Aller au contenu

Hart Crane

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hart Crane
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 32 ans)
FlorideVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Clarence A. Crane (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Grace Edna Hart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Distinction
Archives conservées par
Harry Ransom Center (en) (MS-0969)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
The Bridge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Hart Crane
Signature

Harold Hart Crane, dit Hart Crane, né le à Garrettsville, dans le comté de Portage (Ohio), et mort le au large du Golfe du Mexique, est un poète américain caractéristique du mouvement moderniste qui bouleversa le monde littéraire anglo-saxon dans les premières décennies du XXe siècle. Trouvant dans la poésie de T. S. Eliot une source tant d’inspiration que de provocation, il se démarque cependant de la vision pessimiste et ironique de ce dernier. Hart Crane écrit une poésie traditionnelle dans la forme, recourant à un vocabulaire archaïque et difficile. Même si sa poésie fut souvent critiquée du fait de son abord difficile, notamment par l’emploi d’images foisonnantes et d’une langue ardue, Hart Crane s’est révélé être l’un des poètes les plus influents de sa génération.

Hart Crane est né en 1899 dans le village de Garretsville, dans l’Ohio. Son père n’est autre que Clarence Hart, un confiseur qui fit fortune en inventant et en commercialisant les bonbons Life Savers. Les parents du poète, régulièrement en conflit, divorcent en 1916. Très rapidement après, il quitte la scolarité et s’installe à New York. Entre 1917 et 1924, il voyagera entre New York et Cleveland, travaillant à la fois comme rédacteur pour subvenir à ses besoins à New York, et comme employé dans l’entreprise de son père lorsqu’il se trouve à court d’argent.

D’après les lettres de Hart Crane, il apparaît que c’est à New York qu’il se sent le plus chez lui, et c’est dans cette ville qu’il écrit la majeure partie de ses poèmes. Hart Crane est homosexuel. À vingt-quatre ans, il tombe amoureux d'Emil Opffer, un marin qui lui inspire son cycle de poèmes intitulé Voyages. Celui-ci couronne son premier recueil White Buildings. À la parution du livre, Hart Crane est d'emblée salué comme une voix majeure du modernisme américain.

À côté de Key West, recueil posthume prenant appui sur un séjour aux Caraïbes, The Bridge constitue son œuvre majeure : il s’agit d’un vaste poème épique retraçant le mythe de l'Amérique du Nord à travers une grande variété d'époques et de styles. La vision du poète est moins historique que métaphysique. Dans une lettre, il évoque son émerveillement pour le pont de Brooklyn et pour la technique moderne qui a permis sa construction, ce pont symbolisant le lien entre l’ancien et le nouveau, entre le divin et le quotidien. Ce livre rêvé depuis ses dix-sept ans, sur lequel il travaille pendant plus de cinq ans, a d'abord été publié à Paris, en 1930, puis à New York.

Cependant, Hart Crane écrit de moins en moins. Alcoolique, tracassé par des soucis financiers constants, il ne retire que peu de fruit d'un séjour au Mexique financé par la fondation Guggenheim. Il se suicide le en se jetant du pont d’un paquebot dans la mer des Caraïbes. Ses dernières paroles furent : « Goodbye, everybody ! »

Il a influencé plus de deux générations d’écrivains, parmi lesquels on trouve John Berryman, Jack Kerouac, Frank O'Hara, Marianne Moore & Robert Lowell.

Il a inspiré des œuvres de peintres comme Jasper Johns & Marsden Hartley (1877-1943). Elliott Carter a composé le morceau A Symphony for Three Orchestras d’après The Bridge ainsi qu'une chanson fondée sur le troisième poème de "Voyages". Le titre du ballet de Aaron Copland, Appalachian Spring provient d'un vers de "The Dance", inclus dans The Bridge. Cette dernière œuvre a été citée par David Bowie dans sa liste des cent ouvrages qu'il préférait.

Hart Crane lui-même était un grand admirateur de Rimbaud, et avait placé une citation des Illuminations en épigraphe à son premier recueil, White Buildings (1926) : "Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant". Les poètes élisabéthains, Walt Whitman, Emily Dickinson, T. S. Eliot, Herman Melville, Jules Laforgue, comptent parmi ses écrivains préférés.

Il existe beaucoup de livres sur sa vie et son œuvre.

Poésie et correspondance

[modifier | modifier le code]
  • White Buildings (1926) (ISBN 0871401797)
  • The Bridge (1930) (ISBN 0871400251)
    Le Pont, traduit par F. Tétreau, Obsidiane, postface de François Boddaert, 1987
    Le Pont, traduit par Thierry Gillybœuf, Éditions de la Nerthe, 2014
  • The Complete Poems and Selected Letters and Prose (1966)
  • O My Land, My Friends: The Selected Letters of Hart Crane (1997)
  • The Complete Poems of Hart Crane (The Centennial edition), édité par Marc Simon, avec une introduction de Harold Bloom, New York, Liveright, 2001.
  • Hart Crane: Complete Poems and Selected Letters, édité par Langdon Hammer, New York, the Library of America, 2006.
  • Hart Crane, L'Œuvre poétique, traduit de l'américain, annoté et présenté par Hoa Hoï Vuong, édition intégrale bilingue américain-français, Éditions Arfuyen, coll. « Neige », Paris-Orbey, 2015
  • The Wine Menagerie, S'Ayme à bruire, 2024.
    The Wine Menagerie, avec trois traductions par Raymond Queneau, François Tétreau et Jean-Baptiste de Seynes, S'Ayme à bruire, 2024, tirage limité.
  • Hart Crane, Bâtiments blancs, traduit de l'américain, annoté et présenté par Chantal Bizzini, édition bilingue américain-français, accompagnée de 11 photographies dont 5 d'Alfred Stieglitz et 6 de Walker Evans, Éditions La rumeur libre, coll. « La Bibliothèque », Sainte-Colombe-sur-Gand, 2024

Anthologie en langue française

[modifier | modifier le code]
  • Key West et autres poèmes, traduit de l'anglais par François Tétreau, présenté par François Boddaert, Éditions de la Différence, coll. « Orphée », Paris, 1989

Bibliographie sur Hart Crane

[modifier | modifier le code]
  • Xx(en) Hart Crane: an annotated critical bibliography, 1970 de Joseph Schwartz (D. Lewis)
  • (en) Hart Crane and Allen Tate: Janus-Faced Modernism, 1993 de Langdon Hammer (Princeton University Press)
  • Hart Crane The life of an American Poet by Philip Horton 1937 (New York The Viking Press)
  • Voyager - A Life or Hart Crane by John Unterecker 1969 (Anhony Blond Editions)
  • L'Élancement Éloge de Hart Crane de Gérard Titus-Carmel Collection Fiction & Cie éd. du Seuil, 1998.
  • (en) The Broken Tower: A Life of Hart Crane, 2000 de Paul Mariani (W. W. Norton & Company)
  • (en) Hart Crane: A Life, 2002 de Clive Fisher (Yale University Press)
  • (fr) Béatrice Pire, Hart Crane : L'âme extravagante, Belin, Paris, 2003.
  • (en) The Machine That Sings: Modernism, Hart Crane and the Culture of the Body, 2006 de Gordon A. Tapper (Routledge)

Filmographie

[modifier | modifier le code]

En 2011, The Broken Tower, un film écrit et réalisé par James Franco, est consacré à Hart Crane d'après la biographie The Broken Tower: A Life of Hart Crane de Paul Mariani. James Franco et Dave Franco incarnent le poète aux côtés de Michael Shannon.

Notes & Sources

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]