Hermann Cohen (philosophe)

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Hermann Cohen (philosophe)
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Hermann Cohen, né à Coswig le et mort à Berlin le , est un philosophe juif allemand. Il fut l'un des fondateurs de l'école néo-kantienne de Marbourg et, avec Paul Natorp, l'un de ses principaux membres. On le considère comme « probablement le philosophe juif le plus important du dix-neuvième siècle[1] ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Il commence de bonne heure à étudier la philosophie et devient bientôt l'un des meilleurs connaisseurs de Kant. Il fait ses études au gymnase de Dessau, au gymnase Saint-Matthias de Breslau et au séminaire théologique juif de Breslau, puis aux universités de Breslau, de Berlin et de Halle. En 1873, il devient assistant à la faculté de philosophie de l'université de Marburg, la thèse avec laquelle il obtient son venia legendi étant Die systematischen Begriffe in Kant's vorkritischen Schriften nach ihrem Verhältniss zum kritischen Idealismus. En 1875, il est élu professeur extraordinaire et l’année suivante professeur ordinaire à Marbourg.

Il est un des fondateurs de la Gesellschaft zur Förderung der Wissenschaft des Judenthums, qui tient sa première réunion à Berlin en .

À sa mort, il est enterré au cimetière juif de Weißensee.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Hermann Cohen est le fondateur du néokantisme de Marbourg (opposé au néokantisme de Heidelberg, dont le fondateur est au même moment Wilhelm Windelband). Sa philosophie, comme celle de Kant, recouvre les trois domaines traditionnels :

  • une philosophie de la connaissance, ou plus précisément une logique de la connaissance (Logik der reinen Erkenntnis, partiellement traduit par M. de Launay dans Néoakantismes et théorie de la connaissance, Paris, Vrin) qui prétend dépasser et achever la critique de la connaissance de Kant (Critique de la raison pure). Les deux livres de Cohen consacrés à la Critique de la raison pure de Kant sont La théorie kantienne de l'expérience et Commentaire de la Critique de la raison pure.
  • une philosophie éthique qui prétend dépasser et achever la morale kantienne : c'est le livre Ethik des reinen Willens, en somme le Critique de la raison pratique de Cohen
  • une esthétique : c'est l'ouvrage Ästhetik des reinen Gefühls, où Cohen prétend dépasser et achever la première partie de la Critique de la faculté de juger de Kant (Critique de la faculté de juger esthétique).

Références[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Le concept de philosophie, sous la direction de Myriam Bienenstock, trad. par M. Bienenstock, J.-M. Buée... Paris, Editions du Cerf, 2014
  • La Théorie kantienne de l'expérience, trad. E. Dufour et J. Servois, Paris, Le Cerf, 2001
  • Le Principe de la méthode infinitésimale. Un chapitre pour la fondation de la critique de la connaissance, trad. fr. M. de Launay, Paris, Vrin, 1998
  • Commentaire de la "Critique de la raison pure" de Kant, trad. fr. E. Dufour, Paris, Le Cerf, 2000
  • La Religion dans les limites de la philosophie, trad. fr. M. de Launay et C. Prompsy, Paris, Le Cerf, 1990
  • Religion de la raison tirée des sources du judaïsme, trad. fr. M. de Launay et A. Lagny, Paris, P.U.F., 1994
  • Éthique du judaïsme, trad. fr. M.-R. Hayoun, Le Cerf, 1994

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Myriam Bienenstock, Cohen face à Rosenzweig. Débat sur la pensée allemande. Paris, Vrin, 2009, 256 pages, (ISBN 978-2-7116-2170-5) [présentation en ligne]
  • Hermann Cohen : l'idéalisme critique aux prises avec le matérialisme (numéro spécial de la Revue de métaphysique et de morale), dirigé par Myriam Bienenstock, Paris, PUF, 2011, (ISBN 978-2-13-058738-5).
  • Hans Martin Dober, Matthias Morgenstern (de) (Hrsg.): Religion aus den Quellen der Vernunft. Hermann Cohen und das evangelische Christentum. (= Religion in Philosophy and Theology, 65) Mohr Siebeck, Tübingen 2012 (ISBN 978-3-16-151951-2).
  • (de) Julius Ebbinghaus (de), « Cohen, Hermann », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 3, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 310–313 (original numérisé).
  • Geert Edel: Von der Vernunftkritik zur Erkenntnislogik. Die Entwicklung der theoretischen Philosophie Hermann Cohens. Alber, Freiburg 1988. 2. Aufl. Gorz, Waldkirch 2010 (ISBN 978-3-938095-13-3)
  • Helmut Holzhey: Cohen und Natorp. 2 Bde., Basel 1986
  • Wilhelm Jerusalem (de): Meine Wege und Ziele. In Raymund Schmidt (Hrsg.): Die deutsche Philosophie der Gegenwart in Selbstdarstellungen, Band 3. Meiner, Leipzig 1922
  • Jakob Klatzkin (de): Hermann Cohen. Berlin 1919
  • Paul Natorp: Hermann Cohen als Mensch, Lehrer und Forscher. Gedächtnisrede, gehalten in der Aula der Universität Marburg, 4. Juli 1918. Bibliothèque universitaire de Potsdam 2013 Volltext
  • Ulrich Sieg : Aufstieg und Niedergang des Marburger Neukantianismus. Die Geschichte einer philosophischen Schulgemeinschaft. Königshausen & Neumann, Würzburg 1994
  • Bruno Strauss (de) : Hermann Cohens jüdische Schriften. 1924
  • Sebastian Wogenstein: Horizonte der Moderne: Tragödie und Judentum von Cohen bis Lévinas. Winter, Heidelberg 2011 (ISBN 978-3-8253-5851-8).
  • Hartwig Wiedebach : Hermann Cohens Kindheit, in Kalonymos (de) 21, 1, 2018, S. 1–9, mehrere Abb., auch online
  • Sophie Nordmann, Philosophie et judaïsme : H. Cohen, F. Rosenzweig, E. Levinas, Presses Universitaires de France, coll. « Philosophie », 2008/2011, 154 p. (ISBN : 978-2-130567-68-4)
  • Sophie Nordmann : Du singulier à l’universel. Essai sur la philosophie religieuse de H. Cohen, Paris, Vrin, coll. « Histoire de la philosophie », 2007, 253 p. (ISBN: 978-2-130567-68-4)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]