HMS Regent (N41)

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HMS Regent
illustration de HMS Regent (N41)
Le HMS Regent
Type Sous-marin
Classe Classe Rainbow
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Vickers Shipbuilding and Engineering
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 53
Caractéristiques techniques
Longueur 88,13 m
Maître-bau 9,09 m
Tirant d'eau 4,16 m
Déplacement 1 790 tonnes en surface
2 070 tonnes en plongée
Propulsion 2 moteurs Diesel Admiralty
2 moteurs électriques
2 arbres d'hélice
Puissance 4 640 ch en surface aux Diesel
1 635 ch en plongée aux électriques
Vitesse 17,5 nœuds en surface
8,6 nœuds en plongée
Profondeur 95 m
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) (14 torpilles)
1 canon de pont QF Mark IX de 4 pouces (101 mm)
2 mitrailleuses AA de 20 mm (après 1940)
Électronique sonar
Rayon d'action 7 050 nautiques à 9 nœuds en surface
160 tonnes de carburant
Carrière
Indicatif N41

Le HMS Regent[Note 1] (pennant number : N41) était un sous-marin britannique de Classe Rainbow, conçu et construit par Vickers Shipbuilding and Engineering à Barrow-in-Furness pour la Royal Navy. Il a été lancé le . Il a été perdu corps et biens après avoir heurté une mine le .

Conception[modifier | modifier le code]

Les sous-marins de classe Rainbow ont été conçus comme des versions améliorées de la classe Parthian et étaient destinés à des opérations à long rayon d'action en Extrême-Orient. Les sous-marins avaient une longueur hors-tout de 87,5 m, une largeur de 9,1 m et un tirant d'eau moyen de 4,2 m. Ils avaient un déplacement de 1 800 tonnes en surface et 2 060 tonnes en immersion. Les sous-marins de classe Rainbow avaient un équipage de 56 officiers et matelots. Ils avaient une profondeur de plongée de 300 pieds (91,4 m)[1].

Pour la navigation en surface, ces navires étaient propulsés par deux moteurs diesel de 2200 chevaux-vapeur (1 641 kW), chacun entraînant un arbre d'hélice. Une fois en immersion, chaque hélice était entraînée par un moteur électrique de 660 ch (492 kW). Ils pouvaient atteindre 17,5 nœuds (32,4 km/h) en surface et 9 nœuds (17 km/h) sous l’eau. Les navires avaient un rayon d'action de 7 050 milles marins (13 060 km) à 9,2 nœuds (17 km/h) en surface et de 62 milles marins (115 km) à 4 nœuds (7,4 km/h) en immersion[1].

Les navires étaient armés de six tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) à la proue et de deux autres à l’arrière. Ils transportaient six torpilles de rechargement, soit un total de quatorze torpilles. Ils étaient également armés d’un canon de pont de 4,7 pouces QF Mark IX (120 mm)[2].

Engagements[modifier | modifier le code]

Avant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le HMS Regent a été commissionné pour servir dans la 4e flottille de sous-marins à la China Station. Il est déployé à Hong Kong jusqu’en 1940. Avec ses sister-ships Rainbow, Regulus et Rover, il y a été soutenu par le Medway, le premier navire ravitailleur de sous-marins de la Royal Navy construit spécialement à cet effet[3].

Le Lieutenant commander Browne (RN) a pris le commandement du HMS Regent le [3].

1939-1940[modifier | modifier le code]

Entre avril et , le HMS Regent et les autres navires de la 4e flottille de sous-marins sont transférés à la 1ère flottille de sous-marins, basée à Alexandrie, en Égypte. Là, il a reçu le pennant number (numéro de fanion) « N41 ». Il a d’abord posé des mines au large de l’Afrique du Nord[3].

De juin à décembre, le HMS Regent est déployé en Méditerranée orientale avec la 1ère flottille. Alors qu’il effectuait des patrouilles pour intercepter le trafic ennemi, le HMS Regent coula en octobre deux navires marchands au large de Durazzo, en Albanie. Les navires avaient un tonnage total de 6068 tonnes[3]. Un de ces navires était un voilier italien, le Maria Grazia, de 188 tonneaux de jauge brute. Le HMS Regent a coulé le Maria Grazia en l’éperonnant le au large de Bari à 41° 05′ N, 17° 45′ E. Quatre jours plus tard, le HMS Regent a fait sa deuxième victime, un navire marchand italien de 5900 tjb. Le HMS Regent a torpillé le Antonietta Costa à 41° 05′ N, 17° 45′ E. Le Antonietta Costa a réussi à s’échouer, mais s’est avéré irréparable[4].

