School of Economics and Political Science (Chair: Dr. Catherine Campbell),
  10. (en) Sascha Altman Dubrul, The Icarus Project : A Counter Narrative for Psychic Diversity, Journal of Medical Humanities, .
  11. (en) Yael Chanoff, « Still soaring », sur SanFrancisco Bay Guardian online, (consulté le ).
  12. (en) « ABOUT JACKS », sur ashley-mcnamara.net via Wikiwix (consulté le ).
  13. (en) Ia Robinson & Astrid Rodrigues, « Health'Mad Pride' Activists Say They're Unique, Not Sick », sur abc News, (consulté le ).
  14. (en) Nina Packebush, « Mutha Interviews Bonfire Madigan Shive », sur Mutha Magazine, (consulté le ).
  15. (en) Benedict Carey, « Revisiting Schizophrenia: Are Drugs Always Needed? », sur The New York Times, (consulté le ).
  16. (en) Newsweek Staff, « The Growing Push for "Mad Pride" », sur Newsweek, (consulté le ).
  17. a b c d e f g h et i [PDF]The Icarus Project et Freedom Center, Guide Pour Décrocher des Médicaments Psychotropes En Réduisant Les Effets Nocifs, (lire en ligne), page 47« une réduction de 10% ou moins de la dose initiale tous les 2-3 semaines, ou plus, serait une bonne ligne directrice. (...) Tout particulièrement avec les antidépresseurs et les benzodiazépines, il est parfois possible de faciliter le sevrage en les remplaçant par une dose équivalente d’un médicament similaire avec une “demi-vie” plus longue. »
  18. a et b (en) « How to withdraw from benzodiazepines after long-term use », sur benzo.org (consulté le )

    « Switching to a long-acting benzodiazepine.(...)The larger the dose you are taking initially, the greater the size of each dose reduction can be. You could aim at reducing dosage by up to one tenth at each decrement. For example, if you are taking 40mg diazepam equivalent you could reduce at first by 2-4mg every week or two. When you are down to 20mg, reductions could be 1-2mg weekly or fortnightly. When you are down to 10mg, 1mg reductions are probably indicated. From 5mg diazepam some people prefer to reduce by 0.5mg every week or two »

  19. « Comment de sevrer des benzodiazépines après un usage prolongé ? »
  20. (en) Peter R. Breggin et David Cohen, Your drug may be your problem, Perseus Publishing, , 279 p. (ISBN 0-7382-0348-3), page 137« The 10 Percent Method . As noted, this method suggests that 10 percent of the initial dose be removed at each step(...)Seven to ten days is a reasonable length for each step if the duration of drug use has not exceeded one year.(...) Pharmacy textbooks often describe the 10 percent withdrawal method »
  21. « Usage rationnel des benzodiazépines », sur cbip.be, (consulté le )« Il est préférable de réduire la dose d’un dixième de celle-ci toutes les une à deux semaines »
  22. (en) « Benzodiazepine and z-drug withdrawal: Withdrawing a benzodiazepine or z-drug », sur cks.nice.org (National Institute_for Health and Care Excellence), (consulté le )« Withdrawal should be gradual (dose tapering, such as 5–10% reduction every 1–2 weeks, or an eighth of the dose fortnightly, with a slower reduction at lower doses), and titrated according to the severity of withdrawal symptoms. (...) For more information on withdrawal schedules for other benzodiazepines and z-drugs, see the Ashton Manual (available online at www.benzo.org.uk). »

Liens externes[modifier | modifier le code]