Hedy Lamarr

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Hedy Lamarr
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Hedy Lamarr en 1948.
Nom de naissance Hedwig Eva Maria Kiesler
Naissance
Vienne, Autriche-Hongrie
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Drapeau de l'Autriche Autrichienne
Décès (à 85 ans)
Casselberry, Floride États-Unis
Profession Actrice, inventrice
Films notables Extase
Samson et Dalila

Hedy Lamarr, née Hedwig Kiesler le à Vienne (Autriche-Hongrie) et morte le à Casselberry (Floride, USA), est une actrice, productrice de cinéma et inventrice autrichienne naturalisée américaine.

Au cours de sa carrière cinématographique, elle a joué sous la direction des plus grands réalisateurs de l'époque : King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille ou Clarence Brown.

Outre sa carrière au cinéma, elle a marqué l'histoire scientifique des télécommunications en inventant, en collaboration avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions par étalement de spectre, ancêtre des techniques toujours utilisées actuellement pour les liaisons chiffrées militaires, la téléphonie mobile ou la technologie Wi-Fi.

Biographie

Jeunesse

Hedy Lamarr, née Hedwig Eva Maria Kiesler, est la fille d'un couple de juifs convertis au catholicisme. Son père Emil Kiesler, né à Lviv (anciennement Lemberg dans l'empire austro-hongrois) dans l'actuelle Ukraine, était directeur de banque[1], alors que sa mère Gertrud Lichtwitz, issue d'une grande famille juive de Budapest, était pianiste.

Carrière en Europe

Hedwig se présente seule, à seize ans, probablement recommandée par une relation de ses parents dont la situation financière s'est dégradée[2], aux studios Sascha de Vienne. La future Hedy Lamarr entre « dans le monde du silence expressif » par l'entremise de son compatriote metteur en scène Georg Jacoby, qui a réalisé de nombreux films parmi lesquels Vendetta en 1919, avec Emil Jannings et Pola Negri, Le Petit Napoléon en 1922, qui est d'ailleurs le premier film où apparaît Marlene Dietrich, et cosignataire du fameux Quo vadis ? de 1924. Il l'engage pour deux films – Geld auf der Strasse avec Rosa Albach-Retty, la grand-mère de Romy Schneider, et Tempête dans un verre d'eau, en 1930 et 1931 – puis comme scripte pour la garder près de lui. La jeune fille est ensuite engagée par le metteur en scène de théâtre Max Reinhardt qui déclare à la presse qu'elle est « la plus belle fille du monde » ; c'est à cette époque qu'elle rencontre Otto Preminger et Sam Spiegel, qui rivalisent alors pour obtenir ses faveurs[2].

Hedy gagne Berlin en 1931. Elle tourne pour le cinéma Pas besoin d'argent de Carl Boese (codirecteur du classique Le Golem), qui remporte un grand succès, et Les Treize Malles de monsieur O. F. d'Alexis Granowsky avec notamment Peter Lorre et Margo Lion - pour lequel Hedy fait l'objet d'une tapageuse campagne de publicité aux retombées intéressantes puisque même le New York Times salue sa présence[2]. À la même époque, elle interprète sur scène un des quatre personnages principaux de Private Lives de Noel Coward et sa prestation lui vaut des critiques élogieuses[2].

Photo publicitaire d'Hedy Lamarr en 1934.

En 1933, dans Extase, film tchécoslovaque de Gustav Machaty, dont le scénario est proche de L'Amant de lady Chatterley, sa nudité et une scène d'orgasme font sensation[3]; cette réputation sulfureuse ne la quittera plus. Le film, présenté à la Biennale de Venise, est condamné par le pape Pie XII. Par la suite, la jeune femme remporte un grand succès en jouant, sur scène[2], Elizabeth d'Autriche (Sissi).

Sigrid Gurie (gauche) et Hedy Lamarr (droite) entourant Charles Boyer dans Casbah (1938).

Après un mariage de convenance avec l'industriel Friedrich Mandl (lui aussi selon toute vraisemblance encouragé par les parents de la jeune fille inquiets pour son avenir[2]), la future Hedy Lamarr, trop surveillée par son époux qui lui interdit de continuer son métier d'actrice[1], fuit d'abord en Suisse où elle côtoie la jet set, mais aussi Billy Wilder, Kay Francis, la star de la Paramount ou l'écrivain Erich Maria Remarque avec qui elle entame une liaison, le tout se soldant par cinq années d'absence des écrans.

Elle rencontre ensuite, à Londres, Louis B. Mayer venu dans cette ville pour engager Greer Garson, qui a eu un certain succès dans la pièce Golden Arrow de Sylvia Thompson aux côtés de Laurence Olivier, ainsi que Victor Saville, qui a réalisé Dark Journey avec Conrad Veidt et Tempête dans une tasse de thé avec Rex Harrison et Vivien Leigh.

Apparemment peu intéressé par Hedy, gêné notamment par sa prestation dans Extase (selon l'intéressée)[réf. souhaitée], le magnat d'Hollywood lui propose un contrat peu avantageux (six mois d'essai et 150 dollars par semaine) qu'elle refuse[2]. D'après ses propres dires, elle travaille alors comme gouvernante du jeune violoniste prodige Grisha Goluboff[4] avec qui elle embarque sur le Normandie. Durant la croisière (Cole Porter, qui écrira une chanson sur elle, figure entre autres parmi les passagers) Hedy Lamarr convainc Mayer de l'engager aux conditions qu'elle souhaite[1].

Carrière aux États-Unis : la star MGM

Hedy Kiesler réapparaît à l'écran, liée avec la M.G.M., le plus grand studio d'Hollywood, par un contrat de sept ans durant lesquels elle interprètera une quinzaine de longs métrages. Cette carrière américaine débute avec Casbah de John Cromwell produit par Walter Wanger et United Artists, un remake de Pépé le Moko de Julien Duvivier, où elle reprend le rôle de Mireille Balin, et Charles Boyer celui de Jean Gabin.