Le 14 ou le , le HMS Regent était au large de Benghazi, en Libye. Là, il a coulé le MV Città di Messina, causant la perte de 432 hommes[5]. Le Citta di Messina, de 2742 tonneaux, était escorté par le torpilleur italien Centauro, qui a pu secourir 166 survivants[3]. L’incident s’est produit à 45 milles marins (83 km) à l’est de Tripoli, en Libye, à 32° 59′ N, 14° 11′ E[4].

Le , le HMS Regent attaqua trois navires marchands à 33° 41′ N, 12° 48′ E à environ 55 milles marins (102 km) au nord-nord-ouest de Tripoli, en Libye. Il endommagea le navire allemand Menes, de 5609 tonneaux, mais le Seatta, l’un des trois destroyers escortant les navires marchands, prit ce navire en remorque[3]. Avant que le Saetta ne prenne le Menes en remorque, il a largué des charges de profondeur qui ont endommagé le sous-marin[4].

Incident de l’ambassadeur britannique en Yougoslavie[6][modifier | modifier le code]

Le HMS Regent a atteint la célébrité après s’être frayé un chemin en à travers deux champs de mines et il est entré dans le port italien de Kotor, dans l’actuel Monténégro, pour négocier la libération du ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque à Belgrade, Ronald Campbell.

Après avoir attendu neuf heures, un commandant yougoslave informa Browne que la Yougoslavie avait été envahie par les forces allemandes et que Campbell était détenu par les Italiens dans un petit village appelé Herceg Novi, à une courte distance de la côte. Le HMS Regent arriva à Herceg Novi, et le lieutenant D. Lambert fut envoyé à terre pour négocier la libération de Campbell. Pour apaiser les craintes britanniques que les Italiens ne prennent Lambert en otage, les Italiens échangent un officier d’état-major.

Juste après trois heures et demie de l’après-midi, plusieurs avions, qu’on a supposé être des bombardiers en piqué italiens, ont attaqué le HMS Regent. Pour la sécurité de son équipage, Browne a décidé qu’il devait laisser Lambert à terre et tenter de s’échapper. Les avions ont suivi le HMS Regent, tirant sur son périscope, mais il a réussi à s’échapper dans la mer Adriatique. Bien que l’équipage du HMS Regent ait d’abord pensé que les bombardiers en piqué étaient italiens, il s’est avéré plus tard qu’ils étaient allemands. Leur arrivée causa beaucoup d’ennuis à l’amiral italien qui menait les négociations en vue de la libération de Campbell.

Retour au service en combat[modifier | modifier le code]

Le lieutenant Walter Neville Ronald Knox remplace Browne le [3].

Le 1er août, le Regent utilisa son canon de pont pour couler le dragueur de mines auxiliaire italien B 23 (Igea), de 160 TJB[7]. L’attaque a eu lieu à 31° 33′ N, 19° 56′ E, à environ 33 milles marins au sud de Benghazi[4].

En novembre, les sous-marins britanniques Regent, Otus, Unique, Ultimatum, Ursula et Urge se sont déployés pour interdire le passage des convois naviguant entre l’Italie et Tripoli. Le groupe n’a rencontré aucun succès[3].

Puis, le 1er décembre, le Regent réussit à torpiller un navire marchand italien, le Enrico, de 2350 TJB. L’attaque a eu lieu à 37° 52′ N, 11° 52′ E, à 10 milles marins au sud-est de l’île égade de Marettimo[4].

En , le Regent est déployé à Gibraltar, mais a ensuite navigué jusqu’au chantier naval de Philadelphie, aux États-Unis, pour un carénage qui a commencé le [3]. Alors que le Regent était en route via Ponta Delgada aux Açores, le Clyde a tiré sur lui deux torpilles, heureusement sans succès. Les deux sous-marins étaient en surface. Le Clyde a tiré juste avant de plonger[8].

