Huile végétale bromée

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Structure chimique schématique d'un composant représentatif du BVO, comprenant, en partant du haut vers le bas, des esters de glycérol avec différents acides gras bromés (linoléate, linolénoate et oléate)[1].

L'huile végétale bromée est un additif alimentaire (numéro E443) obtenu en faisant réagir des huiles végétales avec du brome élémentaire (Br2). Depuis les années 1920-1930, l'huile végétale bromée est utilisée comme émulsifiant et stabilisant dans les boissons et soda aromatisés aux huiles d'agrumes. La bromation augmente la densité de l'huile ainsi traitée (1,3 kg/L). Cette huile est mélangée en proportion appropriée avec l'huile d'agrume moins dense qui sinon flotterait normalement à la surface de la boisson. La densité résultante de ce mélange d'huile est proche de celle de l'eau, ce qui facilite sa dispersion dans la phase aqueuse et empêche sa démixtion par flottation sous l'effet de la différence de densité[2].

Fortement soupçonnée d'être toxique comme la plupart des composés bromés[3], elle est interdite dans de nombreux pays, mais reste autorisée aux États-Unis et au Canada, où on la trouve dans certaines boissons gazeuses (notamment Powerade, Fantaetc.)[4]. Un cas d'intoxication au brome a été reporté à la suite de l'ingestion de boisson[5] en 2008.

Suite à une étude montrant sa toxicité pour la glande thyroïde, elle pourrait finalement être bannie par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis[6]. Sa toxicité est soupçonnée par la FDA depuis 1970. La FDA avait déjà déclassifié le BVO (Brominated Vegetable Oil) comme étant sans danger, mais les études toxicologiques manquaient pour la prouver par expérimentation animale. L'examen provisoire du dossier par la FDA s'est éternisé et le dossier est resté en suspens depuis. La raison en incombe essentiellement à la lenteur de l'administration américaine et à l'entrée en vigueur de sa recommandation d'abaisser la concentration en BVO de 150 mg/L à 15 mg/L que l'industrie des sodas avait acceptée[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Paul Bendig, Lisa Maier et Walter Vetter, « Brominated vegetable oil in soft drinks – an underrated source of human organobromine intake », Food Chemistry, vol. 133, no 3,‎ , p. 678–682 (DOI 10.1016/j.foodchem.2012.01.058)
  2. D'après les-additifs-alimentaires.com
  3. D'après additifs-alimentaires.net
  4. MSD, « Le Gatorade™ ne contiendra plus d'huile végétale bromée douteuse », (consulté le )
  5. B. Zane Horowitz, « Bromism from Excessive Cola Consumption », Journal of Toxicology: Clinical Toxicology, vol. 35, no 3,‎ , p. 315–320 (ISSN 0731-3810, PMID 9140329, DOI 10.3109/15563659709001219, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) Beth Mole, « Soda additive linked to thyroid toxicity may finally get banned by FDA », sur Ars Technica, (consulté le )