Halles de Paris

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Les Halles de Paris, illustration du Magasin Pittoresque publié en janvier 1862.

Les Halles de Paris était le nom donné aux halles centrales, marché de vente en gros de produits alimentaires frais, situé au cœur de Paris, dans le 1er arrondissement, et qui donna son nom au quartier environnant. Au plus fort de son activité et par manque de place, les étals des marchands s'installaient même dans les rues adjacentes.

Elles sont le décor principal du Ventre de Paris d'Émile Zola[1].

A l'emplacement de ce vaste marché, qui se tenait jusqu'au début des années 1970, se trouvent aujourd'hui un espace vert (le jardin Nelson-Mandela, précédemment jardin des Halles), un centre commercial souterrain (le Forum des Halles) et de nombreux espaces consacrés aux loisirs (piscine, cinéma) et aux activités culturelles (conservatoire, bibliothèque, centre culturel). La gare RER Châtelet - Les Halles, située sous le complexe, est la plus grande gare souterraine du monde et permet un accès depuis toute la région parisienne.

Panneau Histoire de Paris

Les Halles centrales

Historique

Le marché principal de Paris a changé de place plusieurs fois, pour suivre l'évolution démographique et la croissance rapide de la ville.

Le premier marché animait le cœur de l'île de la Cité, puis il s'implanta de l'autre côté de la Seine, en plein air, sur la terre battue, place de Grève — l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville — jusqu'au XIIe siècle.

Vers 1110, Louis VI le Gros décida un nouveau transfert en rase campagne, sur l'emplacement d'anciens marécages asséchés et transformés en champs, d'où le nom de « Campelli » ou « Champeaux », qu'on retrouve aujourd'hui dans la rue des Petits-Champs. Et pendant plus de huit siècles, les Halles allaient rester à cet emplacement, en subissant de continuelles transformations, pour essayer de s'adapter aux besoins sans cesse croissants de la capitale.

Jusqu'à la fin du XVIIe siècle

  • 1137 : Louis VI le Gros ordonne le transfert des deux marchés (marché Palu de l’île de la Cité et marché central de la place de Grève, devenus insuffisants face à l'accroissement de la ville) vers le centre de Paris, au lieu-dit Les Champeaux (« Petits Champs »), à l’endroit d’anciens marécages situés alors extra-muros, à l'emplacement actuel, y faisant construire une grande halle au croisement stratégique de trois voies importantes, la rue Saint-Denis, la rue Montmartre et la rue Saint-Honoré[2]. Fin 1137, le nouveau roi de France, Louis VII le Jeune, exempte Adelente Gente de tout droit sur une maison et un four qu'elle avait fait construire au nouveau marché des Champeaux qui prend le nom de fief de la Rapée et qui subsistera jusqu'à la Révolution.
  • 1181-1183 : Philippe-Auguste achète la foire Saint-Ladre ou Saint-Lazare, située dans les faubourgs du nord de la ville et dépendante de la léproserie située dans l'enclos Saint-Lazare, en 1183[3] ou 1181[4] et la transfère à l'emplacement même des futures Halles. Deux bâtiments couverts sont élevés pour assainir le nouveau marché en 1183. Très intéressé par le développement de ce marché central, Philippe Auguste réglemente lui-même le commerce des denrées essentielles : viande, pain et vin. Quelques années plus tard, le roi achète à Adam, archidiacre de Paris, puis évêque de Thérouenne, l'entière propriété des terrains du fief de Thérouenne en payant une redevance à l'évêché de Paris. Il s'agit d'un bazar immense où, sur des emplacements spéciaux, se vendent des denrées alimentaires, du textile, des chaussures, de la mercerie. Les marchands s'installent sous des abris particuliers, proches des maisons où se trouvaient les commerces fixes des fabricants. C'est ainsi que la rue de la Grande Friperie devient le lieu des commerces de fripes. Progressivement, d'autres marchands viennent s'installer autour de ceux qui avaient déjà leur emplacement.
Les Halles sur le plan de Truschet et Hoyau, vers 1550.
  • Compte tenu de l'augmentation des échanges, Philippe Auguste fait construire les premières halles pour les drapiers et tisserands, mais le marché continue de s'étendre, de telle sorte qu'en 1269 Saint Louis fait construire trois nouvelles halles (le lieu au Moyen Âge continue à s'appeler le plus souvent « la Halle » en référence à celle de 1137) : deux marchés sont affectés aux drapiers, le troisième aux merciers et aux corroyeurs[5].
  • À partir du XVIe siècle, on envisage sa réorganisation et l'élargissement des voies. La vente en gros des poissons aux Halles de Paris se faisait non de gré à gré entre vendeurs et acheteurs, mais aux enchères et par l’intermédiaire d’officiers publics[6].
  • 1543 : L'édit de Réformation de François Ier décide la reconstruction des Halles pendant vingt-neuf ans. Il s'y prend de manière que Paris y gagne, et le Trésor aussi. Au terme d'un édit du , il ordonne « la vente aux enchères des places vides des halles » annonçant la renonciation des Domaines à la faculté de rachat ; en retour, les acquéreurs avaient obligation d'exécuter, dans des délais fixés, la démolition de bâtisses existantes et la reconstruction de « maisons et manoirs commodes ». Jusqu'en 1572, on fait bâtir des maisons avec, généralement, au rez-de-chaussée, des portiques ou galeries couvertes connus sous le nom de « piliers des Halles », qui disparaissent lors de la construction des pavillons Baltard. Au centre de ces galeries à arcades se trouve le « carreau », marché du pain, du beurre, du fromage et des œufs[5].

