Harry Fragson

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Harry Fragson
Harry Fragson au Scala en 1898
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Léon Philippe PotVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Harry FragsonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Tombe au columbarium du Père-Lachaise (case 5924).

Léon Philippe Pot, dit Harry Fragson, né à Soho (Londres) le et mort à Paris 10e le [1], est un auteur-compositeur-interprète belge ayant connu le succès en français et en anglais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Harry Fragson, qui fut l'un des plus célèbres auteurs-compositeurs des années 1900 avec Mayol, Dranem, Aristide Bruant et Polin, a longtemps cultivé l'ambiguïté quant à ses origines. La publication de son extrait d'acte de naissance en 2004 met fin à tout débat : il est né à Londres, dans le quartier de Soho, d'un père français, Victor Pot, et d'une mère belge, Léontine Winand[2].

Il fait ses études à l'Institut de commerce d'Anvers et divertit ses camarades en jouant au piano les airs à la mode. Échouant aux examens, il tente sa chance à Paris et auditionne pour le café-théâtre des Quat'z'Arts, où il est engagé comme accompagnateur. Revenu d'un séjour à Londres, il importe en France le ragtime[3].

Il fait une brillante carrière au music-hall en France et au Royaume-Uni. Il innove en s'accompagnant au piano et interprète un répertoire allant du comique au romantique. Ses grands succès sont La Boiteuse, Reviens, veux-tu, Les Amis de Monsieur, Je connais une blonde, Si tu veux Marguerite[3].

D'après le témoignage de Maurice Chevalier, qui assistait quand il était enfant à ses spectacles comme à ceux de Dranem ou Polin, Fragson était belge, grand, chauve et laissait pousser une longue mèche de cheveux de l'arrière de sa couronne pour la rabattre sur le devant.

Il meurt à l'hôpital Ambroise Paré de Paris, à l'âge de 44 ans, des suites d'une blessure par balle tirée par son père au cours d'une dispute[4]. Victor Pot reprochait à son fils d'avoir une liaison avec Paulette Franck[5],[6].

Après son meurtre, son demi-frère et sa famille revendiquèrent l'héritage mais, à cause d'une procédure trop lente, la totalité de ses biens revint à l'État français. Fragson possédait plusieurs résidences de luxe, des objets d'une valeur inestimable, les droits d'auteurs de tous ses succès et il était le plus gros actionnaire du canal de Panama.

Barbara a repris certains de ses titres au début de sa carrière et lui a rendu hommage dans une de ses chansons, Fragson, sur l'album Seule (1981)[3].

L'air de sa chanson Si tu veux Marguerite est régulièrement employé lors des manifestations de rue ; le refrain « Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, Marguerite, si tu veux faire mon bonheur, donne-moi ton cœur » est changé en « Untel, si tu savais, ton (ta) syllabe-syllabe, ton (ta) syllabe-syllabe où on s‘ le/la met". Exemple : « Ministr‘, si tu savais, ta réform‘, ta réform‘ ; Ministr‘, si tu savais, ta réform‘, où on s‘ la met ». Le ministre le plus connu a été Alain Devaquet. Ainsi l'air est connu par de nombreuses personnes, mais pas pour sa version originale[réf. nécessaire].

Créations[modifier | modifier le code]

  • Tendresses d'amants, 1900 à la Scala[7].
  • Amours Fragiles[8].
  • Ah ! C' qu'on s'aimait...
  • L'amour boiteux, 1901 (à l'Alcazar d'été)
  • La Baya, 1911[9]
  • A la Martinique, 1912[10]
  • Je connais une blonde
  • Les Blondes
  • La Mouyette (d'après la Matchiche de Félix Mayol)
  • Le Thé Tango
  • Les Jaloux
  • Reviens
  • Souvenir tendre[11]
  • Elle est de Bruxelles[12]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Compilation 1903-1912, collection Chansophone, 1994

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Entente cordiale, court métrage de et avec Max Linder (14 min), productions Pathé Frères, sorti en salle à Paris le , dans lequel le chanteur et le comédien jouent leur propre rôle.
  • Fragson aurait également tourné sous la direction d'Alice Guy en 1906, mais il ne subsiste aucune trace de ces films.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 10e, n° 23, vue 4/31.
  2. Andrew Lamb & Julian Myerscough, Fragson, the Triumphs and the Tragedy (voir bibliographie).
  3. a b et c Fragson ou le malheur d’avoir un père. France Musique, 30 novembre 2020. Écouter en ligne
  4. Archives du New York Times, 1913
  5. La Presse du 1er janvier 1914
  6. Baker, Anne, Pimlott. "Delysia, Alice (1889–1979)", Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004, online edition, January 2011, accessed 10 April 2013.
  7. « Tendresses d'amants : romance créée par Harry Fragson à la Scala, chantée par Dalbret (illustration Faria) », MediHal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Amours Fragile », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr (consulté le )
  9. Partition de La Baya.
  10. « A la Martinique : chanson nègre », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  11. « Souvenir tendre [enregistrement numérique] », sur BAnQ numérique (consulté le )
  12. « Elle est de Bruxelles [enregistrement numérique] », sur BAnQ numérique (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Andrew Lamb et Julian Myerscough, Fragson, the Triumphs and the Tragedy, Fullers Wood Press, 2004 (ISBN 978-0952414940)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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