Hélène Moszkiewiez

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Hélène Moszkiewiez
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Nationalité
Activités

Hélène Moszkiewiez, née le à Nuremberg (Allemagne) et morte le à Southampton (New York), est membre de la Résistance belge pendant la Seconde Guerre mondiale, d'origine juive, tout en travaillant comme commis au siège de la Gestapo à Bruxelles.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hélène Moszkiewiez (ou Moskowitz) est née à Nuremberg le 20 décembre 1920, dans une famille juive. Son père Tobias (Tolek) Moszkiewiez, un tailleur polonais et sa mère Régine (Raila) Kiegler émigrent en Belgique avec leurs deux filles Hélène et Amalia, à la fin des années 1920. En 1940, lorsque l'Allemagne envahit la Belgique, Hélène Moszkiewietz a 19 ans et s'apprête à entrer à l'université[1],[2],[3].

Sa famille et son mari sont déportés.

Deux ans plus tôt, elle avait rencontré un jeune militaire belge dans une bibliothèque bruxelloise, François. Lorsqu'elle le rencontre à nouveau, il opère sous un autre nom tout en portant un uniforme allemand. Elle accepte son offre de travailler au sein de la Résistance belge[4].

Elle s'engage dans l'Intelligence Service et travaille comme agente infiltrée[4]. Elle agit sous plusieurs identités, Olga Richter et Hélène Rubens, entre autres.

Grâce à sa bonne connaissance de l'allemand, elle parvient à occuper un emploi de secrétaire à temps partiel pendant deux ans, au siège de la Gestapo, avenue Louise à Bruxelles[4].

Son travail d'espionnage et d'information permet notamment de saboter le travail de son chef, Mueller. Elle sauve ainsi de nombreuses vies. Cependant, à la Libération, accusée de collaboration, elle échappe de peu au lynchage[1],[4],[5],[6].

Les parents d'Hélène Moszkiewiez sont déportés à Auschwitz par le dernier convoi quittant la Belgique. Ils y sont assassinés en 1944. Son mari est également déporté, peu de temps après leur mariage et ne survit pas au camp[2],[7].

Après la guerre, Hélène Moszkiewiez, se remarie avec Albert Abraham Celmaster, un anglais, membre comme elle de l'Intelligence Service. Ils déménagent à Vancouver au Canada où ils ont deux enfants. Son mari l'encourage à écrire ses mémoires, Inside the Gestapo: A Young Woman's Secret War (Macmillan, 1985), traduit ensuite en plusieurs langues. Elle y raconte les faux papiers d'identité, les aviateurs anglais à cacher et à faire évader, les cris de victimes de la torture SS au siège de la Gestapo, le vol d'informations pour sauver des Juifs devant être déportés. Elle raconte aussi comment elle a été obligée de tuer le Hauptsturmführer Schwenke sur le point de la démasquer et comment le résistant François qui l'a recrutée s'est enrichi pendant la guerre et a dénoncé plus de dix résistants. Il est jugé pour cette trahison à Londres et pendu[8].

Hélène Moszkiewiez meurt le 18 juin 1998 à Southampton (USA). Elle est inhumée au cimetière Beit Olam à Wayland [9].

Films[modifier | modifier le code]

L'histoire d'Hélène Moszkiewiez est transposée dans un téléfilm de 1991, Ma guerre dans la Gestapo, réalisé par Edward Bennett, avec Martha Plimpton dans le rôle principal[10].

Son histoire inspire également Paul Verhoeven pour le film Zwartboek[11],[12].

Publication[modifier | modifier le code]

  • Helene Moszkiewiez, Ma Guerre dans la Gestapo, titre original Inside the Gestapo. A Jewish Woman's Secret War, Albin Michel,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Weyssow, Une évocation par les témoignages du siège de la Gestapo à Bruxelles, Fondation Auschwitz Lire en ligne
  • Paul R. Bartrop, Resisting the Holocaust: Upstanders, Partisans, and Survivors ..., ABC Clio, 2016 Lire en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (nl) Lotte Philipsen, « Podcast Baanbreeksters: luister hoe de joodse Hélène Moszkiewiez infiltreerde bij de nazi's », sur Weekend, (consulté le )
  2. a et b « Hélène Moszkiewiez », sur geni_family_tree (consulté le )
  3. « Holocaust Survivors and Victims Database -- Search for Names Results », sur www.ushmm.org (consulté le )
  4. a b c et d Suzanne van Rokeghem, Jacqueline Aubenas et Jeanne Vercheval-Vervoort, Des femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Luc Pire Editions, (ISBN 978-2-87415-523-9, lire en ligne)
  5. Claude Quétel, La Seconde Guerre mondiale, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-07682-5, lire en ligne)
  6. François Kersaudy, La liste de Kersten, Fayard, (ISBN 978-2-213-71501-8, lire en ligne)
  7. (en) Paul R. Bartrop, Resisting the Holocaust: Upstanders, Partisans, and Survivors: Upstanders, Partisans, and Survivors, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-61069-879-5, lire en ligne)
  8. Helene Moszkiewiez, Ma Guerre dans la Gestapo, Albin Michel, (ISBN 9782226057167)
  9. « Helene Celmaster (inconnu-1988) - Mémorial Find a... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  10. « Ma guerre dans la Gestapo (Téléfilm 1991) - IMDb » (consulté le )
  11. Antoine Oury, « Black Book : Paul Verhoeven s'inspire de l'autobiographie d'Hélène Moszkiewiez », sur ActuaLitté.com, (consulté le )
  12. Telestar.fr, « Black Book, de Paul Verhoeven sur Arte : le film est-t-il t... - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )