Hassanal Bolkiah

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Hassanal Bolkiah
حسن البلقيه
Illustration.
Le sultan Hassanal Bolkiah lors du sommet du G20 à Rome en 2020.
Titre
Sultan de Brunei
En fonction depuis le
(56 ans, 5 mois et 24 jours)
Couronnement
Premier ministre Lui-même
Prédécesseur Omar Ali Saifuddien III
Premier ministre de Brunei
En fonction depuis le
(40 ans, 2 mois et 27 jours)
Monarque Lui-même
Prédécesseur Poste créé
Prince héritier de Brunei

(6 ans, 1 mois et 20 jours)
Monarque Omar Ali Saifuddien III
Prédécesseur Omar Ali Saifuddien
Successeur Al-Muhtadee Billah
Biographie
Nom de naissance Hassanal Bolkiah Muizzadin Waddaulah ibni Al-Marhum Haji Omar Ali Saifuddien Saadul Khairi Waddien
Date de naissance (77 ans)
Lieu de naissance Bandar Brunei (Brunei)
Nationalité brunéienne
Père Omar Ali Saifuddien III
Conjoint Saleha
Mariam Abdul Aziz
Azrinaz Mazhar Hakim
Enfants 12 enfants dont :
Prince Al-Muhtadee Billah, prince héritier
Héritier Al-Muhtadee Billah
Religion Islam sunnite

Signature de Hassanal Bolkiahحسن البلقيه

Hassanal Bolkiah
Monarques de Brunei
Premiers ministres de Brunei

Haji Sir Hassanal Bolkiah Mu'izzaddin Waddaulah, né le à Bandar Seri Begawan (Brunei), est le 29e sultan de Brunei depuis 1967 et règne en monarque absolu depuis l'indépendance de Brunei du Royaume-Uni en 1984. Il est actuellement le plus ancien dirigeant en place dans le monde.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Naissance et études[modifier | modifier le code]

Hassanal Bolkiah est le fils aîné d'Omar Ali Saifuddien III (1914-1986), 28e sultan de Brunei, et de la reine Damit. Il est né le à Bandar Seri Begawan, alors appelé Bandar Brunei.

Il a étudié à l'Institution Victoria de Kuala Lumpur puis a été formé à l'Académie royale militaire de Sandhurst.

Sultan de Brunei[modifier | modifier le code]

Accession au trône[modifier | modifier le code]

Le , à l'âge de 21 ans, il accède au trône à la suite de l'abdication de son père. Son couronnement a lieu le et il est ainsi fait chevalier par la reine Élisabeth II car Brunei est un protectorat britannique. Le pays, qui regorge de pétrole, devient indépendant en 1984[1].

Exercice du pouvoir et règne[modifier | modifier le code]

Hassanal Bolkiah est à la fois Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, commandant suprême des forces armées de Brunei, général honoraire dans les forces armées britanniques et indonésiennes et amiral honoraire dans la Royal Navy. Il s'est également lui-même nommé inspecteur général de la Police royale du Brunei.

Il a intronisé prince héritier son fils aîné Al-Muhtadee Billah le afin de garantir la continuité du sultanat et de la dynastie.

Une réorganisation complète de l'armée a été entreprise le .

Il crée en 1991 le fonds islamique du Brunei.

Des réformes institutionnelles profondes sont en cours depuis 2005 afin de démocratiser le pays. Il a notamment réintroduit le conseil législatif en 2004 qui avait été dissout durant le règne de son père.

Il s'est beaucoup investi dans le domaine de l'éducation et a fait construire entre autres l'université du Brunei en 1985 qui accueille actuellement environ 3 000 étudiants.

En 2013, le Royal College of General Practitioners lui remet le prix des « Compagnons de l'Ordre » en reconnaissance de son travail accompli pour promouvoir la santé au Brunei. Il a en effet créé une caisse nationale pour le logement et instauré des pensions pour les personnes âgées et handicapées.

Hassanal Bolkiah a présidé le sommet de l'ASEAN lorsqu'il s'est déroulé au Brunei en 2001 et 2013.

