Hawa Abdi

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Hawa Abdi
Hawa Abdi en 2012
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
MogadiscioVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Xaawo Cabdi ou حواء عبديVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Mama HawaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Enfants
Deqo Mohamed (en)
Amina Mohamed (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partenaire
Deqo Mohamed (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions

Hawa Abdi (somali : Xaawo Cabdi, arabe : حواء عبدي), née le [1] à Mogadiscio et morte le dans la même vile[2], est une gynécologue et militante des droits de l'homme somalienne. Elle a fondé et dirigé la Fondation Dr. Hawa Abdi (DHAF), une organisation caritative.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hawa Abdi Dhiblawe[3] est née à Mogadiscio, en Somalie. Sa mère décède alors qu'elle a 12 ans, pour une complication gynécologique[4]. Hawa Abdi s'occupe alors de sa famille en tant que fille aînée[4],[5].

En 1964, elle bénéficie d'une bourse pour poursuivre ses études en Union soviétique. Elle étudie donc la médecine à l'université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev, où elle obtient son diplôme en 1971. Elle devient ainsi la première femme de Somalie ayant un diplôme de gynécologue. L'année suivante, elle entame des études de droit à l'université de Mogadiscio[4].

En 1973, Abdi se marie et donne naissance à son premier enfant deux ans plus tard. Elle pratique la médecine le matin et étudie le droit sur son temps libre, précise-t-elle dans son autobiographie, et elle obtient en 1979 son diplôme de droit. En 1983, Abdi inaugure l'organisation pour le développement de la santé rurale, (anglais : Rural Health Development Organisation (RHDO) sur un terrain que possède sa famille dans le sud de la région Shabeellaha Hoose, à 30 km de Moda. Elle y commence avec une clinique modeste, offrant des services obstétriques gratuits aux femmes vivant en zone rurale[4].

Quand la guerre civile débute en Somalie au début des années 1990, Abdi reste en retrait sous l'impulsion de sa grand-mère, qui lui conseille d'utiliser ses qualifications pour porter assistance aux personnes vulnérables. Elle fonde une nouvelle clinique, de 300 lits, ouverte gratuitement à tous, avec cinq médecins (dont deux de ses filles) et une école pour les réfugiés[6] et les orphelins[4].

Etudiants assis en classe au Centre Abdi Hawa en Somalie, septembre 2013.

Cette organisation RHDO est rebaptisée Fondation Dr Hawa Abdi (anglais : Dr. Hawa Abdi Foundation, DHAF) en 2007[3]. Elle s'étend graduellement et comporte un camp humanitaire, qui recueille durant la crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique jusqu'à 90 000 personnes[7].

Deux ans auparavant, au plus fort de l'insurrection islamiste d'Al-Shabbaab dans le sud de la Somalie, des militants assiègent le complexe et tentent de forcer Hawa Abdi à le fermer. Elle tient bon et les rebelles partent au bout d'une semaine, grâce à la pression des habitants, des Nations-Unies et d'autres groupes de défense[8]. Les militants reviennent sévir dans la région en , conduisant Abdi à suspendre temporairement les services jusqu'à leur départ final[4].

La Fondation Dr Hawa Abdi[modifier | modifier le code]

Jeune somalienne lisant le tableau durant un cours d'anglais au Centre Abdi Hawa en Somalie, septembre 2013.

La Fondation Dr Hawa Abdi (DHAF) est dirigée par Abdi et ses deux filles, Deqo et Amina Adan comme adjointe, qui suivent les pas de leur mère comme spécialistes en obstétrique et gynécologie[5].

Le complexe du DHAF comporte un hôpital, une école et un centre alimentaire et fournit un abri, de l'eau et des soins médicaux aux femmes et aux enfants[4],[9].

Bien que les services soient offerts sans contrepartie, Abdi gère plusieurs projets de pêche et d'agriculture au sein du complexe pour inculquer l'auto-suffisance alimentaire. L'hôpital contient également une petite parcelle de terrain, où sont cultivés des légumes et du maïs qui sont ensuite en partie vendus pour couvrir une partie des frais de maintenance[9].

La collecte de fonds pour permettre l'équipement du complexe et l'approvisionnement en fournitures médicales est essentiellement assuré par des versements par des expatriés somaliens[9]. Depuis 2011, l'organisation a reçu le soutien de la Fondation Women in the World[10].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En 2007, Abdi est nommée « Personnalité de l'année » par Hiiraan Online[5]. Le magazine féminin Glamour la nomme, elle et ses deux filles, parmi ses « Femmes de l'année 2010 »[8].

En 2012, Abdi est nommée pour le prix Nobel de la paix[11]. Elle reçoit également le Women of Impact Award de la WITW Foundation[10], et le BET's Social Humanitarian Award[12].

En 2014, Abdi reçoit le prix des quatre libertés de Roosevelt à Middelbourg, aux Pays-Bas[13].

Elle reçoit plusieurs Doctorats honoris causa : de l'université de Pennsylvanie en Science en [14], et de l'Université Harvard le [15]

Autobiographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Keeping Hope Alive, Hachette UK, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Abdi Latif Dahir, « Hawa Abdi, Doctor Who Aided Thousands in Somalia, Dies at 73 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Famous Somali humanitarian Hawa Abdi dies at 73 », sur Nation, (consulté le )
  3. a et b Abdi et Jacobsen 2013, In-Sight.
  4. a b c d e f et g Idels 2013, p. 9.
  5. a b et c Hassan (Xiis) 2008, Hiiraan Online.
  6. Rémy 2007, Le Monde.
  7. Kristof 2010, The New York Times.
  8. a et b Griswold 2010, Glamour.
  9. a b et c Ali 2011, The Guardian.
  10. a et b Robbins 2012, The Daily Beast.
  11. Site de Vital Voices.
  12. Site de Black Entertainment Television (BET).
  13. Site du Prix des quatre libertés de Roosevelt (Four Freedoms Award).
  14. (en) « Honorary Degree », sur université de Pennsylvanie (consulté le )
  15. (en) « Honorary Degree », sur Université Harvard (consulté le )
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hawa Abdi » (voir la liste des auteurs).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Philippe Rémy, « Sur la route d'Afgoye, des dizaines de milliers de Somaliens fuient les combats de Mogadiscio », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • (en) Salad Idow Hassan (Xiis), « Dr. Hawa Abdi – 2007 HOL Person of the Year », Hiiraan Online,‎ (lire en ligne).
  • (en) Nicholas D. Kristof, « Heroic, Female and Muslim », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  • (en) laila Ali, « The doctor undaunted by Somalia's insurgents », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  • (en) Sarah J. Robbins, « Dr. Hawa Abdi Receives Women of Impact Award From WITW Foundation », The Daily Beast,‎ (lire en ligne).
  • (en) Eliza Griswold, « Dr. Hawa Abdi & Her Daughters: The Saints of Somalia », Glamour (édition en langue anglaise),‎ (lire en ligne).
  • Michèle Idels, « Abdi, Hawa [Mogadiscio 1947] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 9.
  • (en) H. Abdi et S. D. Jacobsen, « Dr. Hawa Abdi, M.D.: Physician & Human Rights Activist, Hawa Abdi Foundation », In-Sight, no 3.A,‎ , p. 21-29 (lire en ligne).
  • « Dr. Hawa Abdi et sa fille, les "Saintes de Somalie" [vidéo] », Le Point,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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