Horace Capponi

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Horace Capponi
Biographie
Nom de naissance Orazio Capponi
Naissance après 1550
Florence
Décès
Rome
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Ottavio Bandini
Évêque de Carpentras
Autres fonctions
Fonction religieuse
Légat pontifical en 1600 pour faire signer la paix entre la France et l'Espagne
Fonction laïque
Recteur du Comtat Venaissin de 1598 à 1600 et de 1607 à 1609

« Post tenebras lux »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Horace Capponi (15..-1622), natif de Florence, fut nommé évêque de Carpentras le , il se retira de sa charge en 1615, et fut nommé évêque émérite. Entre-temps, il avait été par deux fois recteur du Comtat Venaissin de 1598 à 1600 et de 1607 à 1609. Il mourut à Rome le .

Origine[modifier | modifier le code]

Membre de la famille des Capponi, originaire d'Orvieto, qui s'installa ensuite à Florence où elle fut distinguée par des charges de gonfaloniers et de capitaines des armées[1]. Elle était apparentée aux Baroncelli[2]. Une partie de cette famille s'établit à Lyon au commencement du XVIe siècle et fut naturalisée en 1534. Elle fut fieffée à Ambérieu, Feugerolles, en 1589, et à Roche-la-Molière. Sa devise était : Post tenebras lux et ses armes se lisent : « Tranché de sable et d'argent »[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il était le fils de Maddelana Benci et de Gino Capponi de Florence, mariés le . Baptisé Orazio, il fut destiné aux ordres. Envoyé à Rome pour y faire ses études, il y fut consacré prêtre, nommé référendaire et occupa, un temps, le poste de gouverneur de Macerata[4]

Dans sa jeunesse, Capponi avait cherché un dérivatif en littérature. On connaît de lui un ouvrage polémique, relatif à Dante. Il fut publié en 1584 sous le titre : Risposte de Orazio Capponi sopra le prime cinque particelle delle considerazioni di Bellisario Bulgarini, intorno al discorso di Jacopo Mazzoni in difisa di Dante. Bulgarini lui répliqua dans une brochure parue en 1585[1].

L'évêque de Carpentras, Jacques Sacratus, étant décédé à Rome, Capponi fut élu pour lui succéder le [1]. Il fut consacré évêque par le cardinal Séraphin Olivier-Razali, assisté des archevêques Honoré du Laurens, Pierre Lombard et Alessandro Petrucci, ainsi que des évêques Pierre de Valernod, Fausto Malari (Molari, Mellari), Domenico Bonzi, Augustin Potier et Filippo Salviati[5]. Sur place, il reçut la consécration épiscopale des mains de l'évéque de Vaison, Guillaume III de Cheisolme[1].

Le , sur commission spéciale du pape, il fit notifier au Cardinal Aquaviva, Légat d'Avignon, et à Jean-François Bordini, Vice-légat, un bref pontifical, en date du 3 septembre précédent, lequel interdisait à tous légats, vice-légats, auditeurs de la Rote, et tous membres de la légation, de s'immiscer dans la « juridiction temporelle des lieux de Bédarrides, Châteaùneuf-Calcernier et Gigognan, dont l'archevêque d'Avignon était Seigneur. Sa Sainteté voulant qu'ils ne pussent prendre connaissance d'aucune des causes soumises à cette juridiction, s'ils n'y étaient spécialement autorisés, et seulement en cas d'appel »[6].

Léopardi céda à Horace Capponi son poste de recteur[7]. Le Pape lui avait fait expédier son bref le , mais ce ne fut que le , qu'en présence dei États assemblés, Capponi rendit publique sa nomination[8].

En 1598, l'évêque obligea le vicaire de la paroisse de Mormoiron à lui céder sa dîme en raisins contre deux sommées (220 litres) de vin d'un autre terroir[9]. En cette même année, les Consuls de Carpentras commencèrent à porter des chaperons, après leur délibération prise en Conseil-municipal, le , et autorisée le surlendemain, par le Recteur. La délibération précisait que les chaperons devaient être de velours cramoisin de couleur rouge ou violet[8].

Le , il publia ordonnances, statuts et règlements « concernant l'administration de la justice, abréviation des procès, taux et modération des dictes vacations et écritures tant judiciaires qu'extra-judiciaires ». Ces statuts cassés et révoqués par le Vice-légat Conti, furent rétablis en 1670[10].

Capponi était parti pour Rome, le , son départ laissa en vacance la Rectorie, Jean de Tulle, évêque d'Orange, fut pourvu du poste par le vice-légat[11]. L'évêque de Carpentras avait été appelé par Clément VIII qui le nommait légat pontifical pour faire signer la paix entre les rois de France et d'Espagne[12].

Séraphin Olivier-Razali, devenu titulaire du patriarcat d'Alexandrie, le , il fut sacré, le dimanche , en l'église de Église Saint-Louis-des-Français de Rome, par le cardinal Arnaud d'Ossat, assisté par Horace Capponi, évêque de Carpentras et par Jérôme Centelles, évêque de Cavaillon[13]. Cette même année, il fonda pour la cathédrale de Carpentras le bénéfice-canonicat du Théologal[14]

En 1605, l'évêque plaça en tant que reliques, deux doigts attribués à saint-Siffren, pour consacrer les autels portatifs destinés aux églises paroissiales de Mazan et de Venasque[15].

Étant à Rome, Horace Capponi fut à nouveau nommé par bref apostolique du , recteur du Comtat. Il remplaçait à ce poste Jacques Raccamado qui était en fonction depuis 1605[16].

