Han Song (écrivain)

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Han Song
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Han Song lors de la Asia-Pacific Science Fiction Convention à Pékin (19-20 mai 2018)
Nom de naissance 韩松
Naissance (58 ans)
Chongqing, Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Activité principale
Distinctions
Prix Yinhe
Auteur
Langue d’écriture Chinois
Genres

Œuvres principales

  • Huoxing zhaoyao Meiguo 火星照耀美国 (2000, 2011)
  • Ditie 地铁 (2010)

Han Song (chinois simplifié : 韩松; chinois traditionnel : 韓松; Pinyin : Hán Sōng), né le à Chongqing, est un journaliste et auteur de science-fiction chinois, plusieurs fois lauréat du prix Yinhe (Yinhe jiang 银河奖 (en)), considéré comme l'une des principales figures du genre en Chine[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Han Song est né le dans la ville de Chongqing. Il étudia l'anglais et le journalisme à l'Université de Wuhan, et décrocha un Master en Droit. Il devînt par la suite éditeur et contributeur du journal d'État Liaowang dongfang zhoukan 瞭望东方周刊, édité par l’agence gouvernementale Xinhua, pour lequel il écrit souvent, notamment sur les nouveaux développements de la science, dont certains ont été publiés en tirages à part, comme c'est le cas pour Renzao ren 人造人 (Humains artificiels) sorti en 1997. Son premier grand succès fut Yuzhou mubei 宇宙墓碑 (Les Pierres tombales de l'univers), publié en 1991 dans le magazine taïwanais Huanxiang 幻象, et qui fut interdit de publication en Chine continentale pendant près de dix ans, du fait de son ton jugé trop sombre[2]. À l'instar de sa nouvelle Wode zuguo bu zuomeng 我的祖国不做梦 (Ma Patrie ne rêve pas) qui n'est disponible qu'en ligne, dans laquelle un État autoritaire drogue ses citoyens et les contrôle grâce au mystérieux Comité de l'obscurité, et ce, afin d'optimiser leur rendement au travail par le somnambulisme.

Il publie en 1999 Xiangxiangli xuanyan 想像力宣言 (Manifeste pour l’imagination), recueil d'articles dans lesquels il critique le despotisme ne permettant pas au peuple de laisser libre cours à son imagination[3].

En 2000, il publie le long roman 2066nian zhi Xixing manji 2066年之西行漫记 (Chroniques d’un voyage à l’Ouest en 2066), qui sera réédité en 2011 sous le titre Huoxing zhaoyao Meiguo 火星照耀美国 (Mars brille sur l’Amérique) ; titre qui parodie le célèbre ouvrage d’Edgar Snow, Red Star Over China (en) (en chinois : Hongxing zhaoyao Zhongguo 红星照耀中国). Ce roman dépeint une Chine qui s'est élevée au rang de première puissance mondiale, tandis que les États-Unis ont sombré dans la décadence et vivent en autarcie depuis plusieurs années. Il a notamment fait parler de lui Outre-Atlantique du fait de ses prévisions des attentats du 11 septembre 2001[4],[5].

En 2004, il publie un autre long roman, Hongse haiyang 红色海洋 (Océans Rouges), qui nous décrit un monde dans lequel les humains, génétiquement modifiés, sont obligés d'émigrer au fond de la mer afin d'échapper aux changements climatiques et à un désastre écologique sur les terres causés par une guerre nucléaire.

C’est en 2010 qu’il revient sur le devant de la scène de la littérature de science-fiction chinoise avec son célèbre fix-up Ditie 地铁 (Métro), qui regroupe cinq nouvelles qui tournent toutes autour de l'image du métro ; métaphore de la course à tombeau ouvert que livre la Chine vers la modernisation.

En 2016 paraît le recueil de nouvelles Zaisheng zhuan 再生砖 (Les Briques de résurrection), qui tire son nom de briques fabriquées après le terrible séisme de 2008 au Sichuan pour reconstruire les zones sinistrées.

