Humbert de Savoie (mort en 1374)

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Humbert de Savoie
Fonctions
Bailli
Savoie Propre
-
Châtelain (en)
-
Bailli
Chablais
à partir de
Titre de noblesse
Seigneur (Arvillard)
Biographie
Naissance
Date et lieu inconnusVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Surnom
Bâtard de SavoieVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père

Humbert de Savoie dit le « Bâtard de Savoie » , mort en 1374, est un seigneur, fils naturel du comte Aymon de Savoie et ainsi demi-frère du futur comte Amédée VI de Savoie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Humbert est le fils naturel du comte Aymon de Savoie[1].

Il porte le prénom d'Humbert, nom du fondateur dynastique des Savoie (en allemand Leitname), le comte Humbert, et utilisé entre le milieu du XIVe siècle et le XVe siècle pour prénommer les grands bâtards comtaux[2]. Après lui, un Humbert (d.1443) bâtard du comte Amédée VII de Savoie est seigneur régional important au cours du XVe siècle[2].

Héritage d'Arvillard[modifier | modifier le code]

Au cours de l'année 1339[3] ou 1340, Humbert de Savoie, alors seigneur d'Enclose, est au côté de l'ost savoyard, avec à leur tête le comte Aymon de Savoie, auprès du roi de France, Philippe VI de Valois, afin de mener campagne dans le Nord du royaume[4]. Au nombre des morts dans les rangs savoyards, le chevalier Pierre ou Peronet (II) seigneur d'Arvillard, représentant de la branche aînée et seigneur d'Arvillard (vallée d'Allevard)[4]. Il laisse quatre enfants, deux fils et deux filles[4]. « Pour éviter que cette région du val d'Allevard, si stratégique pour le comte de Savoie, n'atterrisse dans de mauvaises mains, celui-ci décide de marier » son fils naturel avec l'une des héritières Andise (Andisie, Andize)[3],[4],[5].

Le contrat de mariage est signé le , au château de Saint-Genix[4],[6],[7]. Le comte et sa femme sont présents le jour de la signature de même que de nombreux seigneurs, dont le comte Amédée III de Genève[4]. Les héritiers, notamment la veuve de Pierre (II), sont écartés de la succession afin que le titre entre dans le giron de la maison de Savoie[4]. L'épouse apporte en dot le mandement et le château d'Arvillard et les droits associés (in castro et mandamento de Alto Vilario)[4]. Ce mariage donne ainsi naissance à une branche bâtarde de la maison de Savoie, les Savoie-Arvillard[4],[6].

Il porte désormais le titre de seigneur d'Arvillard et des Molettes (principibus dominis Humberto bastardo de Sabaudie domino Altivilaris)[4].

Seigneur au service du comte[modifier | modifier le code]

Le comte Aymon meurt le et son fils aîné, Amédée VI de Savoie, lui succède à la tête du comté de Savoie. Au cours de cette année, il est bailli du Chablais et châtelain de Chillon[3],[8],[9].

Il est régulièrement mentionné dans l'entourage direct du comte dans les différents actes[4]. Un acte édité le le mentionne comme vassal direct du roi de France[4].

Au cours du règne de son demi-frère, Amédée VI, il est à plusieurs occasions châtelain. Du 8 juin 1345 au 16 juin 1346, il est châtelain de Montmélian, puis du 16 juin 1346 au 12 février 1351, châtelain de Maurienne, et du 15 août 1351 au 4 novembre 1352, châtelain du Châtelard[4],[10], dans les Bauges[11]. Il obtient également la charge de courrier « ou corrier, sorte d'administrateur et un juge » de la Terre commune de Maurienne de 1357 à sa mort[12]. Il est, ensuite, châtelain de Tarentaise, du 5 novembre 1352 au 22 mai 1357[10]. Il revient en Savoie, de 1357 à 1373 (ou 1374[3]), où il est à nouveau châtelain de Montmélian[10] et bailli de Savoie[3],[4].

Selon Samuel Guichenon, il épouse en secondes noces Marguerite de Chevron Villette, dame de l'Orme, fille du chevalier Humbert V de Chevron[1].

Humbert de Savoie meurt au cours de l'année 1374[3].

Famille[modifier | modifier le code]

Humbert de Savoie épouse Andise, dame d'Arvillard, fille de Pierre II ou Peronet d'Arvillard et de Jacqueline ou Jacquette de Ternier[1],[6]. Ils ont deux enfants, Catherine et Humbert[1],[6]. Catherine de Savoie épouse en premières noces Guillaume, seigneur de Luyrieu (1356), puis en secondes Berlion de Rivoire (1380)[6]. Le fils, Humbert (II) dit d'Arvillard (de Altovilarii) plutôt que de Savoie[4], après un premier mariage sans descendance, épouse Catherine des Clets avec qui il a trois enfants[6] et Antoine (non mentionné par Foras)[1],[4]. Il semble avoir succédé à son père à la tête de la châtellenie de Montmélian, comme bailli-châtelain (1373-1375)[10],[13].

Il épouse en secondes noces Marguerite de Chevron Villette[1]. Samuel Guichenon indique en postérité un Amédée ou Amé[4], seigneur des Molettes et de l'Orme qui épouse également une Chevron-Villette[1].

Humbert de Savoie a eu au moins un enfant naturel, Hugonet[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, 1660, pp. 271-273 (lire en ligne).
  2. a et b Guido Castelnuovo, « Humbert le Bâtard : un seigneur itinérant au service de son prince », dans Agostino Paravicini Bagliani, Eva Pibiri, Denis Reynard, L'itinérance des seigneurs, actes du Colloque international, vol. 34, Lausanne, Université de Lausanne, Faculté des lettres, Section d'histoire, coll. « Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale », , 413 p. (ISBN 978-2-94011-047-6, lire en ligne), p. 5-25, notamment p.10.
  3. a b c d e et f (en) Eugene L. Cox, The Green Count of Savoy : Amedeus VI and Transalpine Savoy in the Fourteenth-Century, Princeton University Press, (réimpr. 2015) (1re éd. 1967), 422 p. (ISBN 978-1-4008-7499-6, lire en ligne), p. 353.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Pierre Brugnon, « Le château d'Arvillard et ses seigneurs au Moyen-Âge », compte rendu de la conférence organisée par l'association Arvill-Art et Patrimoine au château d'Escart (Arvillard, Savoie) 20 septembre 2014. (Lire en ligne)
  5. Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 494-498. ([PDF] lire en ligne).
  6. a b c d e et f Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 73-75.
  7. Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny et Chablais, vol. 5, Éditions de la revue "Les Alpes", (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 139.
  8. Abbé Edmon Rollin, Mémoires et documents, t. 19, Annecy, Académie salésienne, (lire en ligne), p. 246-249.
  9. Bernard Sache, Le siècle de Ripaille, 1350-1450 : Quand le Duc de Savoie rêvait d'être roi, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 324 p. (ISBN 978-2-84206-358-0, lire en ligne), p. 19-20.
  10. a b c et d Série : Comptes des châtellenies. Fonds : Comptes de châtellenie et de subsides; Cote : SA 14970. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne)..
  11. Abbé Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Seigneurs et nobles laïcs (Ier volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, , 576 p. (lire en ligne), p. 185-186.
  12. François-Clément de Mareschal de Luciane, « Discours de réception de M. le comte de Mareschal de Luciane : Souveraineté temporelle des évêques de Maurienne au Moyen Age (séance 12 février 1891) », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, vol. III, no 4,‎ , p. 253-380, notamment 302-303 (lire en ligne).
  13. Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 217.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]