Hedy Lamarr dans La Dame des tropiques (1939).

Promue révélation et nouvelle sensation de Hollywood, elle enchaîne dans la veine exotique avec le romanesque La Dame des tropiques de Jack Conway, sur un scénario de Ben Hecht avec pour partenaire Robert Taylor, et entame aux côtés de Spencer Tracy le tournage complexe de Cette femme est mienne également sur un scénario de Hecht, commencé par Josef von Sternberg, repris par Frank Borzage non crédité et achevé par W. S. Van Dyke, surnommé « One Shot Woody », qui le signe seul. Certains exégètes affirment que Sternberg a quitté le tournage après quelques scènes parce qu'il ne retrouvait pas Dietrich en Lamarr. Il semble cependant que ce soit l'interventionnisme de Mayer qui ait en réalité détourné Sternberg et Borzage du projet[2]. Selon le Hollywood Reporter, en , l'actrice exige et obtient 5 000 dollars par semaine alors qu'elle en gagnait 750 jusque-là.

Après des débuts en fanfare puis une carrière décevante, ses prestations sont parfois fraîchement accueillies par la critique. La jeune femme est sollicitée par Luther Green pour jouer sur scène Salomé mais le studio s'y oppose.

Elle s'illustre dans la comédie anti-soviétique Camarade X de King Vidor, face à Clark Gable, sur un scénario de Ben Hecht : dans un rôle proche de Ninotchka tourné l'année précédente, elle parodie Greta Garbo en aggravant sa voix et, si elle intervient tardivement, amuse dans des situations incongrues comme celle où elle conduit un tramway rempli de chèvres et de paysans en vareuses. La veine parodique lui vaut de nouveau la faveur des critiques et du public[2].

Elle retrouve, dans un rôle qui annonce les futures héroïnes de ses films noirs, Tracy et Conway pour les aventures de La Fièvre du pétrole, éclipsée cependant par le couple que forment Gable et Claudette Colbert, et Vidor pour un de ses chefs-d'œuvre, le nostalgique Souvenirs avec Robert Young, qui dénonce un ordre puritain oppressif.

Dans Viens avec moi (1941).

Le cinéaste, qui apprécie les actrices de tête, la compare alors à l'incandescente Jennifer Jones, et le studio RKO la pressent face à John Wayne dans Duel au soleil, réalisé par Vidor mais finalement avec Jennifer Jones et Gregory Peck[2]. À la place, Lamarr rivalise avec Judy Garland et Lana Turner dans La Danseuse des Folies Ziegfeld de Robert Z. Leonard, un des grands succès de 1941.

Clarence Brown, le directeur favori de Garbo, l'emploie dans le romantique Viens avec moi, et Victor Fleming, le metteur en scène d'Autant en emporte le vent, la dirige avec John Garfield et Tracy dans l'adaptation du roman réaliste de John Steinbeck, Tortilla Flat, qui traite de la vie de pauvres pêcheurs californiens ; la critique Pauline Kael se fend d'une critique élogieuse à l'égard d'Hedy[2]. Dans le même temps, Conway la dirige pour la troisième fois, en même temps que William Powell, dans le mélodrame Carrefours ; dans ce film, Claire Trevor interprète le second rôle féminin, refusé par Marlene Dietrich - qui ne souhaitait pas apparaître en second couteau après Hedy[2].

Dans Tondelayo de Richard Thorpe, grimée en noir, l'actrice est une indigène de la Sierra Leone, vile tentatrice de Walter Pidgeon et Richard Carlson, mais sa carrière menace de sombrer dans la série B. Elle tourne encore une comédie, Le Corps céleste d'Alexander Hall, qui lui redonne pour partenaire Powell en mari astronome clamant comme un slogan : « It's heaven to be in love with Hedy ».

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle participe en tant qu'exilée à l'effort de guerre américain, entourée de Paul Henreid, Sydney Greenstreet et Peter Lorre avec le film noir Les Conspirateurs de Jean Negulesco, un récit d'espionnage contemporain.

Dans un registre proche, Angoisse de Jacques Tourneur, un des rares budgets importants du réalisateur, confirme une nouvelle fois l'actrice comme héroïne de thriller, entre l'Irlandais George Brent et l'Austro-Hongrois Paul Lukas. Le film est la production la plus coûteuse de la RKO en 1944 ; Hedy Lamarr insiste pour que l'action contemporaine du roman de Margaret Seymour Carpenter soit transposée au début du siècle, il faut reconstituer des quartiers de New York en 1903 ; l'action se déroulant dans la haute bourgeoisie cosmopolite de la côte Est, les décors d'intérieurs, les costumes, la photographie sont également luxueux.

Dans La Princesse et le Groom (1945).

En 1945, elle interprète le dernier film de son contrat avec la MGM, la comédie La Princesse et le Groom réalisée par Richard Thorpe, avec Robert Walker pour co-vedette. Les ambitions de Mayer ont fait long feu. De Sternberg à Thorpe, Hedy Lamarr échoue à devenir la nouvelle Garbo.

Triomphe et déclin

En 1946, Hedy Lamarr se lance dans la production indépendante. Le Démon de la chair est réalisé pour partie par Douglas Sirk, autre émigré de Berlin, et signé par le viennois Edgar Ulmer, choisi expressément par Hedy[2]. Ce psychodrame en costumes, d'un romantisme exacerbé, se déroule dans la Nouvelle-Angleterre au début du XIXe siècle et offre son meilleur rôle à l'actrice : le portrait d'une criminelle schizophrène. D'après un roman de Ben Ames Williams, auteur également de Péché mortel dont l'adaptation à l'écran valut à Gene Tierney une nomination à l'Oscar, Lamarr partage ici l'affiche avec George Sanders et Louis Hayward. Ce film demeure, avec Extase et Samson et Dalila, un de ses classiques.

