Hôtel de la Monnaie (Nice)

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Hôtel de la Monnaie (Nice)
La portion de la rue du Marché, anciennement rue de la Zecca, où se trouvait l'Hôtel de la Monnaie de Nice
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
habitation privée
Construction
Localisation
Région
Département
Commune

L'hôtel de la Monnaie de Nice a frappé monnaie pour les ducs de Savoie aux XVe et XVIe siècles et, plus particulièrement, entre 1541 et 1587.

Situation[modifier | modifier le code]

Selon Luc Thévenon, ancien conservateur du musée Masséna, l'hôtel de la Monnaie de Nice était installé dans le Vieux-Nice actuel, au débouché des rues du Moulin et du Four de l'Abbaye, dans une maison mentionnée dans les actes anciens "la Zecca", non loin de l'actuelle place du Palais de Justice, dans une portion de rue alors dénommée "rue de la Zecca"[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Des chartes savoyardes de 1497 et 1499 montrent qu'il existait un atelier monétaire à Nice sous Philippe II[2].

Si la fondation de l'atelier monétaire de Nice paraît ainsi remonter au XVe siècle, c'est avec des ordonnances de que se développe à Nice une production monétaire organisée et documentée. La Paix de Nice de 1538 a dépouillé le duc Charles II de l'essentiel de ses territoires en Savoie et en Piémont et Nice devient jusqu'en 1563, date de la signature du traité de Blois qui restitue au souverain savoyard la totalité des territoires dont il avait été dépossédé, la place principale des ducs de Savoie avec un atelier monétaire actif.

L'atelier émet des monnaies pour les ducs Charles II, Emmanuel-Philibert et Charles-Emmanuel 1er. Les dernières espèces retrouvées sont au millésime 1587. A cette date, l'officine semble cesser son activité.

Un hôtel des monnaies aurait été rétabli entre 1624 et 1626 rue Barillerie[3] mais aucune production de cette époque n'a été objectivée ni retrouvée.

Principales monnaies produites[modifier | modifier le code]

Si les monnaies prévues pour Nice par les ordonnances sont nombreuses, les monnaies retrouvées le sont beaucoup moins.

Les espèces produites sous Charles II sont essentiellement des gros et quarts de gros. Le siège de 1543 donne lieu à l'émission d'écus d'or et testons obsidionaux[4].

Emmanuel-Philibert frappe à Nice des écus d'or, des pièces de trois gros et des quarts de gros. Après la réforme de 1562 abandonnant le système du gros pour celui de la livre, il frappe des écus d'or, des sols et blancs de quatre sols, des demi-lires, des quarts et des forts.

Charles-Emmanuel 1er émet des doubles écus d'or (doppias), des écus d'or, des lires, sols, quarts et forts. En fin de règne, il revient en partie au système du gros en frappant des pièces de trois gros (cavallotto) et des demi-gros.

Lettres d'atelier et différents[modifier | modifier le code]

À partir de 1560, les monnaies émises par l'atelier de Nice se reconnaissent par la présence de l'initiale de la cité (lettre N).

Certaines monnaies émises sous Emmanuel-Philibert portent la titulature comtale COMES NICIE (en abrégé C. NICIE).

Les différents de maître d'atelier sont:

- NG ou NGC: pour Gabriele Capello, maître des monnaies sous Charles II,

- NI ou I, IP: maître inconnu au prénom ou au nom commençant par I (latin, ) en fonction à la fin du règne de Charles II et au début de celui d'Emmanuel-Philibert, peut-être Jacques Piene (en latin IACOBVS), maître des monnaies en 1561 et peut-être antérieurement [5]

- NBC: pour Bernardo Castagna, maître des monnaies sous Emmanuel-Philibert

Les marques de maître n'apparaissent pas systématiquement sur les espèces.

Galerie[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Luc Thévenon, Les ateliers monétaires niçois. Annales du Cercle numismatique de Nice 1985, p. 5 (extrait de la thèse de doctorat d’histoire « Le développement urbain à Nice, du Moyen-Age à l’Empire »). Nice, 1984.
  2. BRUGIÈRE, Yves. L’existence d’un atelier monétaire à Nice sous Philippe II (1496-1497) révélée par des documents inédits, Carnets numismatiques du Comté de Nice et du Sud-Est 2018, T. II, p. 10.
  3. CAÏS DE PIERLAS, Eugène. L’Hôtel des Monnaies à Nice, in Bulletin de la Société niçoise des sciences naturelles, historiques et géographiques, 1886.
  4. PROMIS, Domenico, Monete ossidionali del Piemonte battute durante gli assedi delle città di Nizza, 1543, Vercelli, 1617 e 1638, Casale, 1628 e 1630, Cuneo, 164, Alessandria, 1746, Turin, 1905. DE BARTHELEMY, A. Monnaie obsidionale de Nice. R.N. Paris, 1862, 373 ISNARD, Pierre. Les monnaies obsidionales niçoises. Annales du Comté de Nice, Nice, 1931-1932, I, 23. ACCHIARDI, Gilbert. Le siège de Nice de 1543 et sa numismatique. ACNN 1998, p. 25.
  5. BRUGIÈRE, Yves. Un maître des monnaies de Nice sort de l’ombre pour le règne de Charles II ?, Carnets numismatiques du Comté de Nice et du Sud-Est, T.1, 2017, p. 23.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • CAÏS DE PIERLAS, Eugène. L’Hôtel des Monnaies à Nice, in Bulletin de la Société niçoise des sciences naturelles, historiques et géographiques, 1886.
  • Luc Thévenon, Les ateliers monétaires niçois. Annales du Cercle numismatique de Nice 1985, p. 5 (extrait de la thèse de doctorat d’histoire « Le développement urbain à Nice, du Moyen-Age à l’Empire »). Nice, 1984.
  • BRUGIÈRE, Yves. La Monnaie de Nice sous les ducs de Savoie, Hors série des Annales du Cercle numismatique de Nice, 2016-2018.

Articles connexes[modifier | modifier le code]