Héliogravure

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 juillet 2019 à 03:06 et modifiée en dernier par LuaBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Héliogravure *
Image illustrative de l’article Héliogravure
Gravure mécanique d'un cylindre hélio
Domaine Savoir-faire
Lieu d'inventaire Île-de-France
Hauts-de-Seine
Meudon
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

L'héliogravure ou rotogravure est un procédé d'impression particulièrement adapté aux très longs tirages où une haute qualité de reproduction est exigée. L'héliogravure est aussi un procédé ancien et de très haute qualité et rareté pour les tirages photographiques d'art (procédé appelé aussi « héliogravure au grain »).

Le savoir-faire de l'héliogravure est répertorié à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.

Historique

Héliographie (« dessin par le soleil ») est le premier nom donné au procédé de son invention par Nicéphore Niépce, ses premiers essais nécessitant une longue exposition au soleil. Devant la difficulté à transposer les images obtenues sur papier il travaille sur une méthode de gravure à partir de ses prises de vues, qui, perfectionnée, sera baptisée héliogravure. Par la suite le terme s’applique à des techniques très variées donnant lieu à des développements d’une grande importance pour l’impression de gros tirages, et d’autre part des applications plus artisanales pour des reproductions photographiques de haute qualité. L'héliogravure industrielle — appelée par la suite « rotogravure » — apparait en 1878 grâce à un imprimeur viennois, Karel Klíč.

Principe

L’héliogravure permet le transfert d'une image sur une plaque de cuivre grâce à une gélatine photosensible. C'est un procédé d'impression en creux, comme la gravure en taille-douce, et non en relief comme la gravure sur bois ou la typographie. Cela signifie que l’encre est retenue dans les creux de la forme imprimante, et non à sa surface. L’image est tramée selon une trame très fine et la gélatine insolée est reportée sur le cuivre, soumis à la morsure d’un acide. À la différence de la similigravure, où les parties claires se traduisent par des petits points en relief et les foncées par des points plus larges, ici les parties claires sont gravées légèrement et les parties sombres profondément. On utilise une encre très liquide et relativement transparente. La forme est un cylindre ; l’encre est déposée par des rouleaux encreurs et une racle enlève le surplus, l’encre demeurant dans les alvéoles. Sous la pression, l’encre se dépose sur le papier, donnant des gris plus ou moins denses selon l’épaisseur de l’encre déposée. La trame n’est pas visible, contrairement à la similigravure. Les noirs sont très profonds là où la couche d’encre est épaisse, alors qu’elle est très fine dans les parties claires.

Technique

Cette technique est née dans les années 1820 des recherches de Joseph Nicéphore Niépce qui inventa les eaux fortes photographiques : plaques métalliques recouvertes d'un vernis durcissant à la lumière, puis lavées pour être mordues.

Procédé

Photographie en héliogravure (années 1880) d’un moulage d’une statue de Clodion représentant un bacchant, une bacchante et un petit satyre par Barbedienne. Archives nationales BH/M II 166

L'héliogravure est un procédé d'impression en creux (alvéoles) par lequel l'encre est transférée directement depuis le cylindre métallique (cuivre) gravé vers le support. Le cylindre est gravé mécaniquement, à l'aide d'un diamant ou au laser. La taille et/ou la profondeur des creux (alvéoles) va déterminer une trame plus ou moins dense et donc une intensité de couleur plus ou moins importante.

L'encre doit être très liquide, afin de pouvoir rentrer dans les creux du cylindre.

Problématiques de production

Le procédé d'impression par héliogravure mobilise des cylindres qui peuvent être encombrants (L 4 200 mm × D 320 mm) et assez lourds (> 450 kg). La question de l'intégration de la manipulation et du stockage des articles est donc fondamentale : un cylindre ne peut pas être posé sur le sol, cela endommagerait sa surface gravée.

On distingue le stockage sur racks avec mandrins du stockage dynamique qui permet de minimiser l'espace au sol occupé par le stockage et une meilleure intégration avec les systèmes de manutention. Le produit est généralement manipulé par pont roulant ou via un trolley.

Utilisations

L'héliogravure est utilisée pour les très longs tirages (à partir de 350 000 exemplaires). Le cylindre étant très résistant, une fois gravé, il est chromé et ne s'use pratiquement pas.

Le procédé permet d'imprimer sur divers supports : papier, carton, polymères, emballages souples, papiers décoratifs, tapisseries… Les utilisations sont variées : timbres-poste, publication de catalogues, de tickets, d'emballage…

L'héliogravure est également reconnue pour sa grande qualité de couleur due à sa trame d'un minimum de 175 lignes par pouce.

Annexes

Bibliographie

  • G. Bonnet, Manuel d'héliogravure et de photogravure en relief, éd. Gauthier Villard et fils, Paris 1890. [lire en ligne] sur le site Gallica.fr.

Articles connexes

Liens externes