Henri Sterdyniak
| Domaines | Macroéconomie |
|---|---|
| Institutions | Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) |
| Diplôme |
École polytechnique ENSAE ParisTech (ENSAE) |
Henri Sterdyniak est un économiste français, signataire du manifeste d'économistes atterrés.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Henri Sterdyniak, né le 13 novembre 1951[1], est élève de l’École polytechnique de 1970 à 1973, puis de l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE) de 1973 à 1975[2].
Parcours professionnel
[modifier | modifier le code]De 1975 à 1982, il est administrateur de l'Insee. À partir de 1982, il est économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Positions
[modifier | modifier le code]Classé à gauche[3], il est coauteur du Manifeste d'économistes atterrés (2010)[4].
En 2012, Les Économistes atterrés, dont il fait partie, proposent des politiques économiques alternatives à « la lutte contre les déficits publics, [qui] a déjà des conséquences sociales très négatives dans de nombreux pays européens ». Ces orientations sont toujours à l'ordre du jour sans aucune remise en cause de leurs fondements théoriques. « L’instrumentalisation de la dette publique [est] utilisée comme un prétexte pour attaquer [...] les fondements même de l’Etat social »[5].
En 2015, Il dénonce dans L'Humanité la politique de « François Hollande et d'une fraction du Parti socialiste », ceux-ci ayant, selon lui, « renoncé à mettre en cause la domination de la finance »[6]. Dans un contexte où la France peut s’endetter à des taux très bas, il prône un renforcement des dépenses publiques[7].
En , il donne raison à François Hollande sur la « tendance nette » à la baisse du chômage qui se dessine en partie grâce aux aides publiques à l'embauche[8].
En 2024 selon Henri Sterdyniak, le creusement du déficit [public de la France] révèle l’échec de la politique économique d’Emmanuel Macron. Les baisses inconsidérées d’impôts qui, contrairement aux promesses de la « politique de l’offre » n'ont pas dopé l’activité économique. Sur la période 2017-2024, « les gouvernements ont réduit les recettes publiques [annuelles] de 76 milliards d’euros, soit 2,7 % du PIB. Cette baisse se répartit en deux volets : 40 milliards d’euros pour les entreprises et 36 milliards pour les ménages ». La baisse des impôts pour les entreprises et les ménages aisés « a contribué à creuser le déficit public sans relancer efficacement l’économie, et en exacerbant les inégalités sociales ». « La dette [publique de la France est] un prétexte pour prôner la baisse des dépenses publiques » celle ci a une limite adossée à la qualité des services publics qui ne doit pas se dégrader[9],[10],[11].
Le 14 septembre 2024, avec deux autres économistes, il est exclu du conseil d’administration des Economistes atterrés. Ceux-ci dénoncent le « procès stalinien » qui leur a été fait[12].
Publications
[modifier | modifier le code]- Avec Stéphanie Villers, Crise économique 2020 : vers un nouveau monde ?, Paris, Économica, 2020
- Avec Jean-Marc Daniel, Présidence Sarkozy : quel bilan ?, Bordeaux, Prométhée, 2012
- Avec Philippe Askenazy, Thomas Coutrot, André Orléan, Manifeste d'économistes atterrés : crise et dettes en Europe, Paris, Les Liens qui libèrent, 2011
- Avec Gaël Dupont, Quel avenir pour nos retraites ?, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2000
- Avec Jean Pisani-Ferry et Pierre Villa, Problèmes de macroéconomie, Paris, Économica, 1984
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Who's Who in France biography ID 39401 »
- ↑ « fiche de Henri Sterdyniak », sur Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (l'AX), Paris (consulté le ) ; y est notamment indiqué le grade de Henri Sterdyniak dans l’administration : « administrateur INSEE en disponibilité ».
- ↑ « Cohen, Aghion, Sterdyniak, Piketty... les économistes de gauche sociale-démocrate atterrés par Hollande », challenges.fr, 26 septembre 2012.
- ↑ Sylvia Zappi, « Les économistes de gauche poussent François Hollande à se démarquer de la politique d'austérité », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Comment "les économistes atterrés" veulent "changer d'économie" », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- ↑ Henri Sterdyniak, « Une autre voie est possible », L'Humanité, (lire en ligne).
- ↑ Adrien Gaboulaud, « « On n'est pas obligé de laisser croître les inégalités » : les Économistes atterrés reviennent », Paris Match, (lire en ligne).
- ↑ Benoît Zagdoun, « Chômage : « François Hollande a raison de dire que ça va mieux » », Franceinfo, (lire en ligne).
- ↑ Dominique Berns, « Henri Sterdyniak sur l’économie française : « Le creusement du déficit révèle l’échec de la politique économique d’Emmanuel Macron » », sur LeSoir.be, (consulté le )
- ↑ Thibault Laurent joye, Henri Sterdyniak, « La dette, un prétexte pour prôner la baisse des dépenses publiques : (ou le retour du fétichisme budgétaire) » [PDF], sur atterres.org, (consulté le )
- ↑ Dominique Berns, « Déficit public : comment redresser le bilan économique ... », sur sudradio.fr, (consulté le )
- ↑ Matthieu Aron, « Croissantistes » contre « décroissantistes » : règlement de comptes chez les Economistes atterrés, nouvelobs.com, 23 janvier 2025
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la recherche :
- Page d'Henri Sterdyniak sur le site de l'OFCE
- Articles d'Henri Sterdyniak dans Variances, revue des anciens élèves de l'ENSAE