Après avoir envisagé d'instaurer la charia depuis les années 1990, il annonce son entrée en vigueur le [2],[3], pour des raisons économiques (attirer des investisseurs de pays musulman dans le pays, après que la production de pétrole a ralenti) et personnelles (assurer son salut après sa mort). Cela entraîne des critiques de l'ONU puis une campagne de boycott de ses hôtels, notamment le Beverly Hills Hotel et l'hôtel Bel-Air (États-Unis), le Dorchester à Londres et le Meurice à Paris[1]. La loi entrera tout de même en vigueur le , y compris les articles punissant de mort par lapidation l'adultère et les pratiques homosexuelles[4].

Hassanal Bolkiah fête son 76e anniversaire le , alors qu'il est dans sa 55e année de règne. Après sa disparition c'est son fils aîné, le prince héritier Al-Muhtadee Billah, qui devrait lui succéder sur le trône.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Le sultan possède l'une des premières fortunes privées mondiales. Il était considéré comme « l'homme le plus riche du monde » par le magazine Forbes en 1997, avec une fortune dépassant les 40 milliards de dollars[1]. C'est le deuxième chef d'État le plus riche de la planète, propriétaire d'un palais trois fois plus grand que le palais de Buckingham (son palais de 1 788 pièces a couté un milliard d'euros), de plus de 5 000 voitures de luxe dont une recouverte de diamants de 4,3 millions d'euros, de deux palaces à Paris. Après l'une des plus importantes banqueroutes au monde à cause du prince Jefri son frère cadet (accusé de détournements de fonds mais qui s'en est défendu[1]), le sultan du Brunei a vu sa fortune fondre de moitié dès 2002 mais la hausse du baril en 2005 a de nouveau rempli les caisses de l'État. Selon Forbes, il est revenu en 2005 dans le top 5 (no 2 après le roi Abdallah d'Arabie saoudite) des plus riches familles régnantes du monde. Ses revenus privés dépendent principalement du niveau du baril de brut. En 2008, sa position a été consolidée par la hausse du tarif du baril de brut.

Hassanal Bolkiah est aussi connu pour posséder une des plus vastes collections d'automobiles atypiques, de luxe ou même de prototypes qui étaient, à la base, non destinés à la production. Aucune vidéo ou photo n'étaient disponibles pendant longtemps avant que des photographies apparaissent sur Internet en 2017. On peut alors y voir des rangées de voitures de luxe souvent rangées par thème (par exemple, une couleur). Il a eu l'occasion d'acquérir des concepts-car Ferrari qui ont été ingéniés par Pininfarina. Ces demandes étaient tellement spécifiques que, pour la Ferrari FX, il demanda une boîte de vitesses séquentielle qui n'équipait même pas les Ferrari de série. Pininfarina contacta le maître en la matière des boîtes de vitesse séquentielle en Formule 1, Cosworth. Ce dernier arriva à réaliser une prouesse pour l'époque en créant la première Ferrari de route à avoir une boîte de vitesses séquentielle. Ce progrès a précipité la R&D de Ferrari dans ce domaine. La majorité des véhicules de la collection ont été achetés par le neveu du sultan, le prince Abdul Hakeem Jefri Bolkiah et la Société Ak Prestige Ltd à Londres. Il aurait dépensé, selon les sources, plus d'un milliard de dollars en achat de véhicules de prestige neufs chez, entre autres, Pininfarina, Rolls-Royce, Bentley ou encore Ferrari. Le sultan est également un très bon client de Mercedes-Benz, ayant fait acquisition de modèles qui n'étaient pas disponibles en conduite à droite mais quand même faits sur-mesure pour lui. Selon les sources, il aurait donné une grande partie de ses nombreuses Mercedes à la population de son pays sans que de chiffre précis soit publié. Pendant l'essor de la collection, dans les années 80 et 90, des mécaniciens des différentes marques étaient présents pour assurer le bon fonctionnement des véhicules. Mais suites au non payement de leur salaire, ils quitteront le pays laissant les véhicules sans aucun entretien. Les quelques visiteurs autorisés à pénétrer dans sa collection ont témoigné que les bâtiments de stockage étaient sur plusieurs étages et n'étaient pas climatisés. En 2022, des photos de sa McLaren F1 GT émergent. On peut la voir en cours de déchargement d'un avion à l'aéroport de Londres-Heathrow. Cette voiture a été donc envoyée chez Mclaren, à Woking, pour sa révision. Certains véhicules de sa collection ont été vendus via des transactions privées dans les années 2010 mais la majorité de sa collection serait encore dans des garages autour de la résidence du sultan. Il possède également une collection d'une vingtaine de Formule 1. Il possède plus de 5 000 voitures de luxe dont 531 Mercedes-Benz, 367 Ferrari, 362 Bentley, 185 BMW, 177 Jaguar, 160 Porsche, 135 Toyota, 130 Rolls-Royce (il est un temps propriétaire de la moitié de la production totale de la marque[1]), 79 Aston Martin, 62 Lexus, 42 Land Rover, 32 Jeep, 20 Lamborghini, 9 McLaren F1, 4 Bugatti EB110, 2 Renault 5 Turbo 2, 2 taxis londoniens.