L'échec de son film suivant, La Femme déshonorée de Robert Stevenson avec John Loder (qu'elle épouse), marque la fin brutale, dès 1947, de son activité en tant que productrice.

Avec Victor Mature dans Sanson et Dalila (1949).

Les neuf années suivantes sont marquées par une relative discrétion, malgré le triomphe du péplum Samson et Dalila (1949) de Cecil B. DeMille, inspiré du Livre des Juges avec Victor Mature, George Sanders et Angela Lansbury : il fixe pour longtemps son image de femme fatale, froide et sans cœur.

L'actrice passe alors de la comédie Vivons un peu de Richard Wallace, avec Robert Cummings et la russe Anna Sten, au film d'espionnage La Dame sans passeport de Joseph H. Lewis, dont l'intrigue se déroule à La Havane sous Batista ; la comédie et l'espionnage sont réunis dans Espionne de mon cœur de Norman Z. McLeod, au côté de Bob Hope. Elle expérimente par ailleurs le western (avec peu de succès) à la Paramount, avec Terre damnée de John Farrow, en propriétaire de saloon face à Ray Milland.

Elle achève sa carrière dans L'amante di Paride de Marc Allégret, où elle incarne les mythiques Hélène de Troie et impératrice Joséphine, et dans le semi-documentaire L'Histoire de l'humanité de, et produit par Irwin Allen, auquel participent également Ronald Colman et les Marx Brothers, où elle prête ses traits à Jeanne d'Arc.

En 1957, l'actrice partage le générique de son dernier film officiel, Femmes devant le désir de Harry Keller, avec la soprano Jane Powell : « une étude assez prenante sur le monde des actrices » selon Gérard Legrand. Fin mars, elle est l'invitée surprise de la prisée émission télévisée de divertissement What's My Line? sur CBS. La même année meurt Mayer, son second « père en cinéma » après Jacoby.

Au lendemain de son plus grand succès, Samson et Dalila, la chute de la star est amorcée. Hedy Lamarr se retire dès 1957 après une série d'échecs. Selon des sources obscures, elle mène une vie mondaine pendant quelques années et dilapide sa fortune. Elle expérimente la chirurgie esthétique, sans succès.[réf. souhaitée]

Hedy Lamarr l'inventrice

Hedy Lamarr en 1942.

En 1941, en collaboration avec George Antheil, Hedy Lamarr propose son système secret de communication[5],[6],[7],[8] applicable aux torpilles radio-guidées, qui permettait au système émetteur-récepteur de la torpille de changer de fréquence, rendant pratiquement impossible la détection de l'attaque sous-marine par l'ennemi.

Copie de la demande de brevet américain déposé par Hedy Lamarr et George Antheil sur le « Secret Communication System » (10 juin 1941).

Il s'agit d'un principe de transmission (étalement de spectre par saut de fréquence) toujours utilisé pour le positionnement par satellites (GPS, GLONASS…), les liaisons chiffrées militaires, les communications des navettes spatiales avec le sol, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi[9].

Hedy Lamarr a bien d'autres centres d'intérêts que son métier d'actrice et, de ses conversations avec son ami, le compositeur d'avant-garde George Antheil, est née l'idée de cette invention[10]. Lamarr avait pris connaissance de technologies de différentes armes, dont celles de systèmes de contrôle de torpilles, lorsqu'elle avait été mariée (de 1933 à 1937) à Friedrich Mandl, un très important fabricant d'armes autrichien[10], converti au catholicisme pour faire commerce avec l'Heimwehr autrichienne[11]. Antheil, quant à lui, était familier des systèmes de contrôle automatiques et des séquences de sauts de fréquence qu'il utilisait dans ses compositions musicales et ses représentations[10]. Dans le but d'aider les Alliés dans leur effort de guerre, ils proposent leur invention à une association d'inventeurs dans le domaine, le National Inventors Council (en), en , puis décident de déposer le brevet, le , en rendant cette invention immédiatement libre de droits pour l'Armée des États-Unis[10].

Le Bureau des brevets américain détient en effet, cosignée par Hedy Lamarr[12], la description d'un système de communication secrète pour engins radio-guidés, appliqué par exemple aux torpilles. Le brevet intitulé Secret communication system (brevet des USA no 2 292 387) du (enregistré le )[13] décrit un système de variation simultanée des fréquences de l'émetteur et du récepteur, selon le même code enregistré (le support utilisé étant des bandes perforées)[13]. Mais cette idée ne fut pas mise en pratique à l'époque[10],[9], bien que la Marine américaine eût, dans les années 1950, un projet de détection de sous-marins par avions utilisant cette technique[10].

Plus tard, les progrès de l'électronique font que le procédé est utilisé — officiellement pour la première fois par l'Armée américaine — dans la crise des missiles de Cuba en 1962[8],[10] et pendant la guerre du Vietnam[10]. Lorsque le brevet est déclassé, le dispositif est également utilisé par les fabriquants de matériels de transmission, en particulier depuis les années 1980[10]. La plupart des téléphones portables mettent à profit les principes de cette invention.

Hedy Lamarr a reçu le prix de l'Electronic Frontier Foundation américaine en 1997[14],[8]. À titre posthume, elle et George Antheil ont ensuite été admis au National Inventors Hall of Fame en 2014[10].

Vie privée

Vie amoureuse

Hedy Lamarr en 1944.

