Henry Darcy

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Henry Darcy
Henry Darcy
Fonction
Ingénieur général des ponts et chaussées (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 54 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
française
Formation
Activités
Fratrie
Conjoint
Henriette Carey
Autres informations
Distinction

Henry Philibert Gaspard Darcy, né le 21 prairial an XI () à Dijon et mort le (à 54 ans) à Paris, est un hydraulicien français, ayant entre autres établi la loi de Darcy, et l'équation de Darcy-Weisbach.

Ingénieur général des ponts et chaussées, il est à l'origine de l'adduction d'eau (dérivation et distribution de sources d'eau potable) et du passage du chemin de fer à Dijon, contribuant grandement au développement de la ville.

Biographie

Darcy est né le à Dijon. Son prénom de naissance est Henry[1], que Darcy lui-même utilisait, bien que l'écriture francisée Henri apparaisse dans certaines sources comme les notices nécrologiques.[2]

Après des études au collège royal de Dijon (aujourd'hui collège Marcelle-Pardé), il entre en 1821 à l’École polytechnique, puis en 1823 à l’École nationale des ponts et chaussées. Il est nommé en 1827 aspirant-ingénieur en Côte-d'Or.

Il épouse en 1828 Henriette Carey, jeune femme anglaise dont les parents sont originaires de Guernesey. Le couple n'a pas d'enfant.

Activités professionnelles

Arrivée d'eau au jardin Darcy de Dijon
Arrivée d'eau place Wilson à Dijon

Le , il adresse à Étienne Hernoux, maire de Dijon de 1830 à 1837 un « rapport à Monsieur le Maire de Dijon sur les moyens de fournir l'eau nécessaire à cette ville ». Son projet est de construire une conduite d'eau souterraine de 12 km de long, depuis la source du Rosoir dans le Val Suzon jusqu'à Dijon. Les travaux débutent en 1839. Il est nommé ingénieur en chef du département de la Côte-d'Or la même année. Les travaux sont achevés le . Après 3 heures de parcours, 7 000 litres d'eau arrivent chaque minute dans le réservoir de la porte Guillaume (aujourd'hui jardin Darcy). Le , un jet d'eau de 9 mètres de haut jaillit du bassin de la place Saint-Pierre (aujourd'hui place du Président-Wilson). Cet approvisionnement en eau contribua grandement au développement de Dijon et à la santé de ses habitants. En 1847, l'eau courante arrive à tous les étages des immeubles de Dijon, faisant de celle-ci la deuxième ville d'Europe la mieux desservie après Rome.

Son nom est associé à l’histoire d’une des premières voies ferrées en France, le chemin de fer d’Épinac à Pont-d’Ouche, concédé en 1830. Darcy contribue également à l'arrivée du chemin de fer à Dijon, avec l'appui du maire de Dijon, Victor Dumay et du préfet de la Côte-d'Or, Achille Chaper[3]. En 1844, il dessine le tracé du chemin de fer Paris-Lyon via Dijon. On lui doit la création du tunnel de Blaisy-Bas, à proximité de Dijon.

En 1848, Darcy, jugé peu favorable au nouveau pouvoir, est muté d'office par le gouvernement provisoire à Bourges, au service du canal de Berry. Il n'y demeure que peu de temps car dès le , il est promu avec le titre d'ingénieur en chef-directeur à la tête du service des eaux et de la voirie de Paris. Au cours de son bref séjour à Bourges, il est amené à travailler au projet de canal de la Sauldre à travers la Sologne, réalisé à partir de l'été 1848.

En 1850, il est nommé inspecteur général de deuxième classe, mais doit demander une mise en disponibilité à la fin de l'année pour raison de santé.

En 1856, il publie son traité sur Les Fontaines publiques de la ville de Dijon, où apparaît la formule qui porte désormais son nom. Une unité de mesure en découle : un darcy correspond à la perméabilité d'un corps assimilé à un milieu continu et isotrope au travers duquel un fluide homogène de viscosité égale à celle de l'eau à 20 °C (une centipoise) s'y déplace à la vitesse de 1 cm/s sous l'influence d'un gradient de pression de 1 atm/cm.

Peu après sa mort en 1858, son nom est donné par la ville de Dijon à la place du Château-d'eau, qui devient place Darcy. En 1880, un jardin qui porte son nom sera construit sur le premier réservoir d'eau potable de Dijon.

Œuvres

Buste d'Henry Darcy au Jardin Darcy à Dijon, construit sur le premier réservoir d'eau potable de la ville
  • Henry Darcy, Les fontaines publiques de la ville de Dijon : exposition et application des principes à suivre et des formules à employer dans les questions de distribution d'eau, Paris, Victor Dalmont, (lire en ligne)
  • Henry Darcy, Recherches expérimentales relatives au mouvement de l'eau dans les tuyaux, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne)
  • Henry Darcy, « Note relative à quelques modifications à introduire dans le tube de Pitot », Annales des ponts et chaussées,‎ , p. 351-359 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  • Henry Darcy, Henri Bazin, Recherches hydrauliques entreprises par M. Henry Darcy continuées par M. Henri Bazin. Première partie. Recherches expérimentales sur l'écoulement de l'eau dans les canaux découverts, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne)
  • Henry Darcy, Henri Bazin, Recherches hydrauliques entreprises par M. Henry Darcy continuées par M. Henri Bazin. Deuxième partie. Recherches expérimentales relatives au remous et à la propagation des ondes, Paris, Imprimerie impériale,
  • Rapport à M. le ministre des travaux publics, sur le pavage et le macadamisage des chaussées de Londres et de Paris, p. 1-263, Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1850, 2e semestre, Carilian-Goeury, Paris (lire en ligne), planche 190 : chaussées de Londres (voir)

Distinctions

  • Darcy est nommé conseiller municipal de Dijon le . Il le restera jusqu'en 1848.
  • Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le en reconnaissance pour les services de l'ingénieur et ceux du bon citoyen.
  • En 1845, il devient membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon.
  • Par reconnaissance, en 1846, la ville de Dijon lui accorde pendant le restant de sa vie un approvisionnement gratuit en eau pour sa maison.

Notes et références

  1. Tables décennales des actes de naissance de la commune de Dijon du 21 septembre 1802 au 31 décembre 1812, Département de la côte d'or (lire en ligne), p. 49 :

    « Darcy, Henry Philibert Gaspard, 21 prairial an 11 »

  2. George Fancher, « Henry Darcy - Engineer and Benefactor of Mankind », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, Society of Petroleum Engineers,‎ (DOI 10.2118/762-G, lire en ligne)
  3. Pierre Barral, Un Grand Préfet de la Côte-dOr sous Louis-Philippe : la correspondance d'Achille Chaper (1831-1840), Dijon, Analecta Burgundica,

Annexes

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Bibliographie et sources

  • « Les grandes figures disparues de la spéléologie française », Spelunca (Spécial Centenaire de la Spéléologie), no 31,‎ , p. 44
  • Physiciens en Bourgogne, sous la direction de Michel Pauty, CCSTI de Bourgogne, 2005
  • Françoise COLIN, Henry Darcy et Dijon, celui par qui le chemin de fer arriva..., chez l'auteur, 2003, 50 p.

Articles connexes

Liens externes