Haloxylon ammodendron

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Haloxylon ammodendron
Description de cette image, également commentée ci-après
Un vieux saxaoul en Mongolie.
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Caryophyllales
Famille Chenopodiaceae
Genre Haloxylon

Espèce

Haloxylon ammodendron
(C.A.Mey.) Bunge ex Fenzl, 1851[1]

Classification phylogénétique

Ordre Caryophyllales
Famille Amaranthaceae

Synonymes

  • Anabasis ammodendron
  • Arthrophytum ammodendron Litw.
  • Arthrophytum haloxylon Litw.
  • Haloxylon pachycladum M.Pop.
  • Haloxylon aphyllum (Minkw.) Iljin.

Haloxylon ammodendron est un arbre de la famille des Chenopodiaceae en classification classique, de la famille des Amaranthaceae en classification phylogénétique. Avec deux autres espèces du genre Haloxylon, il porte le nom vernaculaire de saxaoul ou saxaul : Haloxylon aphyllum (Saxaoul noir) et Haloxylon persicum (Saxaoul blanc).

C’est un arbuste dicotylédone aux feuilles réduites à des épines vertes.
Endémique de l'Asie centrale, son aire de répartition suit une bande s'étendant de la Mer Caspienne jusqu’au Xinjiang en Chine.
Il a donné son nom à une espèce de moineau de ces régions : le Moineau des saxaouls.

Description[modifier | modifier le code]

Des végétaux tout dépenaillés dans un désert de sable.
Un saxaoul.

C'est un arbuste sempervirent d'environ 2 m de haut qui peut atteindre 9 m de haut, à l'écorce gris clair, aux feuilles squamiformes. L'éclosion des fleurs, petites, a lieu entre avril et juin. Les fruits, des utricules vert foncé, apparaissent en septembre et contiennent des graines noires.

Il possède des racines profondes et succulentes lui permettant de prospérer dans des environnements arides, salins ou sablonneux.

Le bois est grossier et gorgé d'eau. Sa densité est telle que dans l'eau il coule. Cependant, les branches des jeunes arbres sont vertes et pendantes.

La densité moyenne de cette espèce est de 400 à 500 représentants par hectare.

En Mongolie, les forêts de saxaouls occupent 25,3 % de l'espace forestier[2].

Distribution[modifier | modifier le code]

On le trouve dans les déserts arides et salés de l'Asie Centrale, particulièrement dans la région du Turkestan et à l'est de la Mer Caspienne, mais également dans le désert de Gobi et dans les déserts iraniens. Il est le plus souvent regroupé en "forêts".

Utilité et fonction[modifier | modifier le code]

Feu de saxaoul.

Le saxaoul possède tout d'abord une utilité naturelle : il joue un rôle primordial dans la prévention de la dégradation et de l'érosion des dunes de sable grâce à ses racines qui s’enfoncent très profondément dans le sol. De plus, les forêts de saxaouls diminuent l’intensité et le danger lié aux tempêtes de sable.

Il constitue également la ressource essentielle en bois de chauffage et de construction pour les abris permanents ou temporaires.

De plus, il est indispensable à la présence de troupeaux d'animaux dans le désert.

Le saxaoul est planté à grande échelle avec d'autres arbustes dans l'Aralkum, le lit asséché de l'ancienne mer d'Aral[3]. Sa résistance au sel et au sable lui permet de pousser dans de telles conditions, et ses racines profondes permettent d'empêcher la dégradation rapide du sol, qui provoque sinon des tempêtes de sable et de poussière toxiques[4].

En août 2020, le Kazakhstan annonce le bilan de deux ans de plantation : cinq millions de saxaouls ont été plantés pour une dépense de 1,7 M$. Depuis le début des plantations dans les années 1980, 190 000 ha ont été restaurés[5].

Le Programme des Nations unies pour le développement aide à la plantation de saxaouls avec le Karakalpakstan en Ouzbékistan[4].

En pratique, un fin sillon est creusé avec un tracteur, puis des graines de saxaoul y sont plantées tous les dix mètres. Lorsqu'ils arrivent à maturité, leurs propres graines permettent la pousse dans l'espace interstitiel[6].

Causes de la disparition des Saxaouls[modifier | modifier le code]

Détail de l'extrémité d'un saxaoul en fleurs.

Déjà inscrit comme en danger d'extinction, le Saxaoul fait maintenant face à une pression supplémentaire car il est utilisé comme carburant pour combattre la crise de l'énergie de l'Asie Centrale de 2008.

Le Saxaoul fait l’objet d’une interdiction de coupe au Kazakhstan, bien qu'il soit possible d'obtenir des dérogations[7].

Le Saxaoul est atteint d'une maladie fongique due à Erysiphe saxaouli. Des fleurs blanches ou cendrées et à petites taches témoignent de la présence de ce parasite. Dans certains cas, la maladie est tellement développée que les arbres semblent recouverts d'une couche de cendre.

Le , à la suite de la visite au Kazakhstan du ministre français des finances, Orano, la principale société française d'exploitation de l'uranium, obtient l'autorisation de détruire, près de la ville de Suzak, une forêt de 366 hectares de saxaouls, officiellement interdits à la coupe en 2015 [8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 28 juillet 2020
  2. (en) B.SUVDANTSETSEG, H.FUKUI et R.TSOLMON, « SAXAUL FOREST AREA DETERMINATION BY REMOTE SENSING IN MONGOLIA’S GOBI REGION », The International Archives of the Photogrammetry, Remote Sensing and Spatial Information Sciences, Pékin, vol. XXXVII,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Pavel Kravets, « Mer d’aral.Et tout au fond pousse une forêt », sur courrierinternational.com, (consulté le ).
  4. a et b (en) « The Greening of Aralkum - transferring equipment for planting saxaul on the dried seabed of the Aral Sea », sur undp.org, (consulté le ).
  5. (en) « Saxaul tree forest helps restore Aral Sea environment », sur kazakh-tv.kz, (consulté le ).
  6. (en) Rustam Qobil et Paul Harris, « Restoring life to the Aral Sea's dead zone », sur BBC.com, (consulté le ).
  7. « Pour exploiter l’uranium kazakh, Orano va raser une forêt protégée », sur Reporterre,
  8. La rédaction, « Orano va raser une forêt protégée pour exploiter une mine d’uranium au Kazakhstan », sur Novastan, (consulté le )

Autres références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • La Mer d’Aral par René Létolle