Hassan Corso

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Hassan Corso
Gouverneur de la Régence d'Alger
Biographie
Origine Corse
Date de naissance
Lieu de naissance Tavera, Corse
Date de décès
Lieu de décès Alger, Régence d'Alger
Fonction
Titre Dirigeant de la régence d'Alger
Règne 1516 - 1518
Successeur Mehmed Tekerli

Hassan Corso, à l'origine Pietro Paolo Tavera[1]né en 1518 à Tavera[2], en Corse et mort en 1556 à Alger, est un Corse devenu général de l'armée ottomane, il devient agha, puis caïd d'Alger. Il est placé par ses troupes à la tête de la régence d'Alger en 1556, entre les gouvernorats de Salah Raïs et de Mehmed Tekerli.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

À l’âge de 5 ans[3] il est enlevé par des pirates algériens[4] sur les rivages de la Corse[5]. Il est emmené à Istanbul[6][réf. incomplète].

Selon des sources historiques, il s'agirait très probablement d'un certain Lazaro de Bastia[7][réf. incomplète], mais d'autres sources, indiquent que Lazaro serait en fait un autre Corse ayant exercé à Alger en même temps que Hassan Corso[8].

Débuts[modifier | modifier le code]

Il apprend l'arabe, se convertit à l'islam et prend le nom de Hassan Haïd, et le surnom de Hassan Corso[9]. Il est intégré dans l’armée des janissaires ou il se fait remarquer pour sa pugnacité au combat. Au bout de quelques années, il est envoyé à Alger[10].

Carrière à Alger[modifier | modifier le code]

Sa carrière militaire est fulgurante. Ses exploits militaires le firent nommé agha[3].

En 1549, il est nommé caïd d'Alger[10] de Salah Raïs. En , il commande l'armée qui doit attaquer Tlemcen alors aux mains des Saadiens[11]. C'est un échec[12][réf. incomplète].

En 1556, Mohammed al-Mahdi, sultan du Maroc attaque Tlemcen, mais les Turcs repoussent l'expédition. Hassan Corso prit immédiatement la décision d'attaquer Fès, au Maroc, mais le comte espagnol Alcaudete ayant attaqué Hassan sur ses arrières, l'armée turque fut contrainte d'abandonner l'expédition, et de retourner dans le royaume d'Alger. Hassan Corso ordonna alors l’assassinat de Al-Mahdi[13]. Hassan Pacha, nouveau chef de la régence d'Alger, fait assassiner le Sultan du Maroc le , alors qu’il était en tournée dans l’Atlas, par un contingent turc. Ces derniers le décapitent et rapportent sa tête à Alger, avant de l'envoyer à Constantinople.

En , il organise le siège de la ville d’Oran avec 30 000 arabes, 14 000 maures et 3 000 janissaires[14], d'autres sources indiquent 30 000 Kabyles, Maures et Arabes dont 3 000 cavaliers, et 12 000 Turcs[15] (ces deux sources sont probablement exagérées) pour en chasser les Espagnols, qui occupent cette ville depuis 1509. Il a juste le temps d’installer ses troupes aux portes de la ville, lorsqu'il apprend la mort de Salah Raïs de la peste[16].

Le gouvernorat et la révolte[modifier | modifier le code]

Hassan est alors élu par ses janissaires[17] pour succéder à Salah Raïs. Mais le sultan Soliman le Magnifique nomme le Turc Mehmed Kurtoglu. Cette nouvelle mécontenta beaucoup toute la population qui était très satisfaite du gouvernement d'Hassan et de sa conduite[18] Hassan Corso se révolte contre le Sultan et empêche momentanément le débarquement du nouveau beylerbey. Mais la marine qui collaborait activement à cette révolte au départ, finit par s'en désolidariser permettant à Mehmed de prendre son poste[19]. Une vaste campagne de représailles suit cette insurrection. Hassan Corso capturé subit les pires supplices (dont celui des crocs ou ganches[20]) pendant 3 jours[21], avant de mourir en [22],[23]. Il resta à la vue de tous pendant une demi-journée, d'après Diego de Haedo, il est dit qu'il poussa des cris de souffrance terribles[24]. D'autres renégats Corses entreprennent alors de le venger[10].

Hassan Corso est vengé peu de temps après, par un renégat calabrais, Youssef, esclave affranchi de Hassan, qui assassine Mehmed Kurtoglu [25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. F. M. Colombani, Au Sahara des Maures "Beĭdan" : un enfant de Cyrnos sur les traces des Almoravides, Imp. du Nord, , 142 p. (lire en ligne), p. 31
  2. Jean Victor Angelini, Histoire secrète de la Corse, Albin Michel, , 289 p. (ISBN 978-2-226-00461-1, lire en ligne), p. 174
  3. a et b Histoire de l'Afrique du Nord: Des origines à nos jours (2015) ; p. 240
  4. Histoire de la Corse (1947); p. 50.
  5. Histoire secrète de la Corse (1977); p. 174.
  6. Thierry OTTAVIANI, La Corse pour les Nuls poche, Paris, First, , 400 p. (ISBN 978-2-7540-8503-8, lire en ligne)[réf. incomplète]
  7. [réf. incomplète]
  8. Communautés et continents, (lire en ligne), p. 180
  9. Jean-Victor Angelini, Histoire secrète de la Corse, A. Michel, (ISBN 978-2-226-00461-1, lire en ligne), p. 174
  10. a b et c Légendes de la Corse éternelle (2016) ; p. 210
  11. Coissac de Chavrebière, Histoire du Maroc, Payot, , 554 p. (lire en ligne), p. 296-297
  12. Nabil Mouline, Le califat imaginaire d'Ahmad al-Mansûr : Pouvoir et diplomatie au Maroc au XVIe siècle, Presses universitaires de France, , 438 p. (ISBN 978-2-13-074021-6, lire en ligne)[réf. incomplète]
  13. Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique du Nord : Des origines à nos jours, , 736 p. (ISBN 978-2-268-08534-0, lire en ligne), p. 240
  14. A Gorguos (1857) p. 31
  15. Jean Balazuc, Guerre d'Algérie : une chronologie mensuelle : mai 1954-décembre 1962, Editions L'Harmattan, , 556 p. (ISBN 978-2-336-38982-0, lire en ligne), p. 24
  16. Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane, Office des publications universitaires, , 239 p. (lire en ligne), p. 68
  17. Bulletin de la Société de géographie de Rochefort, vol. 7-8 : Volumes 1885 à 1887, Imprimerie Ch. Thèze, (lire en ligne), p. 65
  18. Diego de Haedo, Histoire des rois d'Alger, Alger, A. Jourdan, , 226 p. (lire en ligne), p. 100
  19. Daniel Panzac, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Aix-en-Provence, Edisud, (lire en ligne), « Numéros 39 à 40 », p. 94
  20. « Encyclopédie de Diderot - GANCHE », sur xn--encyclopdie-ibb.eu (consulté le )
  21. Revue africaine, Volume 15, La Société, , 510 p. (lire en ligne), p. 5
  22. Jean Balazuc, Guerre d'Algérie : une chronologie mensuelle : mai 1954-décembre 1962, Editions L'Harmattan, , 556 p. (lire en ligne), p. 24
  23. Mohammed-Sadek Messikh, Jazāyir, al-maḥmīyah billāh, Alif Les Editions de la Méditerranée, , 143 p. (lire en ligne), p. 47-49
  24. Revue africaine, Société historique algérienne, , 85 à 96 éd. (lire en ligne), p. 6
  25. Revue africaine, Numéros 85 à 96 (1871); p. 82. Lire en ligne

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]