Le Regent termina son carénage le [3]. Entre le et le , il se serait retrouvé aux Bermudes pour réparer les dommages causés par une tempête. Il est ensuite retourné à Gibraltar, où il a repris son déploiement en Méditerranée.

Perte[modifier | modifier le code]

Le , le Regent a appareillé pour patrouiller dans le sud de la mer Adriatique. Il a été perdu corps et biens à un moment donné en avril. Sa perte a été découverte car le sous-marin n’est pas retourné à sa base de Beyrouth, au Liban, pour se ravitailler et s’approvisionner avant le .

En 2014, l’épave du Regent a été retrouvée à une profondeur de 28 mètres à 41° 29′ N, 16° 16′ E, à une dizaine de miles au nord de Barletta, sur la côte adriatique de l’Italie[4]. Maintenant on sait que c’est incorrect. L’épave n’est pas le Regent mais un petit sous-marin italien appelé Bausan, qui a eu son kiosque, ses hélices et ses commandes enlevées, et a été utilisé comme un réservoir de carburant flottant. Il était amarré et sa position a été enregistrée par la marine britannique lors d’un relevé de la région en vue de futurs débarquements amphibies. Plus tard, il a été utilisée comme navire cible. Sa position enregistrée par la marine britannique correspond à la position de la prétendue épave du Regent. Le Bausan a coulé et son épave a été incorrectement enregistrée comme étant le HMS Regent.

Dans les années qui ont précédé la découverte de l’épave, les récits de la perte ont été différents.

Une théorie, qui a gagné en crédibilité, est que le , le Regent a heurté une mine au nord de Barletta, après avoir attaqué un convoi italien[4]. Il a été rapporté que plus tôt ce jour-là, un sous-marin non identifié avait tenté de torpiller le petit pétrolier italien Bivona, d’un tonnage de 1646 TJB, et le sous-marin en question pourrait avoir été le Regent[4].

Une deuxième théorie est que le le sous-marin était au nord de Monopoli, plus loin le long de la même côte, où il a tiré une torpille sur le navire marchand Baltic, mais l’a manqué. La corvette italienne Gabbiano escortait le Baltic et a immédiatement lancé une attaque de charges de profondeur, dont on pense qu’elle aurait pu détruire le Regent[3]. Le Gabbiano était le navire de tête de la classe Gabbiano de corvettes de la marine italienne.

La théorie la plus probable est que le , le HMS Regent attaquait une ligne de chemin de fer avec son canon de pont le long du golfe de Tarente. La corvette italienne Gabbiano l’engagea et prétendit à tort l’avoir coulé, mais le HMS Regent entra dans la mer Adriatique. Dans l’après-midi du , il attaque un convoi au large de Monopoli, sa torpille manque sa cible et frappe le rivage. Plus tard dans la soirée, une explosion a été entendue au large de Monopoli. Le HMS Regent a très probablement heurté une mine. Au cours du mois suivant, 4 corps ont été retrouvés à divers endroits au sud de Monopoli, dont 3 portant des appareils d’évacuation Davis. Les corps ont ensuite été enterrés au cimetière militaire de Bari. Deux des pierres tombales mentionnent le HMS Regent mais portent la date incorrecte du .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bagnasco, pp. 106–07
  2. Chesneau, p. 49
  3. a b c d e f g h i j et k Mason (2006), HMS Regent (N41).
  4. a b c d e f g et h (en) « Regent (N41) », sur Uboat.net (consulté le ).
  5. (en) « MV Citta di Messina (+1941) », sur Wreck site (consulté le ).
  6. Admiralty, Admiralty Staff (1997), pp.40-43.
  7. (en) « B23 (Igea) (+1941) », sur Wreck site (consulté le ).
  8. Kemp (1993), p.130.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Admiralty Staff, His Majesty's Submarines, Merriam Press, (ISBN 9781576380215).
  • (en) Joseph Caruana, « Emergency Victualling of Malta During WWII », Warship International, vol. LXIX, no 4,‎ , p. 357–364 (ISSN 0043-0374)
  • (en) Paul Kemp, Friend or Foe: Friendly Fire at Sea 1939-1945, Pen and Sword, (ISBN 978-0850523850).

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]