Cette nomination récompensait sa publication concernant les démêlés entre Paul V et la République de Venise. Le nouveau Recteur se vit confirmer, le , par le cardinal Borghèse l'extension que le pape donnait à un privilège que Clément VIII avait octroyé, le , à la Confrérie des Pénitents noirs de Carpentras. Chaque vendredi-saint, la confrérie pourrait gracier un condamné à mort. Le pape autorisait que le Recteur étendit cette grâce à tout le Comtat et que s'y ajoutent les jours de la Pentecôte, de la Toussaint, et de la Noël[16].

Capponi, de retour à Carpentras, le , prit possession de la Rectorie, le 16. Il eut des rapports conflictuels le Conseil de Ville de Carpentras. L'évêque-recteur, extrêmement abrupt, abusait des droits réservés aux évêques de ce diocèse depuis 1320 et amplifiait les pouvoirs que lui donnait la Rectorie[16].

Le musée Calvet possède une lettre manuscrite d'Horace Capponi, (Fol. 100.) adressée le par l'évêque, à Joseph Ferrier, vice-légat d'Avignon, sur les provisions d'offices dans le Comtat[17]. Il fallut la nomination du nouveau recteur Balthazare Gaddi pour mettre un terme à ce conflit. Pour cela, en 1609, en préalable à tout accord, l'élection des Consuls de Carpentras fut avalisée par François de Suarès, Prévôt de l'Église d'Avignon, Commissaire spécialement député par le vice-légat à cet effet. Ce fut ensuite sur demande expresse du Conseil de ville de Carpentras qu'au mois d'août 1609, Paul V nomma enfin un autre Recteur[16].

Resté évêque, en 1612, il fonda un mont-de-piété afin de venir en aide aux pauvres honteux[18].

Pour la première fois, en 1615, Saint-Pierre-de-Vassols apparaît comme faisant partie des fiefs de la manse épiscopale de Carpentras. Ses consuls rendent hommage à Horace Capponi[19] qui lui-même tient cette seigneurie de la Révérende Chambre Apostolique d'Avignon. Il lui en rend hommage ainsi que pour Le Beaucet, Venasque, Malemort-du-Comtat, Méthamis, Monteux et Villes-sur-Auzon[20].

Il testa à Rome, le , par-devant le notaire Laurent Bonincontri[14]. Le , Horace Capponi mourut à Rome et son corps fut inhumé, dans l'église de Saint-Jean-des-Florentins. Le 29 du mois d'avril suivant, pour le repos de son âme, on célébra, à Carpentras, un service funèbre, en la cathédrale de Saint-Siffrein[14].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Au début du XVIIe siècle, le frontispice de la cathédrale Saint-Siffrein ne portait aucun ornement. L'évêque décida de le faire décorer. Il fit livrer du marbre de Gènes pour ouvrir deux portes de chaque côté de la grande entrée. Celle-ci fut flanquée de deux grandes colonnes de marbre gris qui soutinrent ses armes. La grande Croix précédant la porte principale portait gravée sur son piédestal : « Horatius Capponius, Episcopus Carpent., F/orentinus, Crucem hanc sumptibus Hebrœorum erexitt ut quam deriferant, magis confpicuam & vencrandam aspiccrent. III. Febr. 1603 »[21].

En 1615, à sa demande, Pierre Isnard et Pierre Mancarel ornèrent de ses armes les portes de noyer de Saint-Siffrein. Précédemment, l'évêque avait offert une vasque avec entablement de marbre à sa cathédrale[22]. Les fonts baptismaux, ornés de marbre et entourés d'une balustrade de fer, furent aussi dus à Horace Capponi qui fit réaliser la chaire du prédicateur. Enfin, il fit placer dans Saint-Siffrein son portrait sur plaque de cuivre[21].

La croix posée au-devant du portail de Saint-Siffrein de Carpentras a été mise à bas en février 1793. Les statues des saints Pierre et Paul, qui décoraient la façade de la cathédrale subirent le même sort. De même, la grille qui cernait les Fonts baptismaux a été enlevée[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Charles Cottier, op. cit., p. 252.
  2. Les Capponi sur le site jean.gallian.free.fr
  3. Héraldique des Capponi
  4. HippolytecdecCharpin-Feugerolles er Louis Fournier, Les Florentins Lyon, 1983, p. 57.
  5. Horace Capponi, évêque de Carpentras, sur le site catholic-hierarchy.org
  6. Charles Cottier, op. cit., p. 252-253.
  7. Charles Cottier, op. cit., p. 251.
  8. a et b Charles Cottier, op. cit., p. 253.
  9. Jean-Pierre Saltarelli, Côtes-du-ventoux. Origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, Éd. Barthélemy, Avignon, 2000, chapitre « Mormoiron », p. 129, (ISBN 2879230411)
  10. Charles Cottier, op. cit., p. 253-254.
  11. Charles Cottier, op. cit., p. 254.
  12. Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan, 1873
  13. Séraphin Olivier Razali sur le site de Salvador Miranda
  14. a b et c Charles Cottier, op. cit., p. 267.
  15. Casimir-François Barjavel, Dictionnaire historique, biographique et bibliographique du département de Vaucluse
  16. a b c et d Notes historiques concernant les recteurs du Comtat Venaissin
  17. Horace Capponi, Musée Calvet, Catalogue des manuscrits, Tome III
  18. La caisse d'épargne de Carpentras
  19. Grand armorial du Comtat Venaissin
  20. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Vaucluse. Archives civiles. Série B. Rédigé par Achard et Duhamel, fonds de l'Université de Toronto
  21. a et b Louis Alexandre Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France
  22. La cathédrale Saint-Siffrein
  23. Charles Cottier, op. cit., p. 267-268.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]