XVIIIe siècle

Les Halles en 1782, lors des festivités relatives à la naissance du dauphin (Philibert-Louis Debucourt, musée Carnavalet).
  • 1780-1789 : le cimetière des Innocents, situé à proximité, entre les rues Saint-Denis, de la Lingerie, de la Ferronnerie et aux Fers, est à son tour aménagé en marché aux fleurs, fruits et légumes, ce qui fait doubler de surface les Halles[5]. La Révolution française, puis le Premier Empire, modifient la conception urbaine de la ville. Le cœur de Paris souffre de problèmes d'hygiène et de sécurité et l'on commence à s'interroger sur l'approvisionnement de la capitale.

XIXe siècle

Le quartier des Halles, en 1849.
Vue des Halles de Paris depuis l'église Saint-Eustache (Félix Benoist).
  • En 1808, Napoléon Ier entreprend une réorganisation cohérente des marchés couverts et élabore une réglementation sur l'abattage des animaux. Il projette de faire construire une halle centrale entre le marché des Innocents et la Halle aux blés.
  • En 1842, les problèmes de circulation et d'hygiène continuant, le préfet Rambuteau crée la Commission des Halles, qui a pour mission d'étudier l'intérêt de garder les Halles à leur emplacement ou bien de les déplacer.
  • En 1848, un concours d'architecture est lancé et est remporté par Victor Baltard, associé à Félix Callet.
  • En 1854, après bien des tâtonnements et des hésitations et la présentation de projets alternatifs comme celui de Thorel[7], Victor Baltard présente son projet définitif. Il projette d'édifier douze pavillons couverts de vitrage avec des parois en verre et des colonnettes en fonte. Ces pavillons sont regroupés en deux groupes séparés par une rue centrale à ciel ouvert située au niveau du chevet de l'église Saint-Eustache (suivant le tracé de l'actuelle allée André-Breton), chacun des six pavillons des deux groupes étant réunis entre eux par des rues couvertes.
  • Entre 1852 et 1870, dix pavillons sont construits, la construction des deux derniers s'achevant en 1936[8]. Chaque pavillon a sa spécialité (le numéro 3 pour la viande, le numéro 9 pour le poisson, etc.). Les fruits et légumes sont vendus sur le Carreau, dans les allées couvertes et sur les rues alentour. Les caves abritent lotisseurs-gaveurs, cabocheurs, pétrisseurs de beurre, compteurs-mireurs d’œufs, etc.[9].