Hassanal Bolkiah est propriétaire d'une centaine de motos, d'une cinquantaine de voitures de golf et de plusieurs avions de ligne (dont un Boeing 747 décoré d'or).

Il possède aussi plusieurs yachts, dont les canots portent le nom de Nipple 1 et Nipple 2 (Nipple signifie « téton »)[1].

Par l'intermédiaire de la BIA (Brunei Investment Agency, le fonds souverain du royaume), il détient des parts dans de nombreux grands groupes mondiaux et investit massivement dans l'immobilier, notamment l'hôtellerie très haut de gamme avec la création du Dorchester Collection.

Fresques, plafond incrusté de nacre, sol en marbre de Carrare et même escalier mécanique réservé au souverain, dans la mosquée Hassanal Bolkiah, le faste côtoie des détails cocasses. Elle fut érigée en 1992 pour célébrer les vingt-cinq ans de règne du sultan[5].

Le palais Nurul Iman, le palais royal de Bandar Seri Begawan achevé en 1984, réputé pour être le plus grand au monde avec 200 000 m2, 1 788 pièces, 257 salles de bain, lui aurait coûté 1,4 milliard de dollars.

À Paris, il a racheté, dans les années 1990, le Plaza Athénée, avenue Montaigne, et l'hôtel Meurice, rue de Rivoli[1]. Il possède en outre depuis 1998 un hôtel particulier situé au 3-5 place Vendôme dont les travaux de réhabilitation ont été dirigés par le célèbre décorateur Jacques Garcia. Ce pan d'immeuble de la célèbre place avait été racheté à prix d'or à la société IBM.

Dans le monde, il possède également le Beverly Hills Hotel et l'hôtel Bel-Air (Californie), le New York Palace et le Principe di Savoia (Milan)[1].

Le , pour ses 50 ans, le sultan fait venir Michael Jackson[1] pour un concert à Bandar Seri Begawan, et y invite de nombreuses personnalités, dont le prince Charles de Galles[1]. Ce concert reprend la programmation du Dangerous World Tour, achevé trois ans auparavant. Il a fait l'objet d'un enregistrement disponible sur internet. Il a aussi engagé la chanteuse Whitney Houston et fait venir des poneys de polo par Boeing 747 afin de jouer avec des champions argentins de la discipline[1]. Le , il reçoit Céline Dion, alors une des stars les plus rentables de la planète, pour un concert privé[6] de plus d'une heure trente qui reprend le programme et l'esthétique du Falling into You Tour.

En 1992, pour fêter ses 25 ans de règne, il défile sur un char en or tiré par une quarantaine d'hommes[1].

