Hôtel Gouffier de Thoix

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Hôtel Gouffier de Thoix
Vue de la porte d'entrée du 56 rue de Varenne.
Présentation
Type
Destination actuelle
Annexe des services du premier ministre
Style
Architecte
Baudoin
Construction
Propriétaire
État français
Patrimonialité
Localisation
Commune
Adresse
56 Rue de Varenne
Coordonnées
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Localisation sur la carte du 7e arrondissement de Paris
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L'hôtel Gouffier de Thoix est un hôtel particulier situé à Paris en France. Il est aujourd'hui une annexe aux services du Premier ministre.

Ce site est desservi par les stations de métro Rue du Bac et Varenne.

Localisation[modifier | modifier le code]

Il est situé au no 56 de la rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de Paris.

Histoire de l'hôtel Gouffier de Thoix[modifier | modifier le code]

Portrait d'Henriette Mauricette de Penancoët de Kéroualle.

Construit entre 1719 et 1725 par un nommé Baudoin pour Henriette de Penancoët de Kéroual, sœur de Louise Renée de Penancoët de Keroual, duchesse de Portsmouth et maîtresse de Charles II d'Angleterre. Le terrain acquis par elle le 27 février 1719. Son mari, Thimoléon François Louis Gouffier, marquis de Thoix, a laissé son nom à l'hôtel[1].

Du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Elle le transmit ensuite à son fils, François-Louis, et celui-ci à son fils Louis-Guillaume. Son petit-fils vendit l'immeuble en 6 avril 1768 à Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière où il vient s'installer dans l'hôtel en 1777[2]. À sa mort en 1783, l'hôtel passa à son fils puis fut saisi sous la Révolution française comme bien d'émigré. L’hôtel a fait partie de la première loterie nationale, et dut remporté avec le billet 381376 par François Gillot, un bijoutier. Il en pris possession le 21 octobre 1795.

En 1757, le premier président du Parlement de Paris, René Charles de Maupeou, ayant démissionné de sa charge et obligé de céder l'hôtel de la première présidence, loua l'hôtel jusqu'en 1768, date à laquelle il fut nommé chancelier de France.

Le bâtiment est racheté en 1836 par Alexandre Raguet-Lépine, député du Loir-et-Cher pour la somme de 245.000 francs[3].

Du début du XXe siècle à aujourd'hui[modifier | modifier le code]

L'hôtel particulier a fait l'objet en 1934 d'un réaménagement intérieur, ainsi que la création d'un jardin par l'architecte français Jean-Charles Moreux[4].

Louis Aragon et Elsa Triolet y ont travaillé, une plaque commémorative en façade à gauche de la porte leur rend hommage. Aragon y a vécu plus de 20 ans et y est mort[5].

Ce bâtiment est propriété de l'état depuis 1992, il sert aujourd'hui d'annexe aux services du Premier ministre.

Description[modifier | modifier le code]

Porte du 56 rue de Varenne.

Façade sur rue[modifier | modifier le code]

Un des éléments les plus remarquables du bâtiment est ce portail sur rue en style rocaille, son tympan représente avec fidélité coquilles, coraux, astéries et différents éléments de faune marine[2]. D'après M. A. Bigot, le sculpteur de ce fronton se serait inspiré pour ces éléments marins des cabinets d'histoire naturelle du XVIIIe siècle[6].

Sur les vantaux de sa porte en bois peint, sont sculptées les allégories de Mars et de Minerve.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Vue de la cour intérieure de l'hôtel Gouffier de Thoix.

A l'intérieur, la façade possède un fronton au tympan sculpté par Huet et Lucy[7], toujours en style rocaille. Les agrafes des baies sont ornées de mascarons, figures humaines sculptées. D'un point de vue plus général, la cour est rendue symétrique depuis l'entrée sur rue par l'apposition à sa gauche d'un « mur renard », en trompe l’œil, constitué de baies aveugles[8].

On peut y voir un ensemble de boiseries rocailles de premier ordre dans les salons du rez-de-chaussée. La salle à manger est ornée d'une fontaine et d'un poêle en terre cuite d'un magnifique style rocaille.

Parties classées[modifier | modifier le code]

L'édifice a été classé monument historique par arrêté le 18 mai 1946[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paris. Commission du Vieux Paris., Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris, Paris, , 63 p., p. 7
  2. a et b Société d'histoire de la Lorraine et du Musée lorrain, Le Pays lorrain : revue régionale mensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul, Nancy, Berger-Levrault, , 587 p. (lire en ligne), p. 539
  3. Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois., Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, Vendôme, , 101 p. (lire en ligne), p. 32
  4. « Archiwebture — Objet MORJE-C-34-01. Hôtel Gouffier de Thoix pour Mme Jean Brunhes, rue de Varenne, Paris 7e : aménagement intérieur et création d'un jardin. 1934 », sur archiwebture.citedelarchitecture.fr (consulté le )
  5. Société Rétif de la Bretonne., Études retiviennes, Paris, (lire en ligne)
  6. Société linnéenne de Normandie., Bulletin de la Societe Linneenne de Normandie, Caen, , 24 p. (lire en ligne), p. 22
  7. Société d'histoire de la Lorraine et du Musée lorrain, Le Pays lorrain : revue régionale mensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul, Nancy, Berger-Levrault, , 587 p. (lire en ligne), p. 539 :

    « [...] deux sauvages, ici à demi-couchés, qui leur servent de tenants, sur le manteau d'hermine et les masses en sautoir, sommées de la couronne et du mortier, les armes des Chaumont. »

  8. Jules (1877-1959) Auteur du texte Bertaut, Le faubourg Saint-Germain sous la Restauration / Jules Bertaut, , 344 p. (lire en ligne), p. 10
  9. « Hôtel Gouffier de Thoix, actuellement annexe des services du premier ministre », notice no PA00088712, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 28 mai 2021

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]