Dans un article de Ciné Télé Revue, Hedy Lamarr est ainsi décrite :

« La première chose qu'elle remarque, quand un de ces beaux messieurs lui est présenté, c'est sa démarche, sa façon d'être. Est-il aimable, courtois, distingué ? A-t-il un aspect frais, soigné ? Hedy a horreur des hommes qui ont l'air d'avoir oublié de se raser, comme de tous ceux qui éprouvent un malin plaisir à mettre leurs mains au plus profond des poches et les pieds sur le bureau. »

Le livre de souvenirs de Hedy Lamarr, paru en 1966, a dégradé son image de déesse intouchable. En France, il a fait l'objet d'un compte rendu de Bernard Cohn dans Positif (no 98, ). La star s'y attarde sur sa vie privée mouvementée. Ces mémoires figurent parmi les dix autobiographies les plus érotiques de tous les temps selon Playboy, avec La Vie sexuelle de Catherine M., Les Mémoires de Casanova et les autobiographies de Klaus Kinski et Motley Crue. H. Lamarr a cru que la franchise du livre avait mis un point final à sa carrière et en a accusé ses prête-plume. Le livre a été même précédé de deux introductions, une médicale et une psychiatrique, car l'activité sexuelle en dehors du mariage était alors considérée comme pathologique.

Certes H. Lamarr figure comme l'une des grandes séductrices de Hollywood. Elle s'est illustrée notamment à travers six mariages, dont le premier s'avère le plus fameux : Friedrich Mandl est un des quatre plus grands marchands d'armes du monde, ami personnel et fournisseur de Mussolini. Il a fait d'elle, dès 1933, une institution de la haute société de Vienne, recevant des dirigeants étrangers dont Hitler selon les mémoires de Hedy. F. Mandl a tenté, selon une légende peu probable[2], de racheter toutes les copies d'Extase pour les détruire. Par ailleurs, Hedy Lamarr aurait quitté F. Mandl parce qu'il était trop impliqué avec les nazis. Selon cette même légende, elle s'enfuit après avoir drogué la domestique chargée de la surveiller en lui empruntant son uniforme.

Hedy Lamarr et John Loder dans une salle d'audience en 1946.

De ses maris suivants, il est assez peu question : avec le scénariste et producteur Gene Markey (1939-1940), Hedy adopte James qui, en 1969, s'avère être le principal protagoniste d'un fait divers (devenu policier, il tue un garçon noir de 14 ans) ; avec l'acteur John Loder (1943-1947), elle a deux enfants, Anthony et Denise, avec qui elle entretient des relations difficiles malgré de belles déclarations car l'actrice a la main lourde (Denise a raconté qu'elle pleurait en jouant avec une poupée à l'effigie de sa mère souvent absente) ; suivent ensuite l'acteur Teddy Stauffer (1951-1952), l'industriel W. Howard Lee (1953-1960) et l'avocat Lewis J. Boies (1963-1965). Son mariage le plus long, avec H. Lee, s'est confirmé de l'aveu de l'actrice, comme une page noire de sa vie.

Hedy collectionne les aventures. En Angleterre, elle séduit Stewart Granger, encore marié à Elspeth March. Dans Ecstasy and Me, elle raconte qu'en 1945, John Kennedy, de passage à Paris, lui a téléphoné pour lui proposer de venir ; elle l'a invité dans son appartement où il est arrivé une heure plus tard avec un sac d'oranges ; les agrumes étant à l'époque pratiquement introuvables, le présent a été très apprécié. En , Howard Hughes l'arrose de cadeaux. H. Lamarr fréquente Jean-Pierre Aumont en , Mark Stevens en septembre et ses fiançailles avec George Montgomery sont rompues en novembre, selon The Hollywood Reporter.

Parmi les personnalités diverses que la star aurait fréquentées de près :

Subversion et nudité

Hedy Lamarr est l'une des plus célèbres actrices parues entièrement nues au cinéma. C'est dans Extase, un film tchèque de 1933, antérieur à sa carrière hollywoodienne.

Dans le livre Grandes Dames du cinéma, Don Macpherson déplore le manque « de ce charme distinct et de cette personnalité qui ferait écho à sa beauté » ; il salue « un de ses efforts professionnels les plus réjouissants » dans La Danseuse des Folies Ziegfeld et enfonce le clou à propos du film de Cecil B. DeMille (Samson et Dalila, 1949) : « Lamarr incarne Dalila avec un bienfaisant mépris du réalisme », au côté de Victor Mature « dont les prouesses d'acteur sont de la même veine » ; l'auteur reconnaît cependant que « sa détermination et son panache » contribuent à sauver le film et termine sur cette note : « Parmi les ruines de son temple « technicoloré », ne dirait-on pas qu'elle a enfin trouvé sa place, si éphémère soit sa gloire »[15].

Beaucoup ne lui pardonnent pas d'avoir refusé les films Casablanca, Hantise et L'Intrigante de Saratoga, qui ont ouvert une voie royale à Ingrid Bergman.

À propos de Casablanca, Hedy Lamarr aurait été approchée, comme du reste Irene Dunne et Michèle Morgan (trop chère), mais elle était liée par contrat à la MGM et ne souhaitait pas s'engager sur un projet sans connaître le scénario – l'équipe, Bogart et Bergman compris, n'apprécia pas davantage l'aspect improvisé du tournage. La rumeur dit également que beaucoup d'actrices connues refusèrent car elles ne trouvaient pas Bogart suffisamment séduisant. Celui-ci n'avait à son actif en 1942 que deux rôles en vedette, dans La Grande Évasion (High Sierra) et Le Faucon maltais de John Huston, avec respectivement Ida Lupino et Mary Astor. Ingrid Bergman de son côté débutait aux États-Unis où elle n'avait guère tourné que le remake d'Intermezzo et Docteur Jekyll et M. Hyde avec Spencer Tracy et Lana Turner. Même Jack Warner n'en revenait pas que Bogart pût paraître sexy et ce dernier lui-même en attribuait le mérite à sa partenaire. D'autre part, George Cukor, réalisateur de Hantise, ne se souvenait pas que Hedy eût été mentionnée dans ce projet[2].

Hedy Lamarr et George Sanders dans Le Démon de la chair (1946).