Famille[modifier | modifier le code]

La polygamie étant légale à Brunei, le sultan a plusieurs épouses :

Saleha, reine de Brunei.
  • Anak Hajah Saleha (née en 1946), qu'il a épousée en 1967 et avec qui il a eu six enfants :
    • la princesse Rashidah Sa'adatul (née en 1969) ;
    • la princesse Muta-Wakkilah Hayatul (née en 1971) ;
    • le prince Al-Muhtadee Billah (né en 1974), prince héritier, épouse la princesse Sarah binti Salleh Ab Rahaman le 9 septembre 2004, dont postérité :
      • le prince Abdul Muntakim (né en 2007) ;
      • la princesse Muneerah Madhul Bolkiah (née en 2011) ;
      • le prince Muhammad Aiman (né en 2015) ;
      • la princesse Faathimah Az-Zahraa Raihaanul Bolkiah (née en 2017) ;
    • la princesse Majeedah Nuurul (née en 1976),
    • la princesse Hafizah Sururul (née en 1980),
    • le prince Abdul Malik (né en 1983) ;
  • Mariam Abdul Aziz, hôtesse de l'air à la Royal Brunei Airlines, avec laquelle il a été marié entre 1982 et 2003, ils ont eu quatre enfants :
    • le prince Haji Abdul Azim (1983-2020),
    • la princesse Azemah Ni'matul (née en 1984),
    • la princesse Fadzillah Lubabul (née en 1985),
    • le prince Abdul Mateen (né en 1991), épouse Anisha Rosnah binti Adam le 10 janvier 2024 ;
  • Azrinaz Mazhar Hakim (née en 1979), présentatrice à la télévision malaisienne TV3, avec laquelle il a été marié entre 2005 et 2010[7]. Ils ont eu deux enfants :
    • le prince Abdul Wakeel (né en 2006),
    • la princesse Ameerah Wardatul (née en 2008).

Les enfants du sultan jouissent de la qualification d'altesse royale.

Malgré le fait qu'il ait légalisé la charia, il s'est adonné avec son frère Jefri à plusieurs activités interdites par l'islam (jeux d'argent, alcool, adultère), dans un palace de 1 788 chambres qu'il a fait construire[1].

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Omar Ali Saifuddien II
 
 
 
 
 
 
 
8. Hashim Jalilul Alam Aqamaddin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Zaida binti Pengarah Digadong Tuan Laman Awang Sulaiman
 
 
 
 
 
 
 
4. Muhammad Jamalul Alam II
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Pengiran Anak Saiful Rijal (= 10)
 
 
 
 
 
 
 
9. Pengiran Siti Fatima
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Pian Jamaliah (= 11)
 
 
 
 
 
 
 
2. Omar Ali Saifuddien III
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Pengiran Anak Muhammad Yusuf
 
 
 
 
 
 
 
10. Pengiran Anak Saiful Rijal
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Pengiran Anak Sarbanum
 
 
 
 
 
 
 
5. Pengiran Anak Fatima
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Pian Jamaliah
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Hassanal Bolkiah
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Hashim Jalilul Alam Aqamaddin (= 8)
 
 
 
 
 
 
 
12. Pengiran Muda Besar Omar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Pengiran Anak Chandra Kesuma
 
 
 
 
 
 
 
6. Pengiran Anak Abdul Rahman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Pengiran Muda Besar Muhammad Jamalul Alam
 
 
 
 
 
 
 
13. Pengiran Anak Siti Khadija
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Pengiran Anak Saleha
 
 
 
 
 
 
 
3. Pengiran Anak Damit
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Radin Haji Muhammad Daud
 
 
 
 
 
 
 
14. Radin Haji Hassan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Hajah Saleha
 
 
 
 
 
 
 
7. Pengiran Fatima
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Radin Haji Abdul Rahman
 
 
 
 
 
 
 
15. Hajah Zainab
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Dayang Siti Amina Mekah
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Mark Seal, « « Révolution de palace », Vanity Fair n°17, novembre 2014, p. 166-177.
  2. Brunei, sultanat richissime d'Asie du Sud-Est, instaure la charia, La Libre Belgique, 02-05-2014.
  3. La charia va entrer en vigueur dans le sultanat de Brunei, Libération, 30-04-2014
  4. « Brunei. L’homosexualité et l’adultère bientôt passible de la peine de mort par lapidation », sur Ouest-France, (consulté le ).
  5. GEO no 395 de janvier 2012 p. 57.
  6. « Céline Dion a aussi chanté pour un dictateur », sur Voir.ca, (consulté le )
  7. « Le sultan du Brunei divorce de sa troisième épouse », AFP, 17 juin 2010.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]