Ian Andreïevitch Berzine

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Ian Andreïevitch Berzin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
LipetskVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Jānis BērziņšVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Plaque commémorative

Ian Andreïevitch Berzine (en russe : Ян Андреевич Берзин ; en letton : Jānis Bērziņš), né le à Riga et décédé le à Lipetsk, est un homme politique et un dirigeant syndical soviétique d'origine lettone. Il fut membre du Présidium du Conseil des syndicats soviétiques. Fondateur et premier directeur du Combinat métallurgique de Novolipetsk de 1931 à 1937, cet agent de l'industrialisation de l'Union soviétique au début des années 1930 fut exécuté en 1938 pendant le Grande Purge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille ouvrière des faubourgs de Riga, le jeune I.A. Berzine travaille à l'usine comme fraiseur, puis devient contremaître. En 1913, il adhère au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR).

La Première Guerre mondiale oblige le gouvernement à replier les usines de Riga à Saint-Pétersbourg. I.A. Berzine arrive à Saint-Pétersbourg et travaille dans plusieurs usines : Puzyreva, Dyuflon (dont il est renvoyé pour propagande révolutionnaire), Rakovitsk, Gehry, Siemens-Schuckert.

Il participe à la Révolution d’Octobre.

Il devient un des chefs du syndicat ouvrier des Chantiers navals de la Baltique.

Construction de l'usine électrique de Nivskaïa (Kandalakcha. Noter les équipes remplissant les wagonnets à la pelle et l'absence d'engins de chantier. Crayon de Heinrich Vogeler, 1933-34.

En 1921-23, il est président du conseil des syndicats ouvriers de la région de Nijni Novgorod

En 1929, I.A. Berzine travaille à l'édification du combinat métallurgique de Makieïevka, en RSS d'Ukraine[1].

En , I.A. Berzine est nommé par le Conseil supérieur de l'économie nationale de l'URSS directeur du combinat métallurgique de Novolipetsk qui n’existe encore que sur le papier et doit être bâtie à Lipetsk. Non seulement il fait construire l'usine sur une zone de forêt à défricher, mais il dirige tous les travaux annexes : construction des villages ouvriers autour de l'usine, routes, écoles, hôpital. En , trois ans et demi après le premier coup de pioche, il obtient la première coulée : 64 tonnes de fonte de haute qualité. Le Combinat métallurgique de Novolipetsk (NLMK) est né. En 1941, devant l'avance des troupes du Troisième Reich, il est démonté et replié. Il sera reconstruit en 1947, et deviendra un exemple du travail en continu.

I.A. Berzine est nommé membre du Présidium du Conseil des Syndicats[2].

En 1935, il est nommé membre du Comité exécutif du Conseil régional, et délégué au Congrès des Soviets de Russie.

I.A. Berzine s’implique aussi dans la vie locale : membre (puis président en 1932) du conseil municipal de Lipetsk, il reçoit à l’usine la visite des fameux explorateurs M. B. Vodopiyanov et Ernest Krenkel, est membre honoraire des pompiers de Lipetsk.

Sur le Voronej, le Combinat métallurgique de Novolipetsk en 2008, 74 ans après sa création par I. A. Berzine. On peut comparer cette vue avec les débuts de la construction en 1931 (voir le § 2, « Photos »).

Le , lors d’une célébration festive à l’usine, I.A. Berzine prononce un discours optimiste : il prévoit que l’usine tiendra une place honorable dans l’accomplissement du IIIe plan quinquennal.

Il est arrêté fin , accusé de trotskysme, subversion et sabotage industriel, et exécuté le à l’issue d’une session du collège militaire de la Cour suprême de l'URSS.

Ian Andreïevitch Berzine a été réhabilité en par la Cour suprême de l'URSS. Une rue de Lipetsk porte son nom (sur décision du conseil municipal, en date du ).

Photos[modifier | modifier le code]

  • portrait de I.A. Berzine :

ru:Файл:Берзин Ян Андреевич.jpg

  • le début de la construction du combinat de Novolipetsk en 1931 :

ru:Файл:Old NLMK.gif

  • la rue Ian Andreïevitch Berzine à Lipetsk : voir l'illustration de l'article de WP ru "Улица Берзина (Липецк)" ("Rue Berzine (Lipetsk)")

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le combinat de Makieïevka, qui sera nommée d'après Sergueï Kirov. Selon l'article de WP ru « Гвахария, Георгий Виссарионович », I.A. Berzine participe à sa construction, puis cède sa place de directeur à Gueorgui Vissarionovitch Gvakharia, neveu de Grigory Ordjonikidze ; G.V. Gvakharia sera liquidé en 1937 après le suicide de son oncle. L'aciérie Makaïevska a-t-elle été édifiée par les socialistes ? Selon l'article de WP ru « Макеевский металлургический завод имени С. М. Кирова », ce combinat avait été fondé par les Français en 1898 comme « Société générale de la fonte du fer, de fer et d'aciéries en Russie ».
  2. Selon l'introduction de l’article Trade unions in the Soviet Union (en) : « Comme le PC, les syndicats en URSS obéissaient au principe du centralisme démocratique et se structuraient pyramidalement, depuis les comités élus au niveau des usines, jusqu'au gouvernement central. À la différence des syndicats des démocraties de l’Ouest, les syndicats soviétiques étaient des organisations gouvernementales qui avaient pour but principal non de représenter les travailleurs, mais de faire appliquer les objectifs du gouvernement, de la direction et du PC. Ils étaient de plus partenaires dans la recherche de bons standards de moralité, et d'une bonne productivité. Les syndicats organisaient l'émulation socialiste et décernaient des prix et des récompenses à ceux qui remplissaient les quotas de production. Ils distribuaient aussi les allocations sociales, les primes et les congés payés, dirigeaient les centres culturels et sportifs, accordaient des séjours en centres de vacances ou de relaxation, régissaient le logement ouvrier, les crèches et les cantines, avaient droit de regard sur les salaires, les plans de production et les améliorations des conditions de travail. Les syndicats devaient aussi protéger les travailleurs des excès de la bureaucratie et de l'arbitraire des directeurs, veiller au respect des conventions collectives, dénoncer les conditions de travail dangereuses. Toutefois, les grèves étaient illégales. »