Dans l'article du Larousse, le critique cinématographique déplore que « l'esthétique aseptisée de la M.G.M. » ait accentué la « froideur naturelle de son jeu » et mesure les capacités de l'actrice à l'aune de sa prestation dans Le Démon de la chair. Concernant Mayer, l'ouvrage insiste sur sa conception de la star : « élégante, diaphane, lointaine », et souligne la mièvrerie générale des films MGM après la mort d'Irving Thalberg (1936). Pour Tulard, sa carrière ne compte « pas de grands chefs-d'œuvre mais d'excellentes bandes »[16].

La femme n'a pas reçu de meilleures critiques que l'interprète. Du point de vue de l'acteur français Jean-Pierre Aumont :

« Lors d'un dîner auquel l'avait convié Hedy Lamarr, l'acteur sentit soudain sous la table la jambe de son hôtesse se frotter contre la sienne… Huit jours après, Hedy et Jean-Pierre étaient fiancés. Après avoir offert un solitaire à la dame de son cœur, l'acteur téléphona à son père pour lui demander de venir à Los Angeles faire la connaissance de sa future belle-fille. Le temps que monsieur Aumont père fasse le voyage, Jean-Pierre avait réalisé qu'il allait commettre une erreur : capricieuse, futile, Hedy n'était vraiment pas la femme de sa vie. En accueillant son père à l'aéroport, Jean-Pierre lui fit part de sa décision de rompre et lui confia la mission d'en avertir la fiancée. La nouvelle fut mal accueillie. Quand elle revit l'acteur, Hedy lui jeta sa bague au visage, puis, se ravisant, la ramassa et claqua la porte ! »

Avec Howard Lee, l'amour devient haine. Gene Tierney se souvient dans Mademoiselle, vous devriez faire du cinéma :

« Howard Lee était en pleine procédure de divorce avec Hedy Lamarr. Bien avant que les touristes eussent investi la ville, il avait construit une maison baptisée Villa of Aspen (anciennement Villa Lamarr). (…) A la seule mention de mon nom, il cracha : “Pas question ! J'ai eu mon compte d'actrices de cinéma !” (…) S'il croyait, ou redoutait, une créature hollywoodienne, je ne correspondais plus à cette catégorie, pour autant que ce fût jamais le cas. »

Jane Powell, à propos du dernier film officiel d'Hedy Lamarr, Femmes devant le désir, raconte :

« Hedy Lamarr était obsédée par son âge et par sa beauté. Elle ne supportait pas d'être la mère d'une femme adulte et avait interdit toute scène avec moi, ce qui était totalement déraisonnable puisque j'étais censée être sa fille. Elle était star jusqu'au bout des ongles. Chaque jour elle arrivait au studio dans une limousine conduite par son chauffeur et se précipitait à la salle de maquillage le long d'un tapis rouge qu'on avait pris soin de dérouler pour elle. Un jour, elle a claqué la porte au nez de toute l'équipe, croyant qu'une plaisanterie dont nous riions la concernait. »

— Ciné Télé Revue

La légende noire

Selon George Antheil, « Hedy était un géant intellectuel comparée aux autres actrices d'Hollywood[2]. » Les apparences l'ont souvent desservie et la solitude et la mélancolie semblent s'attacher à elle. Chirurgie ratée et faits divers sordides, bruits contradictoires composent sa « légende noire. »

Dans La Nuit américaine de François Truffaut, lors d'une crise de désespoir que l'équipe ne s'explique pas, l'actrice principale, Julie Bake (interprétée par Jacqueline Bisset), réclame du beurre en motte. Simple observateur, l'un des acteurs principaux (Jean-Pierre Aumont), commente :

« Il [le réalisateur] a encore de la veine dans son malheur. J'ai connu des caprices beaucoup plus coûteux. Il y avait une actrice autrichienne, Hedy Lamarr, qui était une des reines d'Hollywood ; elle regrettait tellement le climat pluvieux de son Tyrol natal qu'elle avait fait installer, dans le jardin de sa propriété en Californie, une machine à faire la pluie. Alors vous voyez, le beurre en motte… »

— Dialogue de Jean-Pierre Aumont dans La Nuit américaine.

En 1949, Hedy Lamarr remporte le seul prix de sa carrière, le Prix pomme acide de l'actrice la moins coopérative remis par les Golden Apple Awards. Cette misanthropie ne s'exerce pas seulement à l'égard des journalistes : le Ciné Télé Revue du 18 au rapporte que :

« Hedy Lamarr n'aime plus guère que l'on parle d'elle. Elle déteste les interviews et se méfie de la sincérité de ses amis. Elle n'en a plus beaucoup du reste. Elle a connu trop de déceptions et donc les redoute. Elle vit presque recluse. Surtout ne pas lui poser de questions trop précises : la laisser parler selon son cœur. Quand elle se sent du vague à l'âme, comme en ce moment, c'est à son enfance viennoise qu'elle pense le plus intensément. Et à son père. »

Dans sa vie sont mentionnées des amitiés féminines, amitié d'enfance avec la grande chanteuse viennoise Greta Keller : admirée du prince de Galles et du roi Carol de Roumanie, qui avait débuté avec Peter Lorre et Marlene Dietrich et devenue la première vedette du cabaret Oak Room (en). En 1939, elle comptait parmi ses fans Katharine Hepburn et Greta Garbo, Clifton Webb et Tallulah Bankhead. Parmi ses amies se trouve Ann Sothern, héroïne comique de la série Maisie et une des interprètes des Chaînes conjugales de Joseph Mankiewicz.