Ainsi disparaissent le carreau de la Halle, la Halle aux fruits, la Halle aux Draps et Toiles, les rues de la Tonnellerie, de la Fromagerie, du Marché-aux-Poirées, de la Cordonnerie, de la Petite-Friperie, de la Grande-Friperie, Jean-de-Bauce, du Contrat-Social et la place du Légat.

XXe siècle

  • En 1950, les Halles semblaient condamnées à une mort par asphyxie, à plus ou moins brève échéance. Les trafics étaient en régression dans certains secteurs ; des circuits nouveaux se créaient hors des Halles à proximité des gares, ou à la périphérie de l'agglomération parisienne, ou encore directement à partir des lieux de production. Quand en 1953, le gouvernement décida de créer une chaîne de marchés d'intérêt national, le problème des Halles de Paris revint à l'ordre du jour.
  • 1960 : le , le transfert du marché des Halles à Rungis et à La Villette est décidé.
  • 1963 : le préfet de Paris propose la rénovation de la rive droite, de la Seine à la gare de l'Est. 670 hectares et 150 000 habitants sont concernés. Le projet est repoussé, mais le Conseil de Paris crée une Société d'études d'aménagement des Halles et secteurs limitrophes.
  • 1968 : les premiers projets d'aménagement sont repoussés par le Conseil de Paris. La surface de rénovation est réduite de 32 à 15 hectares, le reste fera l'objet d'une réhabilitation. Un aménagement souterrain est envisagé.
  • 1969 : transfert du marché vers Rungis et La Villette entre le et le 1er mars. Cette opération considérée à l'époque comme étant le « déménagement du siècle » concerna 20 000 personnes, 1 000 entreprises de gros, 10 000 m3 de matériel, 5 000 tonnes de marchandises et 1 500 camions[11]. Les 3 et suivants, le marché de Rungis ouvrait officiellement ses portes.
    En attendant le début des travaux de démolition qui interviendront deux ans plus tard, le préfet de Paris Marcel Diebolt autorise l'organisation de manifestations culturelles dans les pavillons[12].
    Devant la crainte d'une invasion de rats à la recherche de nourriture, maintenant que le marché avait disparu, 150 techniciens déversent 10 tonnes d'aliments empoisonnés dans les locaux abandonnés, permettant de tuer environ 20 000 rats[13].
  • 1971 : démolition des six premiers pavillons situés à l'est de la rue Baltard pour permettre la construction de la gare RER et du Forum.
Deux de ces pavillons seront préservés :
    • le no 8, qui abritait le marché aux œufs et à la volaille, est démonté et reconstruit à Nogent-sur-Marne pour y abriter une salle de spectacle baptisée « Pavillon Baltard » ;
    • le deuxième, qui est présent dans le parc Harbor View Park (ja) de la ville de Yokohama au Japon, ne reprend que la partie haute de la structure originale en fonte[14].
Les matériaux de construction de l'ensemble des pavillons ainsi démolis seront vendus au prix de la ferraille.
  • 1974 : élu président de la République, Valéry Giscard d'Estaing décide l'abandon du centre de commerce international et la création d'un jardin à son emplacement. Les démolitions, comme celle de la rue de la Réale, se poursuivent[15].
  • 1975 : le projet choisi par les Parisiens est rejeté au profit, dans un premier temps, de celui de l'architecte espagnol Ricardo Bofill, puis de Jean Willerval.
  • 1978 : Le groupe de l ARPA (Architecture Participative) fait un projet d urbanisme avec les Associations de Paris, Champeaux, Copras, CIAH.[16]
  • 1979 : Le centre commercial « le Forum » est de l'architecte Claude Vasconi. Un concours est d'abord organisé pour l'aménagement de la partie Lescot directement au-dessus de la gare RER. L'équipe composée des architectes Georges Pencreac'h et Claude Vasconi l'emporte avec le projet du Forum des Halles, inauguré en 1979. Parmi les projets non retenus : celui d'Albert Laprade (deux hautes tours, des commerces, des jardins, des logements et un parking souterrain de 20 000 places) et celui de Jean Faugeron (plusieurs tours fuselées, les plus hautes devant atteindre Modèle:Unité/200)[17]. Une deuxième consultation est par la suite organisée pour la partie aérienne, emportée par Ricardo Bofill, dont le projet avance jusqu'à l'édification du gros œuvre à R+2, avant que le maire de Paris (Jacques Chirac) décide de tout raser en imposant à la place l'architecte Jean Willerval et ses « parapluies », inaugurés en 1983. L'ensemble fut très loin d'être une réussite[18].
  • 1977 : inauguration de la station du RER le , et déplacement de la station Les Halles de la ligne 4 pour une meilleure correspondance.
  • 1979 : inauguration du Forum de commerce et de loisirs le .
  • 1983 : construction de deux hôtels, de logements et de bureaux.
  • 1985 : ouverture de la deuxième partie du Forum souterrain (architecte : Paul Chemetov).

