Gustave Vapereau

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Gustave Vapereau
Description de l'image Louis-Gustave Vapereau.jpg.
Nom de naissance Louis Gustave Vapereau
Naissance
Orléans
Décès (à 87 ans)
Morsang-sur-Orge
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Signature de Gustave Vapereau

Louis Gustave Vapereau, né à Orléans le 4 avril 1819 et mort à Morsang-sur-Orge le 18 avril 1906, est un écrivain et encyclopédiste français.

Il est surtout connu comme l'auteur du Dictionnaire universel des contemporains et du Dictionnaire universel des littératures.

Biographie

Désireux de lui assurer l’instruction qu’il n’avait pas lui-même, le père de Vapereau, boulanger, mit son fils au petit séminaire de la ville où il travailla et se signala par ses succès. Il termina ses études au Collège, où il fit sa philosophie. L’année même, en 1838, il remporta le prix d’honneur qui venait d’être institué par Salvandy pour un concours entre tous les collèges de la province, et il entra du même coup à l’École normale supérieure en 1838. Durant les trois années qu’il y passa, il connut nombre de jeunes hommes d’avenir, et se lia particulièrement avec Charles Lévêque, Ernest Bersot, Eugène Despois et Émile Deschanel. Comme Lévêque et Bersot, Vapereau étudiait surtout la philosophie, mais le mouvement des idées littéraires, alors confondues avec les idées libérales, l’entraînait aussi vers Despois et Deschanel. Vapereau était déjà ce qu’il resta jusqu’à la fin : au physique, sec et d’une endurance extraordinaire ; au moral, énergique, très actif, allègre, et indépendant comme son caractère, ouvert à toute idée généreuse, mais exempt d’utopie. Esprit curieux, très meublé de bonne heure (sa mémoire était étonnante), mais fort équilibré, et pratique jusque dans les questions de philosophie, mais non moins entendu aux sciences, pour lesquelles il conserva toujours un faible.

En 1841, il sortit de l’École Normale. Comme il n’était pas encore agrégé, Victor Cousin en fit l’un de ses secrétaires, pour un an. Il se plongea dans les manuscrits de Pascal, où Cousin pratiquait alors ses premières découvertes. Vapereau déchiffrait, compulsait. Il lisait les nouveautés à son maître, parfois jusqu’à extinction de sa voix et écrivait sous sa dictée.

En 1842, il fut nommé professeur de philosophie au collège de Tours. L’année suivante, il fut reçu agrégé de philosophie. Il mène une carrière universitaire jusqu’en 1852, date à laquelle il est mis en disponibilité. Il demeura dix ans à Tours où il épousa, en 1844, Mlle Forest, fille d’un propriétaire-vigneron de Tauxigny. De 1844 à 1852, trois enfants naquirent au jeune couple. Vapereau, qui s’était mis à l’étude de l’allemand, l’enseignait avec succès au collège, outre la philosophie.

Lors du Coup d'État du 2 décembre 1851 qui porta Napoléon III au pouvoir, les amis de Vapereau furent pour la plupart exilés, révoqués, démissionnaires. Moins exposé qu’eux dans sa province, il eût pu maintenir sa situation à Tours, mais ne le voulut pas et préféra démissionner. Revenu à Paris, il acheva son droit tout en donnant des leçons et se fit recevoir en 1854, avocat et inscrire au barreau de Paris, où toutefois il paraît n’avoir jamais plaidé, avant se consacrer tout entier aux travaux littéraires.

À cette époque, l’éditeur Louis Hachette cherchait à composer un recueil des notabilités contemporaines qui soit à la fois un rajeunissement du répertoire de Louis-Gabriel Michaud, déjà vieilli, et un correctif aux bibliographies d’Eugène de Mirecourt. Il fit part de son projet à Jules Simon, avec lequel il était lié, et celui-ci lui suggéra Vapereau. Hachette chargea Vapereau de préparer le Dictionnaire des contemporains, en lui laissant une entière liberté de rédaction personnelle et le choix de ses collaborateurs. Vapereau mit sur pied la publication en moins de quatre années. Les plans et la première préparation de l’ouvrage datent de 1854-1855. Vapereau, normalien, philosophe et libéral, s’était entouré de collaborateurs tels que lui : Bersot, Alfred Maury, Deschanel, etc. Chacun donnait sa note ; une fois la part faite à la biographie, aux faits, le rédacteur appréciait, jugeait, bref, philosophait sur son sujet. Il visait non seulement à informer le public, mais à l’instruire, à l’élever, à le faire penser s’il était possible. Dès 1858, paraissait la première édition.