Dès 1960, elle est arrêtée pour vol à l'étalage et relâchée sans procès. En 1966, prise en flagrant délit de vol de produits de beauté dans une grande surface à Los Angeles, elle est jugée et relaxée. C'est une Hedy Lamarr défaite qui s'explique devant les caméras. Lena Horne raconte dans les mémoires d'Ava Gardner :

« Quand j'ai rencontré Hedy Lamarr après un de mes spectacles, elle m'a dit : « “C'était tout de même merveilleux, la M.G.M. ! On nous choisissait nos vêtements, nous n'avions besoin de penser à rien, Howard Strickling s'occupait de tout et prévoyait ce qu'on aurait à dire.” Et cette remarque m'a fait un drôle d'effet, parce que je savais, moi, qu'il y avait quelque chose d'horrible. On a toujours besoin d'être en mesure de penser par soi-même. »

Au milieu des années 1960, Andy Warhol fait la connaissance de Hedy Lamarr dont les mémoires lui inspirent en 1965 Hedy (The Most Beautiful Woman in the World/The Shoplifter/The Fourteen Year Old Girl), mélodrame parodique qui retrace une fin de vie et le mythe de l'immortalité qui lutte contre le temps à coups d'opérations chirurgicales ; après avoir dérobé dans des magasins, l'héroïne jouée par le travesti Mario Montez subit l'interrogatoire musclé d'une enquêtrice.

En 1990, Télé Poche évoque un téléfilm biographique avec Mélissa Morgan, ex-patineuse et actrice dans Les Feux de l'amour. L'année suivante, Jean Tulard écrit qu'elle a « sombré dans l'anonymat et, dit-on, dans la misère ». La même année Hedy Lamarr récidive au supermarché Eckerd de Casselberry en Floride, où elle vit : elle est condamnée à un an de contrôle judiciaire[a].

L'auteur, Joan MacTrevor, confirme l'aisance de Lamarr :

« Née […] d'une mère hongroise mondialement connue pour sa beauté et d'un père directeur de banque, elle est riche. Elle possède même une île dans les Caraïbes. Dernièrement, elle déclarait encore à la presse : “Une femme doit, jusqu'à son dernier soupir, soigner sa personne. Elle ne peut pas laisser son physique et sa beauté se dégrader !” […] Hedy Lamarr n'a vraisemblablement pas supporté l'oubli de ses fans. Souffrant en plus de cataracte, elle donne aujourd'hui la triste image d'une star déchue. »

— Ciné Télé Revue,

Un documentaire, Calling Hedy Lamarr, a été coréalisé par le fils de l'actrice, Anthony Loder, film dans lequel on le voit jeter la moitié des cendres de sa mère dans les bois entourant Vienne, ville où elle n'est jamais retournée. On le voit constater l'oubli concernant Hedy Lamarr sur le Walk of Fame où sa mère a donné l'étoile portant le numéro 6 247. Une urne contenant l'autre moitié des cendres repose depuis le , selon le souhait d'Anthony Loder, au cimetière central de Vienne - groupe 33 G - tombe numéro 80.

Mariages

Hedy Lamarr se maria et divorça six fois :

Elle a également eu des aventures avec Howard Hughes, John Fitzgerald Kennedy et plusieurs acteurs. Reconnaissant son "addiction au sexe", elle a déclaré un jour : « C'est une malédiction pour une femme d'avoir trop de besoins[1]. »

Filmographie

Cinéma

Clark Gable et Hedy Lamarr dans Camarade X (1940).
Dans La Femme déshonorée (1947).
Avec Victor Mature dans Samson et Dalila (1949).

Télévision

Productrice

Hedy Lamarr en 1944.

Citations

« N'importe quelle fille peut avoir l'air glamour, tout ce que vous avez à faire est de rester immobile et de prendre un air idiot[17]. »

« Peut-être mon problème dans le mariage — et c'est le problème de beaucoup de femmes — a été de vouloir à la fois l'intimité et l'indépendance[18]. »

H. Lamarr s'est aussi beaucoup exprimée sur les hommes, souvent en formules lapidaires du genre : « En dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre et je n’ai pas le temps de lui donner des leçons. »

Hommages

À propos de l'actrice

« Let's Speak of Lamarr, that Edy so fair,
Why does she let Joan Bennett wear all her old hair?
 »

— Cole Porter, Let's No Talk About Love, 1941.
La chanson est cruelle pour Joan Bennett, qui effectuait alors une carrière de femme fatale brune chez Fritz Lang et Jean Renoir, après avoir été jeune première blonde, mariée à Walter Wanger, le producteur de Casbah, et ex-femme de Gene Markey, deuxième mari d'Hedy… Apparemment, ce fut inspirée par la première apparition d'Hedy à Hollywood, qui fit une forte impression, que Joan Bennet décida de devenir brune.

« Sir Henry — Vous voyez la petite maison au bout de la route, en face de celle où Monsieur Poirot logeait l’an dernier ? Tenez-vous bien, elle a été louée par une vedette de cinéma. Les voisins en ont les yeux qui leur sortent de la tête.
Midge — Est-elle vraiment aussi fascinante qu’on le dit ?
Sir Henry — En fait, je ne l'ai pas encore vue, mais je crois savoir qu’elle est par ici ces jours… Quel est son nom déjà ?
Midge — Hedy Lamarr ? »

— Agatha Christie, Le Vallon, 1946

« But talk about an entrance! Hedy Lamarr holds the record for that. One entrance she made at Ciro's is a vision I'll never forget.
Hedy was at the height of her beauty, with thick, wavy, jet-black hair. With that stunning widow's peak, her face was magnificent. We all looked up and there she was at the top of the stairs. She wore a cape of some kind up to her chin, and it swept down to the floor. I can't even remember the color of the cape, because all I saw was that incredible face, that magnificent hair… She was enough to make strong men faint.
 »

— Lana Turner, Lana, the Lady, the Legend, the Truth, 1982

« Lorsque j’ai fait la connaissance d’Hedy Lamarr il y a environ vingt ans, elle était si époustouflante que toutes les conversations s’interrompaient dès qu’elle entrait dans une pièce. Où qu’elle allât elle devenait le point de mire de tous les regards. Je doute qu’il y ait eu un seul individu pour s’inquiéter de s’il y avait quelque chose derrière cette beauté. Tout le monde était trop occupé à la fixer bouche bée. »

— George Sanders, Mémoires d’une fripouille, 1960 (réédition PUF, p. 155)

« I think Hedy to be one of the most underestimated actresses, one who has not been lucky enough to get the most desirable roles. I have seen her do a few brilliant things. I always thought she had great talent, and as far as classical beauty is concerned you could not then, nor perhaps even now, find anyone to top Lamarr. »

— Errol Flynn, My Wicked Wicked Ways, 1959.
Par ailleurs, Flynn voulait engager Hedy Lamarr pour le premier rôle féminin de William Tell (1943/1944), un de ses projets les plus chers, qui ne vit jamais le jour.