XXIe siècle

Panorama du quartier des Halles en 2004.
  • 2004 : un concours d'architecture est lancé par la mairie pour une rénovation totale du quartier. Quatre équipes d'architectes sont sélectionnées : Jean Nouvel, MVRDV/Winy Maas, OMA/Rem Koolhaas et David Mangin. Le , le maire de Paris Bertrand Delanoë annonce le choix de la commission d'appel d'offres pour le réaménagement des Halles de Paris. C'est le projet de l'architecte et urbaniste français David Mangin qui remporte les suffrages, plus pour son parti pris que pour le projet en lui-même qui ne sera pas concrétisé tel quel. Son rôle est de coordonner la mise en œuvre du projet, dont il réalisera une partie. Les conditions qui ont amené à ce choix déclenchent une polémique importante chez nombre d'observateurs de l'urbanisme parisien. Un concours international sera organisé, afin de déterminer le projet définitif. Les premiers travaux devraient commencer en 2009[réf. nécessaire].
  • 2010 : en avril, début des travaux de réaménagement des Halles, reconnus d'utilité publique[20] par arrêté préfectoral (arrêté préfectoral no 2010-189-3 du ) et comprenant la réorganisation des espaces publics en surface, la construction de la Canopée, le nouveau jardin, la réorganisation des voiries souterraines et le réaménagement de la gare Châtelet-Les-Halles avec le Forum et leurs accès [21]. Ils comprennent notamment le désamiantage et le dépoussiérage du plomb des anciennes halles pour un montant supérieur à 1 million d'euros hors taxes[22],[23],[24], commencé le .
  • 2011 : à partir du , une partie la rue des Halles est fermée à la circulation des voitures[réf. nécessaire]. Le commence le désamiantage de l'intérieur des pavillons Willerval[25].

Du ventre au cœur

Travaux de rénovation en février 2011.

Ce « ventre de Paris », évoqué par Zola du temps des marchés de gros, est devenu le « cœur » de la capitale[réf. nécessaire]. C'est à la fois:

  • la plus grande gare de la ville, Châtelet - Les Halles, avec trois lignes de RER, cinq de métro, 15 de bus et 13 de Noctiliens où passent en moyenne 800 000 voyageurs quotidiens;
  • le plus fréquenté des centres commerciaux, le Forum, avec ses 41 millions de clients annuels, comprenant 26 salles de cinéma[réf. nécessaire];
  • la piscine la plus fréquentée;
  • un jardin de plus de quatre hectares;
  • un réseau de voiries, essentiellement souterraines.

Les différentes halles

La Halle au blé et aux farines

L'ancienne Halle au blé était autrefois entre les rues de la Tonnellerie[26],[27] et de la Fromagerie sur la place des Halles.

Ce marché étant devenu trop petit, la Ville décide en 1762 de transporter le marché à l'hôtel de Soissons, acheté par la ville quelques années auparavant[28].