Le Dictionnaire des Contemporains fit fortune auprès du public non seulement parce qu’alors le goût était aux dictionnaires, mais encore et surtout parce qu’il était riche, informé, précis et varié. Au lendemain de la guerre d’Orient, au début d’un mouvement politique, économique, social où l’Europe se renouvelait, il apportait au curieux, au travailleur, au journaliste comme à l’écrivain, une mine de faits et de renseignements nécessaires pour écrire l’histoire contemporaine, ou simplement pour la suivre. Au fut et à mesure des éditions, l’ouvrage grossissait : de 1858 à 1870, quatre éditions différentes n’épuisèrent pas le succès du « Vapereau » : 1858, 1861, 1865, 1870. Vapereau réclamait toujours pour lui les matières délicates, qui engageaient une responsabilité. C’est lui qui rédigea l’article Napoléon III, sans qu’il en coûtât rien ni à sa probité, ni aux risques de l’éditeur. Retouché et complété par la suite, dans les éditions de 1880 et de 1893, mais non modifié dans son esprit, cet article offre, dans son large développement, une preuve de conscience et d’impartialité chez une victime de l’Empire.

Le succès de cet inventaire des contemporains donna à Vapereau l’idée d’en dresser quelques autres, cette première tâche ne suffisant plus à son activité. Sitôt l’édition de 1858 parue, il rédigea sur son temps disponible, l’Année littéraire et dramatique, répertoire pratique et précieux, dont les critiques, Sarcey, Weiss, etc, se sont tant servis, sans toujours le nommer. De 1859 à 1870, douze volumes parurent, un par an. Lorsque Vapereau quitta cette occupation pour d’autres plus urgentes, cette idée parut si bonne, qu’elle fut reprise et continuée par divers auteurs. Vapereau avait également jeté les bases, dès 1862, d’un Dictionnaire universel des littératures. Dans le plan primitif, ce dictionnaire devait être entièrement rédigé par deux seuls auteurs, Géruzez et lui. L’ouvrage avançait, mais lentement, pour beaucoup de causes, lorsque éclata la Guerre franco allemande de 1870.

L’écroulement de l’Empire et la proclamation de la République au lendemain de Sedan ramena les exilés ou les vaincus du coup d’État de Napoléon III. Victor Hugo, Deschanel, Challemel-Lacour, etc., secondaient de tous leurs efforts le gouvernement du 4 septembre. À Leon Gambetta qui cherchait des hommes de bonne volonté pour organiser la défense en province, Hérold signala Vapereau. Nommé préfet du Cantal dès le 14 septembre 1870, il s’employa activement à faire concourir ce pays, éloigné du théâtre de la guerre, à l’œuvre de la défense nationale en déployant, dans ces fonctions imprévues, sa grande activité, servie par un rare sens pratique. Le 26 mars 1871, il passa à la préfecture de Tarn-et-Garonne de 1871 à 1873. Rentré dans l’Université, il fut inspecteur général de l’instruction publique (enseignement primaire) du 23 janvier 1877 jusqu’au 1er avril 1888, où il fut remis à la retraite par suppression d’emploi et nommé inspecteur général honoraire.

Retourné, après cette brève carrière administrative, à son activité littéraire à la maison Hachette, Vapereau reprit, de 1873 à 1876, le Dictionnaire des littératures où il l’avait laissé, en activa la rédaction, et le fit paraître (1876). Il fournissait en même temps des articles sur les questions de droit et de philosophie au Dictionnaire des sciences philosophiques de son ami Adolphe Franck, collaborait à l’Encyclopédie générale, à l’Encyclopédie pédagogique, etc. lorsqu’il fut nommé Inspecteur général de l’enseignement primaire le 23 janvier 1877.

Il a collaboré, sous son nom ou sous divers pseudonymes, à de nombreuses revues, en particulier à l'Illustration en collaboration avec son gendre Maurice Tourneux, sous le pseudonyme de G.-M. Valtour, à la Revue de l’Instruction publique, à la Revue française, au Manuel général de l’Instruction primaire, aux Nouvelles et au Dictionnaire universel des Contemporains.

Vapereau a fourni des études sur la colonie pénitentiaire de Mettray, le divorce, la réforme pénitentiaire (1847-1849) à la Liberté de penser ; quelques articles sur des questions touchant à la fois au droit et à la philosophie au Dictionnaire des sciences philosophiques ; l’article « Allemagne » à l’Encyclopédie générale ; l’article « Littérature française » à l’Encyclopédie pédagogique.

Il a également écrit sous le pseudonyme d’« Adrien Tell ». Le 7 février 1878, il reçut la Légion d’honneur du ministre Bardoux, en même temps qu’Auguste Barbier.

Il est le père de Charles Vapereau, diplomate, commissaire général du gouvernement chinois à l'exposition universelle de 1900.

Principales publications

Notes et références

Citations

  • "La politique est l'art d'obtenir de l'argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte de les protéger les uns des autres."

Citée par Jacques Sternberg, dans le "Dictionnaire des idées revues"; parfois attribuée à Jules Michelet.

Bibliographie

  • Jules Banchereau, Gustave Vapereau, 1819-1906, notice sur un Orléanais, Orléans, impr. de A. Gout, 1907.

Voir aussi

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