Dans la culture populaire

  • Ingmar Bergman a écrit Un été avec Monika (1952) pour Harriet Andersson, et s'est notamment inspiré d'Hedy dans Extase (tourné vingt ans avant) pour la scène de nu, une des premières dans l'Europe d'après-guerre.
  • Tondelayo est le nom donné par l'équipage du lieutenant Ralph Wallace, d'après le personnage de Vénus noire d'Hedy Lamarr dans le film de 1942, à un B-25 devenu un des plus célèbres avions de guerre américains.
  • The Ruptured Duck, le surnom de la prestigieuse médaille militaire The Honorable Discharge Lapel Pin, est attribué à Hedy Lamarr, qui, prenant l'avion pour fuir Mandl (celui-ci voulait l'assassiner car tout le monde avait découvert qu'elle était l'auteure des inventions militaires qu'il s'était attribuées), avait comparé son terrible vol à un segeltuch gebrochen (broken bird) mais cela fut traduit par Ruptured Duck. L'expression fut reprise par les employées de l'usine qui fabriquait le Duck pour commémorer le vol héroïque de Lamarr[19].
  • En 1974, Mel Brooks utilise son nom accompagné d'un bruit de pet dans Le shérif est en prison. H. Lamarr lui intente un procès[2].
  • En 1979, Manuel Puig publie le roman fantastique Pubis Angelical inspiré par la trajectoire de Lamarr (épouse d'un grand marchand d'armes européen et star de cinéma), où il réduit la femme à un pur fantasme sexuel[2].
  • Le docteur Isaac Kleiner, personnage fictif présent dans le jeu vidéo Half-Life 2, a notamment surnommé son crabe de tête apprivoisé « Lamarr ». Il l'appelle parfois « Hedy ».
  • En 1998, le festival Ars Electronica rend hommage à la star H. Lamarr et à l'inventeur.
  • En 2001 l'artiste allemande Michaela Melián rend à son tour hommage aux deux Hedy avec sa création Life as a Woman, Hedy Lamarr.
  • En 2006, les Journées de Soleure ont accueilli le documentaire Hedy Lamarr - Secrets of a Hollywood Star réalisé par Barbara Obermaier.
  • Dita von Teese avoue sa fascination pour les actrices des années 1940 et notamment Hedy Lamarr et Rita Hayworth, comme le couturier Valentino, autre admirateur de la star d'hier.
  • Géraldine Beigbeder a publié en 2007 son premier roman, un road-movie ou la quête, dans l'Europe de l'Est post-communiste, de sponsors pour un long métrage sur Hedy Lamarr, mythique star antinazie des années 1930.
  • Anarquia de Brad Linaweaver et J. Kent Hastings (2004) est un roman présentant une histoire alternative de la guerre civile espagnole de 1936 à 1939 : artistes, écrivains émigrés, reporters, philosophes, activistes politiques (Hedy Lamarr, Wernher von Braun, Ernest Hemingway, George Orwell, John Dos Passos, Ayn Rand, G. K. Chesterton…) portent ici les espoirs du monde sur leurs épaules.
  • Depuis 2005, on célèbre dans les pays de langue allemande la fête des inventeurs le jour de l'anniversaire de sa naissance soit le .
  • Une biographie interdite de Marlon Brando décrit Hedy comme la « reine des orgasmes » sur plusieurs pages, avec des dialogues salaces entre l'acteur et elle (Darwin Porter, Brando Unzipped, 2006).
  • En 2008, Devra Z. Hill a publié un livre, What Almost Happened to Hedy Lamarr, qualifié de « biographie fictionnalisée » par Ruth Barton, dans lequel l'auteur décrit notamment les relations sexuelles saphiques de la star et sa liaison avec Hitler (dont Hedy exhibe les cadeaux).
  • En 2010 également, est donné au Hegsbourg Center Auditorium Ballet Mécanique : A Spread-Spectrum Ecstasy, comportant la lecture du poème de John Matthias, Automystifstical Plaice, extrait de son livre Working Progress, inspiré par la vie d'Hedy, son mariage avec Mandl et sa collaboration avec Antheil.
  • En 2015, le jour de son anniversaire, Google affiche sur sa page d’accueil un doodle consacré à Hedy Lamarr.
  • Les designers Gauri & Nainika Karan qui ont créé leur marque en à New Delhi donnent parmi leurs influences principales Audrey Hepburn, Grace Kelly et Hedy Lamarr.
  • Sur Internet, Hedy Lamarr suscite un véritable commerce, puisqu'on y trouve des « robes Hedy Lamarr » et des tee shirts avec la citation « The secret of life is to try everything ».
  • Dans la série animée Hé Arnold !, Hedy Lamarr est mentionnée dans l'épisode 8 de la saison 2 intitulé Brutus César. En effet le grand-père d'Arnold présente une photo d'Hedy à un journaliste. De plus, à la fin de cet épisode, le même personnage fait référence aux nombreux mariages d'Hedy en disant qu'il va se marier avec elle.
  • Héroïne principale dans un "one-shot" de la collection Yin-Yang de l'auteur de BD Michel Schetter : Les lettres de Pearl.
  • Alyssa Sutherland incarne son rôle dans le troisième épisode de la saison deux de Timeless.
  • En 2016, en France, création du groupe de musique et poésie Hedy Lamarr, un duo composé de Thézame Barrême et Abdul Jaba (Paris/Arles).
  • En 2017, Hedy Lamarr, incarnée par Celia Massingham, est un personnage principal de l'intrigue de l'épisode La belle Hélène de Troie de la troisième saison de la série DC : Les Légendes de demain[20],[21]. Screenrant la classe au premier rang des plus intéressantes apparitions de personnalités historiques dans cette série[22].

