Heinz Barth

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Heinz Barth
Surnom « L'Assassin d'Oradour-sur-Glane »
Naissance
Gransee (Brandebourg) Allemagne
Décès (à 86 ans)
Gransee (Brandebourg) Allemagne
Allégeance Drapeau du Troisième Troisième Reich
Arme Waffen-SS
Grade Obersturmführer
Années de service 19381945
Conflits Seconde Guerre mondiale

Heinz Barth (né le à Gransee, Brandebourg en Allemagne, et décédé le dans la même ville), est un officier subalterne allemand de la Waffen-SS, criminel de guerre, l'un des principaux exécutants du massacre d'Oradour-sur-Glane le .

Il a été souvent désigné comme étant l'assassin d'Oradour-sur-Glane[1], mais il est clair que, si on tient compte :

  • de son âge au moment des faits (23 ans) ;
  • de la participation de 4 autres sections SS[2] ;
  • de la chaîne de commandement ayant décidé de l'action ;
  • et de la présence sur place de supérieurs, notamment,
    1. son commandant de bataillon[3] Adolf Diekmann[4] ;
    2. et son commandant de compagnie[5] Otto Erich Kahn ;

ce titre ne peut lui être attribué en mode exclusif.

Biographie

Sous le IIIe Reich et pendant la Seconde Guerre mondiale

Heinz Barth entre dans les Jeunesses hitlériennes, dès l'âge de 12 ans, en 1932 puis se voit attribuer la médaille d'or de la Hitlerjugend durant son séjour dans cette organisation. À 18 ans en 1938, il intègre le Corps de transport nazi ou NSKK, qui était une formation paramilitaire motorisée fondée le par la SA ; le , la NSKK était devenu un corps indépendant au sein du parti nazi (NSDAP). Il s'inscrit au NSDAP (no 7 844 901) le , lors de la fête du Parti célébrant le putsch manqué de Munich de 1923.

Il est enrôlé dans la police militaire dont il devient officier. En 1983, la Cour de Justice d'Allemagne de l'Est établira que Barth a participé, comme membre d'un bataillon de police et de sécurité, aux massacres de civils tchèques durant la loi martiale de 1942 à Klatovy et Pardubice. Il est également impliqué, le , dans le massacre de 92 personnes à Lidice en République tchèque[6].

Le , Heinz Barth rejoint la Waffen-SS avec le grade d'Untersturmführer, équivalent de sous-lieutenant dans l'armée française, le grade le plus faible d'officier, (matricule no 458 037) au détachement de pionniers SS « Kraft », puis est muté à la 10e division de Panzer SS Frundsberg, puis à la 3e division SS Totenkopf en , enfin sur le front oriental dans la 2e division SS « Das Reich ». À 23 ans, en 1944, il est intégré au bataillon d'Adolf Diekmann, sous le commandement direct d'Otto Erich Kahn, en tant que chef de section dans la 3e compagnie du 1er bataillon du régiment de panzergrenadier « Der Führer », au sein de la division « Das Reich » commandée par le général Heinz Lammerding[6]. C'est cette compagnie à laquelle il appartient qui, à Oradour-sur-Glane le , commet le massacre au cours duquel 642 hommes, femmes et enfants présents dans le bourg (ou à proximité) sont fusillés, mitraillés ou brûlés vifs.

Lors du procès de Berlin en 1983, il reconnaîtra avoir donné l'ordre d'ouvrir le feu sur les hommes du village et avoir personnellement exécuté, à ce moment-là, entre douze et quinze personnes pour montrer l'exemple.

La division SS « Das Reich » continue ensuite sa route vers le Nord pour participer à la bataille de Normandie, dans laquelle, au mois d', Barth est sérieusement blessé : il perd une partie de sa jambe gauche.

Après une période de convalescence, Barth est réintégré le au sein du 2e bataillon de formation SS de panzergrenadier.

La vie d'Heinz Barth après-guerre

À la fin de la guerre, Barth retourne à Gransee, dans le Brandebourg qui était alors en République démocratique allemande. Selon l'AFP, il y serait retourné sous un faux nom. Le , lors du procès du massacre d'Oradour-sur-Glane, à Bordeaux, il est condamné à mort par contumace, pour crimes de guerre.

Pour le même crime, il est condamné en 1983 à la prison à vie par la justice de la République démocratique allemande. Il est remis en liberté en en raison de son âge, de son mauvais état de santé et des regrets qu'il aurait exprimés pour ses actes[6].

Il est le seul officier nazi à avoir été jugé, en 1983, en Allemagne de l'Est.

En tant que « mutilé de guerre », on lui attribue une pension mensuelle, en 1991 à la suite de la réunification, de 800 marks, l'équivalent de 392 dollars ; ceci entraîne un vif débat en Allemagne sachant sa condamnation de 1983. En 2000, le tribunal du travail de Potsdam lui retire celle-ci au motif qu'un criminel de guerre ne saurait être pensionné[6].

Le Bundestag vote finalement à la fin de l'année 2001 une loi privant tous les anciens criminels de guerre de toute pension d'invalidité[6].

Barth meurt dans sa ville natale le .

Notes et références

  1. « L’"assassin d'Oradour-sur-Glane" est mort à l'âge de 86 ans » Dépêche de l’AFP du
  2. Jean-Jacques Fouché, Oradour, Paris, éd. Liana Levi, , 288 p. (ISBN 978-2-867-46271-9, OCLC 635183358), p. 84-85
  3. Il s'agit de son supérieur à 2 niveaux au-dessus de lui (son "N + 2" si on s'exprime selon le jargon habituel en entreprise) ; dans l'armée de terre française, le grade pour cette fonction est en temps de paix celui de commandant, aussi appelé parfois chef de bataillon.
  4. Jean-Jacques Fouché 2001, p. 78-79
  5. Il s'agit de son supérieur direct, i.e. à 1 niveau au-dessus de lui (son "N + 1" si on s'exprime selon le jargon habituel en entreprise) ; dans l'armée de terre française, le grade pour cette fonction est en temps de paix celui de capitaine.
  6. a b c d et e « L'"assassin d'Oradour-sur-Glane" est mort à l'âge de 86 ans », sur Le Monde.fr, (consulté le )

Liens externes