La Halle au blé et aux farines est construite de 1763 à 1767, et Nicolas Le Camus de Mézières en est l'architecte. Celle-ci est construite sur l'emplacement de l'hôtel de Soissons, dont on distingue encore aujourd'hui la colonne astronomique de Catherine de Médicis, et possède une coupole en bois, construite en 1782, laquelle brûla en 1802. Cette coupole est remplacée par une nouvelle structure en fer, recouverte dans un premier temps de feuilles de plomb, puis de vitres, qui subit un nouvel incendie en 1854.

De nouveau rénové, l'édifice devint le siège de la Bourse de commerce.

La Halle aux cuirs

  • Fief des pelletiers et autres mégisseurs, leur installation dans le quartier du Jardin-des-Plantes (5e arrondissement) n'est pas très ancienne, même si l'institution, elle, est multiséculaire. Saint Louis installe la première Halle dans le quartier des Innocents, rue de la Lingerie.
  • 1785. Celle-ci est transférée rue Mauconseil, sur l'emplacement de l'ancienne Comédie Italienne, où elle demeure jusqu'en 1866.
  • 1866. La nouvelle Halle aux cuirs est inaugurée le . Construite sur des dépendances de l'ancien hospice des Cent-Filles, elle occupe une superficie d'un hectare situé à l'emplacement de l'actuelle faculté de lettres Censier dépendant de l'Université Paris 3, et forme donc un quadrilatère borné par les rues Censier, de la Clef, Santeuil et du Fer-à-Moulin. En plus des bureaux, le bâtiment est doté d'immenses magasins dont l'entrée principale se trouvait rue Santeuil ; une cour de 1 350 m2 formant le carreau de la Halle ; au-dessus sont installés deux étages de magasins ; au-dessous, d'immenses souterrains servent de caves pour y recevoir huiles, essences, vernis et tout corps gras indispensable à la mégisserie. Une ordonnance de police du en fixe le fonctionnement et les heures d'ouverture, de fermeture et de vente[29].
  • 1906. Dans la nuit du 11 au , elle subit un terrible incendie qui la détruit totalement. La Halle aux cuirs ne sera pas reconstruite au même endroit, car le quartier où elle s'élevait s'était complètement transformé en quelques années par la construction de nouvelles habitations dont les occupants ne se seraient pas accommodés des inconvénients de ces industries mégissières toutes proches. D'autant plus que la prison Sainte-Pélagie, située dans le quartier, fut désaffectée et démolie en 1899. Tandis que la Bièvre, envahie jusqu'ici par les pestilences des abattoirs, des hôpitaux, des égouts, des industries pelletières (tannerie et teinturerie) fut désormais recouverte sur cette partie de son cours[29].

La Halle aux draps

La Halle aux draps était établie depuis le XVe siècle entre la rue de la Poterie et la rue de la Petite-Friperie.

Elle fut reconstruite sous le nom de « Halle aux draps et toiles » par Molinos et Legrand en 1786. Elle fut incendiée en 1855.

La Halle aux gibiers

Bâtie en 1810 par l'architecte Célestin-Joseph Happe, elle était située quai des Grands-Augustins.

La Halle aux herbes

Fief des herboristes et des maraîchers, elle est présente dans de nombreuses villes de France. Pour des raisons historiques, elle était, à Paris, située dans le Pavillon fruits et légumes des Halles centrales.

La Halle aux veaux

Avant 1646, la Halle aux veaux était située rue de la Planche-Mibray, au bout de la rue Vieille-Place-aux-Veaux.

Par un arrêt du , le marché aux veaux fut transféré quai des Ormes.

Par lettres patentes, d', le roi Louis XV ordonne la construction d'une nouvelle halle, d'un nouveau marché aux veaux.

Le [28], une nouvelle halle aux veaux est construite par Nicolas Lenoir. Elle était située entre les rues de Pontoise et de Poissy dans l'ancien 12e arrondissement de Paris, quartier du Jardin du Roi (actuel 5e arrondissement de Paris, quartier Saint-Victor)[30].

La Halle aux vieux linges

Bâtie en 1811 par Jacques Molinos, elle était située rue du Temple.

La Halle aux vins

La Halle aux vins.