Notes et références

Notes

  1. Le Ciné Télé Revue du lui consacre une page dont voici des extraits : « Un témoin raconte sa récente arrestation :
    “Les policiers l'ont presque malmenée. Plus personne ne se souvenait d'elle. Elle clamait à tue-tête son nom, disant qu'elle avait été l'un des piliers de Hollywood, mais personne ne la croyait. Moi-même, je ne l'avais pas reconnue. Triste fin pour un sex-symbol… Je les ai suivis jusqu'au commissariat. Elle fut interrogée comme une voleuse ordinaire. On lui a même pris ses empreintes digitales.” […] “deux représentants de l'ordre s'emparent de la femme qui, tête baissée, les suit. Sous son foulard, qui masque sa chevelure, et ses lunettes noires, elle ressemble à un zombie. […] Cette femme a dérobé pour plus de vingt dollars de produits de beauté. […] Son nom : Hedy Lamarr ! Personne n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles.”
    Un psychologue explique :
    “Hedy Lamarr est kleptomane parce qu'elle est désespérément seule. Il est fréquent qu'une femme, qui a connu la gloire et qui, maintenant, est abandonnée de tous, commette les pires excentricités pour se faire remarquer des autres. C'est sa manière à elle de prouver qu'elle existe encore…” ;
    et selon un psychanalyste, “sa certitude d'avoir volé sa gloire et ses millions de dollars, elle choisit pour en faire l'aveu de se faire arrêter dans un supermarché pour kleptomanie.” »

Références

  1. a b c et d Jean-Marie Rouart, « Hedy Lamarr, l'insatiable », Paris Match, semaine du 26 juillet au 1er août 2018, p. 78-83.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Ruth Barton, Hedy Lamarr: The Most Beautiful Woman in Film, The University Press of Kentucky, 312 p., 2012.
  3. Aurélie Coulon, « Hedy Lamarr, l'étoile d'Hollywood qui inventa les bases du Wi-Fi et du GPS », sur Le Temps.ch, .
  4. (en) Grisha Goluboff sur Histclo.com.
  5. (en) R.A. Scholtz, « The origins of Spread-spectrum communications », IEEE Transactions on Communications, vol. COM-30, no 5, mai 1980, p. 822-854.
  6. (en) R. Price, « Further notes and anecdotes on Spread-spectrum origins », IEEE Transactions on Communications, vol. COM-31, janvier 1983, p. 85.
  7. (en) Spread-spectrum communications, vol. 1, Computer Science Press, 1985, chap. 2.
  8. a b et c (en) Nita Patel, « Hedy Lamarr 1914-2000 », Women in Engineering, IEEE-USA E-Books, p. 23 [PDF].
  9. a et b « Hedy Lamarr femme de science et star de cinéma », sur discov-her.com.
  10. a b c d e f g h i et j (en) « Hedy Lamarr – Secret Communication System », sur invent.org, National Inventors Hall of Fame, (consulté le ).
  11. Aurélie Coulon, « Hedy Lamarr, l'étoile d'Hollywood qui inventa les bases du Wi-Fi et du GPS », Le Temps, .
  12. Sous le nom de Hedy Kiesler Markey (Markey, nom de son mari à cette époque).
  13. a et b (en) United States Patent Office, « 2,292,387 – Secret communication system », p. 1-7, sur uspto.gov, consulté le [PDF].
  14. (en) Electronic Frontier Foundation, Movie Legend Hedy Lamarr to be Given Special Award at EFF's Sixth Annual Pioneer Awards, .
  15. Don Macpherson (préf. Richard Schickel), Grandes dames du cinéma, Paris, Gründ, (ISBN 978-2-700-06603-6), p. 93 et 94.
  16. Dictionnaire du cinéma américain, Larousse, 1988.
  17. « Any girl can be glamorous, all you have to do is stand still and look stupid. »
    Citations de Hedy Lamarr sur GoodReads.com.
  18. « Perhaps my problem in marriage — and it is the problem of many women — was to want both intimacy and independence. » Hedy Lamarr.
  19. Voir sur americanwarlibrary.com..
  20. Mangione, Nick, Legends of Tomorrow Has a Wonderful Time in Old Hollywood, Geek.com, 15 novembre 2017, consulté en ligne le 12 février 2020.
  21. Schedeen, Jesse, DC's Legends of Tomorrow: "Helen Hunt" Review, IGN, 15 novembre 2017, consulté en ligne le 12 février 2020.
  22. Holland, Stephanie, Every Historical Figure On Legends Of Tomorrow, Ranked, Screenrant, 12 mars 2019, consulté en ligne le 12 février 2020.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Pénélope Bagieu, « Hedy Lamarr, actrice, inventrice », dans Culottées 2 - Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, Gallimard, (ISBN 9782075079846) (bande dessinée) [présentation en ligne]
  • Hedy Lamarr, Ectasy and Me, rééd. éditions Séguier, 2018.
  • William Roy, Sylvain Dorange, La Plus Belle Femme du monde, La Boîte à Bulles, 2018.

Documentaire

Documentaire de 2017 mêlant images d'archives, extraits de films et témoignages (ses enfants, amis, journalistes etc.) qui revient sur le parcours d'une femme à la fois actrice et scientifique [présentation en ligne]

Liens externes