Œuvres principales[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • Chroniques d’un voyage à l’Ouest en 2066 ((zh) 2066年之西行漫记, 2000)
  • Océans rouges ((zh) 红色海洋, 2004)
  • Métro ((zh) 地铁, 2010)
  • Mars brille sur l'Amérique ((zh) 火星照耀美国, 2011)

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Les Pierres tombales de l'univers ((zh) 宇宙墓碑, 1991)
  • Ma Patrie ne rêve pas ((zh) 我的祖国不做梦, 2007)
  • Le Guide de chasse des beautés ((zh) 美女狩猎指南, 2014)
  • Les Briques de résurrection ((zh) 再生砖, 2016)

Nouvelles traduites en français[modifier | modifier le code]

  • Contrôle de sécurité, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Monde Chinois, vol. 51-52, no 3, 2017, pp. 69-76
  • Le Moulin à prières du Temple Gazan, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Impressions d'Extrême-Orient, no 7, 2017 [lire en ligne]
  • Gastronotopia, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Impressions d'Extrême-Orient, no 7, 2017 [lire en ligne]
  • Ma Patrie ne rêve pas, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Impressions d'Extrême-Orient, no 6, 2016 [lire en ligne]
  • Les Pierres tombales cosmiques, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Impressions d'Extrême-Orient, no 6, 2016 [lire en ligne]
  • Grandes Murailles, nouvelle, trad. Loïc Aloisio, dans Jentayu, no 4, été 2016, pp. 7-23
  • Le Voyage téléphonique, nouvelle, dans Angle mort, no 13, 2019

Autres traductions[modifier | modifier le code]

  • Anglais
    • The Wheel of Samsara, nouvelle, trad. Han Song, in The Apex Book of World SF, , pp. 66-73
    • All the Water in the World, nouvelle, trad. Anna Holmwood, in Peregrine, no 2, .
    • The Passengers and the Creator, nouvelle, trad. Nathaniel Isaacson, in Renditions, no 77/78, 2012, pp. 144-172
    • The Last Subway, nouvelle, trad. Joel Martinsen, in Pathlight, no 3, Hiver 2012.
    • Security Check, nouvelle, trad. Ken Liu, in Clarkesworld Magazine, no 107, [lire en ligne]
    • Two Small Birds, nouvelle, trad. John Chu, in The Big Book Of Science Fiction, , pp. 955-961
    • The Right to Be Invisible, nouvelle, trad. Ken Liu, in Glossolalia, [lire en ligne]
  • Italien
    • La Grande Muraglia, nouvelle, trad. Frederico Madaro, in Silvia Treves (ed.), Porte, Passaggi, Barriere. Turin : CS Coop. Studi Libreria Editrice, coll. « Fata Morgana », no 12, 2009, pp. 32-42
    • Le Tombe Del Cosmo, nouvelle, trad. Lorenzo Andolfatto, in Urania, no 1564, , pp. 120-151

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gwennaël Gaffric, « La trilogie des Trois corps de Liu Cixin et le statut de la science-fiction en Chine contemporaine », ReS Futurae [En ligne], 9 | 2017, mis en ligne le 30 juin 2017. URL : http://journals.openedition.org/resf/940
  2. Brigitte Duzan, « Han Song. Présentation », Chinese Short-Stories [En ligne], mis en ligne le 2 juillet 2016. URL : http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Han_Song.htm
  3. Loïc Aloisio, « Han Song », SinoSF [En ligne], mis en ligne le 9 juin 2015. URL : https://sinosf.wordpress.com/2015/06/09/han-song/
  4. Clarissa Sebag-Montefiore, « Culture Exchange : Chinese science fiction’s subversive politics », Los Angeles Times [En ligne], mis en ligne le 25 mars 2012. URL : http://articles.latimes.com/2012/mar/25/entertainment/la-ca-china-culture-20120325
  5. Clément Solym, « Han Song : l’auteur de SF avait prédit la chute des Twin Towers », ActuaLitté [En ligne], mis en ligne le 29 mars 2012. URL : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/han-song-l-auteur-de-sf-avait-predit-la-chute-des-twin-towers/32372

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Loïc Aloisio, « Han Song : pour un retour sur Terre de la science-fiction », Monde Chinois, vol. 51-52, no 3,‎ , p. 77-88 (ISSN 1767-3755).
  • Zhang Yinde, « Contre-fiction politique : Liu Cixin et Han Song », Translating Wor(l)ds, no 1,‎ , p. 61-72 (ISBN 978-88-6969-203-1).
  • Song Mingwei (trad. Céline Letemplé), « Après 1989 : la nouvelle vague de science-fiction chinoise », Perspectives chinoises, nos 2015/1,‎ , p. 7-14 (ISBN 979-10-91019-14-9).
  • (en) Jia Liyuan, « Gloomy China : China’s Image in Han Song’s Science Fiction », Science Fiction Studies, vol. 40, no 119,‎ , p. 103-115 (ISSN 0091-7729).
  • (en) Echo Zhao, « The 3 Generals of Chinese Sci-Fi », The World of Chinese,‎ (lire en ligne, consulté le ).