Fief des marchands de vin, appelés familièrement « les pinardiers ».

Elle se trouvait depuis 1666 quai Saint-Bernard, sur l'emplacement de l'actuel campus de Jussieu (faculté des Sciences), toujours dans le 5e arrondissement de Paris, le long de la Seine d'où les chalands arrivaient. Construite de 1958 à 1972, la Faculté est inaugurée en 1970 (Paris VII) et en 1971 (Paris VI). Pendant longtemps, on l'appela familièrement « la faculté des Sciences de la Halle aux vins » et sa grande tour « la tour Zamanski », du nom du doyen de la Faculté. Ces appellations non officielles sont passées de mode aujourd'hui. On trouve également, sur l'ancienne emprise de la Halle aux vins, l'Institut du monde arabe inauguré en 1987.

Grenier de réserve

Bâti en 1807 par Delanoy, il était situé boulevard Bourdon.

Accès

Ce site est desservi par la station Châtelet - Les Halles (1)(4)(7)(11)(14), (A)(B)(D).

Filmographie

Bibliographie

  • Françoise Fromonot, La comédie des Halles. Intrigue et mise en scène, éditions La Fabrique, 2019.
  • Françoise Fromonot, La campagne des Halles. Les nouveaux malheurs de Paris, éditions La Fabrique, 2005.
  • Léon Biollay, Les Anciennes Halles de Paris, Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1876, tome 3, p. 293-355, (lire en ligne).
  • Pierre Lavedan, La Question du déplacement de Paris et du transfert des Halles, au Conseil municipal sous la Monarchie de Juillet, Commission des travaux historiques, Paris, 1969.
  • Bertrand Lemoine, Les Halles de Paris, Éditions L’Équerre, 1980, 286 p.
  • Philippe Mellot, La Vie secrète des Halles de Paris, Éditions Omnibus, 2010, 240 p.
  • Jean-Louis Robert et Myriam Tsikounas (dir.), Les Halles. Images d’un quartier, préface d’Alain Corbin, Paris, Publications de la Sorbonne, 2004, 248 p.

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Émile Zola, Le Ventre de Paris, Bibliothèque électronique du Québec, coll. « À tous les vents » (no 27) :

    « La grande voix des Halles grondait plus haut ; par instants, des volées de cloche, dans un pavillon éloigné, coupaient cette clameur roulante et montante. Ils entrèrent sous une des rues couvertes, entre le pavillon de la marée et le pavillon de la volaille. Florent levait les yeux, regardait la haute voûte, dont les boiseries intérieures luisaient, entre les dentelles noires des charpentes de fonte. Quand il déboucha dans la grande rue du milieu, il songea à quelque ville étrange, avec ses quartiers distincts, ses faubourgs, ses villages, ses promenades et ses routes, ses places et ses carrefours, mise tout entière sous un hangar, un jour de pluie, par quelque caprice gigantesque. L’ombre, sommeillant dans les creux des toitures, multipliait la forêt des piliers, élargissait à l’infini les nervures délicates, les galeries découpées, les 44 persiennes transparentes ; et c’était, au-dessus de la ville, jusqu’au fond des ténèbres, toute une végétation, toute une floraison, monstrueux épanouissement de métal, dont les tiges qui montaient en fusée, les branches qui se tordaient et se nouaient, couvraient un monde avec les légèretés de feuillage d’une futaie séculaire. Des quartiers dormaient encore, clos de leurs grilles. Les pavillons du beurre et de la volaille alignaient leurs petites boutiques treillagées, allongeaient leurs ruelles désertes sous les files des becs de gaz. Le pavillon de la marée venait d’être ouvert ; des femmes traversaient les rangées de pierres blanches, tachées de l’ombre des paniers et des linges oubliés. Aux gros légumes, aux fleurs et aux fruits, le vacarme allait grandissant. De proche en proche, le réveil gagnait la ville, du quartier populeux où les choux s’entassent dès quatre heures du matin, au quartier paresseux et riche qui n’accroche des poulardes et des faisans à ses maisons que vers les huit heures. »

  2. « Les Halles. Le Moyen Âge », paris-atlas-historique.fr (consulté le 30 janvier 2019).
  3. Eugène Pottet, Histoire de Saint-Lazare (1122-1912), Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1re éd., 1912, p. 12.
  4. Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844-1849 (p. 367-368.
  5. a b et c Franck Ferrand, « Les Halles, le ventre de Paris », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 17 avril 2012.
  6. Reynald Abad, « Aux origines du suicide de Vatel : les difficultés de l’approvisionnement en marée au temps de Louis XIV », Dix-septième siècle, 2002, vol. 4, no 217, p. 631-641.
  7. Yvan Christ, Paris des utopies, Éditions Nicolas Chaudun, 2011, p. 190.
  8. « Photographies », www.baltarnould.net (consulté le 31 janvier 2019).
  9. « Les Halles de Baltard, métiers du jour et de la nuit », exposition du 5 octobre 2011 au 26 février 2012, carnavalet.paris.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  10. Planche parue dans Victor Baltard et Félix Callet, Monographie des Halles centrales de Paris, construites sous le règne de Napoléon III et sous l'administration de M. le baron Haussmann, sénateur, préfet du département de la Seine, A. Morel, Paris, 1863.
  11. « Rungis fête ses 40 ans », www.lejdd.fr, 2009 (consulté le 31 janvier 2019).
  12. « Historique du premier chantier des Halles », www.accomplir.asso.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  13. Olivier Thomas, « Les rats sont entrés dans Paris », L'Histoire n°469, mars 2020, p. 12-19.
  14. Visible aux coordonnées suivantes : 35° 26′ 32″ N, 139° 39′ 10″ E.
  15. Charles Marville, « Vues du Vieux Paris. Rue de la Réale, vers 1866 », vergue.com (consulté le 31 janvier 2019).
  16. Marie-Christine Husson, « “chirac se penche sur le trou des halles” », Liberation,‎
  17. Bruno D. Cot, « Paris. Les projets fous… auxquels vous avez échappé », cahier central publié dans L'Express, semaine du 29 mars 2013, p. VIII.
  18. « Les Halles, diagnostic patrimonial, juillet 2004. Les constructions et édifices de surface, p. 56 [PDF]

    « Cette architecture de “girolles” ou de “parapluies”, dont l'inspiration provenait des pavillons de Baltard, dut en définitive accueillir un programme important d'équipements publics. […] Alors que “les études de structure étaient déjà très avancées quand le programme définitif des équipements sociaux a été mis au point”, ce bourrage de la structure par des activités pour lesquelles elle n'était pas a priori conçue s'est montrée défavorable aussi bien vis-à-vis de l'expression architecturale que du bon fonctionnement des équipements en question. »

  19. « La maquette du futur “carreau” des Halles dévoilée », www.liberation.fr, 2 juillet 2007 (consulté le 31 janvier 2019).
  20. « La rénovation des Halles déclarée d'utilité publique », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  21. [PDF] « 2010. Début des travaux », www.parisleshalles.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  22. « Désamiantage et dépoussiérage plomb dans les voiries souterraines des Halles à Paris 1er », SemPariSeine (consulté le ).
  23. « Le chantier des Halles, opération à cœur ouvert. Fibre tueuse », Le Monde, (consulté le ).
  24. commons:File:Les Halles, July 30, 2010.jpg.
  25. « Premières opérations de désamiantage à l’intérieur des pavillons Willerval », (consulté le ).
  26. La rue de la Tonnellerie, qui a disparu lors de la construction des Halles centrales par Victor Baltard, allait de la rue Saint-Honoré à la rue Rambuteau.
  27. « Rue de la Tonnellerie », grande-boucherie.chez-alice.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  28. a et b M.-J. De Gaulle, Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, 1839, p. 396.
  29. a et b « Halle aux cuirs (Incendie de la) », www.france-pittoresque.com (consulté le 30 janvier 2019).
  30. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  31. Serge Korber 1936-, « Un idiot à Paris », Gaumont video, (consulté le ).